Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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— Mais couvrez-vous, Elsa, vous allez prendre froid, lui avait-il dit en souriant soucieusement.

— Vous avez complètement raison, Georges, que ferais-je sans vous ! Je vous aime, le savez-vous ? répondit-elle avant de s’emparer d’une chapka sur le portemanteau. Naturellement.

Puis elle disparut en précédant, d’un court instant, le vacarme de la porte claquée par le vent. Avec mon père, nous l’avions observée du balcon, marcher d’un pas impérial, le menton conquérant, ignorant les regards, domptant les trottoirs, jetant d’une pichenette sa cigarette, essuyant ses souliers sur le paillasson, avant de rentrer chez le poissonnier. Durant tout le temps qu’elle passa dans la boutique, mon père lui répondit avec retard, en chuchotant, les yeux voilés :

— Je sais bien que vous m’aimez, mais que vais-je faire de cet amour fou ? Que vais-je faire de cet amour fou ?

Puis, lorsque Maman sortit de la boutique en souriant vers nous comme si elle l’avait entendu, un plateau d’huîtres dans un bras et deux bouteilles coincées sur ses seins dans l’autre, il soupira :

— Quelle merveille… Je ne peux pas m’en priver… Certainement pas… Cette folie m’appartient aussi.

Parfois, elle se lançait dans de folles entreprises avec un enthousiasme surprenant. Puis l’enthousiasme s’évanouissait, les entreprises aussi, seules les surprises demeuraient. Lorsqu’elle commença à écrire son roman, elle commanda des cartons entiers de crayons, de papier, une encyclopédie, un grand bureau, une lampe. Tour à tour, elle installa son bureau devant chaque fenêtre, pour l’inspiration, puis devant un mur pour la concentration. Mais une fois assise, n’ayant ni concentration, ni inspiration, elle se mettait en colère, jetait le papier en l’air, cassait les crayons, tapait le bureau de ses paumes, et éteignait la lumière. Son roman avait pris fin avant même qu’un début de phrase ne soit griffonné sur sa tonne de papier. Plus tard, elle entreprit de repeindre l’appartement afin de lui donner plus de valeur pour les futurs acheteurs. Elle commanda des pots de peinture jusqu’à plus soif. Des pinceaux, des rouleaux, des produits toxiques, un escabeau, une échelle, du scotch et des rouleaux de papier plastique pour protéger le parquet, les meubles, les soubassements. Puis, après avoir recouvert tout l’appartement de plastique et essayé toutes les couleurs de peinture, par petites touches, sur tous les murs, elle abandonna en disant que ça ne servait à rien, que de toute manière tout était perdu, qu’avec ou sans peinture il serait vendu. Pendant des semaines, notre appartement ressembla à un immense congélateur rempli de produits sous vide et froids. À chaque fois, Papa essayait de la raisonner, mais elle faisait tout avec un tel naturel, le regardait sans voir où était le problème, qu’il abandonnait et observait impuissant son épouse s’évanouir avec ses projets inconséquents. Le problème c’est qu’elle perdait complètement la tête. Bien sûr, la partie visible restait sur ses épaules, mais le reste, on ne savait pas où il allait. La voix de mon père n’était plus un calmant suffisant.

C’est lors d’un après-midi banal et commun que notre vie partit en fumée. Une fumée anthracite et chimique. Alors que mon père et moi étions allés faire des courses sans importance, du vin, des produits d’entretien, du pain, de simples courses d’intendance, il voulut absolument se rendre chez le fleuriste préféré de Maman.

— Madeleine adore ses compositions, il n’est pas tout près, mais son bonheur vaut bien le détour !

