Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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Vérifiant qu’un costume de Philippe destiné à aller au pressing avait les poches vides, Marie-Lou y découvrit la facture d’une nuit et de deux petits déjeuners dans un hôtel de Paris. Son mari était censé être ce jour-là à Narbonne pour une visite à l’ancien archevêché. Inspecteur des monuments historiques, Philippe faisait de nombreux déplacements pour juger de la pertinence, du déroulement et du résultat de travaux effectués pour la conservation des biens de l’État. C’était un couple professionnellement bien assorti, lui préservant de la corrosion du temps des pierres, des boiseries et des peintures, elle, des visages.

Le sien, maintenant asséché par les tapotements de mouchoirs en papier, alternait des airs de désenchantement et de colère. Je lui ai proposé un jus de fruit. Elle a préféré un whisky, choix inhabituel.

— Il a reconnu qu’il… ?

— J’avais la preuve en main ! dit-elle, ne me laissant pas aller au bout de ma question. Pris par surprise, il n’a pas eu le temps d’inventer une histoire. Il a avoué après quelques balbutiements.

— Ce n’était peut-être qu’une défaillance passagère, suggérai-je sans y croire, un coup de folie, une opportunité sans lendemain. Je ne crois pas que Philippe…

— Tu es aussi naïf que moi. Philippe est un mari volage. La femme avec qui il est allé passer la nuit à l’hôtel, à Paris, est sa maîtresse actuelle. Il en a eu plein d’autres ! Nous sommes mariés depuis quinze ans, et depuis quatorze ans il me trompe…

— C’est lui qui te l’a dit ?

— Qui d’autre aurait pu me le dire ? Au bout d’une heure, il m’a tout balancé. Qu’il profitait de ses déplacements en province soit pour emmener avec lui ses maîtresses, soit pour faire des conquêtes sur place, soit encore pour rester à Paris à mon insu.

— Et ça durait depuis quatorze ans ?

— Oui, c’est incroyable !

— Tu ne t’es jamais doutée de rien ?

La première gorgée de whisky arracha une grimace à Marie-Lou.

— Non, jamais. Ma confiance en Philippe était totale.

— Aveugle.

— Sourde et aveugle.

— Mais tu ne lui posais pas de questions ?

— Non, sinon des questions banales. Je lui demandais à son retour comment ça s’était passé. Il me répondait ce qu’il voulait bien me répondre.

— Mais quand il était en déplacement, tu ne l’appelais pas à son hôtel, sous le prétexte de prendre de ses nouvelles, pour contrôler sa présence ?

— Non, il était entendu que c’était lui qui m’appelait. Je ne lui demandais même pas le nom de son hôtel. Je n’ai jamais été comme toi un poseur de questions.

— Eh bien, tu vois où ça mène ? Pourtant, quand tu étais adolescente, tu en posais de très jolies. Je me souviens, tu avais demandé à papa si les poissons ont soif. Une autre fois, tu avais demandé à Grand-Mère si tout était en noir et blanc quand elle était petite (question que reprendra David Foenkinos dans l’un de ses romans, une trentaine d’années plus tard). C’étaient des questions originales, inventives, alors que celles que tu aurais dû poser à Philippe étaient toutes simples.

Marie-Lou extirpa de son sac un paquet de cigarettes. Elle ne fumait plus depuis qu’elle avait été enceinte de son premier enfant, il y a treize ans. La fumée picotait ses yeux fragilisés par les larmes. Elle m’a expliqué que sa curiosité s’était émoussée dans le bien-être. L’amour, la maternité, le confort, les plaisirs, un bonheur paisible et sûr de lui avaient endormi sa vigilance. Elle ne posait pas de questions parce qu’elle vivait dans la certitude. Philippe était un bon époux, un père attentif, un homme estimé et adoré de leurs amis. Pourquoi aurait-elle douté de sa fidélité ? Comment aurait-elle pu deviner qu’il était différent de ce qu’il lui donnait à voir ? Que son image débordait du cadre ? Que ce fonctionnaire irréprochable, élégant, réservé dans ses paroles et dans ses actes, spécialiste et amoureux des corniches, des pilastres et des encorbellements, était un cavaleur ? Et un sacré menteur !

