• Пожаловаться

Jean-Claude Mourlevat: Terrienne

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Claude Mourlevat: Terrienne» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. год выпуска: 2011, ISBN: EPUB9782075018470, издательство: Gallimard Jeunesse, категория: Старинная литература / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Jean-Claude Mourlevat Terrienne

Terrienne: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Terrienne»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Jean-Claude Mourlevat: другие книги автора


Кто написал Terrienne? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Terrienne — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Terrienne», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Étienne ! Étienne ! Vous m’entendez ? N’ouvrez pas votre porte !

Elle revit le jaillissement du corps puis, comme au ralenti, le vol ample, silencieux, déployé, son horreur et sa grâce. Pour impressionner les filles… Tu penses ! Elle se rendit compte qu’elle pleurait. Elle hâta le pas.

Chez elle, au lieu de commencer sa lecture, elle rangea le livre avec les autres, sur une étagère, et alla dans sa chambre. Le portefeuille était dans un sac en plastique noir enfoui sous une pile de vêtements. Elle s’assit sur le lit, le palpa. Le cuir autrefois marron était maintenant d’une couleur incertaine, brillant d’usure et très doux au toucher. Un cadeau de Madeleine ? Elle l’ouvrit, pour la première fois. Elle n’avait aucune intention d’éplucher ce qu’il contenait. Cela ne la regardait pas. Elle voulait seulement, avant de s’en séparer, jeter un coup d’œil à quelque chose. Il ne lui en aurait pas voulu, non, elle était même sûre qu’il aurait voulu qu’elle le fasse.

C’était une photo de médiocre qualité, carrée, sans doute faite au Polaroïd. Les bords en étaient très usés. Derrière les deux personnages, on distinguait l’entrée rouge et pimpante de la station-service avec sa porte de verre et le logo d’un dragon hilare, et sur la gauche le côté du camping-car avec le bouchon du réservoir d’eau tout juste revissé sans doute. Virgil se trouvait un pas en retrait. Sa compagne le tenait par le bras et souriait largement au photographe. Elle portait des lunettes, elle était potelée, pas très jolie. D’allure énergique. À coup sûr, c’est elle qui avait osé demander à quelqu’un de faire cette photo. C’est elle aussi, se dit Anne, qui avait dû un jour prendre l’initiative et dire à Étienne les phrases qu’il ne savait pas dire : « Salut, comment tu t’appelles ? » Et si on se revoyait ? « Embrasse-moi. » Elle aussi qui, un beau jour, l’avait laissé face à sa solitude, face à trente ans de solitude.

Elle retourna la photo. Quelques mots d’une écriture élégante, au stylo noir : « Étienne et Madeleine. 2 juin 1977 ». Et en dessous, au crayon à papier, rajouté plus tard sans doute, et presque illisible : « Le temps du bonheur et de l’innocence. »

Saint-Just était tranquille en ce début d’après-midi et le pont sur la Loire désert. Anne s’accouda à la barrière métallique bleue et regarda l’eau qui scintillait douze mètres plus bas. L’idée de rendre le portefeuille d’Étienne Virgil à sa famille, à sa petite-fille Loïse en particulier, l’avait tentée. Il lui aurait suffi de le glisser dans leur boîte aux lettres, de nuit, après avoir effacé ses empreintes digitales. Mais elle y avait vite renoncé. Qu’auraient-ils pensé ? Que quelqu’un savait, alors qu’eux ne savaient pas. Ce mystère n’aurait fait qu’ajouter à leur souffrance.

Elle soupesa la boule que formait le sac en plastique noir lesté d’une pierre et solidement ficelé, regarda encore les vaguelettes éblouissantes danser dans la lumière. Une voiture passa dans son dos. Elle attendit d’être seule à nouveau et elle ouvrit les mains. Le sac traça dans l’air, l’espace d’une seconde, une droite parfaite, puis il frappa l’eau qui se referma aussitôt sur lui. C’était allé beaucoup trop vite. « Est-ce que j’ai bien fait ? » se demanda-t-elle. Elle s’en alla, le cœur gros.

La colocataire d’Anne n’aimait pas Bran Ashelbi. Un peu de jalousie sans doute. Elle quitta le studio à la fin du mois de décembre et laissa les deux amoureux seuls dans leur nid.

