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Jean-Claude Mourlevat: Terrienne

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Jean-Claude Mourlevat Terrienne

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– Je ne sais pas comment il s’appelle. J’ai mal aux bras. Je veux rentrer à la maison.

– Oui, Gabrielle, on y va. Encore cinq minutes.

– Il faut prévenir la gendarmerie, dit Collodi.

C’était idiot. Ils avaient collaboré pendant des mois avec les gendarmes chargés de l’enquête, partagé avec eux les espoirs et les déceptions, promis de les alerter à la moindre nouveauté, et maintenant ils avaient complètement oublié de le faire. Cet instant leur appartenait. À eux seuls.

– Attends, répondit-elle. D’abord Anne.

– Non. On appellera Anne de la maison. L’urgence, c’est la gendarmerie.

Elle composa le numéro presque à regret et annonça simplement :

– C’est France Collodi. Nous avons retrouvé notre fille.

Elle indiqua où et comment. Ils dirent qu’ils arrivaient.

Gabrielle, recroquevillée sur elle-même, semblait se désintéresser du paysage, ne pas le voir, mais après le pont de Saint-Just, elle releva le menton, jeta un coup d’œil vers la gauche et bredouilla quelques mots inaudibles.

– Qu’est-ce que tu dis ? demanda son père.

La Muscadine …, répéta Gabrielle, les gâteaux…

Leurs gorges se nouèrent. De leurs deux filles, Gabrielle était la plus gourmande et, pendant toute son enfance, l’idée d’aller acheter un gâteau à La Muscadine l’avait ravie. C’était un plaisir simple qu’on pouvait lui faire pour la récompenser, ou la consoler. Pendant ses années de collège, elle y passait au moins une fois par semaine.

– C’est encore fermé, mon trésor, dit-il.

Il se rendit compte qu’il lui parlait comme autrefois, quand elle était petite fille. Les larmes lui brouillèrent la vue.

– C’est fermé, mon cœur, mais je te promets de t’y amener dès que possible, et tu prendras tous les gâteaux que tu veux, c’est promis.

Elle hocha la tête.

Ils arrivèrent chez eux quelques minutes avant les gendarmes, deux hommes qui avaient travaillé sur l’affaire et qui cachaient mal leur émotion. Ils indiquèrent que plusieurs de leurs collègues s’étaient rendus directement à Sury, et s’excusèrent de devoir déjà interroger Gabrielle. À toutes les questions qu’ils lui posèrent au sujet de la voiture, sa marque, sa couleur, la jeune femme, toujours enveloppée dans sa couverture et assise sur le canapé du salon, répondit qu’elle n’y connaissait rien, qu’elle ne savait pas. Blanche peut-être. Non, bleue. À propos de l’homme, elle dit qu’il était mince et élégant, qu’il avait des cheveux lisses et tirés en arrière, et qu’il les caressait toujours avec sa main. Puis elle se plaignit d’être fatiguée et d’avoir mal.

Pour les Collodi, le docteur Chazal était un peu plus qu’un médecin et un peu moins qu’un ami. Il avait leur âge, la petite cinquantaine, et il avait soigné les deux filles pendant toute leur enfance. À l’adolescence, elles en avaient changé, mais il était resté pour elles le gentil docteur qui ne fait pas mal et qui rassure. Il promit d’être là dans les dix minutes et arriva au bout de cinq, en direct de son lit, ça se voyait à son visage chiffonné et à sa tignasse en bataille. Lui aussi semblait remué par l’événement.

– Bonjour, Gabrielle, dit-il calmement, je suis très content de te revoir.

Tandis qu’il mesurait la tension artérielle de la jeune femme, Collodi alla dans son bureau, ferma la porte derrière lui et composa le numéro de portable de sa fille Anne. Il s’étonna qu’elle décroche dès les premières notes de son jingle, si tôt, un dimanche matin.

– Anne ? dit-il. C’est papa.

– Oui ? Qu’est-ce qui se passe ?

– J’ai une bonne nouvelle pour toi. Une très bonne nouvelle.

– Oui ?

Il s’était préparé mais il ne put empêcher sa voix de flancher en prononçant ces mots tout simples :

– Gabrielle… est à la maison.

