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Amélie Nothomb: Riquet à la houppe

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Amélie Nothomb Riquet à la houppe

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« L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire. » Amélie Nothomb Une rentrée littéraire ne serait plus une rentrée littéraire digne de ce nom sans un nouveau roman d'Amélie Nothomb comme elle seule en a le secret. Avec elle nous revient avec un conte pour adultes où le laid et brillant Déodat va rencontrer la belle et contemplative Trémière. On y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur des livres de la plus Belge de nos auteurs : cruauté, humour noir, personnages improbables et même un cours d'ornithologie. Amélie n'a pas fini de nous surprendre. Amélie Nothomb est née à Kobé en 1967. Dès son premier roman paru en 1992, elle s'est imposée comme un écrivain singulier. En 1999, elle obtient avec le Grand Prix de l'Académie française. est son 25 roman.

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Amélie Nothomb

Riquet à la houppe

roman

Enceinte à quarante-huit ans pour la première fois, Énide attendait l’accouchement comme d’autres la roulette russe. Elle se réjouissait pourtant de cette grossesse qu’elle espérait depuis si longtemps. Quand elle en avait pris conscience, elle en était au sixième mois.

— Enfin, madame, vous n’aviez plus vos règles ! dit le médecin.

— À mon âge, ça me paraissait normal.

— Et les nausées, la fatigue ?

— Je n’ai jamais été très bien portante.

Le docteur dut admettre que son ventre à peine rond n’était guère significatif. Énide appartenait à cette génération de femmes si petites et graciles qu’elles ne paraissent jamais des femmes et passent brutalement de l’état d’adolescentes à celui de vieilles petites filles.

Ce matin, à l’hôpital, Énide n’en menait pas large. Elle sentait qu’il se préparait une catastrophe et qu’elle n’y pouvait rien. Son mari lui tenait la main.

— Je n’y arriverai pas, dit-elle.

— Tout va très bien se passer, l’encouragea-t-il.

Mais il n’en pensait rien. Énide n’avait pas pris un gramme pendant sa grossesse. On lui assura que le bébé vivait dans son ventre. Il fallait de l’imagination pour le croire.

Le docteur annonça qu’il allait pratiquer une césarienne. C’était l’unique possibilité. Les époux furent rassurés.

On savait déjà qu’il s’agissait d’un garçon. Énide le considéra comme un cadeau de Dieu et voulut l’appeler Déodat.

— Pourquoi pas Théodore ? C’est le même sens, dit le mari.

— Les meilleurs hommes du monde portent un prénom qui se termine en « —at », répondit-elle.

Honorat ne put que sourire.

Quand les parents découvrirent le bébé, ils changèrent brutalement d’univers. On eût dit un nouveau-né vieillard : fripé de partout, les yeux à peine ouverts, la bouche rentrée — il était repoussant.

Pétrifiée, Énide eut du mal à retrouver assez de voix pour demander au médecin si son fils était normal.

— Il est en parfaite santé, madame.

— Pourquoi a-t-il tant de rides ?

— Un peu de déshydratation. Ça va très vite s’arranger.

— Il est si petit, si maigre !

— Il ressemble à sa maman, madame.

— Enfin, docteur, il est horrible.

— Vous savez, personne n’ose le dire, mais les bébés sont presque toujours laids. Je vous assure que celui-ci me fait bonne impression.

Laissés seuls avec leur enfant, Honorat et Énide se résignèrent à l’aimer.

— Et si nous l’appelions plutôt Riquet à la Houppe ? suggéra-t-elle.

— Non. Déodat, c’est très bien, dit le nouveau père en souriant courageusement.

Par bonheur, ils avaient peu de famille et peu d’amis. Ils eurent néanmoins à endurer des visites dont la politesse ne parvint pas à masquer la consternation. Énide observait le visage de ceux qui découvraient son petit ; chaque fois qu’elle constatait le tressaillement de dégoût, elle était au supplice. Après un silence crucifiant, les gens finissaient par hasarder un commentaire d’une maladresse variable : « C’est le portrait de son arrière-grand-père sur son lit de mort. » Ou : « Drôle de tête ! Enfin, pour un garçon, ce n’est pas grave. »

Le sommet fut atteint par la méchante tante Épziba :

— Ma pauvre Énide, tu te remets ?

— Oui. La césarienne s’est bien passée.

— Non, je veux dire, tu te remets d’avoir un gosse aussi vilain ?

Vaincus, les parents regagnèrent leur domicile où ils se cloîtrèrent.

