Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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Ainsi se noue l’affrontement entre les deux hémisphères de mon cerveau. Tandis qu’ici on attend des sujets de réflexion, là on louvoie ou on lance des leurres. Comique et navrant. Jusqu’au moment où, soit je renvoie les deux adversaires au silence, assurant ainsi la victoire de la prudence — bravo, tu te dégonfles ! — , soit je me pose enfin les questions auxquelles je voulais échapper. En voici quelques exemples.

« Ta réussite professionnelle n’est-elle pas le cache-misère de ta vie privée ?

N’as-tu pas conduit ta carrière en lui sacrifiant ces choses élevées que sont la poésie, l’aventure, la désobéissance ?

Je t’ai entendu dire plusieurs fois, ce que je trouve stupide : à chacun selon ses mérites. Cela signifie-t-il que tu considères que les tiens légitiment ta carrière et ta notoriété ?

Devant montrer de l’empathie à la plupart des personnes que tu interviewes — afin de t’assurer de leur confiance —, n’as-tu pas renoncé à avoir des convictions pour adopter peu à peu une commode neutralité ?

Pourquoi te montres-tu impatient, parfois un peu sec, avec des personnes modestes et inconnues quand elles t’abordent et que tu pressens que leur conversation ne t’apportera rien ? N’en es-tu pas venu à pratiquer une manière de rentabilité de la parole ?

Pourquoi continuer à prendre des résolutions le dernier jour des vacances et le dernier jour de l’année alors que, une semaine plus tard, tu auras déjà renoué avec des habitudes préjudiciables à ta santé, à ta vie sociale, à ta vie intime ?

Ne pas s’aimer, c’est refuser le bonheur ; trop s’aimer, c’est refuser les autres. Ne bascules-tu pas sans cesse de cette position-ci à celle-là sans jamais te tenir à un amour de toi qui serait médian et juste ?

Pourquoi as-tu été ta vie durant attiré par des femmes à la périphérie de la société, de la morale, de l’imaginaire, et n’as-tu aimé que des femmes situées au centre de la cible ?

Pourquoi juges-tu l’amour que tu donnes toujours plus fort que celui que tu reçois ? De même pour l’amitié. Un complexe sentimental qui se cache derrière un complexe de supériorité ?

Comment expliques-tu qu’un roman, un film, un opéra, une musique te touchent si profondément que tu ne peux retenir tes larmes, alors que les récits des malheurs des vraies personnes, que tu connais ou non, te laissent les yeux secs ?

Comment justifies-tu ta compréhension à l’égard de ceux qui lâchent, qui rompent, qui cassent, qui se renient, et ton ironie ou ta condescendance pour ceux qui doutent, qui patinent, qui râlent, qui s’accrochent et qui durent ?

Est-ce par snobisme ou par une légère honte de l’avoir obtenue — franchement, tu la méritais ? — que tu ne portes pas ta légion d’honneur ?

N’attends-tu pas, tout en en redoutant la survenue, une réponse si intelligente ou si insolente, tellement extraordinaire, qu’elle te clouerait le bec à tout jamais ? »

Vous savez bien, ô lecteurs amènes et expérimentés, que ces questions personnelles ne déboulent pas toutes ensemble dans une tête en méditation. Elles vont et viennent, disparaissent et resurgissent. Chacune correspond à un moment de la vie. Plus on vieillit, plus notre inventaire en produit. Plus les années passent, plus ces questions se révèlent embarrassantes, et plus il est difficile d’y répondre. La sincérité fait mal. L’autocritique sape le moral. Trop tard pour rectifier la position. C’est pourquoi beaucoup de personnes âgées sont amères. Et insupportables. Ce ne sont pas les autres qu’elles ne supportent pas, ce sont elles-mêmes.

Je n’en suis pas là. Enfin, pas encore. Quand devient-on vieux ? Quand on n’a que des réponses et plus de questions. Certains posent encore des questions pendant leurs derniers jours. Ils meurent jeunes. Peut-être que je ne serai jamais vieux ? C’est plus un souhait qu’une question.

