André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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Croyez à ma très affectueuse sympathie.

Thérèse Berger.

FLEURS DE SAISON

Etienne Carlut descendit du taxi devant la porte principale du cimetière Montparnasse [93] Montparnasse — quartier de Paris. . Il portait une botte de chrysanthèmes où flambaient tous les feux de l’automne, du rouille au jaune clair. Quand il passa devant les deux gardiens qui surveillaient l’entrée, l’un d’eux le salua. Embarrassé par ses fleurs, il répondit seulement d’un signe de tête.

— Vous le connaissez, chef?

— Un peu, oui… C’est un professeur… On a enterré sa dame dans la Septième Division, fin septembre… Il vient tous les jeudis… parce qu’il n’a pas classe ce jour-là… Il m’a expliqué ça… au début.

— Trop jeune pour un veuf… Il ne viendra pas longtemps.

— On ne sait jamais… Non, on ne sait pas… Ça dépend comment sont les gens.

S’ils avaient interrogé là-dessus l’homme vêtu de noir, à courte barbe, qui portait si maladroitement ses chrysanthèmes, tantôt dans ses bras, comme un bébé, et tantôt derrière son dos, il eût répondu qu’il viendrait là chaque jeudi jusqu’à sa mort que d’ailleurs il souhaitait prochaine. La disparition subite de Lucile avait été pour lui un désastre irréparable que son esprit se refusait à accepter. Ils avaient été mariés cinq ans et elle avait transformé sa vie. Avant elle, il était un homme grave (un peu ennuyeux, disaient les femmes), à qui son travail seul importait. Il aimait faire son cours, corriger des copies, préparer sa thèse de doctorat. Le monde extérieur n’avait guère existé à ses yeux.

Soudain; dans un hôtel de montagne où il passait ses vacances il avait rencontré Lucile, d’une si rare beauté, avec sa chevelure d’or, ses yeux violets, sa nuque inclinée, ses ripailles bondissantes, que, pendant ces cinq années, il avait toujours eu peine à la croire réelle. Alors même qu’il la tenait, nue, dans son lit et qu’elle le regardait en dessous, victime consentante, elle lui semblait un personnage de légende ou de féerie. Elle évoquait pour lui Shakespeare et Musset. Il se reprochait, quand il faisait de tels rapprochements, d’être jusque dans l’amour, un professeur impénitent, un pédant. Non, Lucile n’était pas une réplique [94] réplique — ici: copie. d’héroïnes imaginaires, mais une femme aux sourires tendres, au visage changeant, au corps souple et frais. Coquette, elle l’avait parfois taquiné, inquiété. Il ne se souvenait plus que de son charme, inimitable.

— J’ai perdu plus que je ne possédais, se disait-il en se dirigeant vers la tombe, pour lui sacrée.

Troisième Sud, deuxième Ouest. Les premières semaines il avait eu besoin de ces indications pour retrouver son chemin. Maintenant il allait droit à la pierre, marbre gris cendré, sur lequel on lisait seulement Lucile Carlut, née Auban (1901–1928). Il avait un instant pensé à une inscription latine: Conjugi, amicae [95] Conjugi, amicae (lat .) — à l’épouse, à l’amie. , mais elle n’aurait pas approuvé. Pour arriver à la sépulture il passait devant les caveaux de familles puissantes, monuments hideux, les uns gothiques, d’autres égyptiens qui rappelaient la richesse de quelque magnat de l’acier ou de l’épicerie. Combien il préférait la dalle unie, sans ornement, dernier présent qu’il eût choisi avec amour pour sa femme. Le dernier? Non, pas tout à fait, puisqu’il y avait ces chrysanthèmes dont elle eût si bien loué les teintes enflammées. Etait-il possible qu’elle fût sous cette dalle? Il croyait entendre sa voix:

— Tu m’as encore apporté des fleurs? Mais comme c’est gentil!

Il se souvenait de sa propre incrédulité, de son refus passionné quand le médecin, après s’être penché sur le cœur de Lucile, avait dit: „C’est fini“. Comment avait-elle pu le laisser seul? Cela ressemblait si peu à Lucile, attentive, prévenante et qui ne désespérait jamais.

