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Amélie Nothomb: Riquet à la houppe

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Amélie Nothomb Riquet à la houppe

Riquet à la houppe: краткое содержание, описание и аннотация

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« L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire. » Amélie Nothomb Une rentrée littéraire ne serait plus une rentrée littéraire digne de ce nom sans un nouveau roman d'Amélie Nothomb comme elle seule en a le secret. Avec elle nous revient avec un conte pour adultes où le laid et brillant Déodat va rencontrer la belle et contemplative Trémière. On y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur des livres de la plus Belge de nos auteurs : cruauté, humour noir, personnages improbables et même un cours d'ornithologie. Amélie n'a pas fini de nous surprendre. Amélie Nothomb est née à Kobé en 1967. Dès son premier roman paru en 1992, elle s'est imposée comme un écrivain singulier. En 1999, elle obtient avec le Grand Prix de l'Académie française. est son 25 roman.

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— Sûre. Je l’ai observée. Elle contemple avec une intensité extraordinaire.

Rose ne restait jamais longtemps. Elle se sentait de trop. Quand elle s’en allait elle soupirait de soulagement : « Bénie soit maman ! Je crois que je ne suis pas faite pour être mère. Je ne parviens pas à m’extasier sur cette petite, je trouve qu’elle a l’air bête. »

— C’est vrai que tu pourrais marcher, dit l’aïeule. On essaie ?

Elle posa la petite par terre, debout, sans lui lâcher les mains, et l’incita à mettre un pied devant l’autre. Le résultat fut médiocre. Tout se passait comme si l’enfant ne s’intéressait pas à l’exercice.

Passerose s’installa à cinq mètres de Trémière et ouvrit les bras :

— Viens, ma chérie.

La gosse vint à quatre pattes. Ce n’était pas la solution.

La grand-mère eut alors l’idée de marcher à côté de l’enfant en lui tenant une main : « On part en promenade. » Trémière comprit que cette activité la liait à grand-maman et nécessitait un savoir-faire particulier. Elle marcha sans l’ombre d’une difficulté, tendant le bras vers le haut en direction de celle qu’elle aimait, savourant la pression de cette main sur la sienne.

La promenade les conduisit dans le jardin qui consistait en une sylve à l’abandon. Il y avait trop d’arbres pour que de l’herbe puisse pousser entre les troncs : la mousse et les feuilles mortes recouvraient le sol. Au printemps, l’anémone sauvage y fleurissait.

— Les gens me reprochent de ne pas m’occuper assez du jardin, déclara la vieille dame à sa très jeune accompagnatrice. C’est que, vois-tu, je ne suis pas bûcheron. Et je n’ai envie de me débarrasser d’aucun de ces arbres. Ils sont tellement beaux, n’est-ce pas ? « Ils vous mangent votre lumière », me dit-on. Préférer la lumière aux arbres, cela me paraît aussi absurde que de préférer l’eau aux fleurs.

La vérité était qu’on ne lui faisait plus ce genre de remarques depuis très longtemps. Les clients — est-ce le mot ? — qui venaient la consulter au sujet de leur avenir partaient du principe qu’en ces lieux, rien n’était normal et surtout pas la maîtresse de maison. Dès qu’ils entraient dans le domaine, la peur les saisissait. Même l’amabilité de Passerose ne les rassurait pas. Et la présence d’une enfançonne irréelle de beauté accroissait leur inquiétude. Pour ne rien arranger, la voyante affirmait qu’à son âge elle était son portrait craché. On ne pouvait alors que scruter la face malmenée de la dame et s’interroger sur l’ampleur du traumatisme qui l’avait endommagée. Non qu’elle fût laide, loin de là. Mais on ne pouvait pas simplement dire d’elle, comme on le dit de tant d’aïeules, qu’elle avait dû être très belle. On se disait qu’elle avait dû être très belle et qu’il avait dû se produire un cataclysme que le naufrage commun du passage des ans ne pouvait expliquer. On avait l’impression que ce visage avait été exposé à quelque spectacle indicible qui en avait changé la nature.

Certaines personnes avaient pitié de la toute petite fille qui vivait seule dans cette ruine avec une sorcière. Elles devaient pourtant admettre qu’elle semblait heureuse et en bonne santé. « L’enfance est un miracle », pensait-on. « On peut partager le quotidien d’une vieille folle et s’en accommoder. »

Trémière faisait mieux que cela. Elle avait conscience de l’exceptionnalité de sa grand-mère : la comparaison avec sa mère était éclairante. D’instinct, elle sut qu’il fallait donner le change : si, d’une manière ou d’une autre, elle signalait la bizarrerie de Passerose, elle risquait de lui être enlevée. Les rarissimes fois qu’elle quittait le domaine, elle était épouvantée par l’insignifiance du monde ordinaire.

