André Maurois - Nouvelles

Здесь есть возможность читать онлайн «André Maurois - Nouvelles» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Москва, Год выпуска: 1966, Издательство: «Просвещение», Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nouvelles»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

Nouvelles — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nouvelles», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Jamais plus! Il fallait bien dire „Jamais plus“ aux caresses, puisque l’idée de se remarier, ou même de courtiser une autre femme lui paraissait sacrilège. Comment aurait-il répété à une autre les mots qu’il avait trouvés pour celle-ci? Comment eût-il introduit une intruse dans un logis qu’il avait tout entier consacré à la mémoire de Lucile? Il y avait des portraits d’elle sur tous les meubles. Dans les armoires les robes restaient là où elle les avait accrochées. M meAuban, sa belle-mère, qui habitait la province, avait suggéré, après l’enterrement, qu’il devrait les donner à des œuvres [96] des œuvres — ici: les œuvres de bienfaisance, sociétés qui s’occupent de secourir les pauvres. .

— Mais oui… Bien sûr… Vous ne pouvez rien en faire, mon pauvre ami… Elles ne feront que vous attrister.

Cette pensée lui avait paru coupable et vile.

Près de lui une vieille femme passa. Elle portait de l’eau dans une boîte de fer-blanc, sans doute pour ranimer des fleurs. Un nuage passa devant le soleil. Etienne frissonna et, après un dernier regard à la plaque de marbre gris, partit. Mais sans l’avoir voulu, au lieu de regagner directement la grande allée, il fit un coude et passa devant la tombe d’Antoine Constant. Une botte d’iris, encore fraîche, l’ornait. L’inconnue était venue la veille, peut-être le matin.

Deux jeudis encore, il ne la vit pas. Le troisième, quand il arriva, elle était déjà là. Etienne eut l’impression qu’elle jetait de rapides coups d’œil, à la dérobée, sur les fleurs qu’il développait. C’était des tulipes, rouges et jaunes. „Non, ça ne fait pas deuil“, pensai t-il. „Pas du tout… Mais tu les aurais aimées. Tu disais: il faut réveiller cet austère bureau… Hélas! C’est toi seule que je voudrais réveiller, tes joues embaumées, ton front tiède“. Puis, coulant à son tour un regard vers la dame en noir, il observa ce qu’elle avait apporté. Elle avait, comme lui, choisi ce jour-là des couleurs vives, mais des œillets, non des tulipes.

Après cela il la vit chaque jeudi. Elle arrivait tantôt avant, tantôt après lui, mais restait fidèle au jeudi. „Cela ne peut être à cause de moi“, se disait-il. Pourtant il attendait sou arrivée avec une vague émotion. Chacun des deux donnait de grands soins au choix des fleurs et observait maintenant plus franchement ce que l’autre offrait à une ombre. Il s’établissait entre eux une sorte de compétition et les morts en profitaient, car la qualité des gerbes allait s’améliorant. Ils apportèrent en même temps les premières roses, mais celles de la dame étaient rouges, celles d’Etienne, rose thé. Puis ils tirèrent de véritables feux d’artifice de glaïeuls multicolores.

Il attendait qu’elle fût assez loin avant de partir lui-même, craignant de l’embarrasser s’il avait l’air de la suivre, de chercher à lui parler. Elle ne le souhaitait évidemment pas, car elle marchait d’un pas rapide, sans regarder derrière elle.

Un jour de mai, comme il débouchait de la rangée des nécropoles cossues et allait vers la tombe de Lucile, il entendit un bruit de voix et vit le gardien, qu’il connaissait, tenant par le bras la vieille femme que lui-même avait remarquée plusieurs fois alors qu’elle portait un récipient plein d’eau. Elle cherchait à se dégager. Le gardien semblait prendre à témoin la jeune femme en noir et, lorsqu’il aperçut Etienne, dit:

— Tenez, voilà Monsieur qui est aussi dans le coup [97] qui est aussi dans le coup — que cela regarde aussi. .

Etienne, sa gerbe à la main, s’approcha du groupe:

— Que se passe-t-il?

— Il se passe, dit le gardien, que j’ai pris cette femme en train de voler des fleurs… Oui, Madame… Elle en a pris, entre autres, qui étaient à vous, et aussi à vous, Monsieur… Voilà plusieurs semaines que je la guette, mais cette fois, la main dans le sac… [98] la main dans le sac — au moment où elle volait les fleurs.

