GAVALDA Anna - Billie
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- Название:Billie
- Автор:
- Издательство:le dilettante
- Жанр:
- Год:2013
- ISBN:9782842637910
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
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Je lui ai dit que mon moment préféré de la journée, c’était le soir, quand je le voyais de dos, qui dessinait au lieu d’apprendre des lois à la con que personne ne respectait jamais.
Oui, que c’était la seule chose belle que j’avais vue depuis qu’on était ici : ses dessins. Et surtout, son visage enfin détendu quand il était penché dessus. Son visage de Petit Prince que j’aimais tant quand j’étais gamine et que je l’apercevais au loin dans la cour. Ses cheveux en pétard et son écharpe claire qui m’avait fait tellement rêver à un moment où j’en avais eu tellement besoin…
Je lui ai dit qu’il devait me prouver qu’il avait du courage, lui aussi, et qu’il ne pouvait pas continuer à m’expliquer le sens de la lumière en me demandant de larguer les amarres avec ma famille et faire exactement le contraire.
Je lui ai dit qu’il aimait les garçons et qu’il avait raison parce que c’était bien d’aimer qui on aimait, mais que, et il fallait qu’il l’imprime une bonne fois pour toutes dans sa petite tête dure, qu’entre son père et lui, c’était mort pour la vie.
Que c’était pas la peine qu’il se fasse chier à devenir avocat pour se faire pardonner sa sexualité vu que ça ne changerait rien du tout. Que son père ne le comprendrait jamais, ne l’accepterait jamais, ne lui pardonnerait jamais et ne s’autoriserait plus jamais à l’aimer.
Et qu’il pouvait me faire confiance sur ce point parce que j’étais la preuve vivante que les parents pouvaient faire ça aussi : débrayer.
Et que j’étais aussi la preuve vivante qu’on n’en mourait pas pour autant. Qu’on se démerdait autrement. Qu’on trouvait d’autres solutions en chemin. Que lui, par exemple, il était mon père, ma mère, mon frère et ma sœur et que ça m’allait très bien. Que j’étais très contente de ma nouvelle famille d’accueil.
Là, déjà, je crois que je chialais ma larmichette et que sa calzone était presque froide, mais j’ai continué, parce que je suis comme ça, moi : ou pute ou porte-avions.
Je lui ai dit qu’il allait arrêter ses études inutiles et s’inscrire dans son stage de préparation à son école de bijoux. Que s’il ne tentait pas le truc, il le regretterait jusqu’à sa mort et qu’en plus, c’était sûr qu’il allait y arriver parce qu’il était doué.
Parce que oui, la vie était aussi injuste avec ça qu’avec le reste, que les gens qui sont nés avec plus de talents que les autres ont plus de chances que les autres. Que c’était dégueulasse, mais que c’était comme ça : qu’on ne prêtait qu’aux riches.
Oui, qu’il allait cartonner, mais à la seule condition d’être courageux et de travailler dur.
Qu’en ce moment, il était pas très courageux, mais que comme j’étais sa mère, son père, son frère et sa sœur, moi aussi, j’allais foutre tous ses bouquins de droit à la benne et le faire caguer jusqu’à ce qu’il cède.
Que pendant qu’il ferait son école, je chercherais un vrai boulot et que j’en trouverais facile. Pas parce que j’étais plus maligne que les autres, mais parce que j’étais blanche et que j’avais des papiers en règle. Que je ne me faisais pas de souci. Que le seul truc que je ne voulais plus faire, c’était calibrer des patates, mais qu’a priori, à Paris, je craignais rien de ce côté-là.
(Là, c’était la séquence Humour, mais ça n’a pas marché. Il n’a pas ri du tout et je ne lui en ai pas voulu vu que sa mâchoire du bas pataugeait dans sa pizza.)
Je lui ai dit qu’on avait rien à craindre. Que tout allait rouler pour nous. Qu’il ne fallait pas avoir peur de Paris et encore moins des Parisiens parce qu’ils étaient tous tout gris et tout maigrichons et qu’il suffisait d’une pichenette pour les faire tomber à la renverse. Que des gens capables de payer des cafés courts 3,20 € ne représenteraient jamais aucun danger pour nous. Oui, qu’il ne devait pas s’inquiéter. Que le monde rural et putréfié de merde d’où on venait avait au moins cet avantage-là : qu’on était plus solides qu’eux. Beaucoup, beaucoup plus solides. Et plus courageux. Et qu’on allait tous les niquer.
