François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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Bien qu’il fût le plus impatient de nous trois, il ne croyait pas que Marie eût raison de vouloir sans plus tarder entrer en action et que j’exige de ma mère qu’elle me laisse seul faire un voyage à Paris ou à Nice, d’où je lui annoncerais mes fiançailles. Il paraissait très important à Simon que la bombe éclatât durant un séjour de ma mère à Maltaverne qui n’est éloigné de Noaillan que de quelques kilomètres, de sorte que son déménagement immédiat et spectaculaire et celui des Duberc se feraient sur l’heure. Nous n’aurions pas longtemps à attendre : malgré son parti pris de ne plus me laisser seul, ma mère devrait se rendre à Maltaverne pour le règlement des gemmes et des poteaux de mine et pour compter les pins de diverses coupes.

Nous n’avions pas prévu qu’avec la De Dion elle pouvait partir à l’aube et être de retour à Bordeaux le soir même. Deux fois elle coucha à Maltaverne mais une seule nuit et n’y fit pas un vrai séjour. Ainsi s’écoula cette vingt-deuxième année où par degrés insensibles Marie fit de l’ange-enfant un être pareil aux autres hommes ; mais l’enfant survivait à ces actes, il revenait, à peine étaient-ils accomplis, non pour maudire Marie : il se blottissait contre elle, il se faisait bercer.

Du moins aurai-je eu la consolation, cette année-là, de voir Simon s’ouvrir à l’espérance. Ce que serait sa vie à Maltaverne, il l’envisageait comme une retraite où lui et moi, que je fusse présent ou absent, nous chercherions ensemble, nous finirions par trouver : oui, nous ferions ensemble la découverte. Quelle découverte ? Il disait que j’avais éclairé pour lui une évidence : c’est que presque tout de ce que les ennemis de l’Église haïssaient dans l’Église était en effet haïssable et l’avait toujours été, à tous les moments de l’histoire humaine, comme l’était la religion pharisaïque de Madame. Ils s’acharnaient contre des structures que d’autres adoraient, comme Huysmans, fou de grégorien. Et ces adorations étaient aussi vaines que ces malédictions. Nous deux nous savions qu’à un certain moment de l’Histoire, Dieu s’était manifesté et qu’il se manifestait encore dans des destins particuliers d’hommes et de femmes qui avaient un trait commun, celui d’épouser étroitement la croix.

— Ce qui vous est interdit à vous, monsieur Alain, parce que vous êtes le jeune homme riche. Mais non à moi. Moi je suis pauvre et je resterai pauvre. Il ne faudra pas que vous me donniez un sou de plus que ce que Madame donne à mon père. Je bénéficierai en plus de ces grâces de lumière que vous avez, de ces inspirations.

Je le mettais en garde contre l’illusion qu’il existe des méthodes assurées pour atteindre Dieu sensiblement ; je lui rappelai qu’il n’est rien au monde qui relève moins de notre volonté, et que le désir que nous en avons trahit la recherche d’une délectation qui nous ramène à ce que nous voulions fuir.

Rien donc ne se passa. Comme c’était ma seconde année de licence, je trouvai un alibi à toutes mes difficultés dans la préparation de l’examen. Marie et Simon ajustaient leur plan de bataille aux occasions offertes par les grandes vacances. Ils ne pouvaient concevoir qu’un garçon de vingt-deux ans hésitât à voyager sans sa mère — et pas seulement à cause de la peine qu’elle ressentirait, mais parce que lui-même était encore cet enfant qui s’affolait lorsque sa mère le laissait seul un instant dans le wagon pour aller acheter un journal : en voyage plus encore que dans la vie de chaque jour, elle le déchargeait de tout. Mais elle ne m’avait jamais aidé dans mon travail d’étudiant comme le fit Marie durant cette période d’avant l’épreuve écrite où je la retrouvai chaque soir rue de l’Église-Saint-Seurin après la fermeture de la librairie. J’avais obtenu de ma mère que l’heure du dîner fût reculée.