Conversation dans un train

Dans le métro, l’autobus ou le taxi, les conversations avec des inconnus sont rarement intéressantes parce que trop courtes. Dans le train ou l’avion je dispose de plus de temps pour nouer quelque chose qui ressemble à ce que l’on appelait autrefois un commerce. Si celui-ci se révèle décevant, j’arrête vite. Mais quand il y a du grain à moudre et que la personne qui voyage à côté de moi prend du plaisir à se raconter, j’enchaîne les questions.

Ainsi, lors d’un voyage en train de Paris à Bordeaux, je crois avoir convaincu un homme d’une trentaine d’années de renoncer, pour le moins de surseoir, à sa décision de rompre avec une femme qui l’avait trompé et qu’il aimait encore. Pendant un vol de Paris à Varsovie, une Polonaise m’a fait tellement rire avec ses souvenirs d’ancienne petite apparatchik du régime communiste que je lui ai conseillé de les écrire. Deux ans et demi après, j’ai reçu la traduction française du livre et l’ai invitée dans mon émission de radio.

Je me souviens aussi d’une grand-mère triste et émouvante parce que ses enfants et petits-enfants habitaient qui la Chine, qui l’Afrique du Sud. À l’arrivée de l’avion Nice-Paris, elle m’a embrassé, me remerciant de lui avoir permis de s’épancher dans une oreille attentive et de reprendre confiance en elle.

Toutes ces conversations impromptues ne sont pas aussi mémorables. La plupart restent à la marge. Ce sont des portes entrebâillées, des paroles en un acte, des bouts de vie chipés le temps d’un voyage, des rencontres de hasard sans préparation et sans conséquences. J’en apprécie la spontanéité et le déroulement informel, même si j’appuie là où il arrive que le poids de mes questions rencontre du dur ou du glissant. Je me dis que, si j’avais le talent d’un romancier, je puiserais dans ces dialogues d’aubaine.

La télévision a changé la donne. C’est à leur initiative que maintenant mes voisins de train ou d’avion engagent la conversation. Ils se fichent bien de mes questions ; ils veulent que je réponde aux leurs. La lecture d’un livre me tire d’affaire.

Dans ces rencontres inopinées ma notoriété n’est cependant pas toujours un handicap. Ainsi ce voyage en TGV de Paris à Aix-en-Provence. Dans les quatre places du milieu du wagon, qui se font face deux par deux, s’étaient assis un couple, leur petite-fille d’une douzaine d’années, et moi. L’homme était d’un fort tonnage, poussant un ventre de mondialiste repu. Avec sa femme brève et mince, le contraste était singulier, plutôt amusant si l’on imaginait — comment empêcher de s’en donner à soi-même une représentation ? — l’écrasant de son poids au mitan du lit conjugal. Je chassai de ma tête cette image bouffonne et lubrique pour répondre à leurs questions sur les batailles des ego à la tête des chaînes de télévision. Au lieu de couper court, je m’installai dans la conversation, pressentant que je n’allais pas y perdre mon temps. Après avoir satisfait leur curiosité, je poussai la mienne. Bien qu’ayant l’âge de la retraite, lui dirigeait à Paris un important cabinet d’expertises financières. Elle aussi avait brassé de l’argent mais pour la bonne cause, ayant été pendant longtemps comptable d’une célèbre ONG. Ils aimaient la lecture et le théâtre, ce qui nous fournit de nombreux sujets de bavardage. Je me demandais si lui n’éprouvait pas des difficultés à asseoir sa masse dans des fauteuils souvent très étroits. Comme s’il avait deviné mes pensées, il me dit qu’à cause de sa corpulence certains vieux théâtres de Paris lui étaient interdits. Dans d’autres, on lui réservait certaine place où il pouvait s’étaler. Tout cela confié avec alacrité. C’était un gros jovial. Sa femme, vive, avenante, aussi sympathique que lui, regardait avec attendrissement leur petite-fille s’escrimer sur sa console de jeux. Comprenant que je m’étonnais que son mari fût depuis longtemps obèse et n’entreprît probablement rien pour ne plus l’être, elle intervint pour le disculper de tout laisser-aller.

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