Donc voilà, je me résumais : sa mission à lui, c’était de nous loger et la mienne, c’était de tenir la boutique pendant qu’il apprenait le seul métier qu’il avait le droit d’apprendre.
Et là, genre, il y a eu un silence si long et si paranormal que le serveur est venu nous demander si y avait un problème avec la bouffe.
Et même ça, Francky l’a pas entendu.
Moi si, heureusement. Alors je lui ai demandé s’il pouvait nous remettre nos pizz’ au four deux minutes.
– Biêng Sûh’, il a fait en s’inclinant.
Pendant tout ce temps, Franck continuait de me regarder comme si je lui rappelais quelqu’un dont le nom lui échappait et que ça commençait à bien lui prendre la tête.
Au bout d’un moment, quand même, il a fait son petit kéké pathétique et trop miséricordieux :
– Tu tiens de très jolis discours, ma petite Billie… C’est toi qui devrais faire du droit, tu sais… Tu ferais sensation dans un prétoire… Veux-tu que je t’inscrive ?
Quel ton méprisant… C’était nul de me parler comme ça… À moi qui avais arrêté l’école dès qu’il était parti…
Nul de chez nul et indigne de lui.
Les pizzas sont revenues, on les a attaquées en silence et comme l’ambiance était devenue bien crade et qu’il regrettait déjà de m’avoir blessée, il m’a donné un sale coup de pied dans le tibia pour me faire sourire.
Et puis il m’a dit en souriant aussi :
– Je sais que tu as raison… Je le sais… Mais comment je fais ? J’appelle mon père et je lui dis : Allô, papounet ? Écoute, je crois que je ne te l’ai jamais dit, mais je suis de la jaquette et ton droit, tu peux te le foutre au cul, toi aussi, parce que je veux dessiner des boucles d’oreilles et des sautoirs en perles à la place. Allô ? T’es encore là ? Donc, alors… euh… aurais-tu l’obligeance de me faire un virement dès demain, s’il te plaît, pour me permettre de ne plus passer pour une brêle aux yeux de Maman Billie ?
– …
Et toc. Un bide partout.
Ben ouais. J’ai pas ri du tout, moi non plus.
À la place, j’ai fait ma blasée à la Aymeric de La Porte du Sien Derche et j’ai lâché comme ça en, pfuitt , recrachant mon noyau d’olive dans son assiette :
– Nan, mais le fric, c’est pas un problème, ça. J’en ai, moi…
Bon, bien sûr, ça a continué pendant des plombes, cette petite conversation pour caler notre retour vers le futur, mais je t’ai fait une capture d’écran, petite étoile, parce que j’aime trop cette image : la tête de Franck Mumu quand il a réalisé que le coucou pourri qui squattait son nid depuis des mois était en réalité un aigle majestueux avec des plumes en or qui tenait dans son bec en or une clef en or vers une vie en or.
Je ne sais pas ce que ça aurait donné en broche, mais dans une pizzeria chinoise déserte du neuf-quatre un mardi soir vers 22 heures, sérieux ça flashait bien.
Sinon, et c’était à prévoir vu que les garçons sont très prévisibles, il m’a beaucoup résisté.
Je lui disais qu’il me rembourserait quand il aurait sa boutique à lui sur la place je ne sais plus quoi où y avait un genre de colonne au milieu et que je n’oublierais pas les intérêts qui seraient monstrueux et tout ça, mais comme il se découvrait beaucoup plus macho que je ne l’aurais imaginé, à la fin, j’ai craqué.
À la fin, je lui ai avoué que quand il m’avait croisée tout à l’heure dans les escaliers habillée en Billie du bled, c’était parce que j’étais en route pour aller me faire tirer debout par un vigile en pause dans un local à poubelles contre des rouleaux d’essuie-tout et que s’il ne le faisait pas pour sa goule, au moins qu’il ait la générosité de le faire pour la mienne…
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