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André Maurois: Nouvelles

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André Maurois Nouvelles

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем. Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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„Plus un écrivain vieillit“, m’as-tu dit, „plus ses opinions doivent être avancées. C’est le seul moyen de conserver avec soi les adolescents“.

Pauvres jeunes hommes! Ils n’imaginaient guère, quand ils s’enivraient, avec une si naïve passion, de tes Messages, l’artificielle ferveur et le méticuleux machiavélisme [70] machiavélisme (de Nicolas Machiavel — 1469–1527 — écrivain et homme d’état italien) — conduite perfide et calculée. avec lesquels tu les avais composés.

Ni fort, ni viril… Oui, il faut aussi dire cela, si cruel que cela puisse paraître. Tu ne fus jamais un amant, cher Jérôme. Après notre divorce, j’ai trouvé l’amour physique; j’ai appris à goûter sa paix, sa plénitude, et les belles nuits où une femme s’endort, comblée, aux bras d’un homme vigoureux. Tant que j’ai vécu avec toi je n’ai connu de l’amour que de tristes simulacres, de pitoyables parodies. Te ne soupçonnais pas ma disgrâce; j’étais jeune, assez ignorante; quand tu me disais qu’un artiste doit être ménager de ses élans, je te croyais. Au moins aurais-je voulu dormir près de toi; je souhaitais la chaleur d’un corps, un peu de tendresse, un peu de pitié. Mais tu fuyais mes bras, mon lit, jusqu’à ma chambre. Tu ne soupçonnai même pas ma détresse. Tu ne vivais que pour toi, pour ce bruit autour de ton nom, pour cette curieuse émotion qu’exitait chez tes lectrices un personnage qui, tu le savais pourtant, n’était pas toi. Trois lignes hostiles dans un journal t’inquiétaient bien plus que les souffrances d’une femme qui t’aimait. Si je t’ai vu quelquefois occupé de moi, c’était les jours où des hommes politiques, des écrivains dont l’opinion t'importait, t’avaient promis de venir prendre un repas chez nous. Alors tu souhaitais me voir brillante. La veille de ces visites, tu parlais longuement avec moi; tu ne m’opposais plus le travail sacré; tu m’expliquais ce qu’il fallait, et ce qu’il ne fallait pas dire, et les manies vénérables de tel critique puissant, et les gourmandises du tribun. Tu voulais ces jours-là que notre maison parût pauvre, parce que telle était ta doctrine, et que notre chère fût savoureuse, parce que les grands hommes sont des hommes.

Te souviens-tu, Jérôme, du temps où tu as commencé à gagner de l’argent, beaucoup d’argent? Tu en étais à la fois très heureux parce que tu es au fond du cœur un petit paysan français, affamé de terres, et un peu gêné parce que tes idées s’accommodaient mal de la richesse. Ah! que j’ai été alors amusée par les transparentes roueries auxquelles avait recours ton avidité pour rassurer ta conscience: „Je donne presque tout“, disait-tu. Moi qui voyais les comptes, je savais ce que tu gardais. Quelquefois je te glissais avec une apparente candeur:

— Mais tu deviens très riche, Jérôme!…

Tu soupirais:

„Je déteste ce régime… Hélas! Tant qu’il existe, il faut bien s’y adapter“.

Malheureusement, la mode étant de le combattre, plus tu l’attaquais, plus tu t’enrichissais. C’était un très cruel destin. Pauvre Jérôme! D’ailleurs il faut reconnaître que ton orthodoxie devenait impeccable dès qu’il s’agissait de moi. Il m’est arrivé, quand je t’ai vu millionnaire, d’avoir, comme toutes les femmes privées d’amour, envie de luxe, de fourrures, de bijoux. J’avoue que tu m’as toujours opposé la plus vertueuse résistance:

„Un manteau de vison!“ disais-tu. „Un collier de perles! Toi! Y penses-tu! Ne devines-tu pas tout ce que diraient mes ennemis si ma femme devenait semblable à ces bourgeoises dont les portraits satiriques m’ont rendu célèbre?“

Oui, je le devinais. Je comprenais que la femme de Jérôme Vence ne devait pas être soupçonnée [71] la femme de Jérôme Vence ne devait pas être soupçonnée — allusion à une locution latine se rapportant à la femme de Jules César, empereur romain. . Je mesurais l’indécence de mes vœux. Il était vrai que tu avais, toi, pour hochets, des valeurs et des terres. Mais les comptes en banque sont invisibles tandis que les diamants brillent au soleil. Tu avais raison, Jérôme, comme toujours.

