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Jean-Claude Mourlevat: Terrienne

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Jean-Claude Mourlevat Terrienne

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Dans le bus, Gabrielle se tourna vers sa sœur.

– Anne ?

– Oui.

– Je voulais te remercier d’être venue me chercher.

– À l’hôpital ?

– Non, pas à l’hôpital. Là-bas. Merci. Je te le dis de tout mon cœur.

Ce qu’Anne nommait sa stratégie tenait en un mot : le silence. Elle n’aurait pour rien au monde voulu vivre certaines situations humiliantes. Elle s’imaginait mal, par exemple, debout au bord de la D8, en compagnie d’un officier de gendarmerie débonnaire.

– Vous dites, mademoiselle, qu’il y avait ici un croisement ?

– Oui.

– Et un panneau indiquant « Campagne 3,5 ».

– Oui.

– C’est ça, et une route qui s’en allait par là.

– Oui.

– Je vois. Dites-moi, comment était-elle, cette route ?

Ou bien assise en face du même, tapant sa déposition avec les deux index :

– « et… ces… gens… ne… respiraient… pas… » C’est bien ce que vous venez de me dire, mademoiselle, nous sommes d’accord ?

– Oui.

– Hmm hmm… Bien…

Elle se rendit deux fois à Montbrison dans les semaines qui suivirent le retour de sa sœur, une fois avec son père et une fois toute seule, par le car. Les deux fois, son cœur s’accéléra à l’approche du croisement, mais il n’y avait plus de croisement, ni de panneau, ni de route entre les herbes hautes, juste la campagne qui se donnait l’air d’être encore plus paisible qu’à l’ordinaire.

Oui, le passage était définitivement fermé, elle en avait maintenant la conviction. Si elle avait eu le moindre doute, elle aurait parlé, bien entendu, pour protéger les futures Gabrielle, pour prévenir de nouvelles tragédies. Mais à présent c’était inutile, et même bien plus, dangereux. On les aurait mises en psychiatrie, toutes les deux. Et que serait devenu Bran ? Elle se tut.

Lorsqu’il avait quitté la base militaire de Lorfalen pour aller retrouver Anne dans le désert blanc de Larena, Bran Ashelbi avait eu un pressentiment. Il avait regardé la chambre dans laquelle il venait de passer douze ans de sa vie, les murs blancs, le lit vide de Torkensen, son lit à lui, les deux tables, les deux chaises, la fenêtre et il s’était dit : « Je ne reviendrai plus jamais ici. » Alors, il était allé à son armoire métallique et y avait pris ses documents terrestres, ceux qu’on lui avait remis un an plus tôt pour sa mission et qu’il avait gardés pour la suivante.

Cette intuition lui épargna bien des tracasseries sur Terre. Il étala un soir tous ses papiers sur la table basse du studio et ils les admirèrent. On ne pouvait pas faire plus authentique, on était allé jusqu’à l’imitation d’une légère usure. Rien ne manquait : carte nationale d’identité, permis de conduire les véhicules de type A1, B1 et B, carte vitale, carte de mutuelle, carte d’étudiant à l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne, carte bancaire, fiche d’état civil, acte de naissance…

Bran Pierre Ashelbi était né le 17 novembre 1989 à Saintes (Charente-Maritime) de Ian Ashelbi, né le 4 novembre 1958 à Édimbourg (Écosse), et de Marie-France Bellec, née le 23 mars 1953 à La Rochelle.

– Plus terrien, on fait pas ! commenta Anne. J’y croirais presque ! Ils ont juste oublié ta carte de fidélité à Casino. On la prend demain !

Bran trouvait cela moins drôle. Ces documents qu’il avait considérés comme provisoires pendant sa mission devenaient soudain les siens, pour toujours. Mais le plus troublant était cette mère de fiction qu’on lui avait inventée et qui en cachait une autre, la vraie, celle qui avait grandi et vécu quelque part ici, sur Terre, qu’on avait enlevée, qui lui avait donné le jour, là-bas, dans l’autre monde, avant de disparaître à jamais dans l’enfer d’Estrellas. Elle n’avait pas de nom, pas d’identité. Il se mit en tête de l’arracher à l’oubli.

