Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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— Vous ne comprenez pas, vous ne voyez donc rien, c’est sous vos yeux et vous l’ignorez !

Le plus souvent, elle ne se souvenait pas de ce qu’elle avait fait, alors, avec Papa, on ne lui en parlait pas, on faisait comme si rien ne s’était passé, on pensait que ça ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie. C’était suffisamment dur à vivre comme ça, on n’avait pas envie de le revivre en paroles une seconde fois. Parfois, elle se rendait bien compte qu’elle était allée trop loin, qu’elle avait fait et raconté n’importe quoi, alors là c’était pire, car dans ces moments-ci, elle ne faisait plus peur mais elle faisait simplement de la peine, beaucoup de peine. Puis elle s’isolait pour pleurer de chagrin, on avait l’impression qu’elle n’allait jamais s’arrêter, comme lorsqu’on a pris trop de vitesse en dévalant une pente, ses chagrins venaient de très haut, ses chagrins venaient de très loin, elle ne pouvait pas y résister. Son maquillage, non plus, n’y résistait pas, et partait en poussière en s’éparpillant sur son visage, quittait ses cils et ses paupières, barbouillait ses joues rondes, pour fuir ses yeux affolés qui la rendait effrayante de beauté. Après le chagrin venait la déprime, elle restait assise dans un coin, les cheveux sur le visage, la tête rentrée dans les épaules, remuait nerveusement ses jambes en respirant très fort pour reprendre son souffle, comme après une course de vitesse. Je m’étais dit qu’elle essayait sans doute de prendre de l’avance sur sa tristesse, tout simplement. Papa et moi, nous nous sentions totalement inutiles devant cet état-là. Il pouvait essayer de la consoler en lui parlant doucement pour la rassurer, et j’avais beau lui faire des câlins, ça ne servait à rien, dans ces moments-là, elle était inconsolable, il n’y avait pas d’espace pour nous entre ses problèmes et elle, la place était imprenable.

Pour atténuer l’ampleur et la durée des crises, un après-midi, nous avions organisé un conseil de guerre. Tous les trois sur la terrasse, nous avions déterminé avec quelles armes nous allions combattre cette grande misère. Papa avait suggéré que Maman cesse de boire des cocktails toute la journée, à n’importe quel moment, parce qu’il pensait que ça n’arrangeait rien d’avoir soif tout le temps. Car s’il n’était pas certain que les cocktails accéléraient le déménagement, il était évident que ça ne le faisait pas reculer. Maman avait accepté la mort dans l’âme, parce que pour elle, les cocktails, c’était une vraie passion. Elle avait quand même négocié un verre de vin à chaque repas, en disant qu’en temps de guerre, ce n’était pas prudent de lui enlever toutes ses munitions.

Comme une prisonnière volontaire, elle nous avait demandé de l’enfermer dans le grenier dès que la folie commençait à montrer le bout de son nez. Elle nous avait déclaré qu’il n’y avait que dans le noir qu’elle pouvait voir ses vieux démons dans le fond des yeux. Alors, avec une immense tristesse, Papa avait accepté de boucher toutes les meurtrières, il avait balayé la poussière, enlevé les toiles d’araignées pour installer un lit dans le grenier. Il fallait vraiment être très amoureux pour accepter d’enfermer sa femme dans cette pièce infâme pour qu’elle se calme. À chaque fois que la folie arrivait, c’était l’horreur de regarder Papa la monter dans son grenier. Maman hurlait, et lui, il lui parlait tout doucement parce qu’il ne pouvait pas faire autrement. Moi je me bouchais les oreilles, et quand ça durait trop longtemps, je descendais au lac pour tenter d’oublier les cochonneries que la vie nous envoyait, mais parfois, même du lac j’entendais les cris de Maman alors je chantais très fort en attendant que les hurlements deviennent des chuchotements. Une fois gagnée sa bataille contre les démons, son combat contre elle-même, elle tapait à la porte et sortait victorieuse du grenier, très épuisée et un peu honteuse aussi. Même si elle était toujours fatiguée après ses crises du grenier, Maman n’arrivait jamais à dormir la nuit, alors elle prenait des somnifères. Car quand elle dormait, aucun démon ne venait l’attaquer, et elle pouvait profiter du repos de la guerrière.

Comme Maman ne pouvait plus prendre l’apéritif, le soir, Papa allait boire le sien avec le pin. Pendant qu’il buvait son cocktail, il versait du liquide toxique et explosif au pied de celui-ci qui absorbait tout sans se douter de rien. Quand je lui avais demandé pourquoi il partageait son apéritif avec l’arbre, il m’avait raconté une histoire que lui seul pouvait inventer. Il m’avait dit qu’il prenait l’apéritif avec l’arbre pour fêter son départ, que l’arbre allait bientôt être libéré, qu’il était attendu ailleurs, autre part. Il m’avait dit qu’il avait été contacté en secret par des pirates qui avaient besoin du tronc pour faire un mât sur leur bateau. Comme il n’était pas méchant, il ne voulait pas le couper à la hache alors il attendait qu’il tombe tout seul comme un grand.

