Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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« L'arrière-garde du général Klenau forcée de mettre bas les armes à Villanova ; mille prisonniers, trois pièces de canon tombées entre nos mains et les Autrichiens rejetés derrière la Bormida ; en tout, avec les combats de la Stura, de Pignerol, quatre mille prisonniers, seize bouches à feu, la place de Mondovi, l'occupation de tout le pays situé entre la Stura et le Tanaso ; voilà le contingent de Championnet et la situation de l'Italie.

« Deux cent mille soldats sous les armes, quarante mille cavaliers montés, voilà mon contingent à moi, et la situation de la France.

– Mais, demanda Bonaparte d'un air railleur, si vous avez, comme vous le dites, deux cent quarante mille soldats sous les armes, qu'aviez-vous affaire que je vous ramenasse les quinze

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ou vingt mille hommes que j'avais en Égypte et qui sont utiles là-bas pour coloniser ?

– Si je vous les réclame, général, ce n'est pas pour le besoin que nous avons d'eux, c'est dans la crainte qu'il ne leur arrive malheur.

– Et quel malheur voulez-vous qu'il leur arrive, commandés par Kléber ?

– Kléber peut être tué, général, et, derrière Kléber, que reste-t-il ? Menou… Kléber et vos vingt mille hommes sont perdus, général !

– Comment, perdus ?

– Oui, le sultan enverra des troupes ; il a la terre. Les Anglais enverront des flottes ; ils ont la mer. Nous, nous n'avons ni la terre ni la mer, et nous serons obligés d’assister d'ici à l'évacuation de l'Égypte et à la capitulation de notre armée.

– Vous voyez les choses en noir, général !

– L'avenir dira qui de nous deux les a vues comme elles étaient.

Qu’eussiez-vous donc fait à ma place ?

– Je ne sais pas ; mais, quand j’aurais dû les ramener par Constantinople, je n’eusse pas abandonné ceux que la France m’avait confiés. Xénophon, sur les rives du Tigre, était dans une situation plus désespérée que vous sur les bords du Nil : il ra-

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mena les dix mille jusqu’en Ionie, et ces dix mille, ce n’étaient point des enfants d’Athènes, ce n’étaient pas ses concitoyens, c’étaient des mercenaires !

Depuis que Bernadotte avait prononcé le mot de Constantinople, Bonaparte n’écoutait plus ; on eût dit que ce nom avait éveillé en lui une source d’idées nouvelles et qu’il suivait sa propre pensée.

Il posa sa main sur le bras de Bernadotte étonné, et les yeux perdus comme un homme qui suit, dans l'espace, le fantôme d'un grand projet évanoui :

– Oui, dit-il, oui ! j'y ai pensé, et voilà pourquoi je m'obstinais à prendre cette bicoque de Saint-Jean d'Acre. Vous n'avez vu d'ici que mon entêtement, vous, une perte d'hommes inutile , sacrifice à l'amour-propre d'un général médiocre qui craint qu'on ne lui reproche un échec ; que m'eût importé la levée du siège de Saint-Jean d'Acre, si Saint-Jean d'Acre n'avait été une barrière placée au-devant du plus immense projet qui ait jamais été conçu !… Des villes ! eh ! mon Dieu, j'en prendrai autant qu'en ont pris Alexandre et César ; mais c'était Saint-Jean d'Acre qu'il fallait prendre ! si j'avais pris Saint-Jean d'Acre, savez-vous ce que je faisais ?

Et son regard se fixa, ardent, sur celui de Bernadotte, qui, cette fois, baissa les yeux sous la flamme du génie.

– Ce que je faisais, répéta Bonaparte, et, comme Ajax, il sembla menacer le ciel du poing, si j'avais pris Saint-Jean d'Acre, je trouvais dans la ville les trésors du pacha et des armes pour trois cent mille hommes ; je soulevais et j’armais toute la Syrie, qu'avait tant indignée la férocité de Djezzar, qu'à chacun de mes assauts, les populations en prière demandaient sa chute

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à Dieu ; je marchais sur Damas et Alep ; je grossissais mon ar-mée de tous les mécontents ; à mesure que j’avançais dans le pays, j'annonçais aux peuples l’abolition de la servitude et l’anéantissement du gouvernement tyrannique des pachas.