La jeune femme semblait bouleversée.

— Lâchez-la, dit-elle. Pour moi, cela n’a aucune importance. Ces fleurs étaient fanées; je venais justement pour les remplacer.

— Fanées? dit le gardien. Pas toutes… Elle sait bien choisir, dans chaque bouquet, ce qui peut encore tenir… Tenez, allez voir, au numéro 107, huitième division, comment elle s’arrange… Elle a dans son bocal une botte de muguets qui ne lui a pas coûté cher, je vous assure. Ils sont venus de partout.

— Où est le mal? dit la jeune femme. Elle ne les prend pas pour les vendre.

— Pourquoi faites-vous ça? dit Etienne à la vieille.

Il la regarda mieux; elle n’avait pas un visage vulgaire; elle baissait les yeux.

— Pourquoi faites-vous ça? répéta-t-il. Vous n’avez pas d’argent pour acheter des fleurs? C’est ça?

Elle releva la tête:

— Bien sûr, c’est ça… Qu’est-ce que ça pourrait être?… Qu’est-ce que vous feriez, vous, Madame, si vous aviez là-bas la tombe de votre fils… et un mari si avare qu’il vous refuse même un brin de muguet, même un bouquet de violettes?… Hein? Qu’est-ce que vous feriez?

— Je ferais comme vous, dit bravement la dame en noir.

— Oui, dit le gardien, mais moi j’ai une consigne.

Enlevant son képi, il lâcha la vieille et prit Etienne à témoin.

— Enfin, Monsieur… Quoi? Vous avez été dans l’armée, sûrement?… Une consigne est une consigne… Je ne suis pas plus dur qu’un autre, mais service, service…

— Puisqu’il n’y a pas de plainte, dit Etienne. Madame et moi, nous venons ici chaque jeudi et changeons nos fleurs. Si, dans celles de la semaine précédente, on peut encore en trouver de bonnes, tant mieux!

— Bien… bien…, dit le gardien. Si vous êtes contents, tout le monde est content…

Puis se tournant vers la coupable:

— Vous pouvez disposer [99] Vous pouvez disposer. — Vous pouvez vous en aller. , dit-il.

Etienne donna un peu d’argent à la vieille et la dame en noir tint à ajouter quelque chose. Puis Etienne alla méditer, comme chaque semaine, sur la tombe de Lucile. Mais il avait été agité par cet incident et il ne put se recueillir aussi profondément que de coutume. Les images familières qu’il essayait d’évoquer lui échappaient. Quand la dame en noir partit, il la rejoignit, délibérément.

— Je vous remercie, dit-elle. Il est heureux que vous soyez arrivé. Un homme a plus d’autorité.

— Pauvre femme! Nous comprenons, vous et moi, mieux que personne, son besoin de faire quelque chose, si peu que ce fût pour un être aimé.

— Oui, dit-elle… On le fait pour eux et on le fait pour soi.

— Pour les garder vivants en soi.

Elle le regarda, étonnée et reconnaissante.

— Vous sentez cela exactement comme moi… D’ailleurs j’avais remarqué depuis longtemps cette… tendresse avec laquelle vos fleurs étaient choisies… Vous aimiez beaucoup votre femme, M. Carlut?

— Vous savez mon nom.

— Un jour où vous n’étiez pas là j’ai regardé… J’ai vu qu’elle était morte à 27 ans… C’est affreux.

— Affreux! Elle était si parfaite… Belle, douce, spirituelle…

— C’est comme moi, j’ai perdu le meilleur mari de la terre… Vraiment, je ne connais aucune femme qui ait été aimée avec tant de délicatesse et protégée avec tant de bonté… Presque trop… Antoine faisait tout pour moi et sa mort m’a laissée absolument désemparée.

— Qu’il est mort jeune! Oui, je vous avoue que moi aussi, poussé par un sentiment de… curiosité et de… sympathie, j’ai été lire l’inscription… Là j’ai vu 1891–1928… Qu’est-il arrivé?

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Nouvelles»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nouvelles» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Nouvelles»

Обсуждение, отзывы о книге «Nouvelles» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x