Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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Lorsque je m’étais couché en rentrant, après avoir éteint la lumière, j’avais entendu la porte s’ouvrir doucement, et j’avais vu la silhouette de Maman s’approcher silencieusement. Elle s’était allongée à mes côtés, délicatement, et avait posé ses bras autour de moi. Elle pensait que je dormais, alors elle parlait doucement pour ne pas me réveiller. Les yeux fermés, je l’avais écoutée chuchoter. Je sentais son souffle tiède dans mes cheveux et la peau douce de son pouce qui caressait ma joue. Je l’avais écoutée me raconter une histoire très ordinaire. L’histoire d’un enfant charmant et intelligent qui faisait la fierté de ses parents. L’histoire d’une famille qui, comme toutes les familles, avait ses problèmes, ses joies, ses peines mais qui s’aimait beaucoup quand même. D’un père formidable et généreux, avec des yeux bleus, roulants et curieux, qui avait tout fait dans la joie et la bonne humeur pour que leur vie se passe au mieux. Mais malheureusement, au beau milieu de ce doux roman, une folle maladie s’était présentée pour tourmenter et détruire cette vie. Des sanglots dans la voix, Maman m’avait murmuré qu’elle avait trouvé une solution pour régler cette malédiction. Elle avait soufflé que c’était mieux ainsi, alors je l’avais crue, les yeux fermés, j’avais été soulagé d’entendre que nous allions retrouver notre vie d’avant la folie. J’avais senti ses doigts dessiner un signe de croix sur mon front, et ses lèvres humides déposer un baiser sur mon menton. Aussitôt Maman partie, je m’étais endormi confiant et serein en pensant à notre vie de demain.

10

Le lendemain matin, sur la table de la terrasse, au milieu des bols, de la corbeille à pain et des pots de confitures, trônait un magnifique bouquet de mimosa, d’épis de lavande, de romarin, de coquelicots, de marguerites multicolores et bien plus encore. En m’approchant de la rambarde pour voir le lac, je vis Maman faire la planche comme chaque jour dans sa tunique blanche. Maman flottait dans son écrin blanc, les yeux vers le ciel et les oreilles à l’écoute des bruits des profondeurs, car pour commencer une journée elle pensait qu’il n’y avait rien de meilleur. En me retournant, je vis Papa qui regardait le bouquet d’un air heureux et satisfait. Mais en s’asseyant, il remarqua, à l’ombre des fleurs, une boîte de somnifères dont toutes les capsules étaient ouvertes et vides. Il me regarda dans les yeux avec un air curieux, se leva et se mit à dévaler le chemin du lac à la vitesse de la lumière, et moi j’étais resté planté là, paralysé dans mon pyjama, sans vouloir comprendre le drame qui s’était passé en bas. Je regardais Papa courir, je regardais Maman flotter, je regardais Papa s’approcher du corps de Maman qui était en train de dériver. Je l’avais regardé plonger tout habillé pour rejoindre Maman à la nage, et j’avais vu Maman s’éloigner doucement du rivage, les bras en croix dans sa tenue de nuit en tissu blanc.

Après avoir sorti Maman du lac, Papa l’avait déposée sur les galets. Il avait essayé de la ranimer, il la touchait partout, il appuyait sur sa poitrine comme un fou, il essayait de la faire revivre, l’embrassait pour lui donner son air, lui montrer son amour et ses sentiments. Je ne me souviens plus être descendu et pourtant je m’étais retrouvé à ses côtés, tenant la main glacée de Maman, tandis qu’il continuait de l’embrasser et de lui parler. Il lui parlait comme si elle entendait, il lui parlait comme si elle vivait, il lui disait que ce n’était pas grave, qu’il la comprenait, que tout allait s’arranger, qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que c’était un mauvais moment à passer, qu’ils allaient bientôt se retrouver. Et Maman le regardait, le laissait parler, elle savait très bien que tout était terminé, qu’il se racontait des mensonges. Alors les yeux de Maman restaient ouverts pour ne pas lui faire de peine, parce que certains mensonges valent toujours mieux que la vérité. Moi, j’avais très bien compris que c’était fini, j’avais compris le sens des paroles qu’elle avait prononcées dans mon lit. Et je pleurais, je pleurais comme jamais, parce que je m’en voulais de ne pas avoir ouvert les yeux dans le noir, je pleurais parce que je regrettais de ne pas avoir compris plus tôt que sa solution c’était de disparaître, de nous dire au revoir, de s’en aller pour ne plus nous embêter avec ses crises du grenier, pour ne plus nous faire subir ses obsessions, ses cris et ses hurlements à n’en plus finir. Je pleurais d’avoir compris trop tard, tout simplement. Si seulement j’avais ouvert les yeux, si je lui avais répondu, si je l’avais retenue pour qu’elle dorme avec moi, si je lui avais dit que, folie ou pas, elle était très bien comme ça, elle n’aurait certainement pas fait ça, elle n’aurait certainement pas été se baigner pour la dernière fois. Mais je n’avais rien fait, rien dit, alors elle était là, le corps froid et les yeux ailleurs à écouter notre douleur, sans voir nos yeux pleins de larmes et d’effroi.

