Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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— Tu te demandes probablement si Mitterrand m’a invité à déjeuner ?

— Oui, oui, j’y pensais.

— Peut-être, veux-tu savoir ce que nous avons mangé ?

— Oui, ça m’intéresse.

— (Ironique) Et je suis sûr que tu te dis : après le déjeuner est-ce que Mitterrand a emmené Adam faire une promenade ?

— Non, ça ne m’est pas venu à l’idée.

— Je le vois bien, tu brûles de savoir quelle impression j’ai gardée de cette visite à François Mitterrand, à Latche ?

— Alors ?

Agacé, déstabilisé, presque humilié par son manque de curiosité, j’ai demandé plusieurs fois à Marie-Dominique pourquoi elle ne me posait jamais de questions. Chaque fois elle me répondait qu’elle respectait ma liberté de dire ou ne pas dire, qu’elle se satisfaisait de ce que je jugeais bon de lui raconter, qu’insister comme je le faisais avec elle n’était pas dans son tempérament. Elle était d’autant plus encouragée à se montrer discrète envers moi qu’elle s’estimait parfois victime de mon indiscrétion. Elle n’était pas adepte d’un bêta langue pour langue, qui eût été sa version d’œil pour œil, dent pour dent.

Était-ce par jeu, par tactique ou par provocation qu’elle se retenait de me poser des questions qui l’auraient chatouillée ? Une grande force de caractère la contraignait-elle au silence ? Je ne crois pas. Elle ne pensait tout simplement pas à m’interroger. Elle n’en éprouvait pas la nécessité. Ça ne lui venait pas à l’esprit. Ça ne lui manquait pas. Égocentrique, elle vivait surtout avec elle-même, ne posant pas aux autres des questions dont elle gardait pour elle le monopole. Elle m’aimait bien, comme une statue familière. Pose-t-on des questions aux statues ?

À la longue, son absence d’intérêt pour moi me devint insupportable. Difficile d’avoir des relations suivies avec une personne certes aimée et désirée, mais qui par son incuriosité à mon égard campait dans une attitude à l’opposé de la mienne.

Alors ?

Alors, je la quittai pour une femme qui ne me supporta pas plus de trois mois. Le hasard d’une soirée fit que je renouai aussitôt avec Marie-Dominique. Après le feu des retrouvailles, je lui demandai si, entre-temps, un homme s’était glissé dans sa vie. Non. Une opportunité s’était-elle présentée qu’elle avait écartée ? Non. S’était-elle mise à douter de son pouvoir de séduction ? Non. Avait-elle commencé à souffrir de la solitude ? Non. M’avait-elle regretté ? Oui et non.

Bien entendu, elle ne me posa aucune question sur la femme qui l’avait temporairement remplacée. Pas même une allusion. Rien, comme si elle n’avait pas existé.

On imagine en sens inverse la frénésie du questionnement auquel elle eût été soumise ! Son manque de curiosité ou de jalousie était très vexant. Ce n’est pas que je désirais lui confier le récit de ma courte aventure dans tous ses détails, mais ne pas l’évoquer, même brièvement, ne me paraissait ni normal ni sain. Son indifférence confinait au mépris.

Je n’y tins plus et lui fis part de mon étonnement et de ma frustration devant son silence. Elle me répondit qu’elle n’éprouvait aucune jalousie à retardement, qu’elle se fichait complètement de cette femme et que mes amours avec elle ne la regardaient pas. C’était déjà de l’histoire ancienne. Elle n’y avait pas sa place. Pourquoi s’y intéresserait-elle ?

