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Jean-Claude Mourlevat: Terrienne

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Jean-Claude Mourlevat Terrienne

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– C’est bon ? je demande à Bran.

– C’est… terrestre, répond-il.

Je note en riant qu’il trempe son croissant dans son bol. Ils sont allés jusque-là dans leur cours de civilisation, à la base militaire.

7

Hey Jude…

« Hey Jude… don’t make it bad. Take a sad song and make it better… », commença Paul McCartney.

Bruno Collodi n’eut aucun doute, son téléphone portable sonnait dans son bureau, là où il l’avait mis à recharger la veille. Il lorgna le radio-réveil : six heures trente-huit. Sa femme allongea le bras, le griffa à la cuisse et grommela quelque chose comme :

– ton portable… bureau…

Depuis la disparition de Gabrielle, un an plus tôt, le couple Collodi entretenait un rapport particulier avec le téléphone. Celui-ci s’était mis à représenter pour eux la menace la plus épouvantable en même temps que l’espoir le plus fou. Il pouvait être l’ange annonciateur de la bonne nouvelle, mais aussi l’ange noir du malheur. En tout cas, il n’avait plus sonné une seule fois sans déclencher chez eux cette pensée secrète et immédiate : « Et si c’était pour Gabrielle… »

Ça ne l’était jamais. C’était toujours pour autre chose, pour des histoires de rendez-vous, de travail, de repas, de voitures, enfin pour l’une de ces choses qui continuaient à intéresser les gens, et qui ne les intéressaient plus, eux.

En suivant, nu, le couloir qui conduisait à son bureau, Bruno Collodi eut le temps d’imaginer deux autres raisons possibles à cet appel matinal. Peut-être était-ce la maison de retraite qui l’alertait parce que quelque chose n’allait pas avec sa mère. Elle n’était pas bien, ces derniers temps. Son état pouvait s’être brusquement dégradé pendant la nuit.

Ou bien c’était Anne. Elle n’avait pas donné de nouvelles depuis une semaine, elle venait de s’en rendre compte et elle sautait sur le téléphone pour réparer son oubli. Ça lui aurait bien ressemblé. C’était un des seuls sujets de conflit avec elle. Ils exigeaient de savoir en permanence où elle se trouvait, avec qui et pour combien de temps. « Tu comprends, Anne, après ce qui s’est passé… Mets-toi à notre place… » Oui, elle comprenait, oui, elle se mettait à leur place, mais au début de l’automne elle avait explosé : « Lâchez-moi, enfin ! C’est pas parce que ma sœur a disparu que je dois vous faire signe tous les quarts d’heure ! J’ai ma vie ! » Alors, ils avaient fait un effort et admis qu’elle puisse rester silencieuse quelques jours sans qu’ils aient besoin de s’affoler. Mais tout de même, une semaine… Et quelle idée de les sonner à cette heure, un dimanche ?

« Hey Jude, don’t be afraid… » chantaient les Beatles quand il porta le téléphone à son oreille. Le numéro affiché était celui d’un fixe inconnu de lui.

– Oui, allô ? dit-il.

Il y eut une seconde de silence, puis il entendit deux syllabes prononcées faiblement et qui le liquéfièrent :

– Papa ?

Il aurait reconnu entre cent mille le timbre un peu voilé, un peu raclé de sa fille Gabrielle. Sa fille aînée. Celle qui les avait rendus père et mère vingt-cinq ans plus tôt, les submergeant d’un bonheur à jamais inégalé. Celle aussi qui les avait plongés dans la détresse.

Sa disparition avait provoqué dans leur vie une sorte d’effondrement, comme lorsqu’un terrain s’affaisse, entraînant avec lui maisons, voitures, êtres humains. Depuis, ils survivaient au fond de ce gouffre béant, à l’aide de cachets qui leur permettaient d’échapper à l’angoisse quelques heures par nuit. Mais il n’existait pas de médicaments contre ces questions qui les tourmentaient sans fin : « Où est-elle ? Où est son corps ? Est-elle encore en vie ? Est-ce qu’elle nous appelle au secours de quelque part ? » Et la pire de toutes : « Est-ce que quelqu’un lui fait du mal ? »

L’enquête, malgré tous les efforts, n’avait débouché que sur du vide. Aucune trace de Jens, ni à Bordeaux d’où il prétendait venir, ni ailleurs. Aucune trace nulle part de ses amis présents au mariage. Tous apparus et disparus comme des êtres de fiction, des personnes sans réalité, sans épaisseur. Aucun indice matériel. Aucune demande de rançon. Aucune direction vers laquelle se tourner. Rien que ce vide angoissant. Ce gouffre. Et la torture de l’absence.

