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Amélie Nothomb: Riquet à la houppe

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Amélie Nothomb Riquet à la houppe

Riquet à la houppe: краткое содержание, описание и аннотация

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« L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire. » Amélie Nothomb Une rentrée littéraire ne serait plus une rentrée littéraire digne de ce nom sans un nouveau roman d'Amélie Nothomb comme elle seule en a le secret. Avec elle nous revient avec un conte pour adultes où le laid et brillant Déodat va rencontrer la belle et contemplative Trémière. On y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur des livres de la plus Belge de nos auteurs : cruauté, humour noir, personnages improbables et même un cours d'ornithologie. Amélie n'a pas fini de nous surprendre. Amélie Nothomb est née à Kobé en 1967. Dès son premier roman paru en 1992, elle s'est imposée comme un écrivain singulier. En 1999, elle obtient avec le Grand Prix de l'Académie française. est son 25 roman.

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Déodat aimait aussi Honorat, d’un amour différent, qui venait davantage de sa tête que du reste de son corps. Dans les bras de son père, il éprouvait un agréable commerce d’affection et d’estime. Il appréciait qu’il n’y ait pas d’effusions avec celui-ci : c’eût été gênant. Il sentait que cet homme était exempt de l’anxiété maternelle et il lui savait gré de sa solidité et de son équilibre.

Un jour, un événement se produisit : le bébé découvrit qu’il existait d’autres personnes dans l’univers. Énide avait ouvert la porte et était apparu un être du même sexe que le père, mais à la carrure plus imposante et à la voix plus grave. Sa mère ne sembla pas étonnée de cette apparition.

— Vous mettrez les courses dans la cuisine, dit-elle.

L’individu porta un nombre remarquable de bouteilles d’eau. Et puis il s’en alla aussitôt.

Déodat réfléchit. Si une telle irruption avait pu ne pas subjuguer sa mère, c’est que cette personne n’avait rien de remarquable pour elle. Il s’efforça de remonter en un lieu lointain de son cerveau ; pour inaccessibles que fussent ces ténèbres, il y vit néanmoins quelques ombres qui confirmèrent cette énormité : le père, la mère et lui n’étaient pas seuls au monde. Robinson tombant nez à nez avec Vendredi ne fut pas plus stupéfait.

Plus tard, il entendit une conversation entre Honorat et Énide :

— Elles sont terribles. J’ai beau leur jurer solennellement que je n’ajoute pas une once de matière grasse dans les plats, elles se méfient au point d’y toucher à peine.

— Veux-tu que je me montre à nouveau pour les rassurer ?

— Peut-être le faudra-t-il. Mais j’en ai plus qu’assez de cette ère du soupçon chez ces filles anorexiques.

L’enfant eut ainsi la confirmation que l’univers était également habité par d’autres individus du même sexe que la mère. Il sentit que cet échange comportait des informations annexes ; il décida cependant d’en ajourner la compréhension.

Le langage dont se servaient ses parents ne lui posait guère de problèmes. Quand surgissait un ensemble de sons inconnus, la signification ne tardait pas à émerger. Il advint que la dame de ses pensées s’adressa à lui en se montrant du doigt et en prononçant de manière anormalement claire :

— Maman. Ma-man. Maman.

Il pensa qu’il savait son nom depuis longtemps. Pouvait-elle en douter ? Le croyait-elle imbécile ?

Elle le souleva jusque devant sa tête à elle et répéta :

— Maman. Ma-man.

Il avait cette bouche à la hauteur de ses yeux et il assistait au spectacle des lèvres articulant les syllabes. C’était effrayant et absurde. Pourquoi faisait-elle ça ?

Pourtant, sans même qu’il le sache, le mimétisme de son âge l’obligea à grimacer de manière comparable et, à sa consternation, il entendit sortir de sa bouche un « mamama » indépendant de sa volonté.

— Oui, mon bébé ! Oui, mon bébé ! s’écria Énide au comble de la joie. Bravo !

Elle couvrit ses joues de baisers voraces. Elle avait l’air encore plus enthousiaste que quand elle découvrait le plus beau de ses cacas. Déodat trouva incongrue une telle échelle des valeurs.

De retour dans son parc, il analysa cette actualité avec inquiétude. Sa mère voulait qu’il parle. Pourquoi ? Que faudrait-il qu’il dise ? Que voulait-elle qu’il dise ?