La singularité de Bran leur valut des moments d’embarras et d’autres de franche rigolade. Il pouvait savoir des choses dont un Terrien n’avait aucune idée, comme par exemple le nom de tous les papes depuis saint Pierre ou bien celui d’un insecte insignifiant, mais si on lui demandait sa pointure dans un magasin de chaussures, il pouvait perdre contenance et répondre au hasard :

– Je ne sais pas… douze ?

Un soir, Anne le trouva gondolé de rire devant un documentaire où l’on vantait la performance d’un plongeur qui venait de battre le record du monde d’apnée statique, soit onze minutes et trente-cinq secondes.

Au printemps, Anne reprit son journal, abandonné depuis ses quinze ans. Une nuit que Bran dormait, elle se leva, s’installa à la table de la cuisine, écrivit d’une traite pendant plus d’une heure et termina ainsi :

Je suis amoureuse de Bran. Lui et moi, on est compatibles, j’en suis sûre maintenant. Mais aujourd’hui, je sais autre chose : je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j’ai mes pieds. Je l’aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l’aime à cause de ça. J’aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J’aime ce qui manque et ce qui dépasse, j’aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clés, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise…

je veux faire entrer l’air dans mes poumons,

je veux respirer.

ÉPILOGUE

Sept ans

plus tard

C’était au début de l’automne. La voiture roulait sur la D8 entre Saint-Étienne et Montbrison. À l’ouest, le soleil descendait déjà derrière les monts du Forez, les coiffant de rouge. Les trois passagers venaient de laisser à gauche le prieuré de Saint-Romain-le-Puy sur son pic. Ils étaient joyeux. L’enfant parce qu’il allait voir un beau spectacle, et ses parents parce que leur enfant était heureux. Bran Ashelbi, au volant, guettait dans son rétroviseur la bouille charmante de son fils. Il ne s’en lassait pas. Anne, à côté de lui, cherchait sur la radio un programme qui lui plairait.

– Pourquoi est-ce que tatie Gabrielle a pas de mari ? demanda l’enfant.

– Je te l’ai déjà dit, répondit Anne. Elle prend son temps.

– Pourquoi elle prend son temps ?

– Je ne sais pas. Pour bien choisir sans doute.

– C’est quoi le pestacle ?

– Tu verras. Ce sera une surprise.

– Ça sera beau ?

– Sûrement, oui.

Depuis quelques mois, Wahilal avait ouvert la boîte à questions et il ne cessait d’en poser que pour manger et dormir. À l’école, il apprenait à lire et c’était une découverte de plus. Une découverte passionnante.

– Bri… co… lage…, déchiffra-t-il lorsqu’ils passèrent à proximité d’un panneau publicitaire.

– Oui, c’est bien, le félicita Bran. Bricolage. Tu as très bien lu.

– Fer-land… Qu’est-ce que c’est ?

– C’est le nom d’un hameau.

– C’est quoi un hameau ?

– C’est un tout petit village. Juste deux ou trois maisons.

– Ah, je l’aime, celle-là ! s’exclama Anne et elle monta le son.

La voix aérienne sortie de la radio emplit tout l’habitacle de la voiture :

This love… I think I’m going to fall again…

– Fête… du… cham… pi… cham… pi… gon…, déchiffra Wahilal.

– Du champi- gnon , mon cœur. Et maintenant, tais-toi un peu. Maman écoute sa musique.

L’enfant, obéissant, continua pour lui-même, à voix basse, attrapant au hasard les mots qui lui tombaient sous les yeux :

– Mont… bri… son… vous… roulez… stop… op… tique…

Anne chantonnait, rêveuse. Bran qui roulait lentement se laissa doubler par une voiture plus pressée et fit un signe amical au conducteur qui le lui rendit.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Terrienne»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Terrienne» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Jean-Claude Mourlevat: Le chagrin du roi mort
Le chagrin du roi mort
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude: L'homme qui ne possédait rien
L'homme qui ne possédait rien
Mourlevat, Jean-Claude
Mourlevat, Jean-Claude: L'homme à l'oreille coupée
L'homme à l'oreille coupée
Mourlevat, Jean-Claude
libcat.ru: книга без обложки
libcat.ru: книга без обложки
Jean-Claude Mourlevat
Mourlevat, Jean-Claude: L'homme qui levait les pierres
L'homme qui levait les pierres
Mourlevat, Jean-Claude
Отзывы о книге «Terrienne»

Обсуждение, отзывы о книге «Terrienne» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.