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Tatiana Rosnay: Boomerang

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Tatiana Rosnay Boomerang

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— Je n’arrête pas de penser à ce que tu as dit, lança-t-il.

— C’est-à-dire ?

— À propos de Clarisse et de nos grands-parents. Je crois que tu as raison. Ils lui en ont fait baver.

— Tu te souviens d’un incident précis ?

— Non, pas vraiment, marmonna-t-il. Juste leur façon de s’énerver pour tout et n’importe quoi.

— Ah… Alors, ça te revient…

— Oui, en quelque sorte.

— Et quoi, précisément ?

Il la regarda, les yeux mi-clos à cause du soleil.

— Une dispute. C’était pendant le dernier été que nous avons passé ici.

Mélanie se redressa.

— Une dispute ? Mais il n’y avait jamais aucune dispute. Tout était toujours d’un calme et d’un lisse !

Antoine se redressa à son tour. La piscine débordait de corps luisants et ondulants. Sur le bord, des parents stoïques semblaient monter la garde.

— Une nuit, elles se sont engueulées. Blanche et Clarisse. C’était dans la chambre de Blanche.

— Et qu’as-tu entendu exactement ?

— J’ai entendu Clarisse pleurer.

Mélanie ne dit rien. Antoine continua.

— La voix de Blanche était froide et dure. Je ne distinguais pas ce qu’elle disait, mais elle semblait très en colère. Clarisse est sortie et c’est là qu’elle m’a vu. Elle m’a pris dans ses bras et a essuyé ses larmes. Elle a souri et m’a expliqué qu’elle venait d’avoir une petite dispute avec Grand-mère. Et puis d’abord, pourquoi je n’étais pas au lit ? a-t-elle ajouté avant de me renvoyer illico presto dans ma chambre.

— Qu’est-ce que ça voulait dire, d’après toi ? dit pensivement Mélanie.

— Aucune idée. Ce n’était peut-être qu’une broutille.

— Tu crois qu’ils étaient heureux ensemble ?

— Papa et elle ? Oui. Enfin, je crois… En fait, j’en suis presque convaincu. Clarisse rendait les gens heureux. Tu n’as pas oublié ça tout de même ?

Elle acquiesça. Un silence s’installa, puis elle reprit en murmurant :

— Elle me manque.

Il perçut le sanglot qui se cachait dans sa voix et s’approcha pour lui prendre la main.

— Revenir ici, c’est comme revenir vers elle, dit-elle dans un souffle.

Il serra sa main dans la sienne, soulagé qu’elle ne voie pas ses yeux derrière ses lunettes de soleil.

— Je sais. Je suis désolé. Je n’avais pas pensé à ça en organisant ce voyage.

Elle lui sourit.

— Ne t’excuse pas. Au contraire, tu m’as offert un cadeau merveilleux. Je la retrouve… Après tout ce temps. Merci.

Il retint ses larmes en silence, maîtrisant son émotion, comme il l’avait fait toute sa vie, comme on le lui avait appris.

Ils se rallongèrent, leurs visages de Parisiens pâlichons tournés vers le soleil. Elle avait raison. Ils retrouvaient leur mère, peu à peu, au rythme des vagues qui glissaient sur le passage du Gois. Des fragments de mémoire s’échappaient comme des papillons d’un filet. Rien de chronologique, rien de précis, un rêve nébuleux. Des images d’elle sur la plage dans son maillot de bain orange, son sourire, ses yeux vert clair.

Blanche ne transigeait jamais sur le fait que les enfants devaient attendre deux heures après le déjeuner avant de pouvoir se baigner. Elle répétait sans cesse à quel point il était dangereux de nager juste après avoir mangé. Alors, ils patientaient en construisant des châteaux de sable interminables. L’attente était si longue. Mais parfois, Blanche s’endormait. Elle était là, la bouche ouverte à l’ombre de son parasol, accablée de chaleur dans sa longue jupe de toile et son gilet, ses escarpins pleins de sable, son tricot sur les genoux. Solange était en ville, à assouvir sa fièvre de shopping, et reviendrait à l’hôtel plus tard dans la journée, les bras chargés de cadeaux pour tout le monde. Robert était retourné à l’hôtel, la Gitane au bec, son chapeau de paille enfoncé vers l’arrière. Clarisse sifflait alors en direction des enfants, en montrant la mer d’un geste du menton. « Mais il reste encore une demi-heure à attendre ! » murmurait Antoine. Alors Clarisse lui souriait comme un diable tentateur. « Ah oui ? Qui a dit ça ? » Et tous les trois se dirigeaient à pas de loup vers la mer, laissant Blanche à ses ronflements et à son parasol.

