François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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J’approchai mes lèvres de sa petite oreille : « Alain… » murmurai-je comme s’il s’agissait d’un grand secret et, elle répéta Alain, comme si elle avait eu peur de l’oublier. Je lui demandai : « Comment m’appeliez-vous quand vous pensiez à moi ? »

— Je ne vous appelais pas. Les jours où vous ne veniez pas, je me disais : « L’ange n’est pas venu aujourd’hui… »

— Ah ! soupirai-je, vous aussi ?

Je me souvins à ce moment-là de ce crépuscule à Maltaverne où Simon m’avait dit : « Oh ! Vous, vous êtes un ange. » Que j’ai pensé à lui à cet instant précis où il allait resurgir dans ma vie ! Cela m’apparaît à moi-même si étrange que je me soupçonne d’arranger à mon insu l’histoire, de la mettre en forme. Mais non, c’est bien ainsi que tout s’est passé. Je me souviens d’avoir gagné la sortie sans un adieu, suivi de Marie qui répétait à mi-voix : « Qu’avez-vous ? Je n’ai pas voulu vous blesser… »

— Les filles n’aiment pas les garçons angéliques, dis-je. (Nous étions tout près l’un de l’autre, sur le seuil. Il n’y avait plus aucun client dans la librairie.) Elles ont raison, d’ailleurs.

— Parce qu’il y a de mauvais anges ? demanda Marie. Elle se forçait à rire, cherchait à dissiper ce nuage.

— Non, un mauvais ange, elles l’aimeraient, elles souffriraient par lui…

— Ça dépend des filles, dit-elle. Je n’ai jamais eu de goût pour les brutes, vous savez. J’en ai toujours eu peur.

— Tandis que moi, je vous rassure.

— Tout ce que je dis vous blesse.

— Le petit pion de Talence qui vient chaque jeudi vous fait-il peur, lui ?

— Ah ! Si c’est à cause de lui que vous vous tourmentez ! Pauvre garçon, j’ai tellement de mal et je crains de n’y pas réussir, à lui dissimuler qu’il me répugne. Je me force pourtant à lui prendre la main et même à la garder dans la mienne quelques secondes et j’y ai du mérite. C’est à ne pas croire, mais il a six doigts à chaque main. Ce que je ressens au contact de cette chose molle, de ce cartilage…

Je m’étais appuyé contre la vitrine. Je demandai : « Simon ? il est à Bordeaux ? »

— Vous le connaissez ? Comment le connaissez-vous ?

— Vous savez qu’il a aussi à chaque pied un orteil de trop ? Eh bien, Marie, jeudi, dites-lui qu’un de vos clients s’appelle Alain et qu’il est un ange, alors vous saurez tout sur moi, sur ma mère, sur mon enfance, sur mon pays qui est aussi celui de Simon Duberc. Moi je ne vous parlerai pas de lui aujourd’hui parce que je ne pourrais le faire sans vous livrer le tout de ma pauvre vie et que je n’y parviendrais pas. Je vais le laisser déblayer… Je n’aurai qu’à retoucher sa déposition. À partir de ce qu’il vous aura raconté, ça me sera moins difficile de vous introduire dans cette histoire sans intérêt pour personne.

Elle murmura : « Sauf pour moi. » J’appris à ce moment-là le peu qu’elle savait elle-même de Simon. Il n’avait pu supporter Paris et à peine sa licence passée, avait obtenu des protecteurs puissants qu’il se vantait d’avoir, une nomination dans la région bordelaise.

— Mais il m’assure que sa solitude serait pire ici qu’à Paris, s’il ne m’avait pas.

— Ne va-t-il pas chez ses parents ?

Elle l’ignorait. Il n’en parlait jamais, comme s’il en avait eu honte. Je songeai que s’il était venu à Maltaverne, ma mère n’aurait pu ignorer son retour. Je dis : « Adieu ! », poussai la porte. Je vis tout à coup devant moi cette soirée et j’en frémis. Tout ce qui m’avait détourné de sortir avec Marie s’effondra d’un coup. Elle allait bientôt tout savoir de moi et des miens. Je ne lui demandai même pas si elle était libre, je lui dis : « Il ne faut pas me laisser seul ce soir. Maman est à la campagne. Elle m’a abandonné. Je vous raconterai. » Je jouai à inquiéter Marie ; mais sa joie l’emportait sur son inquiétude. Elle me dit de l’accompagner jusque chez elle : « Je monterai un instant, le temps d’avertir ma mère et de passer une autre robe. » Le magasin fermerait dans une demi-heure. Nous nous donnâmes rendez-vous devant le Grand Théâtre.