Anne eut alors la réplique la plus bête qu’on puisse imaginer dans cette circonstance. Elle laissa passer quelques secondes et répondit :

– C’est une blague ?

8

Le Saut

de l’ange

L’enquête consécutive à la disparition de Gabrielle Collodi n’avait rien donné. Celle qui suivit son retour ne donna rien non plus. La fameuse voiture qui l’aurait déposée à Sury-le-Comtal au petit matin semblait être une voiture fantôme. Blanche ou bleue, personne ne l’avait vue. Le portrait-robot de son conducteur, établi d’après la description de Gabrielle, montrait un inquiétant personnage au visage maigre et au regard de psychopathe. Sa diffusion n’aboutit à rien, sinon à quelques appels fantaisistes.

Anne redouta pendant une bonne semaine que le garçon à la tête rasée qui les avait pris en auto-stop fasse le rapprochement entre ses passagers et l’affaire Collodi, et qu’il vienne témoigner. Mais il était du genre à ignorer l’actualité et il resta muet, sans doute occupé à boire des bières, rouler ses cigarettes et déménager des copains. C’était tant mieux.

La presse régionale fit ses grands titres du retour de celle qu’elle appelait tantôt « la disparue de la Loire », tantôt « Gabrielle » comme si tout le monde était supposé la connaître personnellement. La presse nationale l’évoqua aussi. Plusieurs radios et chaînes de télévision sollicitèrent le couple Collodi. Ils donnèrent, pour avoir la paix, une assez longue interview au journal régional Le Progrès . Ils y déclarèrent que leur fille Gabrielle était revenue après un an d’absence, qu’elle ne se rappelait presque rien de ce qui lui était arrivé, qu’elle avait été droguée et séquestrée dans une chambre, qu’elle n’avait pas subi de violences corporelles, qu’elle n’avait eu à faire qu’à une seule personne, cet homme du portrait-robot. Ils dirent encore qu’ils ne donneraient aucune autre interview et leur fille non plus. Puis ils se turent. Les médias se rabattirent sur les voisins qui ne pouvaient rien dire de plus, sauf à l’inventer.

Gabrielle Collodi passa une seule journée chez ses parents avant d’être admise d’urgence, sur les conseils du docteur Chazal, dans une clinique neuro-psychiatrique de Lyon. Le psychiatre nota chez la patiente un fort état d’angoisse qu’il attribua en partie au manque et en partie au traumatisme psychologique provoqué par le retour. La prise de sang effectuée dès son arrivée révéla la présence dans son organisme de substances inconnues. Le laboratoire chargé de l’analyse mit plusieurs jours avant de délivrer un compte rendu de huit pages, jargonnant et alambiqué, mais qu’on aurait pu résumer en une seule phrase : nous n’avons jamais vu un machin pareil et nous n’avons pas la moindre idée de ce que c’est.

Dans ses moments de répit, Gabrielle réclamait ses parents, sa sœur et les quelques amis qui lui étaient chers. On avait alors l’impression qu’elle était redevenue la Gabrielle d’avant. Elle pouvait rire, bavarder, s’intéresser aux autres et à ce qui était arrivé pendant son absence. Dans ses moments de crise en revanche, elle chassait tout le monde de sa chambre, pleurait, tremblait et disait qu’elle n’y arriverait pas.

Un mois après son admission, elle trouva un semblant d’équilibre.

Un après-midi, Anne vint en train depuis Saint-Étienne pour lui rendre visite. Elles firent toutes deux une longue promenade dans le parc de l’hôpital où les marronniers resplendissaient de rouille et d’or.

– Et si on allait faire les magasins ? dit Gabrielle. Ça fait longtemps.

La proposition, à peine faite, se révéla irrésistible. Elles sautèrent dans un bus et descendirent place Bellecour. De là elles se dirigèrent droit vers les rues piétonnes. Elles furetèrent, rirent, achetèrent la même veste noire dans une boutique beaucoup trop chère pour elles et fêtèrent ça en mangeant une crème glacée à trois cent cinquante calories à la terrasse d’un café bondé. La foule colorée, les éclats de voix, le soleil d’automne leur donnaient une sorte d’ivresse, et la sensation qu’on leur rendait miraculeusement quelques parcelles d’une insouciance perdue.

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