Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

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Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

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Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

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— Quelque chose d’important ? s’inquiéta Marc.

Sa voix me parut venir de loin.

— Ce n’est rien, répondis-je sombrement. Excusez-moi, je vais me coucher.

Je débarrassai mon assiette aux trois quarts pleine et mes couverts, les déposai dans le lave-vaisselle et me barricadai dans ma chambre. Je dus pourtant affronter encore une fois leurs regards en fermant les volets donnant sur la terrasse, dans un concert de « bonne nuit ! ». J’étais tellement dépitée qu’il me manqua la force pour râler après Marc qui avait laissé traîner sa trousse de toilette dans ma salle de bains.

Je passai une partie de la nuit à ruminer, la tête enfoncée dans l’oreiller, et je dus réussir à somnoler une ou deux heures. À 5 h 30, n’en pouvant plus, je pris une douche. Une demi-heure plus tard, je m’installais sur la terrasse — il faisait déjà bon, limite chaud pour l’heure si matinale —, avec mon ordinateur portable, déterminée à écrire un mail suffisamment convaincant à Bertrand. Ça ne pouvait plus durer ainsi. Une fois les mains sur le clavier, j’eus l’impression d’avoir perdu tous mes neurones en l’espace de quelques jours ; je ne savais pas quoi lui dire, j’écrivis dix brouillons qui finirent tous dans la corbeille. J’allais perdre toutes mes facultés, à ce rythme-là. Définitivement, les vacances n’étaient pas pour moi ! La porte-fenêtre du séjour s’ouvrit sur Marc, ensommeillé.

— Je t’ai réveillé ? Excuse-moi.

— Ne t’inquiète pas, je suis un lève-tôt.

Il posa à côté de mon Mac une tasse de café.

— Merci, lui dis-je avant de retourner à mon écran.

Il s’assit en face de moi, et pour mon plus grand bonheur ne dit rien. Pourtant, sa présence me mettait mal à l’aise ; à cette heure-là, je pensais être tranquille et, là, on me surveillait. Je soufflai de soulagement quand il quitta sa place et retourna à l’intérieur. Cette relative paix ne dura pas longtemps, puisque, quelques minutes plus tard, il revint habillé et se posta à côté de moi.

— Tu as besoin de quelque chose ? lui demandai-je sèchement.

— C’est plutôt toi qui as besoin de quelque chose.

— C’est bon ! Va te recoucher et fiche-moi la paix.

Sans me laisser le temps de réagir, il ferma le clapet de mon ordinateur et s’en saisit.

— Rends-moi ça ! hurlai-je en bondissant de ma chaise.

Il mit sa main sur ma bouche.

— Chut ! Tu vas réveiller tout le monde… Je ne sais pas ce que tu es en train de faire, mais ce que je sais, c’est que tu n’y arrives pas.

Je fronçai les sourcils, il rit.

— Il y a dix ans, tu faisais déjà cette tête-là quand quelque chose te résistait. Genre, je lève les yeux au ciel et j’ai la bouche pincée. Je me trompe ?

Je secouai la tête, mauvaise.

— Ne t’acharne pas. Tu réessaieras plus tard. Viens avec moi faire un tour. Si j’enlève ma main, tu te tais ?

J’acquiesçai. Il s’exécuta et, me tirant par le bras, il m’entraîna à sa suite. Je pus malgré tout attraper mon téléphone que je glissai dans la poche de mon short. Il trouva un bout de papier sur lequel sa main de gaucher griffonna que nous partions nous promener et de ne pas s’inquiéter. Moins de cinq minutes plus tard, son moteur pétaradait.

— Et ça, ça ne réveille pas tout le monde, peut-être ?

Il arbora un sourire satisfait. Je lui tournai le dos et regardai le paysage, en boudant.

— Tu m’en veux toujours ? me demanda-t-il en brisant le silence plusieurs kilomètres plus tard. D’être parti, je veux dire…

— Non ! lui répondis-je vivement. N’imagine pas un truc pareil !

— Pourtant si.

— C’est bon, Marc ! lui balançai-je, exaspérée. Il y a prescription maintenant.

— J’ai l’impression que tu me fuis, il n’y a jamais moyen qu’on se parle tous les deux.

— Tu es revenu au mauvais moment, c’est tout. J’ai beaucoup de soucis à gérer au boulot et pas de temps pour le reste. Les choses ont changé. Tout le monde te l’a dit ! Il serait temps que tu l’intègres.