C’était en partie vrai. Mais elle ne disait pas l’essentiel. Son orgueil lui interdisait d’endosser le comportement d’une femme ordinaire. Me poser des questions sur cet intérim, c’était s’abaisser. Manifester de la curiosité ou de la jalousie envers cette femme, c’était s’humilier. En certaines circonstances le questionnement exige du courage et même de l’humilité. Il en faut aussi pour s’excuser d’un retard ou d’une erreur, pour manifester de la reconnaissance, pour admettre que l’on n’a pas la compétence souhaitée. Marie-Dominique était de ces personnes qu’une haute opinion d’elles-mêmes réduisait au silence. Elle était d’autant moins incitée à m’interroger sur sa prédécesseure que cet exercice lui serait pénible et qu’il me serait agréable. Son intérêt était de rester coite.

De nouveau, son incuriosité me parut monstrueuse. Marie-Dominique était décidément invivable.

That is the question

Marie-Dominique, avec qui je n’ai pas vécu, disait au moins « alors ? », tandis que Raphaëlle, dont je fus le compagnon quotidien jusqu’à ce que je hisse le drapeau blanc, ne me demandait rien. Non, rien, vraiment rien. Hormis « bien dormi ? », ou « quelle heure est-il ? »

Attachée de presse dans une maison d’édition, elle était, comment dire ? enceinte de sa profession. Elle en parlait tout le temps. Exaltée, intarissable, infatigable. Sitôt rentrée, elle n’attendait même pas, comme au début de nos relations, que je lui demande comment s’était passée sa journée. Jubilante ou indignée, sûre d’elle ou inquiète, elle en commençait le récit sans attendre. Quel manque de tact de ne pas me laisser lui poser la question introductive ! Tandis que nous préparions le dîner ensemble, elle monopolisait la parole, ne m’abandonnant que quelques interventions parce que je ne connaissais pas l’écrivain dont, non sans talent, elle détaillait les caprices, les exigences ou les ridicules, ou le sujet du livre d’un autre écrivain qu’elle propulserait sur la liste des best-sellers grâce à son plan de promotion qu’elle jugeait très futé et dont elle ne me faisait grâce d’aucun détail.

Pendant les semaines où nous avions lié connaissance et amour, nos questions réciproques sur nos activités professionnelles s’étaient équilibrées. Mais dès qu’elle se fut installée chez moi, je découvris une autre femme qui n’existait qu’à travers son travail et qui éprouvait une sorte de nécessité biologique à en évoquer le plus grand nombre possible de péripéties. Elle y revenait sans cesse et, bientôt, sans qu’aucune de mes questions ne l’y invitât. Notre conversation, ou plutôt son soliloque, ressemblait à ces films de télévision sur des célébrités dont le réalisateur n’a conservé que les réponses, les questions ayant été supprimées au montage. Je me découvrais inutile et stupide.

Car, en être réduit à cause de son impitoyable bavardage à ne plus pouvoir poser de questions à la femme avec laquelle je petit-déjeunais et dînais tous les jours, plus les repas du week-end, était une épreuve au-dessus de mes forces. Ma vanité d’intervieweur en prenait un coup.

J’étais d’autant plus déboussolé et amer qu’elle ne me posait plus aucune question sur mes activités professionnelles. Cela n’avait plus l’air de l’intéresser. D’ailleurs, elle ne m’interrogeait plus du tout sur quoi que ce fût. Je faisais l’expérience que, tout en détestant être bombardé de questions, je n’aimais pas non plus qu’on ne m’en pose aucune. Quelques questions suffisent pour vous faire exister. Je n’existais plus.

Même dans les repas entre amis, Raphaëlle avait fait de moi un autre homme. Passe encore qu’elle raconte des histoires d’édition que j’avais déjà entendues dans nos tête-à-tête, mais je me comportais désormais en société comme je me comportais avec elle : découragé, je ne posais plus de questions. Des copains habitués à être interrogés s’étonnèrent de mon silence. Je m’efforçai de me reprendre, mais c’était en vain parce que l’autorité loquace de Raphaëlle agissait sur moi comme un stérilisant. J’étais muet de consternation et de tristesse. Cela ne pouvait durer longtemps. Un jour, je lui demandai quand elle comptait faire ses valises.

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