Il passa des dizaines d’heures sur Internet à chercher, éplucher, recouper, croiser, comparer toutes les informations accessibles concernant les disparitions inexpliquées de jeunes femmes dans les années 1989, 1990 et 1991, d’abord dans la région Rhône-Alpes, puis dans toute la France, puis dans les pays voisins : Suisse, Belgique, Hollande, Allemagne, Espagne, Italie. Des photos défilèrent par centaines, des noms, des âges, des dates, les circonstances des disparitions et toujours pour conclure cette phrase : « n’a plus été vue depuis… » ou bien : a été vue pour la dernière fois le… » Le plus difficile était d’imaginer sa mère sous l’apparence d’une jeune fille à peine plus âgée que lui.

Il s’arrêta sur plusieurs visages, parfois presque certain d’avoir trouvé, puis rempli de doutes à nouveau. Il s’accrocha à des sourires, à une expression rêveuse, à une joyeuse grimace. Tous gardèrent leur insondable mystère. « C’est toi, maman ? leur demandait-il. Est-ce que c’est toi qui me regardes sur cette photo ? Parle-moi ! Dis-le ! »

Un soir, Anne le trouva bouleversé, comme hypnotisé par l’écran.

– Tu as trouvé ?

– Regarde…

Elle se pencha sur son épaule. La photographie montrait le portrait en pied d’une longue femme blonde vêtue d’un manteau d’hiver. Suivait le signalement :

Femme de type nordique, 25 ans, très grande

(environ 1,86 m), corpulence mince,

cheveux blonds bouclés mi-longs, yeux bleus.

Et l’annotation :

A été vue pour la dernière fois le 27 mai 1990 vers 19h30

montant dans un taxi place de Jaude

à Clermont-Ferrand (63)

N’a plus donné signe de vie à ses proches depuis ce jour.

– C’est la mère de Torkensen, murmura-t-il.

Il n’y avait aucun doute tant la ressemblance sautait aux yeux. L’architecture du visage, les pommettes, la mâchoire, la douceur du regard, tout y était…

Bran trouva dans cette découverte une forme d’apaisement, comme s’il s’était agi de sa mère à lui, et peu après, il arrêta définitivement les recherches la concernant.

Un seul journaliste nota la coïncidence qui faisait réapparaître Gabrielle Collodi la semaine où l’écrivain Étienne Virgil disparaissait. Ceci dans la même petite ville du département et dans les mêmes circonstances énigmatiques. Le lien lui semblait évident. On lui dit : « Oui vous avez raison, tout à fait raison, c’est surprenant », puis, à défaut d’éléments qui conforteraient cette hypothèse, on oublia.

Mi-décembre parut le roman d’Étienne Virgil Le Saut de l’ange.

Anne, qui avait l’habitude d’emprunter ses livres à la médiathèque, fit une exception et l’acheta en librairie le jour même de sa parution. Il comportait cent vingt pages seulement et coûtait quinze euros. Sur la jaquette blanc crème figuraient le titre, le nom de l’auteur et un dessin stylisé, comme à l’encre de Chine, qui représentait un plongeoir. La quatrième de couverture reprenait en italique un extrait du texte :

À la piscine municipale, nous faisions le saut de l’ange,

parce que c’était une figure noble, majestueuse, parfaite,

et surtout parce que ça impressionnait les filles.

Enfin, ça aurait dû…

Et plus bas le mot de l’éditeur :

Étienne Virgil laisse pour un temps le fantastique

et se souvient de ses dix-sept ans.

C’est drôle, inattendu, bouleversant.

Tandis qu’elle remontait la rue de la République, le roman à la main, elle eut l’impression qu’il marchait à côté d’elle, un peu bougon, et qu’il grognait :

– Ils sont gentils, mais je le sais bien, moi, que c’est pas terrible.

Elle se revit accoudée à la fenêtre de l’hôtel Titan.

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