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André Maurois: Nouvelles

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André Maurois Nouvelles

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем. Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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„Fureur toute neuve“, diras-tu. „Réquisitoire improvisé pour répondre à ma lettre!…“

Et tu montreras triomphalement mon livre, ce passage surtout que tu as si soigneusement noté: „Ma femme était fidèle, modeste, intelligente…“ Garde-toi, Thérèse, de croire sans réserves à ce témoignage trop indulgent. Puisque tu me forces en mes dernières défenses [73] tu me forces en mes dernières défenses — ты приперла меня к стенке. , puisque tu me contrains à employer toutes les armes, j’avouerai que cette phrase fut un mensonge. Un mensonge conscient. J’ai voulu paraître généreux. J’ai eu tort. Toute hypocrisie gâte une œuvre d’art. J’aurais dû décrire avec une impitoyable dureté le monstre que tu es, le mal que tu m’as fait.

„Fidèle“ ?… J’ai su, bien avant de te quitter que tu avais cessé de l’être. Mais pourquoi l’aurais-je écrit dans un texte public? Pourquoi t’aurais-je donné, à mes dépens, le prestige de l’inconstance? „Modeste “? Tu as un orgueil infernal et le désir de dominer, d’éblouir, explique la plupart de tes actions. „Intelligente“ ?… Oui, beaucoup de gens pensent maintenant que tu es intelligente. Et en effet tu l’es devenue. Mais sais-tu pourquoi? Parce que je t’ai modelée. Parce que durant vingt années, tu as reçu de moi tout ce qui te manquait: des idées, des connaissances, un vocabulaire. Aujourd’hui même, après cette longue séparation, tu vis du souffle que tu m’as pris et cette lettre, par laquelle tu pensais m’achever, c’est à moi encore qu’elle doit ce qu’elle a de vigueur.

Vanité? Non, fierté. J’ai besoin de me répéter que je crois en moi pour me délivrer de tes maléfices. Je ne veux pas reprendre ta lettre point par point. Ce serait jouer ton propre jeu que de m’infliger ces inutiles souffrances. Encore un mot pourtant. „Je ris amèrement“, dis-tu, „quand les journaux parlent de ta force… Je n’ai jamais rencontré un homme, plus faible que toi“. Tu sais très bien, Thérèse, que tu m’attaques là sur deux plans différents que tu affectes de confondre. Tu n’en as pas le droit. Ce que fut mon caractère, dans mes rapports avec toi, ne regarde que nous. Je crois maintenant comme toi que, dans cette lutte, je fus trop faible. C’était par pitié, mais la pitié n’est pas toujours pure de lâcheté. Seulement tu feins aussi de ne pas savoir qu’un homme peut être faible dans la vie temporelle et créer pourtant une œuvre forte. Et même que, bien souvent, c’est parce qu’il fut faible dans sa vie que son œuvre est robuste. Ce que les jeunes hommes voient dans cette œuvre, sois assurée, Thérèse, que cela s’y trouve. Et à y mieux réfléchir, si tu m’as fait beaucoup souffrir, peut-être de ces souffrances devrais-je, apaisé, te rendre grâces. Je dois à ta haine fidèle une part immense de ce que je puis être.

Tu es, toi, avant tout, une destructrice. C’est la forme qu’a prise en toi la rancune. Parce que tu n’es pas heureuse, tu hais le bonheur. Parce que tu n’es pas sensuelle, tu méprises la volupté. Le dépit fait de toi une observatrice pénétrante et passionnée. Comme ces rayons qui décèlent, dans une énorme pièce de fer, la paille qui en menace la solidité, tu vas droit, dans un être humain, à son point faible. Tu vois la paille dans toutes les vertus. C’est un don remarquable, Thérèse, mais c’est aussi un don maudit. Car tu oublies que des vertus sont des réalités et que les poutres de fer résistent au temps. Ces faiblesses que tu montres en moi si cruellement, elles existent, je le sais; tu as vu clair, avec une singulière acuité. Mais elles existent noyées dans une masse si lourde et si résistante qu’aucune force humaine ne pourrait la briser. Toi-même, tu y a échoué et à ton règne néfaste mon œuvre et mon âme ont survécu.

