Gilles Legardinier - Demain j’arrête !

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Demain j’arrête !: краткое содержание, описание и аннотация

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Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait de votre vie ?
Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois ou elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle ou elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu — obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier…
Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
Avec cette première comédie, Gilles Legardinier — déjà remarqué pour ses deux thrillers
et
— révèle une nouvelle facette d'une imagination qui n'a pas fini de surprendre. Drôle, percutant, terriblement touchant, son nouveau roman confirme ce que tous ceux qui ont lu un de ses livres savent déjà : Gilles a le don de raconter des histoires originales qui nous entraînent ailleurs tout en faisant résonner notre nature la plus intime. Voici un livre qui fait du bien !

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J’ai bien vu que maman avait passé Ric en revue de la tête aux pieds. Il est dans ses petits souliers, poli, pesant ses mots. Et moi je tremble d’entendre aborder tous les sujets sensibles. Qui va sauter dans le plat le premier ? Papa ne dira rien mais ses regards sont bien assez éloquents. Le pire, c’est lorsqu’il se tait et qu’avec l’ongle de son index, il tapote le pied de son verre. Si vous pouviez jeter un œil sous la table, vous découvririez qu’il tapote exactement en rythme avec son pied droit. Du côté de maman, ce ne sont pas les silences que je redoute, il n’y en a jamais. À cette minute précise, je suis donc un peu comme le lapin qui bondit joyeusement au milieu d’un champ de mines au risque de se faire exploser le pompon. Dans l’ambiance feutrée de ce resto suranné, avec le CD de soupe jazzy qui passe en fond et les homards qui bougent lentement sur les rochers de l’aquarium en attendant d’être dévorés, je me sens comme une funambule entre deux camps qui ne vont pas tarder à faire du tir à balles réelles.

— Alors dites-moi, Ric — vous permettez que je vous appelle Ric ? — , l’informatique, ça marche ?

— Parfois même, ça explose… Vous savez, madame Tournelle, moins ça marche et plus j’ai de travail.

— Appelez-moi Élodie, ce sera plus sympathique.

Papa observe Ric. Il n’a pas l’air de lui déplaire. Je trouve toujours amusant le moment où le jeune mâle rencontre le plus ancien. Ils se jaugent, se reniflent. Sans doute se demandent-ils s’ils auraient pu devenir amis sans l’écart d’âge. J’ai parfois observé ce rite de passage. Le prétendant rencontre le père de la belle. Se déroule alors un examen secret, une épreuve non dite, dont nous les filles sommes toujours l’enjeu. Des millénaires de civilisation pour avoir l’impression de se retrouver au fond d’une grotte préhistorique devant des hommes qui vous négocient comme à la foire. Ne pourrions-nous pas décider par nous-mêmes sans avoir besoin que d’autres se mettent d’accord à notre place ? Est-ce que les hommes se sentent responsables de nous ou est-ce qu’ils nous considèrent comme leur propriété ? Mon père est-il en train d’essayer de juger s’il peut confier la sécurité de sa petite fille à cet individu ou Ric est-il en train de tenter de marquer son territoire auprès de cet homme installé ? Et moi, qu’est-ce que je peux faire ? C’est ma vie, après tout.

Papa lui parle d’abord de travail, avec quelques sous-entendus sur les revenus qui permettraient de faire vivre une famille. Ric répond parfaitement. Il a 10 sur 10 aux trois premières questions de l’examen. Je me dis que, si la conversation se maintient au stade de l’échange courtois autour de valeurs universelles, je vais peut-être m’en sortir sans trop de dégâts. Mais heureusement, maman est là :

— Alors, comme ça, vous aimez bien notre petite Julie ?

« À balles réelles, je vous disais. Je pense que, d’ici trois minutes, elle va lui demander s’il a des pratiques sexuelles déviantes avec le même naturel détaché. »

Ric ne bronche pas. Son charmant sourire ne vacille même pas :

— Le mieux serait de lui demander à elle…

« Dégonflé, lâcheur, espèce de traître ! Tu me refiles la patate chaude. Je m’en fous, j’ai mes chaussures plates et l’issue de secours n’est pas loin. »

Dire que je ne bronche pas serait un mensonge. Je pense qu’en moins d’une demi-seconde ma paupière gauche a tremblé convulsivement, ma main s’est crispée sur la nappe parme, ma jambe gauche a mis un grand coup de talon dans le tibia de ma jambe droite et, si j’avais eu de la nourriture dans la bouche, mon père aurait été complètement moucheté. Splendide maîtrise, Julie.

Les trois ont les yeux braqués sur moi. D’ailleurs, j’ai l’impression que tout le restaurant a les yeux braqués sur moi, même les homards.

