Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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– 333 –

C'est que, dès longtemps, Bernadotte avait deviné l'homme politique sous la capote du soldat, le dictateur sous le général en chef ; c'est que Bernadotte, tout roi qu'il fut depuis, était alors bien autrement républicain que Moreau.

D'ailleurs, Bernadotte croyait avoir à se plaindre de Bonaparte.

Sa carrière militaire avait été non moins brillante que celle du jeune général ; sa fortune devait égaler la sienne jusqu'au bout ; seulement, plus heureux que lui, il devait mourir sur le trône.

Il est vrai que, ce trône, Bernadotte ne l'avait pas conquis : il y avait été appelé.

Fils d'un avocat de Pau, Bernadotte, né en 1764, c'est-à-dire cinq ans avant Bonaparte, s'était engagé comme simple soldat à l'âge de dix-sept ans. En 1789, il n'était encore que sergent-major ; mais c'était l'époque des avancements rapides ; en 1794, Kléber l'avait proclamé général de brigade sur le champ de bataille même où il venait de décider de la victoire ; devenu géné-

ral de division, il avait pris une part brillante aux journées de Fleurus et de Juliers, fait capituler Maëstricht, pris Altdorf, et protégé, contre une armée une fois plus nombreuse que la sienne, la marche de Jourdan forcé de battre en retraite ; en 1797, le Directoire l'avait chargé de conduire dix-sept mille hommes à Bonaparte : ces dix-sept mille hommes, c'étaient ses vieux soldats, les vieux soldats de Kléber, de Marceau, de Hoche, des soldats de Sambre-et-Meuse, et alors, il avait oublié la rivalité et secondé Bonaparte de tout son pouvoir, ayant sa part du passage du Tagliamento, prenant Gradiska, Trieste, Laybach, Idria, venant après la campagne rapporter au Directoire les drapeaux pris à l'ennemi, et acceptant, à contrecœur peut-être,

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l’ambassade de Vienne, tandis que Bonaparte se faisait donner le commandement en chef de l'armée d'Égypte.

À Vienne, une émeute suscitée par le drapeau tricolore ar-boré à la porte de l’ambassade, émeute dont l’ambassadeur ne put obtenir satisfaction, le força de demander ses passeports. De retour à Paris, il avait été nommé par le Directoire ministre de la guerre ; une subtilité de Sieyès, que le républicanisme de Bernadotte offusquait, avait amené celui-ci à donner sa démission, la démission avait été acceptée, et, lorsque Bonaparte avait débarqué à Fréjus, le démissionnaire était depuis trois mois remplacé par Dubois-Crancé.

Depuis le retour de Bonaparte, quelques amis de Bernadotte avaient voulu le rappeler au ministère ; mais Bonaparte s'y était opposé ; il en résultait une hostilité, sinon ouverte, du moins réelle, entre les deux généraux.

La présence de Bernadotte dans le salon de Bonaparte était donc un événement presque aussi extraordinaire que celle de Moreau, et l'entrée du vainqueur de Maëstricht fit retourner au moins autant de têtes que l'entrée du vainqueur de Rastadt.

Seulement, au lieu d'aller à lui comme il avait été au-devant de Moreau, Bonaparte, pour le nouveau venu, se contenta de se retourner et d'attendre.

Bernadotte, du seuil de la porte, jeta un regard rapide sur le salon ; il divisa et analysa les groupes, et, quoiqu'il eût, au centre du groupe principal, aperçu Bonaparte, il s'approcha de Jo-séphine, à demi couchée au coin de la cheminée sur une chaise longue, belle et drapée comme la statue d'Agrippine du musée Pitti, et la salua avec toute la courtoisie d'un chevalier, lui adressa quelques compliments, s'informa de sa santé, et, alors seule-

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ment, releva la tête pour voir sur quel point il devait aller chercher Bonaparte.

Toute chose avait trop de signification dans un pareil moment pour que chacun ne remarquât point cette affectation de courtoisie de la part de Bernadotte.