— Tu as des photos d’elle ? demanda Antoine. Moi, je n’en ai que quelques-unes.

— Pas plus, dit Mélanie.

— C’est dingue quand même.

— C’est pourtant le cas.

Un tout jeune enfant se mit à brailler à côté d’eux. Une femme au visage vermeil voulait le faire sortir de l’eau.

— Il n’y a plus de photos d’elle dans l’appartement de l’avenue Kléber.

— Et celle où nous sommes tous les trois au Jardin d’Acclimatation, dans le petit train. Qu’est-elle devenue ? Et leur photo de mariage ?

— Je ne me souviens pas de ces photos.

— L’une était dans l’entrée et l’autre dans le bureau de papa. Mais elles ont disparu après la mort de Clarisse. Pareil pour les albums.

Où avaient bien pu passer toutes ces images du passé ? Qu’en avait fait leur père ? Rien ne prouvait plus que Clarisse avait habité dix ans avenue Kléber, que cet appartement avait été son foyer.

Régine, leur belle-mère, avait apposé sa patte, réaménagé entièrement les lieux, effaçant toute trace de la première femme de François Rey, Clarisse. C’était seulement maintenant qu’Antoine s’en rendait compte.

Je me demande parfois, quand je suis dans tes bras, si j’ai jamais connu le bonheur avant toi. J’ai dû me sentir heureuse, en avoir l’air en tout cas, mais tout ce que j’ai vécu me semble désormais fade. Pourtant j’étais-une enfant joyeuse. Je t’imagine hausser ton sourcil parfait comme quand tu affiches ton sourire ironique. Cela m’est égal, ces lettres seront détruites de toute façon, déchirées, alors je peux bien écrire ce que je veux.

J’ai un fort accent méridional que la famille de mon mari déteste. Pas assez chic. Je ne suis pas stupide, tu sais. Si je n’avais pas eu ce physique, ils ne m’auraient jamais acceptée. Ils passent sur mon accent parce que j’ai de l’allure en robe de cocktail. Parce que je suis jolie. Et tu sais que je dis ça sans vanité. On a vite conscience d’être jolie. À cause de la façon dont les autres vous regardent. Ma fille connaîtra ça. Elle n’a que six ans, elle est encore petite, mais je sais qu’elle sera belle. Pourquoi est-ce que je te confie tout ça ? Cela t’est bien égal de savoir que je viens du Midi et que j’ai l’accent. Tu m’aimes comme je suis.

Ils dînèrent dans la salle à manger rose. Antoine avait tenu à réserver « leur » table, mais la jeune hôtesse gironde les informa qu’elle était réservée en priorité aux familles nombreuses. La pièce se remplit d’enfants, de couples, de vieux. Mélanie et Antoine observaient la scène. Rien n’avait changé. Ils sourirent en lisant le menu.

— Tu te souviens du soufflé au Grand Marnier ? murmura Antoine. Nous n’en avons mangé qu’une seule fois.

Mélanie éclata de rire.

— Comment pourrais-je l’avoir oublié ! Le garçon l’apportait avec un air solennel et cérémonieux. Les convives des autres tables se tournaient pour regarder les flammes bleu et orange. Le silence se faisait dans la salle. On déposait le plat devant les enfants. Tout le monde retenait son souffle.

— Nous étions une famille parfaite, ironisa Mélanie. Parfaite sous toutes les coutures.

— Trop parfaite, c’est ça ? dit Antoine.

Elle fit oui de la tête.

— Oui, à en mourir. Pense à ta famille à toi. Ça, c’est ce que j’appelle une vraie famille. Des enfants avec du caractère, des humeurs, qui dépassent un peu les bornes parfois, mais c’est ce que j’aime chez eux.

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