Bernard Pivot - Oui, mais quelle est la question ?

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Oui, mais quelle est la question ?: краткое содержание, описание и аннотация

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« Pour mon malheur, le questionnement grâce auquel je me suis fait un nom dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, s'est étendu à ma vie privée. Je souffre d'une maladie chronique que j'appelle la "questionnite". Son symptôme est évident, identifié de tous mes proches : je n'arrête pas de leur poser des questions. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est plus fort que moi. C'est une seconde nature. Je suis en état de perpétuelle curiosité. Et de manque si je n'arrive pas à la satisfaire. Je ne suis pas le type qui se contente d'un machinal "Comment vas-tu ?". Je veux savoir. Quoi ? Peu importe, je veux savoir. Toute personne détient de grands et de petits secrets qu'elle n'entend pas divulguer, mais que mes questions peuvent l'amener à avouer. Il n'y a pas d'homme ou de femme sans double fond. Sans mystères, sans cachotteries, sans arrière-pensées. Moi, j'en ai. Beaucoup. Heureusement, je ne suis jamais tombé sur un loustic comme moi qui vous bombarde de questions et qui, à la longue, devient insupportable. » Adam Hitch est un journaliste dont la vie sentimentale est ravagée par son addiction aux questions. En racontant son histoire, avec humour et élégance, Bernard Pivot a-t-il écrit un roman ou son autobiographie ?
« Apostrophes », « Bouillon de culture » « Double je »
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— Qu’est-ce qu’elle va en faire ?

— Je ne sais pas, je ne le lui ai pas demandé.

— Je crois que la machine est toujours sous garantie.

— Je le lui dirai.

— Comment tu es allée chez Darty ?

— J’ai pris la voiture.

— Ça roulait ?

— Comme ci comme ça.

— Tu es passée par où ?

— J’ai pris le périf.

— Tu es sortie où ?

— Porte des Ternes.

— Tu as trouvé facilement à te garer ?

— Oui, dans le parking du magasin.

— Ces parkings sont souvent trop petits.

— Là, il y avait de la place.

— Les vendeurs étaient compétents ?

— C’était une vendeuse.

— Compétente ? Sympathique ?

— Compétente et sympathique. La quarantaine, grande, rousse, robe noire et gilet rouge, l’uniforme de la maison, un petit diamant à chaque oreille, mariée puisqu’elle portait une alliance.

— Tu as remarqué tout ça ?

— Oui, parce que je savais que tu en arriverais à me poser des questions sur elle, que je n’y échapperais pas.

La résistance à ma questionnite est très variable, de quelques semaines à quelques années. C’est quand les feux de la passion déclinent que grandit la révolte. Est-ce parce que le cœur flanche que leurs nerfs craquent ? Ou est-ce parce qu’elles en ont marre d’être interrogées qu’elles cessent de m’aimer ? Toujours est-il qu’à la fin elles me considèrent comme un bourreau. Un curieux bourreau, ô lecteurs amènes et indignés, qui les soumet en effet à la question, mais qui utilise l’outil même de l’intelligence, de la connaissance et de la culture : la question.

À quoi tu penses ?

— À quoi tu penses ?

— À rien.

Dès que ma compagne a les yeux dans le vague, je lui demande à quoi elle pense. Et, neuf fois sur dix, j’obtiens la laconique et souvent mensongère réponse du « rien ».

Pourquoi me suis-je obstiné toute ma vie amoureuse à poser cette question rituelle dont je n’ai rien à attendre puisque j’en récolte précisément un « rien » ? À son regard, à son silence, à une certaine manière d’être entrée en colloque avec elle-même, il est manifeste qu’elle n’est plus avec moi, qu’elle est ailleurs. Cette coupure ou cette fuite me contrarie. Elle s’échappe. Elle m’échappe. Où ? Pour qui ? Pour quoi ? Je veux savoir. Tout en sachant que j’aboutirai « à rien ». Ou que, si elle me fait une réponse différente, elle pourra me raconter n’importe quoi.

Mais c’est plus fort que moi. Je ne vais pas laisser plus longtemps son esprit errer dans le secret, dans des réflexions d’où je suis exclu, à moins que je n’en sois l’objet. Ce n’est l’affaire que de quelques dizaines de secondes. Beaucoup trop pour ma curiosité. Il faut que, le plus vite possible, je la ramène à moi, que je me la réapproprie, tout en espérant chaque fois obtenir une réponse sincère qui m’éclairera sur ses rêveries ou sur une pensée ou un jugement dont je faisais les frais.

— À quoi tu penses ?

— À rien.

— Mais si, tu pensais bien à quelque chose ?

— Non, je t’assure.

— Ton regard était fixe, lointain, tu avais l’air très concentré, comme repliée sur toi…

— Non, je te promets, je ne pensais à rien.