Nous étions restés très longtemps tous les trois sur le bord du lac, tellement longtemps que les cheveux et le vêtement en lin blanc de Maman avaient eu le temps de sécher totalement. Avec le vent, ses cheveux bougeaient légèrement, avec le vent, son visage redevenait vivant. Elle regardait le ciel où elle était partie, ses yeux perdus dans ses longs cils, la bouche entrouverte et les cheveux dans le vent. Nous étions restés très longtemps tous les trois sur le bord du lac parce que c’était encore comme ça qu’on était le mieux, tous les trois ensemble, à regarder le ciel. Avec Papa nous étions restés en silence à essayer de lui pardonner son mauvais choix, à essayer d’imaginer la vie sans elle, alors qu’elle était encore là, blottie dans nos bras, le visage au soleil.

En remontant, Papa avait déposé Maman dans un transat et lui avait fermé les yeux car ils ne lui servaient plus à rien. Il avait appelé le médecin du village, seulement pour les formalités, parce qu’on connaissait déjà la vérité et qu’il n’y avait plus rien à soigner. Ils avaient longuement parlé à l’écart pendant que j’observais Maman allongée les yeux fermés, un bras pendant sur le côté et l’autre posé sur ses côtes comme si elle était en train de bronzer. Puis Papa était venu me dire que Maman était morte parce qu’elle avait pris la tasse, qu’elle s’était noyée parce qu’elle avait perdu pied, il ne savait pas trop quoi dire alors il racontait n’importe quoi. Mais moi, je savais parfaitement qu’on ne mangeait pas une boîte entière de somnifères pour dormir alors qu’on vient tout juste de se réveiller. J’avais très bien compris qu’elle voulait s’endormir pour toujours, car il n’y avait qu’en dormant qu’elle pouvait éloigner ses démons et nous épargner ses moments de démence. Elle voulait être tranquille tout le temps, tout simplement. Elle avait décidé ça, et même si c’était triste comme solution, j’avais pensé qu’elle avait ses raisons et qu’il fallait les accepter envers et contre tout, et surtout parce qu’on n’avait plus du tout le choix.

Le médecin nous avait laissé Maman pour une dernière nuit, pour qu’on lui dise au revoir, adieu, qu’on lui parle une dernière fois, il avait bien vu qu’on ne lui avait pas tout dit, qu’on ne pouvait pas s’en séparer comme ça. Alors il était parti après avoir aidé Papa à l’installer sur son lit. Et cette nuit avait été la plus longue et la plus triste de toute ma vie car je ne savais pas vraiment quoi lui dire et je n’avais surtout aucune envie de lui dire au revoir. Mais j’étais resté quand même pour Papa, assis sur ma chaise, je l’avais regardé lui parler, la recoiffer et pleurer la tête posée sur son ventre. Il lui adressait des reproches, la remerciait, l’excusait, lui présentait ses excuses, parfois tout ça dans la même phrase parce qu’il n’avait pas vraiment le temps de faire autrement. Il profitait de cette dernière nuit pour faire la conversation de toute une vie. Il était en colère contre elle, contre lui, il avait de la peine pour nous trois, il lui parlait de notre vie d’autrefois et de toutes ces choses qu’on ne ferait pas, de toutes ces danses qu’on ne ferait plus. Et même si c’était confus, je comprenais tout ce qu’il disait parce que je ressentais les mêmes peines sans pouvoir les prononcer, mes paroles butaient sur mes lèvres closes et restaient bloquées dans ma gorge serrée. Je n’avais que des morceaux de souvenirs qui se bousculaient, jamais des souvenirs entiers, aussitôt remplacés par d’autres, parce qu’on ne peut pas se souvenir de toute une vie en une seule nuit, c’était impossible, c’était mathématique, aurait dit Papa dans d’autres circonstances. Et puis le jour s’était levé, il avait doucement chassé la nuit, et Papa avait fermé les volets pour la prolonger, parce qu’on était bien dans le noir tous les deux avec Maman, on n’en voulait pas de cette nouvelle journée sans elle, on ne pouvait pas l’accepter, alors il avait fermé les volets pour la faire patienter.

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