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Amélie Nothomb: Riquet à la houppe

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Amélie Nothomb Riquet à la houppe

Riquet à la houppe: краткое содержание, описание и аннотация

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« L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire. » Amélie Nothomb Une rentrée littéraire ne serait plus une rentrée littéraire digne de ce nom sans un nouveau roman d'Amélie Nothomb comme elle seule en a le secret. Avec elle nous revient avec un conte pour adultes où le laid et brillant Déodat va rencontrer la belle et contemplative Trémière. On y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur des livres de la plus Belge de nos auteurs : cruauté, humour noir, personnages improbables et même un cours d'ornithologie. Amélie n'a pas fini de nous surprendre. Amélie Nothomb est née à Kobé en 1967. Dès son premier roman paru en 1992, elle s'est imposée comme un écrivain singulier. En 1999, elle obtient avec le Grand Prix de l'Académie française. est son 25 roman.

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Rose n’avait jamais connu son père, ni même su son nom. Quand elle interrogeait sa mère à ce sujet, elle n’obtenait pas d’autre réponse que :

— Je l’aimais. Il est mort à la guerre.

— Quelle guerre ? Les Français ne faisaient pas la guerre au temps de ma naissance.

— Les Français font toujours la guerre quelque part.

— Parle-moi de lui.

— Je ne peux pas. C’était un trop grand amour.

Parfois, Rose soupçonnait Passerose de l’avoir inventé. Il n’en demeurait pas moins qu’elles habitaient un palais qui leur avait été légué par ce père et dont la propriété ne leur fut jamais contestée.

Enfant unique, Rose avait passé de nombreux après-midi dans un grenier sardanapalesque à fouiller dans des coffres et à s’imaginer une ascendance royale. Il y avait là des lettres d’amour adressées à sa mère, plus sublimes les unes que les autres, aux signatures indéchiffrables et aux calligraphies nombreuses. La petite fille se demandait si elles émanaient de plusieurs hommes ou d’un seul homme qui aurait éprouvé pour Passerose toutes les formes d’amour. Elle ne trouva aucun portrait : les traces n’étaient qu’écriture.

Le mystérieux père n’avait guère laissé d’argent. Passerose s’improvisa chiromancienne pour ne pas mourir de faim. Les clients arrivaient dans cette demeure incroyable qui s’effondrait pendant les séances de voyance — la médium ne manquait jamais de déclarer qu’il s’agissait d’un signe. On la croyait. La mise en condition relevait du chef-d’œuvre : ils arrivaient dans un boudoir en ruine, étaient reçus par une femme au visage indécidable, aussi belle que laide, aussi jeune que vieille, aussi douce que terrible, qui les invitait à s’asseoir et qui ouvrait leur main avec autant de délicatesse que si elle tournait la page d’un incunable. Elle regardait longtemps, d’un air douloureux, la paume de celui que cette lenteur angoissait et finissait par prédire des événements d’une positivité extrême, tandis qu’un lambris s’écroulait. Elle terminait toujours la séance par cette formule :

— Vous êtes protégé.

La personne payait et s’enfuyait, de peur que l’oracle change d’avis.

Rose lui demandait parfois si cela l’amusait de se moquer du monde.

— Qui te dit que je me moque ?

— Je t’ai déjà observée, cachée derrière les rideaux. Tu racontes n’importe quoi, cela se voit.

— Plus exactement, j’ouvre la bouche et j’écoute ce qui sort. Je ne connais pas la région de moi qui parle.

— Maman, tes prophéties se vérifient-elles ?

— Aucune idée. Je n’ai jamais reçu de réclamations. Et comme je n’annonce que des bonheurs et des triomphes, je fais plaisir.

— Ce n’est pas très honnête.

— Pas d’accord. Cent pour cent de mes clients repartent heureux.

— Me lirais-tu les lignes de la main, à moi ?

— À ma propre fille ? Ton visage me suffit à t’affirmer qu’un grand destin t’attend.

Passerose travaillait au noir : si elle avait dû payer des impôts, elle n’aurait pas pu conserver le palais. À l’école, dans la case « profession des parents », Rose inscrivait, « père décédé, mère veuve ». Elle avait encore plus honte du pléonasme que de la nature de l’emploi déclaré. Apitoyés par sa condition d’orpheline, les enseignants ne poussaient jamais plus loin l’interrogation.