— À rien, vraiment ?

— Ou alors c’était si rapide, si fugace, si inintéressant, que je ne m’en souviens déjà plus.

— Donc, ce n’était pas tout à fait rien ?

— Si, tout comme !

— Et si tu faisais un effort pour te rappeler ce qu’il y avait quand même dans ce rien ?

— Non, arrête. Je te dis que c’était sans intérêt. Rien, c’est rien.

— Non, parfois, dans certaines circonstances, rien ce n’est pas rien.

— Eh bien, dans mon cas, navrée, rien ce n’était rien. Je ne pensais à rien. Tu veux bien qu’on parle d’autre chose ?

Le « rien » sert souvent à occulter des pensées qui, si elles étaient avouées, paraîtraient désobligeantes à l’autre. Ou bien ce sont des pensées puériles ou idiotes que l’on garde pour soi afin de ne pas se discréditer. Le « rien » est un mensonge de confort.

Cependant, j’ai connu quelques femmes qui avaient assez de vivacité d’esprit pour remplacer le « rien » par une réponse absurde sans lien avec la conversation précédente. Exemples :

— Je pensais tout à coup à la TVA sociale et je me demandais si, par les temps qui courent, elle serait bien équitable.

— Figure-toi que je pensais à Nostradamus ! Est-ce qu’il avait prévu le jour de sa mort ?

— Je pensais aux oiseaux migrateurs. Amusants, hein, les oiseaux migrateurs ? Est-ce que j’ai envie de partir ? (On notera la rouerie des deux dernières réponses dans lesquelles sont glissées des questions.)

Elles paraissaient si sincères que j’avais du mérite à ne pas les croire. Leurs réponses étaient des dérobades espiègles par lesquelles elles me signifiaient que, au vrai, elles ne pensaient pas à rien, mais qu’elles ne me feraient pas l’aveu de leurs silencieuses réflexions.

Il y eut aussi quelques femmes qui me dirent la vérité. Par un mot, par un geste que j’avais eu ou que je n’avais pas eu, par une attitude à leur égard qu’elles avaient jugée désinvolte, je les avais déçues. Ou bien elles s’ennuyaient et leur esprit s’en était allé. Ou encore elles avaient un souci dont elles avaient voulu me tenir écarté. Alors, elles lâchaient la vérité, et celle-ci, souvent, me faisait mal.

Oh, comme elle est dangereuse, cette banale question : à quoi tu penses ? C’est une mine antipersonnel dissimulée sous la mousse de la conversation.

Je m’attirai, un jour, cette réponse :

— Je pensais à mon ex. Il était insupportable. Il me demandait tout le temps : à quoi tu penses ?

Alors ?

Dans un couple harmonieux s’établit un échange naturel de questions et de réponses. Que l’un se montre un peu plus curieux des actes, des idées et des sentiments de l’autre ne déstabilise pas plus leur vie commune que si l’un se révèle un peu plus gourmand ou un peu plus impatient. Il ne peut y avoir égalité en toutes choses. Leur union repose sur un équilibre de leurs petites inégalités.

Avec mes crises de questionnite j’introduis dans mon couple une forte instabilité. Il faudrait qu’elle me pose autant de questions ou presque que je l’en accable. Je ne le supporterais pas. Il est patent que l’arroseur n’aime pas être arrosé. Mais je n’ai jamais eu affaire à une femme de mon acabit. Deux ou trois essayèrent bien de m’imiter, de me faire subir ce qu’elles enduraient, mais, à court de questions, elles renoncèrent vite. Elles n’avaient pas le don. J’ai gardé un souvenir amusé de ces quelques quarts d’heure où elle et moi nous nous envoyions à la figure, non pas des injures comme tant de couples qui se déchirent, mais des salves de questions qui se heurtaient dans un comique embrouillamini.

Avec Marie-Dominique je suis tombé sur mon contraire : elle ne me posait aucune question. Elle se contentait de me dire : « alors ? » Je revenais d’un voyage. « Alors ? » J’avais été souffrant pendant quelques jours. « Alors ? » J’étais allé interviewer François Mitterrand à Latche. « Alors ? » J’avais suivi une étape du tour de France dans la voiture du directeur de la course. « Alors ? » L’expression de sa curiosité se limitait à cet « alors ? » Quoi que je réponde, elle ne me relançait par aucune question. Elle m’écoutait avec attention, mais n’éprouvait pas l’envie d’en savoir plus quand j’avais raconté l’essentiel. Or, j’avais des détails curieux ou amusants à ajouter, et j’étais frustré de ne pas avoir l’occasion de les lui narrer par une réactivation de son intérêt pour mon histoire. Je continuais donc comme si elle m’y avait invité. Ou je faisais moi-même les questions que Marie-Dominique aurait dû me poser.

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