J’aurais dû sortir une boutade légère, une petite phrase passe-partout. Mais tout ce que j’ai réussi à produire comme son, c’est un rire nerveux qui tient plus de l’étouffement porcin que de l’éclat cristallin d’un léger rire féminin.

Papa me sauve.

— Élodie, laisse-les tranquilles. Ce sont leurs affaires.

« Merci papa. Heureusement que tu es là. »

— Et pourquoi ne pourrais-je pas demander ? C’est naturel qu’une mère veuille savoir. N’est-ce pas, Ric ?

« Bien fait pour toi. Cette patate-là, tu ne pourras pas me la rebalancer. Débrouille-toi, mon bonhomme. »

Ric baisse les yeux. Il joue avec sa fourchette. Je suis mal à l’aise pour lui. Soudain, il relève la tête et fixe ma mère :

— Je n’ai pas la réponse à votre question, madame. Mais je sais que je n’ai jamais tenu à aucune jeune femme autant qu’à votre fille.

Ce coup-ci, mes deux yeux ont cligné et je me suis auto-cassé le tibia. J’ai failli tomber de ma chaise et je crois qu’en plus, j’ai bavé.

Je regarde Ric. Il est serein. Même s’il cache des choses, il n’y a aucun doute possible : ce qu’il vient de dire est vrai. J’en ai la chair de poule. Mon père me regarde. Il est visiblement satisfait du petit mâle. Ma mère vient de tomber sous le charme, d’une hauteur de cinq étages. Ric est face à notre famille. Il est simple, sincère, fragile. Je ne l’ai pourtant jamais vu aussi fort. Il a osé pour moi, devant moi. Les deux hommes de ma vie prennent des risques, l’un pour me protéger, l’autre pour me tendre la main. Quel plus beau cadeau pour une femme ? Je suis une princesse et mon père est un roi. Ric est mon chevalier et j’habite un château de deux pièces assiégé par des coquilles Saint-Jacques. La vie est magnifique.

63

La pluie tombe depuis des heures. Voilà bien longtemps que ce n’était pas arrivé. Personne n’a vu venir l’automne mais, ce matin, il est bien là. La rue paraît plus sombre, les voitures passent en projetant des éclaboussures, les gens ont ressorti les parapluies et pressent le pas.

La baisse des températures et la taille des gouttes d’eau alimentent la plupart des conversations. Mme Bergerot a sorti tout un nouveau stock de phrases adaptées. Moi, je suis sur le qui-vive parce que mes parents doivent passer dans la journée pour admirer leur fille au travail. Ils veulent aussi savoir quand je pourrai prendre des vacances — ils sont impatients de nous recevoir, Ric et moi. Je redoute un peu leur visite parce que en général, quand ils sont avec moi devant des gens, ils se croient obligés de me parler comme si j’avais encore six ans… Vu le temps qu’il fait, ma mère va sûrement essayer de me mettre un bonnet et des moufles. Il va falloir gérer…

En fin de matinée, la boutique est remplie. Les gens se serrent pour que personne n’attende sur le trottoir sous l’averse. M. Calant fait son entrée. Les gouttes de pluie brillent sur ses cheveux gras. Il semble heureux. Je suis tentée de dire que c’est sa nature de gastéropode visqueux — de « gastérisqueux » comme dirait Nicolas — qui le pousse à se réjouir de la météo, mais je pense en fait que c’est son âme moisie qui se satisfait de l’air renfrogné de ses congénères. Huit personnes devant lui. Il râle :

— Faudrait une deuxième caisse ou des vendeuses qui connaissent leur boulot…

Indifférence générale. Je ne cille même pas, je m’affaire. La petite dame qui se fait servir a le malheur de dire que l’humidité lui provoque des douleurs. L’autre débris en profite pour caser une de ses phrases définitives sur « les choses qui n’ont que l’importance qu’on leur donne ». Attends d’avoir une fracture du bassin et on te la resservira. Chacun prend sur soi, dans quelques minutes il sera parti. Si on y réfléchit bien, ce genre de type est paradoxalement une bénédiction : grâce à lui, on ne s’habitue plus à la gentillesse des gens, on ne considère jamais leur humanité comme un bienfait acquis. Après lui, tout le monde a l’air plus sympa. On apprécie chaque seconde de vie où il ne figure pas. J’imagine son existence : brouillé avec sa famille, à couteaux tirés avec ses voisins. Même son chat doit lui pisser dans ses chaussons. Tout le monde espère qu’un jour il recevra ce qu’il mérite. Personne ne s’attendait à ce que ce soit maintenant, ni grâce à une petite mamie tout emmitouflée dans son imperméable s’appuyant d’une main tremblante sur son parapluie à fleurs.

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