Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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Et Cadenette, arrivé, au bout de son travail, et satisfait de son œuvre, présenta un miroir à main à Morgan, qui se regarda avec complaisance.

– Allons, allons ! dit-il au perruquier, décidément, mon cher, vous êtes un artiste ! Retenez bien cette coiffure-là : si jamais on me coupe le cou, comme il y aura probablement des femmes à mon exécution, c'est cette coiffure-là que je me choisis.

– Monsieur le baron veut qu'on le regrette, dit sérieusement le perruquier.

– Oui, et, en attendant, mon cher Cadenette, voici un écu pour la peine que vous avez prise. Ayez la bonté de dire en descendant que l'on m'appelle une voiture.

Cadenette poussa un soupir.

– Monsieur le baron, dit-il, il y a une époque où je vous eusse répondu : Montrez-vous à la cour avec cette coiffure, et je serai payé ; mais il n'y a plus de cour, monsieur le baron, et il faut vivre… Vous aurez votre voiture.

– 437 –

Sur quoi, Cadenette poussa un second soupir, mit l'écu de Morgan dans sa poche, fit le salut révérencieux des perruquiers et des maîtres de danse, et laissa le jeune homme parachever sa toilette.

Une fois la coiffure achevée, ce devait être chose bientôt faite ; la cravate, seule, prit un peu de temps à cause des brouillards qu'elle nécessitait, mais Morgan se tira de cette tâche difficile en homme expérimenté, et, à onze heures sonnantes, il était prêt à monter en voiture.

Cadenette n'avait point oublié la commission : un fiacre attendait à la porte.

Morgan y sauta en criant :

– Rue du Bac, n° 60.

Le fiacre prit la rue de Grenelle, remonta la rue du Bac et s'arrêta au n° 60.

– Voilà votre course payée double, mon ami, dit Morgan, mais à la condition que vous ne stationnerez pas à la porte.

Le fiacre reçut trois francs et disparut au coin de la rue de Varennes.

Morgan jeta les yeux sur la façade de la maison ; c'était à croire qu'il s'était trompé de porte, tant cette façade était sombre et silencieuse.

– 438 –

Cependant Morgan n'hésita point, il frappa d'une certaine façon.

La porte s'ouvrit.

Au fond de la cour s'étendait un grand bâtiment ardemment éclairé.

Le jeune homme se dirigea vers le bâtiment ; à mesure qu'il approchait, le son des instruments venait à lui.

Il monta un étage et se trouva dans le vestiaire.

Il tendit son manteau au contrôleur chargé de veiller sur les pardessus.

– Voici un numéro, lui dit le contrôleur ; quant aux armes, déposez-les dans la galerie, de manière que vous puissiez les reconnaître.

Morgan mit le numéro dans la poche de son pantalon, et entra dans une grande galerie transformée en arsenal.

Il y avait là une véritable collection d'armes de toutes les es-pèces

: pistolets, tromblons, carabines, épées, poignards.

Comme le bal pouvait être tout à coup interrompu par une descente de la police, il fallait qu'à la seconde chaque danseur pût se transformer en combattant.

Débarrassé de ses armes, Morgan entra dans la salle du bal.

– 439 –

Nous doutons que la plume puisse donner à nos lecteurs une idée de l’aspect qu'offrait ce bal.

En général, comme l'indiquait son nom, bal des victimes, on n'était admis à ce bal qu'en vertu des droits étranges que vous y avaient donnés vos parents envoyés sur l'échafaud par la Convention ou la commune de Paris, mitraillés par Collot-d'Herbois, ou noyés par Carrier ; mais comme, à tout prendre, c'étaient les guillotinés qui, pendant les trois années de terreur que l'on venait de traverser, l'avaient emporté en nombre sur les autres victimes, les costumes qui formaient la majorité étaient les costumes des victimes de l’échafaud.

Ainsi, la plus grande partie des jeunes filles, dont les mères et les sœurs aînées étaient tombées sous la main du bourreau, portaient elles-mêmes le costume que leur mère et leur sœur avaient revêtu pour la suprême et lugubre cérémonie, c'est-à-

dire la robe blanche, le châle rouge et les cheveux coupés à fleur de cou.