Encore une fois j’ai tout accepté, tout, et même ce dernier livre. J’entends autour de moi louer la hardiesse de tes opinions, ta bonté (tu es un des êtres les plus vraiment méchants que j’aie connus), ta générosité à mon égard. Je ne réponds rien. Parfois j’approuve: „Oui“, dis-je, „il m’a bien traitée, je n’ai aucun sujet de plainte“. Ai-je raison de te faire la part si belle? [72] te faire la part si belle — parler de toi d’une manière si flatteuse. Est-il sage de laisser grandir et se répandre cette flatteuse légende dont tu es le héros? Faut-il tolérer que des jeunes gens acceptent pour maître un homme que je connais et qui n’est pas un homme? Il m’arrive de me le demander. Mais je ne fais rien. Je n’écrirai même pas à mon tour un mémoire justificatif. A quoi bon? Tu m’as donné le dégoût des mots. Adieu, Jérôme.

II
Jérôme à Thérèse

Paris, le 15 octobre 1932.

Tu as voulu, comme au temps où tu vivais avec moi, me faire du mal… Sois heureuse; tu y as réussi… Tu ne te connais pas, Thérèse… Tu te crois une victime; tu es une tortionnaire… J’ai mis longtemps, moi aussi, à te comprendre. Je t’acceptais pour ce que tu prétendais être: une femme douce et toujours sacrifiée. C’est peu à peu que j’ai découvert ta fringale de drames, ta cruauté, ta perfidie. Parce que, dans ta jeunesse, tu as été humiliée par des parents maladroits, tu demandes à la vie des revanches. Tu les prends sur ceux qui ont le malheur de t’aimer. Quand je t’ai rencontrée, je croyais en moi; tu as voulu m’enlever cette confiance; tu t’es attaquée à mon esprit, à ma doctrine, à mon corps. Tu m’as rendu ridicule à mes propres yeux. Aujourd’hui encore, délivré de toi, je ne puis me rappeler sans honte les secrètes blessures que m’infligea ta franchise.

De quel œil implacable tu me regardais! „Tu es petit, me disais-tu, tout petit“. C’était vrai. J’étais de petite taille et, comme la plupart des sédentaires, j’avais plus de graisse que de muscles. Etait-ce un crime? Ou même une faute? Je voyais clairement qu’à tes yeux c’était au moins un ridicule. L’amour exige de l’abandon, de la confiance. Deux êtres laissent tomber, avec leurs vêtements, leurs craintes, leurs susceptibilités, leurs pudeurs. Etendu près de toi, je me sentais jugé par une ennemie qui, ne perdant jamais le contrôle de ses sens, m’observait avec une froide lucidité. Comment aurais-je été un bon amant pour une femme que je redoutais? Comment serais-je devenu à tes côtés ce que doit être le mâle dans l’amour: un être d’instinct et d’audace, quand je ne trouvais, chez ma partenaire, que contrainte et pruderie? Tu me reproches d’avoir fui ton lit. Es-tu sûre de ne pas m’en avoir chassé?

„Tout de même“, écris-tu, „ce que j’avais fait en t’épousant était courageux…“ Mais n’as-tu pas toujours su que je triompherais assez vite de l’obscurité? Tu m’avais choisi, Thérèse, parce que tu avais trouvé en moi quelque chose de réel, de vivant, qui n’était pas commun chez les tiens. Peut-être aussi parce que tu m’avais senti vulnérable et que blesser est ton plus vif, ton seul plaisir… J’ai grand-peine à me souvenir de l’homme que j’étais au temps où je t’ai connue. Un homme assez rare, me semble-t-il, qui avait foi en ses idées, en son génie… Cet homme, tu as tout fait pour le tuer. Alors que je me croyais heureux, tu m’as assassiné de pitié. Quelle chose étrange! Tu m’avais épousé pour ma force et c’est contre cette force que tu t’es acharnée. Mais il ne faut chercher en tes actions rien de logique, ni de conscient. Tu es, comme tant de femmes, une malheureuse, esclave de tes organes et de tes nerfs, faussée par un drame d’adolescence, et furieuse de son échec. Tant que tu as vécu avec tes parents, c’est sur eux que s’est acharnée cette haine diffusée qui est en toi; depuis le jour où je suis devenu ton seul compagnon, c’est moi que tu as persécuté.

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