Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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— Tu le fais exprès, ma parole ? Grandis un peu ! C’est toi qui prends ma place !

Ma respiration se fit plus courte. Il s’assit sur le coin de la table, subitement plus calme, soulagé d’un poids.

— Mais… Bertrand… nous devions être associés… J’ai besoin de vous.

Il se fendit alors d’un sourire.

— Ça fait des mois que je te prépare et des semaines que je te teste sur tes capacités à diriger seule. Crois-moi, si je fais ça, c’est que tu es prête, je ne mettrais pas en péril cette boîte où j’ai laissé jusqu’à ma chemise. Que tu prennes ma place est mérité et n’est que la suite logique.

— Mais…

— Tu prends donc ma succession à compter de cette minute, de mon côté, j’ai d’autres projets en tête. Je reste propriétaire des lieux, tu me verseras un loyer quasi symbolique. Je te cède quarante-neuf pour cent de mes parts, et je toucherai une fois par an mes dividendes. En dehors de ça, tu es la patronne. À toi de trouver un équilibre.

L’équilibre dans ma vie…

— Nous l’annoncerons cet après-midi à toute l’équipe, quelque chose me dit que certains vont être heureux. Tu as prouvé que tu étais bien meilleure que moi avec eux. Je te soutiendrai un mois ou deux si nécessaire.

Hein ? Quoi ? Non ! Pas si vite ! Mais que m’arrivait-il ? Pourquoi étais-je dans un état pareil ? Tétanisée par la panique, des sueurs froides dans le dos, les mains moites, les tempes douloureuses.

— Bertrand, il me faut plus de temps, le suppliai-je d’une toute petite voix.

— Un jour ou l’autre, il faut sauter dans le grand bassin.

* * *

Au moment où mes collègues — mes employés ? — arrivèrent, en début d’après-midi, je m’enfuis en courant et m’enfermai à double tour dans les toilettes. Je pris appui sur le lavabo et fixai mon reflet dans le miroir. Mon double m’interpella : Merde ! Yaël, il se passe quoi, là ? C’est le rêve de ta vie ! L’agence est à toi. Et maintenant qu’on te la sert sur un plateau, tu fais ta timide, ta trouillarde, et tu oublies que tu es la meilleure. Tu es celle qui est prête à écraser tout le monde pour obtenir le pouvoir, qui a misé toute sa vie là-dessus. Rien n’a changé. Je ne me trompe pas ?

— Reprends-toi, dis-je sèchement à mon reflet.

C’est vrai, je suis celle-là. J’étais prévenue, j’ai bossé comme un chien pour en être là aujourd’hui. Il était temps de me jeter dans la fosse aux lions. Ils étaient installés autour de la table, Angélique avait pris soin de laisser une place libre pour moi, je lui fis un petit signe de tête négatif après avoir croisé le regard déterminé de Bertrand ; je devais commencer dès à présent à assumer mon rôle en me mettant franchement à côté de lui, à son niveau. Parfaitement détendu, il se lança :

— Courant septembre, je vous avais informés de changements susceptibles d’advenir ici. Je monte une nouvelle société. À partir de maintenant, vous êtes sous la direction de quelqu’un d’autre avec tout ce que ça peut comporter comme changements. Comme vous vous en doutez, c’est Yaël.

Il me regarda, recula de deux pas et me fit signe de prendre sa place.

— Bonjour à celles et ceux que je n’ai pas encore croisés…

J’inspirai profondément, en fermant les yeux quelques secondes. Des dizaines de souvenirs traversèrent mon esprit, allant du premier jour où j’avais mis les pieds ici, à celui où j’avais cru être virée après la disparition de Marc, puis mes premières victoires de contrat, mes vacances forcées. Je revis l’étudiante gauche et mal fagotée, et je pris conscience de celle que j’étais aujourd’hui, une femme d’affaires puissante. J’avais réussi, enfin. La réalité me frappa ; je vivais un des moments les plus importants de ma vie. Je redressai vivement la tête. Je leur traçai dans les grandes lignes mes projets et mon ambition pour l’agence. Ensuite, je me tournai vers Bertrand.

— Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Il secoua la tête. Puis je regardai à nouveau l’équipe.

— Des questions ?

Silence.

— Eh bien, dans ce cas, au travail !

Tout le monde se leva, ils saluèrent les uns après les autres Bertrand en lui souhaitant bonne chance, puis chacun vint me féliciter avant de reprendre son poste. Une fois la salle de réunion déserte, je soufflai un grand coup et m’écroulai sur une chaise. J’étais vidée, mais ça s’était plutôt bien passé.

— Tu t’en es parfaitement sortie.

— Merci, Bertrand. Vous êtes certain que vous ne voulez pas rester un peu plus longtemps ?

— Le fauteuil de patron est trop petit pour deux.

Il était près de 21 heures, l’agence était à présent déserte ; même Bertrand était parti. Je n’aurais jamais osé lui demander les raisons qui avaient motivé une telle décision, j’en aurais pourtant eu grand besoin.

J’étais assise à mon bureau, observant tout autour de moi ; c’était déjà ma maison, ça allait le devenir plus encore. Sans rien demander, je venais d’obtenir ce dont je n’aurais jamais osé rêver, ma vie ne pouvait être plus parfaite. Sauf que les rêves, la consécration professionnelle et la perfection ont leur prix à payer. Je savais que lorsqu’on reprend une entreprise, il y a des décisions à prendre, parfois difficiles, il faut savoir trancher dans le vif. Pas évident, mais indispensable. Je l’avais toujours su. J’attrapai mon téléphone pour commander un taxi. Je fis un nouveau tour aux toilettes et découvris ma sale tête. La journée avait laissé des traces.

* * *

Les lumières de la devanture de la brocante étaient éteintes, pas celles de l’intérieur. Je trouvai Marc briquant un meuble. Je poussai la porte et fus saisie par la musique, je haïssais le hasard ; il écoutait Supertramp. Les dernières notes de Don’t leave me now retentirent au moment où il se tourna vers moi, et un sourire illumina ses traits. Il avança en retirant ses lunettes, comme la première fois où j’étais tombée sur lui, six mois plus tôt.

— Tu as l’air fatigué, me dit-il toujours plus près de moi alors que je restais sur le seuil.

— Grosse journée, effectivement.

— Viens dans mes bras…

Son sourire disparut quand il vit derrière mon épaule le taxi qui m’attendait, warning allumés, dans la rue. Il fronça les sourcils.

— Tu ne restes pas ?

— Non.

— Pourquoi ?

Désarçonné, il se figea à un mètre de moi et planta son regard dans le mien.

— Yaël, que se passe-t-il ?

— On va s’arrêter là, tous les deux. Ça ne rime pas à grand-chose.

Il eut un mouvement de recul, comme si je venais de le frapper. Contrôle .

— De quoi tu me parles ?

— Écoute, on s’est bien amusés ensemble ces derniers temps, mais on n’a pas… on est trop différents.

Il se redressa.

— Tu te fous de ma gueule ? me balança-t-il en haussant le ton.

— Sois lucide, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde, tous les deux. Je suis ambitieuse, toi, ce que tu as te suffit, ce que je ne comprends absolument pas. Je n’ai pas de temps à perdre, ni de place pour m’encombrer de détails…

— T’encombrer de détails ! Mais…

— Ne fais pas l’étonné. Je te l’avais dit au début, les relations de couple, ça ne m’intéresse pas, les amoureux, la petite famille, tout ça… je m’en moque, ce n’est pas mon rêve. Tu aurais été là les dix dernières années, tu aurais su qu’avec moi, en général, ça ne dépasse pas plus de deux, trois nuits.

Il franchit la distance qui nous séparait et m’empoigna par les bras, je ne flanchai pas et le défiai du regard. Contrôle . Il ne m’avait jamais paru aussi grand.

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