André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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— Un accident de voiture… On me l’a ramené un soir sans connaissance… Il m’avait quittée le matin en plein bonheur… II venait d’être promu chef de service.

— Il était fonctionnaire?

— Non… Une grande usine de produits chimiques. A 37 ans il devenait le troisième personnage de l’affaire. Il en aurait été très vite le grand patron.

— Vous avez des enfants?

— Je n’ai même pas cette consolation.

Ils arrivaient à la porte principale. Le gardien-chef les salua, un peu goguenard.

— Tiens! dit-il à son adjoint quand ils se furent éloignés, ces deux-là… Oh! Ça vaut mieux… Quoi?

Le jeudi suivant, comme si c’était une convention désormais acceptée, ils firent ensemble ce même trajet après la visite aux tombes. Etienne parla de sa vie. Il était professeur de première dans un grand lycée de Paris; il écrivait aussi. Une revue lui avait demandé d’être son critique littéraire.

— Quand ma femme est morte, j’avais commencé une pièce. Je n’ai pas eu le courage de m’y remettre.

— Il faut, dit-elle. Votre femme l’aurait souhaité.

Il s’anima:

— Oh cela! Certainement. Elle m’encourageait à chercher ma voie de ce côté.

M meConstant dit qu’elle aussi aimait le théâtre. Elle avait fait des études littéraires assez poussées: deux bachots, une licence [100] licence — second grade scientifique après le baccalauréat. d’anglais.

— Mais c’est bien! Et ce milieu d’affaires [101] ce milieu d’affaires — la société des gens d’affaires. ne vous ennuyait pas?

— Non, tant qu’Antoine vivait. Pour lui faire plaisir je recevais n’importe qui… Par goût j’aurais préféré rencontrer des écrivains, des artistes, mais avec lui…

Il demanda si elle avait vu dans ce cimetière le monument de Sainte-Beuve [102] Sainte-Beuve, Charles Augustin de (1804–1869) — écrivain et critique littéraire français, appartenant à l’école romantique. , celui de Baudelaire. Elle ne les connaissait pas; il offrit de l’y conduire. Elle les trouva hideux.

— Non, dit-il. C’est une question d’époque.

Ils avaient fait ainsi une promenade assez longue, parlant avec tant d’ardeur qu’ils ne virent pas le ciel se couvrir et n’entendirent même pas les grondements lointains d’un orage. Quand ils arrivèrent à la porte de grosses gouttes tombaient.

— Je vais prendre un taxi, dit-elle. Il y a une station un peu plus loin.

— Je vous imiterai. Ceci est plus qu’une ondée, c’est un déluge.

Ils marchèrent vite, puis, leurs vêtements transpercés, coururent. A la station il y avait un seul taxi.

— Montez vite, dit-il.

— Et vous?

— Moi je vais attendre. Il en viendra bien un autre.

— Par ce temps? Ce n’est pas sûr. Je ne peux pas vous déposer en route?

— Où allez-vous?

— Chez moi, dit-elle. Avenue Mozart.

— Mais c’est providentiel. J’habite à côté, rue de la Pompe. C’est moi qui vais vous déposer.

Ils firent assaut de générosité [103] Ils firent assaut de générosité — il y eut entre eux une lutte de générosité. , puis elle céda et donna son adresse. Quand ils se virent ensemble dans le taxi, ils eurent l’un et l’autre un mouvement de timidité. Ils s’étaient enfoncés dans les deux coins opposés et ne parlaient pas. Lui se souvenait d’un soir où il avait reconduit à pied une collègue du lycée et où Lucile les avait rencontrés. Elle avait été fâchée.

„Si je ne t’avais pas vu, me l’aurais-tu dit?

Il avait répondu: „Bien sûr… Elle était souffrante et s’accrochait à moi; je ne pouvais l’abandonner… D’ailleurs elle a vingt ans de plus que toi.

Qu’est-ce que cela prouve? Elle est encore très bien“.

