Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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— Alice, tu as une bouteille d’eau ?

— J’ai mieux.

Elle fit des messes basses avec la commerçante et disparut dans la rue. Jeanne se posta derrière moi.

— Pendant que ta sœur fait ce qu’elle a à faire, dis-moi ce que tu penses de celle-là ?

Je fixai l’image que le miroir me renvoyait ; c’était mon visage, mon corps, et pourtant… voilà bien longtemps que je n’avais pas porté autre chose que du noir, du bleu marine et du gris. Mon uniforme me donnait un sentiment de pouvoir, d’assurance. Là, je me sentais fragile, vulnérable, exposée, et peu sûre de moi. Impossible de me tenir droite. Les filles, sans le savoir, me renvoyaient à l’adolescence ; l’époque merveilleuse où l’on ne sait pas quoi faire de son corps, où l’on voudrait se cacher, où l’on est gauche. Alice revint accompagnée d’un serveur muni d’un plateau portant des verres à pied et une bouteille de blanc.

— Je voulais juste de l’eau ! lui dis-je en pignant.

— Il est 17 h 30, c’est l’heure de l’apéro. Et encore une fois, tu n’as pas le choix !

— Vos maris ont une très mauvaise influence sur vous !

Elles éclatèrent de rire et, sans le réaliser, je les suivis et bus mon verre, le vin était délicieux, son goût frais et fruité m’évoqua des souvenirs et m’indiqua sa provenance ; c’était un château-Fontvert. Avant, quand je venais encore, j’accompagnais toujours papa faire les réserves de vin au domaine. Cet élan de bonne humeur s’évanouit à la vitesse de la lumière quand ma sœur brandit sous mon nez une toute petite chose, que je pointai d’un doigt interrogateur. En réponse, elle m’envoya un sourire sadique.

— Franchement, ton maillot, ce n’est pas possible, m’expliqua Jeanne.

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il a ?

Elle grimaça, luttant contre un fou rire.

— Digne d’une nageuse est-allemande, ce sont les propos exacts d’Adrien.

Je devais ressembler à une carpe, la bouche grande ouverte, happant l’air. Piquée au vif, j’arrachai les quelques centimètres carrés de tissu des mains de ma sœur, m’enfermai dans la cabine et l’essayai.

— C’est bon, il me va, je le prends, leur dis-je derrière le rideau.

— Mets ça pour repartir, me dit Alice en glissant un short et une petite blouse colorée sur le côté du rideau.

La séance de torture prenait fin. Je passai au tiroir-caisse, sans vérifier le montant de la note. À vrai dire, je m’en moquais, ça ne m’empêcherait pas de manger à la fin du mois. Mais pour une autre raison aussi, j’avais le sentiment d’avoir été dans le corps et la tête d’une étrangère pendant ces deux heures, et cette étrangère avait passé un bon moment, elle devait le reconnaître. Pour autant, le quart d’heure de détente était fini. Avant de sortir de la boutique, je profitai qu’elles aient le dos tourné pour consulter mon téléphone et ma boîte mail. Encore rien. Toujours rien. Quand cet enfer s’arrêterait-il ? Ce ne fut pas uniquement ma nouvelle tenue qui me fit rentrer les épaules. Sur le chemin du retour, je parlai de moins en moins, pensant à Paris, à l’agence, à Bertrand qui se passait de moi, alors que les filles, légèrement pompettes à cause du blanc, n’arrêtaient pas de jacasser. Nous marchions sur la route, uniquement fréquentée par les habitants des quelques maisons voisines de la nôtre, quand un bruit de pétarade se fit entendre.

— Tiens, le voisin a toujours son tracteur comme quand on était gamines, dis-je à Alice.

— Ah bon ! me répondit-elle, surprise.

Nous nous décalions sur le bas-côté pour jeter un coup d’œil en arrière quand un klaxon retentit. Le véhicule s’approchant de nous n’avait rien d’un tracteur, c’était une vieille Porsche grise, qui s’arrêta d’ailleurs à notre niveau. La tête de Marc émergea par la vitre ouverte.

— Alors, on se balade ?

Il sortit de sa voiture, sous les gloussements des filles.

— C’est à toi, cette caisse ? lui demanda Jeanne en l’embrassant.

Il se dandina d’un pied sur l’autre en agitant ses mains.

— Non… enfin si, en réalité elle était à Abuelo, il me l’a donnée quand il a arrêté de conduire.

— Ça te va bien, constata Alice en lui disant bonjour à son tour.

Je lui fis la bise sans un mot.

— Ça va ? me demanda-t-il avec précaution.

— Très bien.

