• Пожаловаться

Amélie Nothomb: Riquet à la houppe

Здесь есть возможность читать онлайн «Amélie Nothomb: Riquet à la houppe» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2016, ISBN: 978-2-226-42071-8, издательство: Éditions Albin Michel, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Amélie Nothomb Riquet à la houppe

Riquet à la houppe: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Riquet à la houppe»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire. » Amélie Nothomb Une rentrée littéraire ne serait plus une rentrée littéraire digne de ce nom sans un nouveau roman d'Amélie Nothomb comme elle seule en a le secret. Avec elle nous revient avec un conte pour adultes où le laid et brillant Déodat va rencontrer la belle et contemplative Trémière. On y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur des livres de la plus Belge de nos auteurs : cruauté, humour noir, personnages improbables et même un cours d'ornithologie. Amélie n'a pas fini de nous surprendre. Amélie Nothomb est née à Kobé en 1967. Dès son premier roman paru en 1992, elle s'est imposée comme un écrivain singulier. En 1999, elle obtient avec le Grand Prix de l'Académie française. est son 25 roman.

Amélie Nothomb: другие книги автора


Кто написал Riquet à la houppe? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Riquet à la houppe — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Riquet à la houppe», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

La naissance de Déodat fut un atterrissage brutal. Nécessité faisant loi, ils devinrent cette sorte d’adultes qu’on appelle des parents. D’avoir été enfants beaucoup plus longtemps que la moyenne des gens les handicapait : ils conservèrent l’habitude de se réveiller le matin avec pour première pensée leur bon plaisir. C’était toujours Honorat qui se rappelait à voix haute : « Le petit ! »

Conscient de décevoir, le bébé se fit d’emblée discret. On ne l’entendait jamais pleurer. Même affamé, il attendait patiemment le biberon qu’il tétait avec l’extase goulue d’un mystique. Comme Énide avait du mal à cacher l’épouvante que lui inspirait son visage, il apprit très vite à sourire.

Elle lui en sut gré et l’aima. Son amour fut d’autant plus intense qu’elle avait craint de ne pas l’éprouver : elle se rendit compte que Déodat n’avait rien ignoré de sa répugnance et l’avait aidée à la vaincre.

— Notre fils est intelligent, déclara-t-elle.

Elle avait raison : l’enfançon avait cette forme supérieure d’intelligence que l’on devrait appeler le sens de l’autre. L’intelligence classique comporte rarement cette vertu qui est comparable au don des langues : ceux qui en sont pourvus savent que chaque personne est un langage spécifique et qu’il est possible de l’apprendre, à condition de l’écouter avec la plus extrême minutie du cœur et des sens. C’est aussi pour cela qu’elle relève de l’intelligence : il s’agit de comprendre et de connaître. Les intelligents qui ne développent pas cet accès à autrui deviendront, au sens étymologique du terme, des idiots : des êtres centrés sur eux-mêmes. L’époque que nous vivons regorge de ces idiots intelligents, dont la société fait regretter les braves imbéciles du temps jadis.

Toute intelligence est aussi faculté d’adaptation. Déodat devait amadouer un entourage peu enclin à la bienveillance envers les horreurs de la nature. Que l’on ne s’y trompe pas : Énide et Honorat étaient de bonnes personnes. La vérité est que nul n’est disposé à accepter la hideur, et surtout chez sa progéniture. Comment supporter qu’un moment d’amour ait pour conséquence le choc toujours neuf du laid ? Comment tolérer qu’une union réussie aboutisse à une tronche aussi grotesque ? On ne peut accueillir une telle absurdité que comme un accident.

Avant même d’avoir atteint le fameux stade du miroir, le bébé sut qu’il était très vilain. Il le lut dans l’œil sensible de sa mère, il le lut jusque dans le regard placide de son père. Il le sut d’autant mieux que sa laideur ne provenait pas de ses parents : il ne l’avait héritée ni de sa jolie maman, ni de son papa au visage poupin — paradoxe insoutenable exprimé ainsi par Énide : « Mon chéri, à cinquante ans, tu as plus la tête d’un poupon que notre pauvre petit. » Dans la bouche d’Énide, revenait souvent « le pauvre petit ».

Tous les bébés sont seuls et il l’était encore plus que les autres, laissé à lui-même dans ce berceau qui lui servait d’univers. Il aimait la solitude : livré à sa propre compagnie, il n’avait plus à composer avec les apitoiements et pouvait s’adonner à l’ivresse d’explorer son cerveau. Il y découvrait des paysages si grands et si beaux qu’il apprit très tôt le noble élan de l’admiration. Il pouvait s’y mouvoir à volonté, changer les prises de vue et écouter le son qui parfois surgissait de l’infini.