C’était mon premier rendez-vous et j’avais vingt et un ans ! Je ne serais pas seul ce soir. J’entrai au café de Bordeaux et téléphonai à Louis Larpe, notre maître d’hôtel, pour l’avertir que j’amènerais une amie à dîner. J’imaginai sa stupeur. « Une dame, monsieur Alain ? — Oui, une dame. — Je crois qu’il n’y a qu’un tournedos pour Monsieur. — Vous ouvrirez une boîte de pâté de foie gras et chambrerez une bouteille de ce que vous voudrez. »

J’attendis dans le brouillard, devant la porte de la maison sans étage qu’habitait Marie rue de l’Église-Saint-Seurin — le temps qu’elle changeât de robe. Quand elle reparut, c’était elle et c’était une autre, évadée de son métier, de la librairie ténébreuse, et moi, pour la première fois de ma vie, j’avançais, glorieux, pareil à tous les autres garçons, dans ce soir de novembre dont je sentirai toute ma vie l’odeur au-dedans de moi, pressé d’atteindre la place Gambetta et le Cours de l’Intendance — oserai-je l’avouer ? — oui, pour être vu avec cette jeune femme. Ce qui me fit demander à Marie : « Cela ne vous gêne pas d’être vue sur l’Intendance escortée d’un jeune homme ? Mais nous pouvons faire un détour par les petites rues… » Elle rit : « Oh ! Moi, vous savez… C’est plutôt vous qui pourriez me trouver compromettante… » Je lui dis que nous étions de la campagne bazadaise, que nous n’avions à Bordeaux que peu de relations. Il fallait tout de même, durant les dix minutes que nous mettrions pour atteindre la rue de Cheverus, où j’habitais, la préparer au logement luxueux, au maître d’hôtel… « Nous avons deux mille hectares de pins, vous savez ! » dis-je bêtement. Ce chiffre ne parut pas l’impressionner. Stupide, j’ajoutai :

— Sans compter le reste.

— Il n’y a pas de quoi se vanter.

— Je ne m’en vante pas, mais je vous l’avais caché. Il faut bien maintenant vous avertir…

— Non, Alain, ça change tout. Je ne dînerai pas chez votre mère en son absence, et à son insu. Je vais vous amener à un petit restaurant que je connais sur le port, chez Eyrondo.

Je protestai que c’était impossible, que j’avais téléphoné chez moi pour que le dîner fût digne d’elle.

— Eh bien, vous donnerez un contrordre de chez Eyrondo.

— Vous ne connaissez pas Louis Larpe, oui, le maître d’hôtel. Je n’oserai jamais… Il a ouvert une boîte de foie gras. Pour lui c’est un acte religieux. D’ailleurs j’ai horreur de téléphoner. Je l’ai fait pour vous, mais je ne m’y habitue pas. Je ne téléphone presque jamais.

— Vous n’avez pas honte ?

— Oui, j’ai honte. Maman me répète : si intelligent que tu te croies, tu n’es qu’un pauvre être.

— Il était temps que je vienne.

— Je vous dégoûte…

— Non, parce que malgré vos milliers d’hectares, vous ne serez jamais accordé à ce monde-là, vous ne serez jamais l’un d’eux… J’en vois quelques-uns dans mon métier, pas beaucoup, car ils n’aiment guère lire. Mais enfin j’ai des clients qui recherchent les éditions rares. Je les observe : quelle barricade, un comptoir de magasin ! Je les écoute, je les épie au travers, je les connais.

— Mais moi, Marie, vous ne me connaissez pas. Quand vous me connaîtrez…

Nous étions assis au fond du restaurant qui avait dû être une auberge à matelots et où l’on venait maintenant manger des coquillages, de la lamproie, des cèpes à la saison des cèpes. Marie était allée au comptoir téléphoner chez moi. Elle était revenue en riant, comme je ne savais pas qu’elle pouvait rire : « Rassurez-vous ! J’ai entendu le maître d’hôtel crier à la cuisinière : “Il se décommande ! J’ai bien fait de ne pas ouvrir la boîte de pâté.” Vous voilà rassuré ? »

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