— Mon chéri, dit la mère à Honorat, jure-moi que nous ne recevrons plus personne.

— Je te le jure, mon amour.

— J’espère que Déodat n’a rien capté du fiel et de la médisance de tous ces gens. Tu sais, il est si gentil. Il a essayé de me téter le sein et quand il a vu qu’il n’y arrivait pas, il m’a souri, comme pour me dire que ça n’avait pas d’importance.

« Elle est en train de perdre la raison », pensa le père. Énide avait toujours été d’une extrême fragilité, tant physique que psychologique. À quinze ans, elle avait été renvoyée de l’école des petits rats de l’Opéra de Paris pour un motif inconnu dans l’histoire de cette auguste maison : excès de maigreur. « Nous ne savions pas que c’était possible », avait conclu l’examinatrice.

Comme la jeune fille mesurait un mètre cinquante, elle ne pouvait pas songer au mannequinat. Elle avait eu le brevet de justesse. La principale raison pour laquelle les professeurs le lui avaient octroyé était qu’ils misaient sur sa carrière de danseuse étoile.

Énide n’avait pas osé annoncer à sa famille son échec et venait s’asseoir chaque matin sur le parvis de l’Opéra, où elle demeurait prostrée jusqu’au soir. C’est là qu’Honorat, alors apprenti cuisinier à l’école de danse, l’avait repérée. Ce jeune homme de dix-sept ans, rond de corps et d’esprit, était tombé fou d’amour pour l’enfant chétive.

— Tu pourrais trouver mieux qu’une candidate au suicide, lui avait-elle dit.

— Épouse-moi.

— Je ne fais pas le poids.

— À nous deux, nous le faisons.

Comme aucun autre destin ne l’attendait, la jeune fille finit par accepter. En matière de mariage, le Code Napoléon était encore en application : l’âge minimal était de quinze ans pour les filles, de dix-huit ans pour les garçons. Il fallut attendre un an et les deux adolescents s’épousèrent à l’église Saint-Augustin.

Ils furent très heureux. Énide, à sa surprise, ne tarda pas à tomber éperdument amoureuse du garçon rond. Sa gentillesse et sa patience à toute épreuve l’impressionnèrent. Il monta vite en grade et devint chef cuisinier à l’école de danse. Les petits rats ne cessaient de venir lui enjoindre de mettre moins de beurre et de crème dans ses plats, bien qu’Honorat leur jurât qu’il n’achetait plus ces ingrédients depuis longtemps.

— En ce cas, pourquoi la popote est-elle si bonne ? s’insurgèrent les jeunes ballerines.

— C’est parce que je la prépare avec amour.

— L’amour fait-il grossir ? Vous êtes tout rond !

— C’est ma nature. Mais regardez ma femme et vous verrez comme l’amour rend mince.

L’argument était spécieux, Énide avait toujours été la gracilité même. Il rassura néanmoins les petits rats, qui plébiscitèrent le cuistot.

Plus de trente années s’écoulèrent dans un bonheur si absolu que les amoureux ne les virent pas passer. L’épouse s’attristait souvent de ne pas avoir d’enfant. Honorat la consolait en lui disant : « Nous sommes nos enfants. »

En effet, ils vivaient comme des gosses ; dès qu’il quittait ses cuisines, il s’empressait de rejoindre sa femme. Ensemble, ils jouaient à la belote ou aux petits chevaux. Quand il y avait la foire aux Tuileries, ils y passaient des heures. Le stand de tir avait leur préférence, bien qu’ils fussent l’un et l’autre les tireurs les plus inaptes qu’on vît jamais. Lorsqu’ils avaient mal au cœur d’avoir trop tourné dans la grande roue et trop mangé de barbe à papa, ils rentraient à pied à l’Opéra en se tenant par la main.

Énide n’avait pas de santé mais elle n’en aurait pas eu l’usage. Ses maladies, d’une bénignité de bon aloi, étaient célébrées comme celles des petites filles. Honorat lui portait au lit un plateau avec des toasts à la gelée de myrtilles et du thé léger. Ensuite, il débarrassait et se couchait auprès d’elle en la gardant contre lui. Son corps molletonné épongeait les sueurs de la fiévreuse ou les miasmes de la tousseuse. Par la fenêtre de leur chambre sous les combles de l’Opéra, ils regardaient Paris qui pour eux seuls n’avait pas changé depuis Cocteau. Tout le monde n’a pas la grâce d’être des enfants terribles.

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