Il plaça ses chrysanthèmes, obliquement, sous l’inscription, puis resta là debout, méditant. Chaque semaine il s’imposait d’évoquer les étapes de leur bonheur: fiançailles, voyage de noces, longues nuits d’amour; intimité délicieuse quand, assis à sa table de travail, il levait les yeux et rencontrait ce sourire furtif, complice; puis attente émue de leur enfant. Ils avaient été d’accord sur tout, sur la décoration de l’appartement comme sur les pièces de théâtre qu’ils souhaitaient voir. Elle lisait si bien en lui qu’elle répondait à une phrase avant qu’il l’eût prononcée. Maintenant il n’avait plus ni femme, ni fils.

— Pauvre Lucile! Tes derniers mots ont été pour me rassurer. Puis, au milieu d’une phrase…

Pendant tout l’hiver il revint chaque jeudi. Chaque fois il apportait des fleurs différentes, montrant autant d’imagination pour charmer la morte que jadis pour plaire à la vivante. A Noël il se souvint de la joie enfantine que donnaient à Lucile l’arbre minuscule et illuminé, les présents qu’ils déposaient l’un et l’autre sous ses branches; il orna la tombe de feuillages verts, de houx, de bruyères. Puis les jours, de semaine en semaine, s’allongèrent. Il commença de trouver sur les charrettes des fleurs nouvelles. Un jour de mars il apporta un bouquet de violettes et de primevères. Le ciel était pur, le soleil déjà tiède; la lumière jouait sur le marbre. Il éprouvait une sorte de bien-être et aussitôt se le reprocha.

Comme toujours il entra en rêverie. „Tu aimais le printemps. Le premier jour où tu pouvais sortir sans manteau, avec quelques fleurs au revers de ton tailleur, tu avais chaque année un air triomphant. Jamais plus je ne verrai ta démarche de déesse…“ Malgré lui il tourna la tête. Une jeune femme vêtue de noir venait d’entrer dans l’allée; elle s’arrêta à dix mètres de lui devant une tombe. Elle portait dans ses bras une gerbe qu’elle disposa sur une pierre d’un mouvement gracieux. Puis elle s’agenouilla sur le soubassement.

Son chapeau cachait en partie son visage. Etienne guetta le moment où elle tournerait la tête. Quand elle se releva, il vit qu’elle pleurait. Ses traits étaient graves et purs. Les cheveux noirs encadraient un front haut. Le manteau, longue jaquette, soulignait une taille étroite. Elle ne regarda pas autour d’elle avant de s’éloigner. Se glissant entre tombes et caveaux, elle rejoignit la grande allée. Lorsqu’il entendit s’éloigner le bruit de ses pas sur le gravier, il alla regarder la pierre devant laquelle la jeune femme s’était agenouillée. Il lut: Antoine Constant — 1891–1928. Elle pleurait donc un mari, non un père, ni un fils. Puis il pensa: „Peut-être un amant“. Mais il ne le crut pas.

Le jeudi suivant, sans se rendre compte qu’il espérait la revoir, il vint exactement à la même heure. Elle ne parut pas. Il attendit longtemps et sa méditation fut plus triste encore que de coutume. Il s’apitoyait sur lui-même. Sa vie était tout à fait vide. Il n’avait pas d’amis intimes. Lucile et lui tenaient sévèrement leurs familles à distance pour ne pas leur permettre d’envahir deux vies qui se suffisaient l’une à l’autre.

„Quelle différence, pensa-t-il, entre ce qu’étaient alors nos soirées et ma présente solitude! Qu’il est triste de dîner rapidement, sans appétit, puis de gagner son fauteuil, de lire les journaux du soir, d’essayer en vain de s’intéresser à un livre, puis d’attendre pendant des heures un sommeil qui ne vient plus“.

Son travail l’avait passionné quand il le partageait avec sa femme. Il lui lisait une phrase, attendait sa réaction, toujours sensible et intelligente. L’heure venue ils gagnaient leur chambre. Qu’elle était adorable en toilette de nuit, ses cheveux défaits. Serait-il à jamais privé de ce qui était le plaisir le plus vif?

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