C’était un vent qui soufflait si fort qu’il devait venir de terriblement loin. Sa violence le faisait se pâmer de plaisir, il contenait des bribes d’un langage inconnu que Déodat comprenait en vertu de son don d’écoute et qui disait : « C’est moi. C’est moi qui vis. Rappelle-toi. » C’était un son profond qui faisait penser à celui d’une baignoire qui se vide et provoquait en lui une peur de pur délice. Un délice que recouvrait un voile si noir qu’il n’existait plus aucune lumière. Le jeu consistait alors à se laisser envahir par l’immensité du néant. Triompher d’une telle épreuve le remplissait de joie et d’orgueil.

Alors réapparaissaient très lentement les choses : Déodat voyait émerger du rien les premières parcelles d’existence, un protozoaire avec lequel il jouait et qui s’assemblait avec un circuit de couleurs, et il jouissait de chaque couleur à l’état natif, la suavité du bleu, la richesse du rouge, la malice du vert, la puissance du jaune, et il éprouvait en les touchant un frisson exquis.

Il constatait qu’il s’agissait presque toujours de visions et soupçonnait qu’il existait d’autres moyens d’exploration. Mais il examinait ce qui était à sa disposition et comprenait qu’à sa manière il avait été très bien pourvu. Il apprit à goûter ses doigts un peu salés et son oreiller que la salive rendait doux comme le lait. Quand il souhaitait plus de contrastes, il poussait dans son lange et produisait une matière tiède épaisse qui sentait fort : il en éprouvait une fierté farouche. Les portes s’ouvraient et il entrait dans un royaume dont il était le seul maître.

Là sévissait l’amour, qui n’était jamais aussi bon que dans cette solitude. Ce déferlement ne s’adressait à personne en particulier : cet amour sans objet ne s’encombrait d’aucune préoccupation autre et le livrait à la volupté la plus colossale qui se puisse concevoir. Il suffisait de se précipiter dans ce flux et il était emporté là où il n’y avait ni temps ni espace, rien que l’infini du plaisir.

Venait toujours l’instant où surgissait un visage : autrui se souciait de lui, il fallait à nouveau composer. Déodat avait remarqué que le sourire constituait une bonne réponse à l’inexorable demande parentale et ne s’en privait pas.

Quand il était seul, le bébé ne souriait jamais. Il n’avait pas besoin de s’avertir lui-même de son contentement. Le sourire relevait du langage ou, plus exactement, de cette forme du langage qui s’adressait à l’autre. Car il existait aussi un langage intérieur, étranger à l’information, qui ne servait qu’à l’augmentation de l’extase.

Force était de constater qu’en présence de ses parents, le propos perdait de sa qualité. Il fallait se mettre à leur niveau, pire, au niveau qu’ils lui attribuaient. On nageait dans le fantasme de l’enfantillage. Mais Déodat aimait son père et sa mère et acceptait leurs règles.

Énide s’emparait de son corps et le blottissait contre elle. Il sentait les paroles d’amour qui jaillissaient de la poitrine maternelle. Elle enlevait son lange et le complimentait pour ce qu’elle y trouvait. Cela le confirmait dans l’idée qu’il avait accompli une œuvre admirable. Elle nettoyait ses fesses, il gigotait des jambes de plaisir. Elle appliquait des onguents d’une fraîcheur délicieuse et fixait un lange neuf. Pâmé de volupté, le petit gardait la bouche entrouverte.

— Il doit avoir faim, observait Honorat. Je vais préparer le biberon.

Déodat savait que son physique posait un problème à ses parents et avait refusé de contracter les allergies alimentaires que peuvent se permettre les beaux enfants. Il buvait son biberon de lait de vache sans faire d’histoires. « Sage comme une image », lui disait-on.

On le plaçait ensuite dans son parc. Il appréciait cet espace pour une raison simple : on ne pouvait pas l’y rejoindre. S’il aimait profondément son père et sa mère, il avait remarqué qu’il préférait les aimer avec un peu de distance : son sentiment y gagnait. Lorsqu’il était dans les bras d’Énide, l’excès du plaisir gâchait une part de son amour. À l’abri de son parc, il analysait l’exaltation en la revivant par le souvenir et sentait déferler en lui l’ivresse de l’effusion. Il la revivait d’autant mieux qu’il pouvait observer la dame de ses pensées sans qu’elle le regardât : elle s’affairait, elle passait l’aspirateur, elle lisait. Il ne l’aimait jamais autant que quand elle lui offrait sa présence sans l’angoisse de son attention.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Riquet à la houppe»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Riquet à la houppe» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Amélie Nothomb: Mercure
Mercure
Amélie Nothomb
Amélie Nothomb: Les Catilinaires
Les Catilinaires
Amélie Nothomb
Amélie Nothomb: Le sabotage amoureux
Le sabotage amoureux
Amélie Nothomb
Amélie Nothomb: Stupeur et tremblements
Stupeur et tremblements
Amélie Nothomb
Отзывы о книге «Riquet à la houppe»

Обсуждение, отзывы о книге «Riquet à la houppe» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.