Et le détour fut long, les embouteillages, la clientèle nombreuse et pointilleuse, notre recherche méticuleuse, la composition harmonieuse, de nouveau les embouteillages, l’emplacement dans le parking, et, dans notre rue, un nuage. De la fenêtre de notre salon, au quatrième étage, s’échappait une colonne de fumée épaisse et grise, escortée de flammes virulentes, qu’essayaient de noyer deux pompiers, perchés sur leur échelle géante. Avant de pouvoir se rapprocher du camion et du vacarme des sirènes, il fallut traverser la foule compacte de curieux, qui se montra agacée d’être ainsi dérangée, par des hurlements et des coups de coudes, dans son activité :

— On se calme ! On ne bouscule pas, gamin, de toute manière c’est trop tard, y a plus rien à voir ! me conseilla sèchement un vieux qui me bloquait avec son bras, alors que j’essayais de le pousser pour avancer.

Il accepta finalement de me laisser passer, en hurlant, pour que je lâche son pouce d’entre mes dents.

— Oh des fleurs ! Vous êtes charmants ! s’exclama Maman allongée sur une civière et recouverte d’une couverture de papier doré.

Son visage peinturluré de noir, de gris, de poussières blanches n’avait pas l’air inquiet.

— Tout est réglé mes amours, j’ai brûlé tous nos souvenirs, c’est toujours ça qu’ils ne pourront pas saisir ! Oulalala ça chauffait là-dedans, mais bon, c’est fini maintenant ! déclara-t-elle alors qu’elle effectuait une chorégraphie confuse avec ses mains, contente d’elle.

Sur ses épaules découvertes se trouvaient collées des boules de plastique brûlé.

— C’est fini maintenant, c’est fini maintenant, lui répétait mon père qui ne savait vraiment pas quoi faire d’autre que de lui nettoyer le front et l’interroger du regard, sans lui poser de question, sans lui donner de prénom.

Moi non plus, je ne savais pas quoi dire, alors je ne lui disais rien, en me contentant de picorer doucement ses mains charbonneuses d’une affection silencieuse.

Le chef des pompiers nous avait expliqué qu’elle avait réuni dans le salon la montagne de courrier, toutes les photos de la maison ; qu’elle avait mis le feu à tout ça, et qu’avec le plastique du sol au plafond, notre salon s’était transformé immédiatement en énorme chaudron ; qu’ils l’avaient retrouvée calme, dans un coin de l’entrée, tenant dans ses bras un tourne-disque et un grand oiseau complètement affolé ; qu’elle avait été brûlée par des torches de papier cramé, mais que ce n’était pas grave ; que seul le salon était touché, que le reste de l’appartement était épargné. Bref, le pompier en chef nous expliqua que tout allait presque bien. Même si ça restait à prouver.

Les preuves que tout allait presque bien, personne n’a pu nous les apporter. Ni d’ailleurs les policiers qui interrogèrent longuement Maman en s’arrachant les cheveux devant son aplomb désarmant et ses propos surprenants :

— Je n’ai fait que détruire ce que je voulais garder pour moi ! Sans ces bêtes bâches en plastique, rien de tout cela ne serait arrivé !

— Non, je n’ai rien contre les voisins, si j’avais voulu les brûler, c’est leur appartement que j’aurais enflammé, pas le mien !

— Oui, je me sens parfaitement bien, merci, ce cirque est-il bientôt fini ? Quel remue-ménage pour quelques papiers brûlés !

En la regardant sourire et répondre calmement, Papa saisit ma main pour que je ne le laisse pas tomber. Son regard était éteint. En voulant tout éteindre, tout arroser, le passage des pompiers avait aussi étouffé le feu de ses yeux. Il ressemblait de plus en plus au cavalier prussien du tableau de l’entrée, son visage était jeune mais légèrement craquelé, son costume était chic mais passé, on pouvait le regarder mais rien lui demander, il semblait venir d’une autre époque, son époque à lui était terminée, elle venait de s’achever.

La clinique non plus ne nous apporta aucune preuve que tout allait presque bien. Il n’y avait que Maman pour considérer que tout allait à merveille.

— Pourquoi nous rendre dans ce bâtiment déprimant cet après-midi alors que nous pourrions danser ! Le salon est condamné mais nous pourrions faire de la place dans la salle à manger ! Mettons Bojangles ! Le disque n’est pas abîmé ! Il fait si beau, vous n’avez pas une autre promenade à me proposer ?

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