— Grand-maman, je veux rester toujours avec toi, déclara-t-elle à deux ans.

C’était autant une parole d’amour qu’un choix.

La laideur d’un enfant désarçonne beaucoup plus que celle d’un vieillard. Même ceux qui n’ont pas vécu se doutent que cette aventure réserve d’horribles surprises et qu’on en sort altéré. Que dire de celui qui n’a pas eu besoin de traumatismes pour être atroce ? On ne peut pas le qualifier de défiguré, il est né comme cela. Dans le cas d’Elephant Man, on explique la monstruosité par un drame survenu lors de la grossesse. Énide n’avait pas connu de choc particulier quand elle était enceinte : la sale gueule de Déodat décourageait toute tentative de compréhension.

On eut beau retarder au maximum sa scolarisation, il fallut se résoudre à l’envoyer au CP à l’âge de six ans. Les parents eurent tellement peur des persécutions qui l’attendaient qu’ils préférèrent ne pas l’en avertir. Ils misèrent sur l’intelligence de leur fils, qu’ils savaient très supérieure à la leur. Ils furent bien inspirés.

Le premier jour d’école eut de quoi le dégoûter du genre humain. Déodat n’avait jamais fréquenté d’enfants de son âge : il s’était vaguement attendu à rencontrer ses alter ego , des êtres qui l’auraient compris, des frères. Il découvrit une bande de brutes d’une méchanceté et d’une bêtise atterrantes. Non seulement aucun élève ne lui adressa la parole, mais tous parlèrent de lui en sa présence :

— Tu as vu celui-là ?

— Il est trop moche !

— Moi, je m’assieds pas à côté de lui !

Quand l’instituteur fit la liste des présences, on apprit son prénom.

— Déodorant ! cria un gosse.

La classe éclata de rire. On ne l’appela dès lors que Déodorant.

L’instituteur essaya d’y mettre bon ordre, sans conviction, hélas. Lui-même semblait s’empêcher de rigoler.

En plus, la majorité des mômes se connaissaient depuis l’école maternelle. Un esprit de corps et une hiérarchie sévissaient déjà. Ce ne fut pas pour favoriser l’accueil du nouveau.

Après les présentations, il y eut une première récréation. Déodat, qui n’avait plus d’espoir du côté des garçons, tenta d’approcher le groupe des filles. Elles s’enfuirent en poussant des hurlements de terreur. Il en entendit une qui criait :

— Celui-là, s’il me touche, je vomis !

L’intrus passa le reste de la demi-heure à observer les activités des enfants et à se rendre compte qu’il souffrait. Il savait la cause de son supplice : lui aussi, quand il se voyait dans le miroir, il avait envie de se fuir. « Moi, je peux facilement ne pas me regarder. Eux y sont obligés », comprit-il.

Il parvint à ajourner son mépris : « La première fois que je me suis vu, j’ai réagi comme eux. Ils vont peut-être s’habituer. »

De retour en classe, il subit l’ostracisme avec une indifférence moins feinte qu’au début. L’instituteur remarqua son courage et l’admira.

À la fin de la journée, Énide vint le chercher. Il se jeta dans ses bras et la serra si fort qu’elle soupçonna le désastre. Elle n’osa pas le questionner. Tandis qu’ils rentraient chez eux main dans la main, l’enfant demanda :

— Qu’est-ce que c’est, déodorant ?

— Quelqu’un t’a dit que tu sentais mauvais ? s’insurgea la mère.

— Non, répondit-il avec inquiétude. C’est un mot que j’ai entendu.

— Je t’expliquerai à la maison.

Dont acte. Il contempla le stick, enleva le bouchon, respira la roulette : cela sentait la vanille. Il lut ce qui était inscrit dessus.

— Je ne comprends pas à quoi ça sert.

Énide mima le geste et expliqua l’utilité de l’objet.

— Mais tu es trop jeune pour en avoir besoin, continua-t-elle.

Déodat enregistra ces données et décida que ce surnom n’était ni positif ni négatif : il s’en accommoderait. Il n’était pas dupe des intentions malveillantes des autres, mais il feindrait de ne pas les remarquer.

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