„Quelle femme“, écris-tu, „pourrait être heureuse avec toi? “ Je veux que tu saches que, moi aussi, depuis notre divorce, j’ai trouvé l’amour. Avec une épouse simple et bonne, je connais enfin la paix. Je devine ton sourire: „Oui, mais elle?…“ Si tu voyais Nadine un seul instant, tu ne douterais plus de son bonheur. Toutes les femmes n’ont pas besoin, comme toi, de tuer pour vivre. Qui détruis-tu maintenant?

III
Nadine à Thérèse

Paris, le 2 février 1937.

Vous serez peut-être surprise, Madame, en recevant une lettre de moi. La légende nous veut ennemies [74] La légende nous veut ennemies. — L’opinion la plus répandue veut nous faire passer pour ennemies. . J’ignore quels sont là-dessus vos sentiments. Pour mon compte, non seulement je ne vous hais pas, mais j’éprouve plutôt à votre égard une involontaire sympathie. Si vous avez jadis, au moment de votre divorce, été pendant quelques mois l’Adversaire, celle qu’il eût fallu à tout prix chasser du cœur de l’homme que j’avais choisi, vous êtes devenue très vite, après mon mariage, comme une compagne invisible. Les femmes de Barbe-Bleue [75] Barbe-Bleue — héros d’un conte de fées, qui tuait toutes ses femmes. se rencontrent sans doute, à demi mortes, dans la mémoire de leur commun époux. Malgré lui, Jérôme me parlait de vous. J’essayais d’imaginer votre attitude devant ce caractère étrange, si difficile, et souvent je pensais que votre dureté avait été plus adroite que ma patience.

Depuis la mort de Jérôme, j’ai dû classer tous ses papiers. J’ai trouvé là beaucoup de vos lettres. L’une d’elles surtout m’a émue. C’est celle que vous lui avez écrite, il y a cinq ans, après la publication de son Journal. Je lui avais souvent dit que cette page vous offenserait. Je l’avais prié de la supprimer. Mais il était, lui, ce faible, d’une obstination et d’un courage singulier quand il s’agissait de son œuvre. Votre réponse avait été brutale. Peut-être serez-vous étonnée si je vous dis que je la trouve assez juste.

Ne croyez pas que je trahisse Jérôme mort. Je l’ai aimé; je lui demeure fidèle; mais je le juge et je ne sais pas mentir. L’écrivain, en lui, était admirable par son talent aussi bien que par sa conscience. Sur l’homme, vous avez dit la vérité. Non, Jérôme n’était pas un apôtre, ou du moins, s’il pouvait paraître tel à ses disciples, il ne nous trompa jamais, nous, ses femmes. Il avait besoin d’entourer ses actions, le choix de ses opinions politiques, toutes choses enfin, d’un halo de sainteté, mais les motifs qui le faisaient agir étaient, nous le savons, assez petits. Il se faisait une vertu de sa haine du monde, mais de celle-ci la cause profonde était sa maladive timidité. Il se montrait, pour les femmes, un ami attentif et respectueux, mais c’était là, comme vous le lui écriviez, faute de vigueur plutôt que tendresse véritable. Il fuyait les honneurs officiels, mais c’était par orgueil et par calcul bien plutôt que par humilité. Enfin il n’a jamais fait un sacrifice qui n’ait été un bénéfice et, de cette adroite maladresse, il nous fallait être des dupes.

Vraiment, je crois, Madame, qu’il n’a pas connu lui-même sa véritable nature et que cet homme, si pénétrant et si sévère quand il analysait les âmes des autres, est mort en se croyant un sage.

Ai-je été heureuse avec lui? Oui, malgré tant de déceptions, parce qu’il était un spectacle toujours neuf et un être prodigieusement intéressant. Cette duplicité même, que je viens de décrire, faisait de lui une vivante énigme. Je ne me lassais pas de l’entendre, de l’interroger, de l’observer. Surtout sa faiblesse me touchait. Mes sentiments pour lui, dans les dernières années, furent plutôt ceux d’une mère indulgente que ceux d’une femme amoureuse. Mais qu’importe la manière d’aimer, pourvu que l’on aime? Quand j’étais seule, je le maudissais; dès qu’il paraissait, j’étais reconquise. D’ailleurs il n’a jamais rien su de mes angoisses. A quoi bon? Je pensais qu’une femme qui l’eût démasqué et contraint à se regarder dans un miroir fidèle, se serait fait haïr par lui sans le convaincre. Vous-même n’avez osé parler qu’au temps où vous saviez ne plus le revoir.

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