La demande avait été claire. Elle avait voulu qu’il dise son nom. Dire le nom de la personne à qui l’on avait affaire devait donc constituer un rituel important. Déodat avait déjà observé des comportements de ce genre dans la vie des grands. Songer à dire « papa » à papa pour qu’il ne se vexe pas.

Peut-être aussi maman avait-elle voulu vérifier si son appareil phonatoire fonctionnait. Oui, il devait y avoir de cela. Les personnes qu’il avait vues faisaient toutes du bruit avec leur bouche, lui n’en avait jamais produit. Il se rappelait avoir entendu Énide s’émerveiller de son silence et ajouter qu’il ne pleurait jamais. Elle, parfois, pleurait. Il la regardait alors avec une intensité extrême et elle disait : « Le monde à l’envers ! C’est bébé qui veut consoler maman ! C’est toi qui devrais pleurer ! » Pourquoi aurait-il dû pleurer ?

Pleurer semblait avoir un rapport avec la douleur. Pour ce qu’il en comprenait, la mère versait des pleurs quand elle souffrait. Il ne parvenait pas à discerner s’il s’agissait d’un symptôme ou d’un langage. Toujours est-il qu’il n’éprouvait pas de douleur et qu’il doutait même d’être capable de pleurer : il avait essayé lorsqu’il était seul, aucune eau ne sortait de ses yeux.

Honorat venait de rentrer à la maison. L’enfant se souvint de la mission qu’il s’était fixée et clama : « Papapa. » Comme foudroyé, le père se figea et finit par dire :

— Tu parles !

— Oui, il m’a dit maman, intervint Énide pour signaler qu’elle avait eu la préséance.

Il prit son fils dans ses bras et le couvrit de baisers :

— Bravo, mon chéri ! Maintenant nous allons enfin savoir ce qui se passe dans ta tête.

Ah. C’était donc ça. On voulait qu’il parle afin de savoir ce qui se passait dans sa tête. Parler servait-il à cela ? Non. Quand les personnes parlaient, elles disaient : « Je pose ça où, madame ? » ou : « Ce soir, nous mangerons des pâtes. » C’était de lui qu’on attendait cet emploi particulier du langage. Sans doute se passait-il, à l’intérieur de sa tête à lui, des événements spéciaux, des pensées prodigieuses qu’il produisait quand il était seul. Ce devait être pour cela qu’on le laissait si souvent en cette solitude chérie : on avait conscience qu’il en avait besoin pour s’adonner à la profondeur.

L’enfant en conclut que les autres savaient sa différence : il était cet élu dont l’intérieur de la tête abritait une actualité indispensable. Dans la tête des autres personnes, il n’y avait pas ces fulgurances et ces immensités. Et bizarrement, ils en avaient été avertis. Comment ? Il faudrait tirer cela au clair. On ne pouvait pas écarter que les grands aient des pouvoirs dont il n’avait pas — pas encore ? — été pourvu.

Par ailleurs, il avait observé qu’il était beaucoup plus petit que tous ceux qu’il voyait. Cela l’intriguait. Était-ce une infirmité ? Il décida que non. Cela permettait aux parents de le porter dans leurs bras et il aimait être hissé et blotti contre eux. Sa petitesse lui valait des égards : s’il convoitait un objet hors de sa portée, tendait ses mains vers lui et émettait un son, on le lui apportait. L’acquisition du langage perturba quelque peu ce processus : on souhaitait désormais qu’il nomme la chose. Déodat trouvait cette manie assez stupide, mais quand il obtempérait et prononçait « panda » ou « cuiller », l’enthousiasme déclenché le réjouissait.

— Il parle bien, tu sais, disait Énide.

— Bientôt, il dira des phrases.

Le bébé se demanda en quoi une phrase représentait un progrès. C’était du cafouillage qui compliquait tout à plaisir. Pourtant, il lui importait d’aller dans leur sens, donc il dirait une phrase, d’autant qu’il était vexé qu’on ne l’en crût pas capable. Il réfléchit à l’énoncé qu’il choisirait et opta pour l’amabilité :

— Maman, cette robe te va bien.

Il sut aussitôt qu’il avait exagéré : la mère laissa tomber un verre qui se brisa en mille morceaux sur le sol et, indifférente à ce drame, courut attraper le téléphone et répéta frénétiquement dans le combiné :

— Il a dit : « Maman, cette robe te va bien » ! Je te jure ! À treize mois ! « Maman, cette robe te va bien ! ». C’est un surdoué ! Un précoce ! Un génie !

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