Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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— On peut dire ça…

— Plus sérieusement, prévois-tu de grands changements, une fois que Bertrand sera parti ?

Toujours les yeux dans le vague, je me répétai mon nouveau mantra : Contrôle . Je lui adressai un regard déterminé.

— Effectivement, ça va évoluer. Je vais vous rencontrer en entretiens individuels.

— Bonnes nouvelles ?

— Je le pense.

Je me redressai.

— Je vous laisse.

Au moment de rejoindre l’open space, je me retournai.

— Angélique, je pars en rendez-vous extérieurs.

— Très bien, je prends vos messages.

— Non, vous m’accompagnez.

Le reste de la semaine, je m’épuisai en travaillant. Je me rendais à tous mes rendez-vous programmés durant les semaines passées, presque toujours accompagnée par Angélique — elle ferait partie des premières à prendre du grade. Je débutai mes entretiens. Tout en restant attentive à leurs idées et désirs d’évolution de carrière, je leur faisais part des décisions déjà prises. Je ne perdais pas de temps. Par tous les moyens, il fallait que je contrôle, aussi dès que je recevais un appel ne concernant pas le travail ou ma prise de fonction, je renvoyais automatiquement l’appel vers ma messagerie. Je faisais en sorte de rentrer de plus en plus tard le soir chez moi. Lorsque je finissais par m’écrouler sur mon lit, j’avalais mon bonbon préféré, le somnifère.

Le vendredi matin, Angélique se présenta à mon bureau.

— Yaël, vous devez avoir un problème avec votre téléphone.

— Non. Pourquoi ?

— Désolée de vous contrarier, mais il semblerait que plus personne ne puisse vous laisser de message, votre boîte vocale est saturée.

— Bon… je vais voir ça. Merci.

J’attrapai mon téléphone et interrogeai la messagerie. À l’instant où j’entendis la voix de ma sœur, je regrettai mon geste, elle m’avait laissé un premier message mardi matin : « Sœurette, ça tient toujours pour demain ? Je suis tout excitée à l’idée de vous avoir tous les deux à la maison avec Marc. Ne t’inquiète pas, je n’ai pas rameuté la cavalerie. Rappelle-moi, bisous. » Je fermai les yeux. Deuxième message, mercredi matin : « Yaël, je m’inquiète, vous venez bien ce soir ? Cédric va appeler Marc. » Je posai ma main sur ma bouche. Troisième message, mercredi soir : « On vient d’avoir Marc au téléphone ! C’est quoi cette histoire ? Rappelle-moi immédiatement ! » Jeudi midi : « C’est quoi ces conneries ? Je ne comprends rien ! Tu es devenue complètement cinglée ? Qu’est-ce qui t’a pris ? Rappelle ! C’est un ordre ! » Toujours jeudi, le soir cette fois-ci, mais j’eus la surprise d’entendre la voix de mon beau-frère : « Yaël, ce n’est pas mon genre de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je sors de chez Marc… on l’a forcé à nous parler avec Adrien… ça a été compliqué, mais il a fini par nous raconter. Je ne te reconnais pas. Pourquoi as-tu joué avec lui ? Comment as-tu pu lui faire ça ? » Les suivants, je les effaçai sans même les écouter.

J’entendis au loin la voix d’Angélique :

— Votre rendez-vous est arrivé. Voulez-vous que je le fasse patienter ?

Je levai les yeux vers elle, ses contours étaient flous.

— Vous pleurez ?

Une larme roula.

— Non, lui répondis-je en passant la main sur ma joue.

