Mathias Enard - Boussole

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Le point de vue des éditeurs
La nuit descend sur Vienne et sur l’appartement où Franz Ritter, musicologue épris d’Orient, cherche en vain le sommeil, dérivant entre songes et souvenirs, mélancolie et fièvre, revisitant sa vie, ses emballements, ses rencontres et ses nombreux séjours loin de l’Autriche — Istanbul, Alep, Damas, Palmyre, Téhéran… —, mais aussi questionnant son amour impossible avec l’idéale et insaisissable Sarah, spécialiste de l’attraction fatale de ce Grand Est sur les aventuriers, les savants, les artistes, les voyageurs occidentaux.
Ainsi se déploie un monde d’explorateurs des arts et de leur histoire, orientalistes modernes animés d’un désir pur de mélanges et de découvertes que l’actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l’âme blessée des personnages comme il traverse le livre.
Roman nocturne, enveloppant et musical, tout en érudition généreuse et humour doux-amer,
est un voyage et une déclaration d’admiration, une quête de l’autre en soi et une main tendue — comme un pont jeté entre l’Occident et l’Orient, entre hier et demain, bâti sur l’inventaire amoureux de siècles de fascination, d’influences et de traces sensibles et tenaces, pour tenter d’apaiser les feux du présent.
Mathias Enard est notamment l’auteur de
(2008), de
(2010) et de
(2012), tous parus chez Actes Sud.
est son sixième roman.

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Balzac visite Vienne où il retrouve son grand amour Mme Hanska en mai 1835. “Le 24 mars 1835, note Hammer-Purgstall, en rentrant d’une soirée en plaisante compagnie chez la comtesse Rzewuska [nom de jeune fille d’Ewelina Hanska], je trouve une lettre du capitaine Hall [notons ici que le capitaine Hall n’est autre que Basil Hall (1788–1844), officier de marine, ami de Walter Scott, auteur de nombreux récits de voyages et notamment de Hainfeld’s Castle : A Winter in Lower Styria , qui inspirera Sheridan Le Fanu pour son roman Carmilla ] 18qui m’informe de la gravité de l’état de santé de mon amie la baronne Purgstall, mourante 19.”

Nous savons donc que c’est par l’intermédiaire de Mme Hanska que le grand orientaliste connaît l’œuvre de Balzac, et qu’il fréquentait la comtesse et ses amis depuis quelque temps déjà 20. Ce n’est qu’à son retour de Styrie, en avril, après le décès de la baronne Purgstall, que Joseph von Hammer apprend que Balzac vient passer quelques semaines à Vienne 21. Ils se rendent mutuellement visite, s’apprécient. Hammer nous permet même de juger de la célébrité européenne du romancier : un jour, raconte-t-il, alors qu’il se rend au domicile viennois de Balzac, on lui répond que celui-ci est absent, qu’il est parti chez le prince Metternich ; Hammer décide de le rejoindre au palais, puisqu’il devait lui-même s’y rendre. Il trouve foule dans l’antichambre, et le chambellan lui explique que tous ces messieurs attendent pour leur audience, mais que le prince s’est enfermé avec Balzac voilà plus de deux heures et a interdit qu’on le dérange 22.

Incroyable de penser que Metternich lui-même se passionnait pour cet homme criblé de dettes, qui vivait à Paris sous des noms d’emprunt et courait l’Europe pour poursuivre celle qu’il aimait, entre deux romans. De quoi ont-ils bien pu parler, pendant deux heures ? De politique européenne ? Des opinions de Balzac sur le gouvernement de Louis-Philippe ? De La Peau de chagrin ? L’article de Sarah met surtout en avant le rôle de Mme Hanska comme entremetteuse entre Balzac et l’Orient ; si Hammer offre finalement à Balzac la traduction en arabe du texte qui orne La Peau de chagrin , c’est par l’intermédiaire de la comtesse Rzewuska. De même, l’entretien avec Metternich lui est certainement dû. J’imagine le Balzac de Saché, enfermé avec ses feuilles, sa plume et sa cafetière, qui sortait peu, et encore, uniquement pour faire le tour du parc et se dérouiller les jambes ; il faisait l’huître , comme il disait ; il descendait jusqu’à la rivière, il ramassait quelques marrons tombés et jouait à les jeter dans l’eau, avant de remonter retrouver Le Père Goriot là où il l’avait laissé ; est-ce le même que l’amoureux éperdu de Vienne, toujours éconduit par la prude Évelyne Hanska, éconduit pendant quinze ans, voilà qui dit beaucoup de la force de caractère et de la patience de Balzac. Il a fini par l’épouser, en 1848, c’est rassurant ; juste avant de mourir en 1850, ce qui l’est moins. Peut-être était-ce en partie le désir qui empêchait de tomber cet homme qui titubait, on a l’impression que Balzac s’abîme dans le travail et l’écriture parce qu’il titube, parce que sa vie (en dehors de ses phrases, où il est Dieu) lui échappe, qu’il bringuebale de créancier en créancier, d’amour impossible en désir inassouvi et que seuls les livres sont un monde à sa mesure, lui qui a été imprimeur avant d’être écrivain. Trois mille pages de lettres, voilà le monument qu’il a construit à son amour, et souvent, il parle à Évelyne de Vienne, de son futur voyage à Vienne, où il souhaite se rendre pour aller à Wagram et à Essling visiter les champs de bataille, car il a en projet l’écriture d’un récit de bataille, un formidable récit de bataille, qui se déroulerait tout entier au cœur du combat, sans en sortir, en une journée furieuse ; comme Sarah à Saint-Gothard, je devine Balzac arpenter Aspern en prenant des notes, en imaginant les mouvements des troupes sur les collines, l’endroit où le maréchal Lannes fut blessé à mort, repérer les perspectives, les arbres dans le lointain, la forme des collines, toutes choses qu’il n’écrira pas, car il s’est attardé à Vienne et ce projet n’était peut-être qu’un prétexte : il sera trop occupé, par la suite, à se débattre dans La Comédie humaine pour trouver le temps de donner corps à cette idée — pas plus que Sarah, que je sache, n’a écrit en détail sa vision de la bataille de Morgersdorf, mélangeant tous les récits, turcs et chrétiens, accompagnés de la musique de Pál Esterházy, si elle en a jamais eu le projet.