Quelques-unes, pour ajouter à ce costume, déjà si caracté-

ristique, un détail plus significatif encore, quelques-unes avaient noué autour de leur cou un fil de soie rouge, mince comme le tranchant d'un rasoir, lequel, comme chez la Marguerite de Faust au sabbat, indiquait le passage du fer entre les mastoïdes et les clavicules.

Quant aux hommes qui se trouvaient dans le même cas, ils avaient le collet de leur habit rabattu en arrière, celui de leur chemise flottant, le cou nu et les cheveux coupés.

Mais beaucoup avaient d'autres droits, pour entrer dans ce bal, que d'avoir eu des victimes dans leurs familles : beaucoup avaient fait eux-mêmes des victimes.

– 440 –

Ceux-là cumulaient.

Il y avait là des hommes de quarante à quarante-cinq ans, qui avaient été élevés dans les boudoirs des belles courtisanes du XVIIe siècle, qui avaient connu madame du Barry dans les mansardes de Versailles, la Sophie Arnoult chez

M. de Lauraguais, la Duthé chez le comte d'Artois, qui avaient emprunté à la politesse du vice le vernis dont ils recouvraient leur férocité. Ils étaient encore jeunes et beaux ; ils entraient dans un salon secouant leurs chevelures odorantes et leurs mouchoirs parfumés, et ce n'était point une précaution inutile, car, s'ils n'eussent senti l’ambre ou la verveine, ils eussent senti le sang.

Il y avait là des hommes de vingt-cinq à trente ans, mis avec une élégance infinie, qui faisaient partie de l’Association des Vengeurs, qui semblaient saisis de la monomanie de l'assassinat, de la folie de l'égorgement ; qui avaient la frénésie du sang, et que le sang ne désaltérait pas ; qui, lorsque l’ordre leur était venu de tuer, tuaient celui qui leur était désigné, ami ou ennemi ; qui portaient la conscience du commerce dans la comptabi-lité du meurtre ; qui recevaient la traite sanglante qui leur demandait la tête de tel ou tel jacobin, et qui la payaient à vue.

Il y avait là des jeunes gens de dix-huit à vingt ans, des enfants presque, mais des enfants nourris comme Achille, de la moelle des bêtes féroces, comme Pyrrhus de la chair des ours ; c'étaient des élèves bandits de Schiller, des apprentis francs-juges de la sainte Vehme ; c'était cette génération étrange qui arrive après les grandes convulsions politiques, comme vinrent les Titans après le chaos, les hydres après le déluge, comme viennent enfin les vautours et les corbeaux après le carnage.

– 441 –

C'était un spectre de bronze, impassible, implacable, inflexible qu'on appelle le talion.

Et ce spectre se mêlait aux vivants ; il entrait dans les salons dorés, il faisait un signe du regard, un geste de la main, un mouvement de la tête, et on le suivait.

On faisait, dit l’auteur auquel nous empruntons ces détails si inconnus et cependant si véridiques, on faisait Charlemagne à la bouillotte pour une partie d'extermination.

La Terreur avait affecté un grand cynisme dans ses vêtements, une austérité lacédémonienne dans ses repas, le plus profond mépris enfin d'un peuple sauvage pour tous les arts et pour tous les spectacles.

La réaction thermidorienne, au contraire, était élégante, pa-rée et opulente ; elle épuisait tous les luxes et toutes les voluptés, comme sous la royauté de Louis XV ; seulement, elle ajouta le luxe de la vengeance, la volupté du sang.

Fréron donna son nom à toute cette jeunesse que l’on appela la jeunesse de Fréron ou jeunesse dorée.

Pourquoi Fréron, plutôt qu'un autre, eut-il cet étrange et fatal honneur ?

Je ne me chargerai pas de vous le dire : mes recherches – et ceux qui me connaissent me rendront cette justice que, quand je veux arriver à un but, les recherches ne me coûtent pas – mes recherches ne m'ont rien appris là-dessus.

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