Bonaparte, avec son esprit rapide et compréhensif, n'avait point été le dernier à faire cette remarque ; aussi l’impatience le prit-elle, et, au lieu d'attendre Bernadotte au milieu du groupe où il se trouvait, se dirigea-t-il vers l'embrasure d'une fenêtre, comme s'il portait à l'ex-ministre de la guerre le défi de l'y suivre.

Bernadotte salua gracieusement à droite et à gauche, et, commandant le calme à sa physionomie d'ordinaire si mobile, il s'avança vers Bonaparte, qui l'attendait comme un lutteur attend son adversaire, le pied droit en avant et les lèvres serrées.

Les deux hommes se saluèrent ; seulement, Bonaparte ne fit aucun mouvement pour tendre la main à Bernadotte ; celui-ci, de son côté, ne fit aucun mouvement pour la lui prendre.

– C'est vous, dit Bonaparte ; je suis bien aise de vous voir.

– Merci, général, répondit Bernadotte ; je viens ici parce que je crois avoir à vous donner quelques explications.

– Je ne vous avais pas reconnu d'abord.

– Mais il me semble cependant, général, que mon nom avait été prononcé, par le domestique qui m'a annoncé, d'une voix

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assez haute et assez claire pour qu'il n'y eût point de doute sur mon identité.

– Oui : mais il avait annoncé le général Bernadotte.

– Eh bien ?

– Eh bien, j'ai vu un homme en bourgeois, et, tout en vous reconnaissant, je doutais que ce fût vous.

Depuis quelque temps, en effet, Bernadotte affectait de porter l’habit bourgeois, de préférence à l'uniforme.

– Vous savez, répondit-il en riant, que je ne suis plus militaire qu'à moitié : je suis mis au traitement de réforme par le citoyen Sieyès.

– Il paraît qu'il n'est point malheureux pour moi que vous n'ayez plus été ministre de la guerre, lors de mon débarquement à Fréjus.

– Pourquoi cela ?

– Vous avez dit, à ce que l'on m'assure, que si vous aviez re-

çu l’ordre de me faire arrêter pour avoir transgressé les lois sanitaires, vous l'eussiez fait.

– Je l'ai dit et je le répète, général ; soldat, j'ai toujours été un fidèle observateur de la discipline ; ministre, je devenais un esclave de la loi.

Bonaparte se mordit les lèvres.

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– Et vous direz après cela que vous n'avez pas une inimitié personnelle contre moi !

– Une inimitié personnelle contre vous, général ? répondit Bernadotte ; pourquoi cela ? nous avons toujours marché à peu près sur le même rang, j'étais même général avant vous ; mes campagnes sur le Rhin, pour être moins brillantes que vos campagnes sur l’Adige, n'ont pas été moins profitables à la République, et, quand j'ai eu l’honneur de servir sous vos ordres en Italie, vous avez, je l'espère, trouvé en moi un lieutenant dévoué, sinon à l’homme, du moins à la patrie. Il est vrai que, depuis votre départ, général, j'ai été plus heureux que vous, n'ayant pas la responsabilité d'une grande armée que, s'il faut en croire les dernières dépêches de Kléber, vous avez laissée dans une fâ-

cheuse position.

– Comment ! d'après les dernières dépêches de Kléber ?

Kléber a écrit ?

– L'ignorez-vous, général ? Le Directoire ne vous aurait-il pas communiqué les plaintes de votre successeur ? Ce serait une grande faiblesse de sa part, et je me félicite alors doublement d'être venu redresser dans votre esprit ce que l'on dit de moi, et vous apprendre ce que l'on dit de vous.

Bonaparte fixa sur Bernadotte un œil sombre comme celui de l'aigle.

– Et que dit-on de moi ? demanda-t-il.

– Un dit que, puisque vous reveniez, vous auriez du ramener l'armée avec vous.

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– Avais-je une flotte ? et ignorez-vous que Brueys a laissé brûler la sienne ?

– Alors, on dit, général, que, n'ayant pu ramener l'armée, il eût peut-être été meilleur pour votre renommée de rester avec elle.

– C'est ce que j'eusse fait, monsieur, si les événements ne m'eussent pas rappelé en France.

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