Ainsi s’écoula cette année que nous avions voulue dramatique, et qui fut sans histoire — sauf la nôtre, au-dedans de chacun de nous, et dont je ne puis rien dire, pas même de la mienne, qui ne soit imaginaire, ou qui ne soit arrangé pour intéresser Donzac. Il me semble que mon âme était comme en veilleuse, que la préparation de l’examen m’avait fait mettre tout le reste, et même Dieu, entre parenthèses. Je ne m’interrogeais plus au sujet de Marie parce qu’elle souffrait.

Et même Dieu… Ici encore Donzac retrouvera son influence. Il professait qu’il fallait parfois accorder à la nature des vacances. Je savais que Marie était triste parce que, entre nous deux, tout devait finir, mais elle avait gardé du temps qu’elle travaillait pour le Père X…, le souvenir d’un mystique qui avait échafaudé une doctrine sur ce qu’il appelait « le sacrement du moment présent ». Elle me disait : « Cette minute m’est donnée, tu es là, je suis là, je ne regarde pas plus loin. »

Non que durant cette période, je n’aie parfois ressenti des doutes au sujet de Marie. Elle m’avait menti, elle pouvait me mentir encore. Je l’imaginais fort capable de jouer la créature souffrant à cause de moi qui était précisément celle dont j’avais besoin moi-même pour ne pas souffrir. Peut-être ne m’avait-elle pas tout découvert de son plan. Peut-être comportait-il des ruses connues d’elle seule et me trouverais-je un jour lié à elle pour le temps et pour l’éternité. Mais je me méfiais, je ne serais pas pris de court, elle ne me tiendrait qu’autant que je le voudrais… Seul de nous trois, Simon débordait d’espérance.

8

Ce fut à l’époque où nous nous y serions le moins attendus que tout commença. En juillet, j’avais été reçu à ma licence avec mention. Comme je refusais d’accompagner maman à Dax où elle aurait dû faire une cure, elle y renonça pour ne pas me perdre de vue, et nous nous retrouvâmes bec à bec, et sans presque nous parler en dehors des propos inévitables, dans ce Maltaverne d’août que le feu du ciel rendait inhumain ; et nous devenions pareils à ces oiseaux nocturnes qui ne sortent de leur repaire qu’au crépuscule.

Marie prisonnière de sa librairie m’avait dit adieu avec larmes, mais un projet fou que nous avait soufflé Simon lui donnait, disait-elle, le courage de vivre dans un Bordeaux où je ne serais plus. Elle me reverrait bientôt et elle connaîtrait enfin Maltaverne.

Ma mère s’était résignée à tenir la promesse qu’elle avait faite depuis longtemps au vieux Duberc de l’accompagner à Lourdes au pèlerinage diocésain du 17 au 20 août. Ce qui enchantait les Duberc, tout en leur faisant peur, c’est que le voyage se ferait dans la De Dion : Louis Larpe et sa femme étant en congé, je serais seul à Maltaverne avec Prudent (mais il était notre complice), servi par la femme de Prudent, marié depuis janvier dernier, une ilote tremblante devant lui et qui certes se tairait s’il lui donnait l’ordre de se taire. Les maisons bourgeoises du bourg seraient presque toutes vidées de leurs habitants, soit que ces dames fussent à Lourdes, vieilles brebis pressées autour de M. le Doyen, ou dans quelques villégiatures de la montagne ou de la mer.

Marie et Simon logeraient chez les Duberc. Nous ne regardions pas au-delà. Ce qui se passerait entre nous, puis avec ma mère à son retour, je m’interdisais d’y arrêter ma pensée. Je voyais bien qu’en revanche ma mère, à mesure que l’heure de son départ approchait, s’inquiétait de me laisser seul à Maltaverne. Pourquoi, me disait-elle, ne pas aller passer ces trois jours à Luchon où elle me rejoindrait après avoir confié les Duberc à M. le Doyen ? Je dus mettre dans mon refus une âpreté qui la froissa mais surtout, je le sais aujourd’hui, qui l’avertit qu’il y avait anguille sous roche. Je prétendis que je me faisais une joie de ce tête-à-tête avec un Maltaverne inespérément vidé de toute sa substance humaine. Elle ne m’appelait plus « diseur de riens », elle m’observait, cherchant ce que pouvaient recouvrir ces propos fous.

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