J’arrivais à Constantinople avec des masses armées ; je renver-sais l’empire turc, et je fondais à Constantinople un grand empire qui fixait ma place dans la postérité au-dessus de Constantin et de Mahomet II ! Enfin, peut-être revenais-je à Paris par Andrinople ou par Vienne, après avoir anéanti la maison d’Autriche. Eh bien ! Mon cher général, voilà le projet que cette bicoque de Saint-Jean d'Acre a fait avorter !

Et il oubliait si bien à qui il parlait, pour se bercer dans les débris de son rêve évanoui, qu'il appelait Bernadotte, mon cher général .

Celui-ci, presque épouvanté de la grandeur du projet que venait de lui développer Bonaparte, avait fait un pas en arrière.

– Oui, dit Bernadotte, je vois ce qu'il vous faut, et vous venez de trahir votre pensée : en Orient et en Occident, un trône !

Un trône ! soit ; pourquoi pas ! Comptez sur moi pour le conquérir, mais partout ailleurs qu'en France : je suis républicain et je mourrai républicain.

Bonaparte secoua la tête, comme pour chasser les pensées qui le soutenaient dans les nuages.

– Et moi aussi, je suis républicain, dit-il ; mais voyez donc ce qu'est devenue votre République !

– Qu’importe ! s'écria Bernadotte, ce n'est ni au mot ni à la forme que je suis fidèle, c'est au principe. Que les directeurs me donnent le pouvoir, et je saurai bien défendre la République de

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ses ennemis intérieurs comme je l'ai défendue de ses ennemis extérieurs.

Et, en disant ces derniers mots, Bernadotte releva les yeux ; son regard se croisa avec celui de Bonaparte.

Deux glaives nus qui se choquent ne jettent pas un éclair plus terrible et plus brûlant.

Depuis longtemps, Joséphine, inquiète, observait les deux hommes avec attention.

Elle vit ce double regard, plein de menaces réciproques.

Elle se leva vivement, et, allant à Bernadotte :

– Général, dit-elle.

Bernadotte s'inclina.

– Vous êtes lié avec Gohier, n'est-ce pas ? continua-t-elle.

– C'est un de mes meilleurs amis, madame, dit Bernadotte.

– Eh bien, nous dînons chez lui après-demain, 18 brumaire ; venez donc y dîner aussi, et amenez-nous madame Bernadotte ; je serais si heureuse de me lier avec elle !

– Madame, dit Bernadotte, du temps des Grecs, vous eussiez été une des trois Grâces ; au moyen âge, vous eussiez été une fée ; aujourd'hui, vous êtes la femme la plus adorable que je connaisse.

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Et, faisant trois pas en arrière, en saluant, il trouva moyen de se retirer sans que Bonaparte eût la moindre part à son salut.

Joséphine suivit des yeux Bernadotte jusqu'à ce qu'il fût sorti.

Alors, se retournant vers son mari :

– Eh bien, lui demanda-t-elle, il paraît que cela n'a pas été avec Bernadotte comme avec Moreau ?

– Entreprenant, hardi, désintéressé, républicain sincère, inaccessible à la séduction. C'est un homme obstacle : on le tournera puisqu'on ne peut le renverser.

Et, quittant le salon sans prendre congé de personne, il remonta dans son cabinet, où Roland et Bourrienne le suivirent.

À peine y étaient-ils depuis un quart d'heure, que la clef tourna doucement dans la serrure et que la porte s'ouvrit.

Lucien parut.

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XXII – UN PROJET DE DÉCRET

Lucien était évidemment attendu. Pas une seule fois Bonaparte, depuis son entrée dans le cabinet, n'avait prononcé son nom ; mais, tout en gardant le silence, il avait, avec une impatience croissante, tourné trois ou quatre fois la tête vers la porte, et, lorsque le jeune homme parut, une exclamation d'attente satisfaite s'échappa de la bouche de Bonaparte.

Lucien, frère du général en chef, était né en 1775, ce qui lui donnait vingt-cinq ans à peine : depuis 1797, c'est-à-dire à l’âge de vingt-deux ans et demi, il était entré au conseil des Cinq-Cents, qui, pour faire honneur à Bonaparte, venait de le nommer son président.

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