Tiens, Sarah reproduit dans cet article la gravure du château de Hainfeld que Hammer envoie à Balzac après son retour à Paris, j’avais dû arpenter tous les antiquaires de Vienne pour lui rendre ce service — Hammer envoie à ses proches une image de son château comme aujourd’hui une photographie, ce bon Hammer dont Balzac dit qu’il est “patient comme une chèvre qui s’étrangle” auquel il dédicacera, pour le remercier de ses connaissances orientales, Le Cabinet des Antiques . Je suppose que je courais les marchands d’antiquités à Vienne comme Balzac derrière Évelyne Hanska, éperdument, jusqu’à mettre la main sur cette vignette, qu’elle reproduit au milieu des citations de la correspondance qui ont trait au séjour viennois :

28 avril 1834 Si jétais riche je me plairais à vous envoyer un tableau un - фото 5

28 avril 1834 : Si j’étais riche, je me plairais à vous envoyer un tableau, un Intérieur d’Alger , peint par Delacroix, qui me semble excellent 31.

9 mars 1834 : D’ici Vienne, il n’y a que travail et solitude 32.

11 août 1834 : Oh, passer l’hiver à Vienne. J’y serai, oui 33.

25 août 1834 : J’ai bien besoin de voir Vienne. Il faut que j’aie exploré les champs de Wagram et d’Essling avant juin prochain. J’ai surtout bien besoin des gravures qui représentent les uniformes de l’armée allemande, et j’irai les chercher. Ayez la bonté de me dire seulement si ça existe 34.

18 octobre 1834 : Oui, j’ai humé un peu de l’automne de Touraine ; j’ai fait la plante, l’huître et quand le ciel était si beau, je pensais que c’était un présage et que de Vienne viendrait une colombe avec un rameau vert dans le bec 35.

Pauvre Balzac, qu’a-t-il obtenu à Vienne, quelques baisers et des serments, si l’on en croit ces lettres que Sarah cite abondamment — et moi, qui me faisais toujours une joie de sa venue dans ma capitale, jusqu’à renouveler chaque fois ma garde-robe et aller chez le coiffeur, qu’ai-je obtenu, un nouveau tiré à part que je n’ose pas déchiffrer — la vie fait des nœuds, la vie fait des nœuds et ce sont rarement ceux de la robe de saint François ; nous nous croisons, nous nous courons après, des années, dans le noir et quand nous pensons tenir enfin des mains entre les nôtres, la mort nous reprend tout.

Jane Digby n’apparaît pas dans l’article de Sarah sur Balzac et l’Orient, c’est pourtant un des liens indirects entre le Tourangeau et la Syrie ; la belle, la sublime Jane Digby, dont le corps, le visage et les yeux de rêve firent bien des ravages dans l’Europe et l’Orient du XIX esiècle — une des vies les plus surprenantes de l’époque, des plus aventureuses , dans tous les sens du terme. Anglaise scandaleuse divorcée à vingt ans, bannie pour sa “promiscuité” par l’Angleterre victorienne, puis successivement maîtresse d’un noble autrichien, femme d’un baron bavarois, amante du roi Louis I erde Bavière, mariée à un noble corfiote répondant au nom magnifique de comte Spyridon Théotoky, enfin enlevée (pas contre son gré) par un pirate albanais, Lady Jane Ellenborough née Digby finit par trouver la stabilité amoureuse au désert, entre Damas et Palmyre, dans les bras du cheikh Medjuel el-Mezrab, prince de la tribu des Annazahs de vingt ans son cadet qu’elle épousa à cinquante ans passés. Elle vécut les vingt dernières années de sa vie en Syrie, dans le bonheur le plus parfait, ou presque — elle connut les horreurs de la guerre lors des massacres de 1860, où elle fut sauvée par l’intervention de l’émir Abd el-Kader, en exil à Damas, qui protégea de nombreux chrétiens syriens et européens. Mais l’épisode sans doute le plus atroce de son existence eut lieu bien plus tôt, en Italie, à Bagni di Lucca, au pied des Apennins. Ce soir-là, Leonidas, son fils de six ans, le seul de ses enfants pour lequel elle éprouvait un amour immense, voulait rejoindre sa maman, qu’il apercevait en bas, devant le porche de l’hôtel, depuis le balcon de sa chambre — il se pencha, tomba, et s’écrasa sur le sol de la terrasse, aux pieds de sa mère, mort sur le coup.

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