Alice essaya de m’appeler à intervalles réguliers tout le reste de la journée et je la renvoyai chaque fois sur la boîte vocale. Puis il y eut Adrien, pas besoin d’écouter pour savoir qu’il devait me traiter de tous les noms, et Jeanne s’y mit aussi de son côté. Combien de temps allais-je pouvoir les ignorer et éviter de les affronter ? Ce dont j’étais certaine, c’était que je ne voulais pas les entendre, entendre leurs reproches, leurs attaques. J’avais bien assez à faire avec ma conscience. Ma sœur, que j’étais peut-être en train de perdre aussi, devrait se contenter d’un SMS : « Alice, tu ne me comprendras pas, j’ai fait un choix que j’assume, je ne pouvais pas faire autrement. J’espère qu’au moins, toi, tu me pardonneras. Laisse-moi du temps. Je t’embrasse. » J’appuyai sur la touche envoi avant de craquer et de demander des nouvelles de Marc. Comment avais-je pu laisser les choses aller aussi loin entre nous ? Je savais dès le début que je ne pourrais pas lui accorder la place qu’il méritait dans ma vie, que je n’étais pas celle qui le rendrait heureux. Si les wonderwomen qui cumulent tout existaient, je n’en faisais pas partie. La conclusion était douloureuse : en me laissant aller, je lui avais ouvert la voie de mon cœur, je l’aimais par tous les pores de ma peau, je l’aimais tout simplement. Je l’avais attendu si longtemps, et je n’étais plus disponible alors que je le voulais plus que tout. Quand je pensais à lui, j’avais mal partout ; ma gorge se nouait, je n’arrivais plus à parler, alors que c’était le fondement même de mon métier, mes muscles se tétanisaient, et j’avais envie de tout envoyer valdinguer. La douleur pouvait me saisir à n’importe quel moment, mon corps, mon cœur, ma tête souffraient à en hurler. Je passais mon temps à cacher mes mains qui tremblaient quasiment en permanence. J’avais renoué avec les nausées et l’estomac noué, je ne mangeais plus rien à nouveau. Je me faisais l’effet d’être une droguée en manque. Dès que je fermais les yeux, son visage le soir de notre rupture m’apparaissait, je revoyais son regard chargé de haine et de dégoût, j’entendais ses paroles furieuses. J’étais brisée à l’intérieur. Pas besoin de s’étendre des heures là-dessus. Alice me répondit dans la minute : « Je ne te reconnais plus. J’ai perdu ma petite sœur. Je n’arrive pas à comprendre… »

Noël arrivait, mes parents aussi, la douleur, elle, s’enkystait. Je passais mes journées et une partie de mes soirées à l’agence. Les nuits, je les passais encore chez moi, je n’avais plus besoin de somnifères, finissant par sombrer à cause des larmes ; mais elles ne m’apportaient aucun repos tant j’étais hantée par des cauchemars, des migraines, des maux de ventre. Je n’échangeais avec Alice que des SMS factuels sur l’organisation des fêtes : qui ferait quoi ? Où ? Les cadeaux ? Le menu ? Je réussissais à faire bonne figure à l’agence, en tout cas je l’espérais. J’avais souvent des absences en pleine réunion. Et quand je redescendais sur terre, je ne savais plus où j’étais. Sans que j’en aie jamais parlé avec elle, Angélique, qui ne me quittait pas d’une semelle, rattrapait toujours la situation d’une pirouette. Je sollicitais de moins en moins Bertrand, pour l’unique et bonne raison que je le fuyais, ne voulant pas qu’il se rende compte de mon mal-être. Je m’accrochais à l’agence, je l’avais voulue, je l’avais, j’avais tout fait pour.

Nous étions le 23 décembre, mes parents venaient d’atterrir à Orly, et je n’étais pas là-bas à les accueillir. Habituellement, c’était la seule entorse à mon planning, je rejoignais toujours Alice et nous y allions ensemble. Cette année, j’avais fui ma sœur, repoussant au maximum la confrontation, tendant le bâton pour me faire battre en servant l’excuse en or du travail. Je serais d’ailleurs la seule à travailler ce soir et les jours suivants ; j’avais donné trois jours de congé à l’équipe. Ils étaient tous sur le départ, d’autant plus de bonne humeur qu’ils venaient de recevoir la prime de fin d’année. À peine la porte fermée derrière eux, mon sourire de façade s’effaça, je tournai les talons, prête à reprendre place derrière mon écran quand je rencontrai le regard de Bertrand.

— Yaël, dans mon bureau !

Je soupirai. Il est encore là, lui … À première vue, il avait bien l’intention d’exercer son pouvoir jusqu’à la dernière minute. En traînant les pieds, je le rejoignis et pris place en face de lui.

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