— Si ça ne vous dérange pas de vous tasser, je suis votre chauffeur jusqu’à la maison.

— Vas-y, Jeanne, déclara Alice. Nous, on marche !

— Youpi ! s’excita Jeanne.

Elle fit le tour de la voiture en courant. Marc se saisit de tous nos sacs, les tendit à sa passagère, et reprit le volant. Il fit vrombir le moteur et démarra dans un nuage de poussière. Alice m’empoigna par le bras.

— À nous deux !

J’allais passer un sale quart d’heure. Bon… quand faut y aller…

— Que veux-tu me dire ?

Elle soupira.

— Essaie de te mettre un peu dans l’ambiance.

— Je fais ce que je peux.

— Je n’en suis pas certaine… tu sais, c’est dur pour tout le monde de te voir comme ça, à l’écart, tu ne nous parles pas, rien ne semble te faire plaisir. On est impuissants, on ne sait plus quoi faire pour te dérider.

Tout sauf ça… Alice s’inquiétait vraiment pour moi et elle n’aurait pas dû.

— Tu te trompes, c’était bien cet après-midi.

Elle me lâcha le bras et accéléra la cadence de la marche, visiblement pas convaincue.

— Ah bon ? Tu t’es refermée comme une huître dès qu’on est reparties. Tu envoies paître Adrien dès qu’il fait une blague, Cédric passe son temps à te tendre des perches, tu ne jettes pas un regard aux enfants, qui se faisaient pourtant une joie que tu sois là. Tu as à peine calculé Marc. Sympa l’accueil, pour lui qui patauge dans la semoule pour qu’on le pardonne. N’oublie pas non plus qu’il a divorcé hier, la moindre des choses est d’essayer de lui remonter le moral. Ça t’arrive de penser aux autres, de temps en temps ? Elle t’intéresse, notre vie, ou tu n’en as rien à faire ?

— Mais bien sûr qu’elle m’intéresse !

— Ne me prends pas pour une idiote !

C’était l’occasion idéale pour mettre mon plan à exécution.

— Tu as raison, je vais vous plomber les vacances si je reste. Le mieux est que je rentre à Paris.

Je crus qu’elle allait me sauter à la gorge, j’avais tout faux. De plus en plus mal, je me ratatinai et piquai du nez en me tordant nerveusement les mains.

— Hors de question ! Tu n’as rien compris à ce que je te dis !

Voir Alice s’énerver de cette façon était rarissime et me vrillait le cœur. Jamais elle n’élevait la voix contre moi. Elle s’arrêta net et me détailla des pieds à la tête, elle avait les joues écarlates, signe flagrant que la cocotte-minute était prête à exploser.

— Tu es brillante, question boulot, mais niveau rapports humains, tu es zéro ! On t’aime, nous ! Lâche ce putain de téléphone et vis !

Les bras m’en tombaient, Alice porta une main à son front, exaspérée.

— En plus, tu me fais jurer ! Et tu sais que je déteste me mettre dans cet état ! Si tu tiens un tant soit peu à la santé mentale de ta grande sœur, et j’insiste sur le « grande », réagis. Maintenant, on y va !

Oh que oui, là c’était la grande sœur, aucun doute. Et moi, j’étais la sale gamine. Elle partit devant, je la suivis, me repassant en boucle la scène, réalisant à quel point j’étais un boulet pour tous, à me comporter de cette façon. Que faire ? Alice avait raison, je ne savais plus me comporter normalement avec les autres, dès lors qu’ils n’étaient pas Bertrand, mes collègues ou mes clients. Et encore, je considérais mes collègues comme une quantité négligeable, et ils me le rendaient bien en me détestant. Notre arrivée à la Petite Fleur pointa mon incapacité à participer à la fête, comme si je n’avais aucune légitimité à me joindre à leurs éclats de rire, partant du principe que je n’avais plus ma place parmi eux, qu’ils vivaient dans un monde qui m’était désormais inaccessible. De toute façon, dès que j’essayais de participer, j’étais complètement à côté de la plaque. Léa, ma nièce, me le prouvait, en me fuyant. Mon attitude fermée faisait peur aux enfants. Adrien et Cédric avaient balancé Marc à l’eau tout habillé dès qu’il avait surgi de sa voiture : la portière était encore ouverte. Tout le monde riait, je ne parvins qu’à esquisser un sourire forcé. En les observant, je me dis que Marc était revenu dans nos vies au bon moment, il prenait la place que je laissais vacante depuis des années. Sauf que ce n’était absolument pas suffisant pour ma sœur. Elle me voulait, là, présente, dans la place.

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