Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

Здесь есть возможность читать онлайн «Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Le Bouscat, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Editions Finitude, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «En attendant Bojangles»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

En attendant Bojangles — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «En attendant Bojangles», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

9

Devant notre terrasse, à une dizaine de mètres en contrebas, se trouvait un immense pin qui avait toujours été là. Quand parfois nous passions les fêtes d’hiver en Espagne, c’était cet arbre qui servait de sapin de Noël. Avec mes parents, nous passions une journée entière à le décorer, avec une échelle on l’habillait de guirlandes étincelantes, de lumières clignotantes, on le saupoudrait de nuages de coton, et au sommet on mettait une étoile géante. C’était un très beau pin, c’était toujours une très belle journée. Mais, comme tout le monde, il avait grandi, et depuis le début de notre planque, Maman n’arrêtait pas de pester contre cet arbre qui nous gâchait la vue, elle disait qu’à cause de lui on ne voyait plus le lac, qu’il faisait de l’ombre sur la terrasse, et que si un jour il y avait une tempête, il détruirait la maison en tombant sur nos têtes, que l’air de rien, un beau matin, ce pin allait se transformer en assassin. Elle en parlait à chaque fois qu’elle passait devant, et comme on le voyait de toutes les fenêtres, elle en parlait tout le temps. Papa et moi, nous n’avions aucun problème avec le pin, il ne nous dérangeait pas plus que ça, pour voir le lac il suffisait de nous déplacer de quelques pas, mais pour Maman c’était devenu une obsession. Parce que l’arbre se trouvait à la limite de notre propriété et qu’il ne nous appartenait pas, avec Papa nous étions allés voir le maire du village pour demander l’autorisation de l’abattre. Mais le maire avait refusé qu’on le coupe, en disant que si tout le monde coupait les arbres qui dérangeaient, il n’y aurait plus de forêt. En revenant vers la maison, Papa m’avait dit qu’il était d’accord avec le maire, mais qu’avec Maman cet arbre nous causait du tort et qu’il fallait absolument trouver une solution pour ramener le calme à la maison. Moi, je ne savais pas vraiment quoi en penser, faire plaisir à Maman ou détruire la forêt, c’était un problème très compliqué.

À part l’Ordure qui venait toujours passer ses vacances de sénateur, pour taper des bavettes avec moi, travailler à la réussite de sa vie en remplissant son estomac, et griller sur la terrasse comme à chaque fois, nous ne recevions plus personne. Lors de son premier passage, il nous avait ramené Mademoiselle Superfétatoire dans sa voiture. Il était arrivé dans un état de fatigue morale et physique très avancé. Durant le voyage, Mademoiselle n’avait pas cessé de trompeter, de battre des ailes et de taper son bec contre les vitres en transformant la banquette arrière en immense merdier. Pour ne rien arranger, il avait eu des ennuis à la frontière, les gardes-barrières avaient tout contrôlé, ses papiers, la voiture, ses bagages, ils avaient même recommencé quand il avait déclaré qu’il était sénateur, le soupçonnant d’être un imposteur. En sortant de la voiture, il avait décrété qu’il ne voulait plus voir Mademoiselle, même en peinture, et que s’il ne tenait qu’à lui, il la ferait rôtir à la broche pour la manger tout seul accompagné d’une bonne bouteille de bourgueil. Mademoiselle, quant à elle, s’était échappée immédiatement en direction du lac et y était restée toute la journée pour bouder. Quand l’Ordure repartait à Paris pour travailler au palais du Luxembourg, nous restions seulement tous les quatre, et ça nous suffisait largement.

Parfois, Papa appelait la police pour savoir où en était l’enquête, il mettait le haut-parleur et Maman écoutait le flic nous dire qu’il ne l’avait pas retrouvée. On riait en nous masquant la bouche avec les mains pour ne pas faire de bruit, tandis que Papa disait avec une voix triste :

— C’est horrible, c’est incompréhensible, elle doit bien être quelque part ! Vous êtes certain que vous n’avez pas le début d’une piste ?

Alors le flic répondait, toujours embarrassé, que l’enquête piétinait mais qu’ils continuaient à chercher. À chaque fois que Papa raccrochait, je m’exclamais :

— Si l’enquête piétine à Paris, ils ne sont pas près d’arriver jusqu’ici ! C’est déjà long en voiture ou en avion, alors en piétinant ça peut prendre très, très longtemps.

Ça faisait toujours énormément rire mes parents.