Je stoppai là la discussion en récupérant mon téléphone dans ma poche, et je poursuivis mes brouillons, inlassablement, sans trouver satisfaction. Et puis, brusquement, l’appareil disparut de mes mains, je me tournai vers Marc, qui tout en conduisant me l’avait subtilisé. Sa vitre était ouverte, il le tenait, serré dans sa paume, au-dessus de la route, un grand sourire aux lèvres.

— Rends-le-moi ! criai-je.

— Et puis quoi encore !

— Ce n’est pas un jouet !

— Je trouve ça plutôt drôle !

J’étais hors de moi. Marc n’avait aucune idée de ce qu’il était en train de faire. Pire qu’un ado attardé ! Je détachai ma ceinture, prête à enjamber le levier de vitesses, et lui grimper dessus s’il le fallait.

— Yaël, déconne pas, me dit-il en riant. Tu vas nous foutre dans le décor.

— Rends-moi mon téléphone, immédiatement.

Je tentai de tirer sur son bras, et la voiture fit une embardée. Tout se déroula en moins d’une seconde, je vis le téléphone disparaître, puis Marc me poussa sans ménagement à ma place, remit les deux mains sur le volant, et un camion venant d’en face nous frôla en s’acharnant sur son klaxon.

— Ouh ! Putain ! Ça décoiffe, les balades avec toi, me lança Marc, le sourire toujours aux lèvres, à peine crispé, maîtrisant parfaitement sa conduite.

Je me recroquevillai dans mon siège et fermai les yeux de toutes mes forces. Mon corps ballotta mollement lorsque la voiture ralentit et fit demi-tour.

— Yaël ! Tu es avec moi ?

Je n’arrivais plus à ouvrir la bouche, j’avais l’impression que mon visage était figé dans le marbre. Marc arrêta la Porsche et je compris qu’il en sortait. Il ouvrit ma portière quelques minutes plus tard.

— C’est tout ce qu’il en reste.

J’ouvris les yeux et les vestiges de mon téléphone apparurent sous mon nez. Marc les déposa sur mes genoux et s’adossa à la voiture en récupérant son tabac à rouler dans la poche de son bermuda. Je fixai les lambeaux d’électronique qui avaient failli nous coûter la vie, surtout la sienne. Puisque finalement, la mienne se résumait à ça. Cette chose . Le monde, les autres n’existaient plus, je n’avais plus aucune notion de ce qui était bon, mal, juste ou injuste. Mon existence se résumait au prisme des informations délivrées par cette chose inanimée, sans émotions. J’étais une coquille vide de tout, sans considération pour mon entourage. Et j’avais failli tuer Marc pour sauver mon téléphone, cet iPhone 6 avec lequel je dormais, qui finalement était mon bien le plus précieux, l’unique d’ailleurs. Je sentis une main sur mon bras, je me tournai vers Marc, accroupi à mon niveau.

— Je suis désolé pour la blague, ça ne devait pas finir comme ça, s’excusa-t-il.

Non, ça n’aurait pas dû finir comme ça et ce n’était pas sa faute. Je n’aurais pas dû essayer de le récupérer, je n’aurais pas dû perdre conscience de la réalité, je n’aurais pas dû devenir complètement irrationnelle pour cette chose , j’aurais dû rire, j’aurais dû lui tirer la langue, j’aurais dû lui promettre de le mettre à l’eau pour me venger.

— Yaël… tu as mal quelque part ? Tu as eu peur ? C’est fini, on n’a rien…

Je secouai la tête, le regard toujours rivé sur le téléphone.

— Si c’est pour ton portable, ne t’inquiète pas. On va faire le tour des villages pour t’en trouver un autre, je vais te rembourser.

Mon corps tout entier se mit à trembler, comme si je ressortais d’un bain glacé. Mon cœur s’emballait. La rage enflait en moi, incontrôlable, dévorante, j’eus besoin d’air, je bousculai violemment Marc et sortis de la voiture. Je me mis à marcher sur le talus de cette départementale, à faire les cent pas, les restes de mon téléphone serré dans ma main, l’écran brisé me coupa la paume, je ne réagis pas. Même mon corps était anesthésié par cette chose. Je stoppai net et ouvris la main. Un dernier relent de dépendance me fit récupérer ma carte SIM, broyée, pour la glisser dans ma poche. Et puis, je balançai les débris de toutes mes forces, le plus loin possible sur la route, en me mordant le poing pour ne pas hurler. Un camion passa, roula dessus, et fit voler en éclats ce qui restait de mon portable.

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