— Vois-tu, cet arbre va quitter la forêt pour aller traverser les mers, les océans, il va faire le tour de la terre entière, il va voyager toute sa vie, il va s’arrêter dans les ports, il va braver les tempêtes, il va se laisser bercer tranquillement, habillé de ses beaux et vieux gréements, avec à son sommet un drapeau à tête de mort, une grande carrière de corsaire l’attend, et je t’assure, il sera plus heureux et utile sur un navire qu’ici, perdu au milieu des siens à ne servir à rien ! m’avait-il conté tandis qu’il rajoutait une dernière gorgée de liquide ménager sur les racines et la mousse à ses pieds.

Je me demandais bien où il pouvait allait puiser toutes ces histoires. Je savais très bien que c’était pour éviter que Maman devienne plus folle encore qu’il prenait l’apéritif avec son arbre, c’était pour le rayer du décor tout simplement. Mais en imaginant l’arbre sur son navire traversant les mers des Caraïbes ou la mer du Nord avec des pirates à son bord pour découvrir des îles secrètes, j’avais décidé de croire à son histoire. Car comme toujours, il savait faire de beaux mensonges par amour.

Quand elle ne se constituait pas prisonnière volontaire, Maman se montrait de plus en plus attentionnée avec nous. Chaque matin, elle remontait de sa baignade avec un petit bouquet qu’elle déposait sur nos tables de nuit, parfois elle l’accompagnait d’un petit mot, une citation tirée de ses lectures ou bien un de ses poèmes de belle facture. Elle passait ses journées dans les bras de Papa quand elle ne me prenait pas dans les siens. À chaque fois que je passais à côté d’elle, elle m’attrapait par la main, me collait contre ses seins, pour me faire écouter son cœur et me chuchoter des compliments, me parler de quand j’étais bébé, de la fête qu’ils avaient fait dans la chambre de la clinique pour célébrer mon arrivée, des plaintes des autres patients à cause de la musique et du bruit toute la nuit, des soirées entières qu’elle avait passé à danser doucement pour me bercer, de mes premiers pas pour essayer d’attraper les houppettes de Mademoiselle, de mon premier mensonge accusant Mademoiselle d’avoir fait pipi dans mon lit, ou de sa joie d’être avec moi tout simplement. Elle ne m’avait jamais dit des choses comme ça auparavant et moi j’aimais beaucoup qu’elle me raconte des histoires dont je ne me souvenais pas, même si dans ses yeux, parfois, il y avait plus de mélancolie que de joie.

À la San-Jose, les habitants du village organisaient une grande fête qui durait toute une journée. Le matin, ils commençaient par habiller une immense Sainte Vierge en bois avec des bouquets de fleurs, c’était vraiment fantastique. Les familles venaient les bras chargés de bouquets de roses, rouges et blanches. Ils les déposaient au pied de la statue et, petit à petit, les organisateurs lui construisaient une robe rouge avec des motifs blancs et une cape blanche avec des motifs rouges, il fallait vraiment le voir pour le croire. Le matin, il n’y avait que la tête sur un squelette en bois et le soir, la Sainte Vierge était habillée et parfumée pour faire la fête, comme tout le monde. Toute la journée, il y avait des pétards qui explosaient dans tous les sens, ça grondait dans la vallée, au début ça me faisait sursauter, ça ressemblait à la guerre comme au cinéma, mais personne n’avait l’air de s’inquiéter. Papa m’avait dit que les Espagnols étaient des guerriers de la fête et moi j’aimais ce genre de combat avec des fleurs, des pétards et de la sangria. Au fil de la journée, les rues du village se remplissaient de familles habillées en costumes traditionnels, les gens venaient de toute la vallée et même de plus loin encore. Du grand-père à la petite-fille, ils étaient tous déguisés comme au début du siècle dernier, même les bébés avaient droit à leur tunique de dentelles colorées, c’était magnifique. Afin de faire la guerre de la fête, Maman nous avait acheté des costumes pour nous fondre dans le paysage et la coutume. Contrairement au costume de marin américain, j’avais été content d’enfiler mon gilet brillant, mon pantalon bouffant et mes mocassins blancs, parce qu’on n’est jamais ridicule quand on est habillé comme tout le monde. Maman avait dompté ses cheveux fous dans un foulard de dentelle noire et enfilé une belle robe gonflée comme celle des reines dans les manuels d’histoire. Elle avait tellement chaud dans son costume qu’elle remuait sans arrêt son éventail de tissu noir avec des papillons dessus, elle l’agitait si vite qu’on avait l’impression qu’ils pouvaient s’envoler à tout moment. L’après-midi, les rues étaient remplies d’Espagnols costumés qui défilaient religieusement parce que, pour eux, la fête c’était aussi quelque chose de sérieux. Ils étaient fiers et joyeux et j’avais pensé qu’avec des fiestas comme ça, ils avaient toutes les raisons de l’être.

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