Tous les matins, pendant que Papa et moi dormions, Maman allait se baigner dans le lac en compagnie de Mademoiselle. Elle plongeait des rochers puis elle faisait la planche en regardant le soleil se lever, tandis que Mademoiselle Superfétatoire tournait autour d’elle en glapissant, ou en essayant d’attraper des poissons avec son bec, mais c’était toujours un échec. Avec le temps, Mademoiselle était devenue un oiseau de salon qui mangeait des boîtes de thon, écoutait de la musique classique, mettait des colliers et participait aux cocktails, elle avait perdu l’habitude de ces choses-là.

— J’adore regarder le ciel en écoutant les bruits aquatiques des profondeurs, j’ai vraiment l’impression d’être ailleurs, pour commencer une journée, il n’y a rien de meilleur ! disait Maman à son retour, avant de nous préparer un énorme petit-déjeuner, avec du jus d’oranges cueillies dans les arbres du jardin et du miel qui venait des ruches du voisin.

Puis nous allions faire le marché dans tous les petits villages autour de la maison, à chaque jour son village, à chaque jour un marché différent. Je connaissais le prénom de tous les marchands, souvent ils me donnaient des fruits gratuitement, parfois c’était des sacs remplis d’amandes qu’on allait manger en s’asseyant sur un rocher ou un bout de trottoir, et qu’on cassait avec des cailloux ou nos talons. Les poissonniers nous prodiguaient des conseils pour la préparation ou la cuisson. Les bouchers nous indiquaient des recettes espagnoles pour cuire le porc en croûte de sel, pour faire des mayonnaises à l’ail, ou des recettes encore plus folles de paella où on mettait le poisson, la viande, le riz, les poivrons, et tout le reste en même temps. Puis nous allions prendre un café sur les petites places blanches et dorées, Papa lisait ses journaux en riant tout seul parce que pour lui le monde était fou, et Maman me demandait de lui raconter des histoires extraordinaires en fumant des cigarettes, les yeux fermés et le visage tendu vers le soleil comme un tournesol. Quand j’étais à court d’idée, je lui parlais de notre vie d’hier ou d’avant-hier en rajoutant des petits mensonges, la plupart du temps ça valait largement toutes mes histoires imaginaires. Après le déjeuner, nous laissions Papa se concentrer sur son roman, allongé dans le hamac, les yeux fermés, et nous descendions au lac, nous baigner quand il faisait chaud, ou bien composer de gros bouquets et faire des ricochets avec des galets quand l’air était frais. En remontant, nous retrouvions Papa qui avait bien travaillé, le visage tout fripé, avec des idées et des épis plein la tête. Nous mettions Bojangles à fond la caisse pour l’apéritif, avant de faire des grillades pour le dîner. Maman m’apprenait à danser sur du rock, du jazz, du flamenco, elle connaissait des pas et des mouvements pour tous les airs festifs et entraînants. Chaque soir, avant d’aller me coucher, ils m’autorisaient à fumer pour faire des ronds. Alors nous faisions des concours de ronds de fumée, nous les regardions s’évaporer vers le ciel étoilé, en nous réjouissant à chaque bouffée de notre nouvelle vie de fugitifs.

Malheureusement, au bout de quelque temps, le déménagement du cerveau de Maman recommença par intermittence. Des coups de folies furtifs qui débarquaient en un clin d’œil, comme ça, pour un détail, pendant vingt minutes, une heure, et s’enfuyaient aussi rapidement qu’un clignement. Puis, pendant des semaines, plus rien. Durant ses passages de folie furieuse, il n’y avait plus seulement le pin qui était une obsession, tout pouvait le devenir du jour au lendemain. Un jour, c’étaient les assiettes qu’elle avait voulu changer. Parce que le soleil l’éblouissait en se reflétant dans la porcelaine, elle les avait soupçonnées de vouloir nous rendre aveugles. Un autre jour, elle avait voulu brûler tous ses vêtements en lin parce qu’ils lui brûlaient la peau, elle avait vu des plaques sur ses bras alors qu’il n’y en avait pas, et s’était grattée toute la journée jusqu’à en saigner. Une autre fois, c’était l’eau du lac qui avait été empoisonnée, simplement parce qu’avec la pluie de la nuit, elle avait changé de couleur. Et puis le lendemain elle allait se baigner, mangeait dans les assiettes en porcelaine, vêtue d’une robe en lin, comme si de rien n’était. Systématiquement, elle nous prenait à témoin et tentait de nous démontrer la réalité de ses délires d’obsédée, et à chaque fois Papa essayait de la calmer, de lui prouver qu’elle se trompait, mais ça ne marchait jamais. Elle se mettait dans tous ses états, hurlait, gesticulait, nous regardait avec un sourire effrayant en nous reprochant notre lucidité :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «En attendant Bojangles»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «En attendant Bojangles» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «En attendant Bojangles»

Обсуждение, отзывы о книге «En attendant Bojangles» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x