— Tu comptais sur quoi pour le retenir ?

— Le retenir ? Je n’ai jamais eu cette idée-là. D’ailleurs, il n’est pas parti.

— Si, d’une certaine manière, il partait. Il revenait seul et il repartait avec d’autres femmes. Ce n’est pas parce qu’un homme est marié à la plus belle femme du monde que, l’occasion, l’herbe tendre, comme dit La Fontaine, il ne la trompera pas avec des femmes moins belles que la sienne. Est-ce que tu n’as pas trop misé sur ta beauté ? Est-ce que ta beauté ne t’a pas inconsciemment caché les risques que courent à la longue tous les couples ?

— Franchement, je ne me suis jamais posé ce genre de questions.

— Si tu dois te reprocher quelque chose, c’est ça.

— Mais je n’ai pas envie de me reprocher quoi que ce soit ! Ce serait le comble ! dit Marie-Lou en me jetant un regard furieux. Je te rappelle qu’il m’a avoué m’avoir trompée un an seulement après notre mariage. Où est l’usure du couple ?

— Il s’est excusé ? Il t’a manifesté des regrets, des remords ?

— Il m’a dit qu’il aurait voulu m’épargner le chagrin qu’il me causait. C’était pour que je ne découvre pas ses frasques et que je ne sois pas malheureuse, qu’il se dissimulait avec tant de précaution. Jusqu’à cette étourderie. S’il regrettait quelque chose, c’était son étourderie et non pas ses cavales. Et il a eu le culot d’ajouter que d’une certaine manière il m’était fidèle puisqu’il n’a jamais eu l’intention de se séparer de moi au profit d’une autre…

J’aurais voulu dire à Marie-Lou qu’effectivement, tout infidèle qu’il était, Philippe montrait beaucoup d’attachement à son couple. Plus il multipliait les aventures, plus nombreuses étaient les tentations de s’attacher ailleurs, et plus il donnait de preuves à sa femme de la force et de la permanence de son aimantation. Il n’avait jamais cessé de l’aimer. Mais voilà, c’était un bigame, et plus si affinités. Comment, ce jour-là, apporter à ma sœur un réconfort d’apparence aussi paradoxale ? Elle aurait crié à la provocation et claqué la porte. Plus tard…

— Le plus étonnant, dis-je, c’est que pendant si longtemps la double vie de Philippe n’ait pas parasité la vôtre, que votre vie intime n’en ait pas été affectée. Enfin, pas au point que tu te poses des questions.

— J’ai maintenant les réponses à des questions que je ne me suis pas posées ou que je n’ai pas voulu lui poser, dit Marie-Lou après avoir allumé une autre cigarette.

— Par exemple ?

— Tu connais Philippe. Il est un peu cyclothymique, avec des périodes de gaieté et de mélancolie. Sans raison. Je croyais jusqu’à présent que c’était sans raison parce qu’il ne s’était rien passé dans notre couple, avec les enfants ou dans son travail, qui pouvait justifier sa bonne ou sa mauvaise humeur du moment. Il était comme ça, voilà tout. À prendre ou à laisser. Je prenais. Sans troubler sa gaieté ou sa mélancolie par des questions intempestives. Mais, maintenant, je connais les raisons de ses sautes d’humeur. C’était selon ses succès ou ses échecs dans sa vie cachée. Tu te rends compte de sa muflerie ? S’il avait passé une bonne nuit ou s’il espérait en passer une bonne avec sa copine, monsieur était charmant et drôle. Et si la nuit n’avait pas eu lieu ou si elle avait été décevante, monsieur faisait la gueule ! Ses enfants et moi étions par ricochet les bénéficiaires ou les victimes de ses adultères.

— Il était le plus souvent gai ou mélancolique ?

— Gai, hélas ! Et moi, idiote, je me réjouissais de sa joie de vivre. Alors que maintenant, rétrospectivement, j’en ai l’estomac tordu de jalousie et de colère.

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