– C’est Gabrielle, dit la voix.

Le choc lui fit perdre l’équilibre et il se retrouva assis, adossé à la bibliothèque.

– Où es-tu ?

– Je suis à Sury-le-Comtal.

– D’où appelles-tu ?

– D’une cabine. Tu peux venir me chercher ?

Déjà il était debout.

– Quelle cabine, Gabrielle ?

Elle récita sa leçon avec application :

– Celle qui est après la station-service, vers le supermarché, à la sortie de Sury.

– Tu vas bien ? Tu es seule ?

Elle eut une hésitation.

– Oui, je suis seule. Viens, papa, j’ai froid.

– Gabrielle ! appela-t-il, mais elle avait déjà raccroché.

France Collodi, sa femme, surgit à côté de lui, en pyjama.

– Où est-elle ? hurla-t-elle, en pleurs, les traits tellement déformés qu’il la reconnut à peine.

– À Sury. Viens !

Il arracha une couverture à leur lit et ils descendirent l’escalier en se tenant à la rampe pour ne pas y plonger. Elle tomba dans le salon en heurtant la table basse. Il tomba aussi en l’aidant à se relever.

– Il faut se calmer, dit-elle, sinon on aura un accident de voiture.

Ils enfilèrent les premiers vêtements qui leur tombèrent sous la main, les premières chaussures. Il ne prit pas ses papiers. Ils laissèrent toutes les portes de la maison ouvertes.

– Rappelle la cabine ! lança-t-il en démarrant le moteur de la voiture.

Elle pressa la touche « Rappel » du portable, puis celle du haut-parleur. Ils entendirent sonner une fois, deux fois, trois fois, puis à nouveau la voix de leur fille :

– Allô. C’est toi, papa ?

– Non, c’est maman… on arrive, ma chérie… ne t’en fais pas… on arrive.

Elle le lui répéta pendant les quinze minutes du trajet : « On arrive… », se retenant de l’accabler de questions, mais ne pouvant retenir celle-ci, la voix gonflée de sanglots :

– Où étais-tu tout ce temps, ma fille ?

– J’étais dans une chambre.

– Quelle chambre ? Où ?

– Je ne sais pas.

– Est-ce qu’on t’a fait du mal ?

– Je ne sais pas. Oui.

Ils étouffèrent tous les deux la même plainte.

Quand ils arrivèrent à proximité de la station-service, ils virent Gabrielle sortir de la cabine téléphonique et marcher vers eux, les bras serrés autour de son torse. Il faisait doux mais elle semblait frigorifiée. Il gara la voiture n’importe comment sur le parking du supermarché. Ils descendirent ensemble et coururent vers elle. Il arriva le premier, l’enveloppa de la couverture et la prit dans ses bras, comme un grand bébé. Il la garda ainsi quelques secondes, puis la laissa à sa femme qui fit de même. Tout cela se déroula dans un silence étonnant, avec douceur.

– J’ai froid, dit Gabrielle.

Elle grelottait. Ils l’entraînèrent.

En les voyant marcher ainsi vers la voiture, un cycliste du dimanche ralentit et demanda :

– Ça va, messieurs-dames ?

– Ça va, répondit Collodi. Tout va bien. Merci.

Le cycliste continua sa route, perplexe. Gabrielle s’installa à l’avant, à côté de son père. Sa mère s’assit derrière elle, le front enfoui dans les cheveux roux de sa fille, et ses deux mains sur ses épaules.

– Qui t’a amenée là ? demanda-t-elle.

– L’homme, répondit-elle. En voiture.

– Quel homme ?

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