Il faut reconnaître que Passerose avait les caractéristiques de la veuve archétypale : toujours vêtue de noir, le visage noblement désolé, le célibat farouche, une propension à être perdue dans ses pensées. Un jour qu’elle mettait à la porte un prétendant, Rose entendit sa mère dire :

— Vous seriez moins arrogant si vous saviez à qui vous souhaitez succéder !

La fille trouva cette réplique digne d’Angélique, marquise des Anges.

— Maman, est-ce que je lui ressemble ? intervient-elle.

— À qui ?

— À celui auquel ce type voulait succéder.

— Tu continues à m’espionner !

De fait, elle espionnait. Elle se l’expliquait par le mystère exagéré qui l’entourait. Très vite, elle apprit à y trouver du plaisir. L’énigme l’exaltait. Fouiller le grenier, en extraire mille extravagances et autant de secrets, ne jamais obtenir de réponse exercèrent son regard et son esprit.

Adulte, elle n’expliquait pas autrement sa passion pour l’art contemporain : la frustration générée par ces œuvres lacunaires lui rappelait sa fascination et cette insatisfaction enfantines.

Placer sa fille chez sa mère équivalait pour Rose à lui léguer la poursuite de l’enquête : « Cela t’éveillera l’intelligence, mon bébé. »

Ce ne fut pas ce qui se produisit.

Dès qu’elle arriva dans cet univers de conte de fées, l’enfançonne adopta une attitude qui devait être la sienne pendant une vingtaine d’années : la pâmoison. Au lieu de se demander, comme Rose, ce que tout ceci cachait, elle ne se demanda rien. Le monde stupéfiant de Passerose n’eut pas d’autre effet que de surdévelopper, chez Trémière, la capacité d’ahurissement.

La grand-mère posait la petite dans son parc, au milieu d’un salon immense, dont l’effondrement partiel accentuait la splendeur, et partait vaquer à ses occupations. Chaque fois qu’elle passait par la pièce, elle constatait que le bébé n’avait ni bougé ni changé d’expression.

« Que tu es sage ! » disait l’aïeule. Quand elle la prenait dans ses bras, Trémière la contemplait avec une admiration fixe qui aurait dérangé n’importe qui mais qui ravissait Passerose : « J’ai toujours rêvé d’être regardée comme cela. »

Entre la grand-mère et la petite-fille, ce fut l’amour fou. La vieille dame s’en voulait un peu d’aimer Trémière infiniment plus que sa propre fille, mais elle n’y pouvait rien. « Ce n’est pas comme si je n’avais pas aimé Rose », se rassurait-elle. Il en alla de même pour l’enfant, qui certes aimait cette mère qu’elle voyait de temps en temps, mais qui d’emblée voua à Passerose une ferveur absolue.

La petite fut lente à parler, comme elle fut lente à tout. Elle approchait des deux ans quand elle prononça enfin ses premiers mots :

— Je t’aime, dit-elle à l’aïeule.

Passé le choc, la vieille dame ne put s’empêcher de demander :

— Qui aimes-tu ?

— Je t’aime, grand-maman.

Celle à qui s’adressait cette déclaration prit l’enfant et la serra dans ses bras sans pouvoir la lâcher. Cet amour ne ressemblait à aucun de ceux qu’elle avait éprouvés : il l’emportait non seulement par l’intensité, mais aussi par la nature. Elle sentait une source qui coulait de sa poitrine à celle de l’enfant et qui lui revenait encore plus exquise.

— C’est toi qui m’as appris que l’on pouvait aimer ainsi, dit-elle.

Quand Rose venait leur rendre visite, Passerose s’efforçait que tout ait l’air normal. Elle avait enseigné à Trémière un compliment à réciter par cœur quand elle serait en présence de sa mère. Sur un geste de l’aïeule, elle ânonna :

— Je t’aime, maman.

— Tu parles, toi ?

— Oui. Et tu entends ce qu’elle te dit ?

— C’est bien, dit Rose qui avait senti la leçon apprise et l’absence de conviction. Et que dis-tu d’autre ?

— C’est un début, ma fille. Un peu de patience.

Rose s’isola quelques instants avec sa mère :

— À son âge, je parlais déjà depuis longtemps, non ? Et je marchais ?

— Il ne faut pas comparer. Chaque enfant a son rythme.

— D’accord. Quel est le talent particulier de ma fille ?

— La contemplation.

— Tu es sûre que tu ne dis pas ça pour masquer autre chose ?

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