„Que dirais-tu“, demandait-il silencieusement à Lucile pendant que le taxi passait devant la gare Montparnasse, „que dirais-tu en me voyant enfermé avec une femme jeune et belle… Et vivante“, pensa-t-il encore. „Il me semble que c’est toi qui es avec moi dans cette voiture, tes seins gonflant le chandail noir… Ah! que j’ai honte de me sentir prêt à revivre!… J’éprouve un tel besoin de toi…“ Il soupira. La dame en noir le regarda d’un air compréhensif et mélancolique.

— Vous êtes malheureux, dit-elle. Nous sommes malheureux.

— Vous vivez seule?

— Oui… Enfin avec une vieille servante, Amélie… Oh! elle est parfaite. Elle avait élevé mon mari. Elle fait tout dans la maison… Et vous?

— Je suis seul aussi. Une femme de ménage vient le matin. Elle part à cinq heures en me laissant un dîner froid.

Il avait peine à parler, ne pouvant avouer ses pensées véritables ni l’émotion éveillée en lui, par la présence, si proche, de ce corps féminin. Le soleil était revenu et faisait briller les dorures des Invalides [104] les dorures des Invalides — l’Hôtel des Invalides, premièrement asile de vétérans de guerre, aujourd’hui musée de guerre, construit en forme d’église dont le dôme est doré. .

— Que c’est beau! dit-il. Est-ce que vous éprouvez comme moi un obscur sentiment de rancune parce que le monde reste beau quand…

Elle dit avec passion:

— Je n’aurais pas su le dire, mais je le sens.

Il demanda si elle venait chaque semaine en taxi.

— Oui, à cause des fleurs. Quand mon mari vivait nous avions une voiture, mais c’était lui seul qui conduisait.

— Je prends aussi un taxi, pour la même raison… Les fleurs…

Il hésita longtemps puis dit, de la même voix basse et timide:

— Est-ce que… Enfin… Cela va vous paraître bizarre, mais puisque nous faisons le même trajet, et le même jour, ne pourrions-nous pas faire taxi commun? Je viendrais vous chercher.

— Vous êtes gentil… Mais je n’aimerais pas qu’Amélie… Dieu sait ce qu’elle penserait en me voyant partir avec vous.

— Faisons le contraire. Prenez un taxi à votre porte et passez me prendre. J’attendrai devant la maison.

— Ce serait déjà mieux. Mais eux… croyez-vous qu’ils approuveraient?

— Pourquoi non? Nous allons remplir un même devoir de piété, d’amour…

— Laissez-moi réfléchir. En tout cas je n’accepterai pas de vous laisser payer le taxi.

— Cela n’est pas une difficulté, nous partagerons les frais, si vous y tenez.

— Nous verrons, dit-elle. Me voici arrivée.

Elle ôta son gant pour lui tendre une main aux doigts longs, très blanche, avec un anneau.

Le jeudi suivant, ils vinrent au cimetière chacun de son côté, mais à la sortie sans s’être concertés, ils allèrent ensemble jusqu’à la station et prirent le même taxi. Pendant le trajet elle dit: „J’ai pensé à votre offre si gentille. Je crois que je peux l’accepter. C’est vrai qu’il est absurde de payer chaque semaine deux taxis. Et votre présence me fait du bien. Jeudi prochain j’irai vous prendre“.

Cela devint un rite. Elle arrivait rue de la Pompe, tenant ses fleurs sur ses genoux; il attendait sous le porche, une gerbe à la main. Le taxi s’arrêtait; Etienne montait. Ils avaient décidé de ne pas aller tout à fait jusqu’à la porte du cimetière pour que le gardien ne les vît pas arriver ensemble. Ils descendaient avant le coin et, à partir de là, avançaient à une certaine distance l’un de l’autre après s’être dit, d’un air de complicité qui contenait l’esquisse d’un sourire: „A tout à l’heure“.

Depuis quils faisaient ensemble de si nombreux trajets ils sétaient mis à - фото 3

Depuis qu’ils faisaient ensemble de si nombreux trajets, ils s’étaient mis à parler de toutes choses. Les fleurs avaient été un de leurs premiers sujets de conversation. Ils aimaient tous deux celles de l’été et les bouquets champêtres où l’avoine se mêlait aux bleuets. Maintenant ils composaient leurs gerbes, pour les pauvres morts sans doute, mais aussi l’un pour l’autre.

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