Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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Alors Maman lui répondit avec des hurlements d’une férocité inédite :

— Espèce de gougnafier, vous nous insultez en plus de ça ! Nous, monsieur, nous n’allons jamais sur les ronds-points, nous ne sommes pas des gens comme ça ! Les trottoirs peut-être, les ronds-points jamais ! Et puis, si c’est si bon de payer des impôts, faites-vous plaisir ! Vous n’avez qu’à payer les nôtres !

Tandis que Papa essayait de rallumer sa pipe en observant ma mère d’un air perplexe, elle s’empara du parapluie à côté de la porte, l’ouvrit, et s’en servit pour chasser les impôts hors de l’appartement. En reculant sur le palier, le monsieur des impôts cria :

— Vous allez le payer cher ça aussi, vous allez tout payer ! Votre vie va devenir un enfer !

Alors ma mère, se servant de son parapluie comme d’un bouclier, fit dévaler les escaliers au porte-glaive de la fiscalité qui s’accrochait à la rampe en grognant vaillamment. Il tombait, se raccrochait, dérapait, se rattrapait. Maman mit son sens du devoir à rude épreuve. Un court instant, j’ai même pu apercevoir sa longue carrière défiler dans son regard rouge et obstiné. Au moment où Papa réussit à la stopper en la prenant dans ses bras, elle avait fait descendre l’impôt de plusieurs paliers déjà. Et, après deux rappels menaçants par l’interphone, le monsieur des impôts et de la fiscalité s’en alla chercher de l’argent pour ses ronds-points ailleurs, chez d’autres gens. Après avoir beaucoup ri tous les trois, Papa demanda :

— Mais voyons Hortense, que vous est-il arrivé ? Qu’est-ce qui vous a pris ? Maintenant nous allons avoir de gros ennuis…

— Mais les ennuis nous les avons déjà, mon pauvre Georges ! Oui, parce que vous êtes pauvre, Georges, maintenant. Nous sommes tous pauvres ! C’est d’un commun, d’un banal, d’une tristesse… Il va falloir vendre l’appartement, alors vous vous demandez ce qui m’a pris ? Mais voyons, Georges, ils nous ont tout pris. Ils vont tout nous prendre ! Tout, nous n’avons plus un sou… avait-elle répondu. Puis elle regarda fébrilement autour d’elle pour s’assurer que l’appartement était encore réel.

— Mais non Hortense, nous n’avons pas tout perdu, nous allons trouver une solution. Déjà, à l’avenir, il faudra ouvrir le courrier, ça peut toujours servir ! déclara mon père les yeux en direction du tas de papier, avec dans la voix, comme un soupçon de regrets administratifs.

— Pas Hortense ! Pas aujourd’hui ! On m’a même volé mon vrai prénom, je n’ai même plus de prénom… sanglota-t-elle tout en se laissant tomber sur la montagne de courrier.

— La vente de l’appartement couvrira bien plus que notre dette, il nous reste le château en Espagne, ce n’est pas le bagne, non plus. Et puis je pourrais me remettre à travailler…

— Certainement pas, moi vivante, jamais vous ne retravaillerez ! Vous m’entendez ! Jamais ! avait-elle crié avec hystérie tandis qu’elle brassait les lettres, comme un bébé mécontent et sujet au désespoir le fait avec l’eau de la baignoire. Je ne peux pas passer mes journées à vous attendre, je ne peux pas vivre sans vous ! Votre place est avec nous deux… Pas une seconde, surtout pas une journée ! D’ailleurs je me demande bien comment font les autres pour vivre sans vous, chuchota-t-elle, la voix brisée en sanglot, passant d’une colère lourde, à une tristesse sourde en quelques syllabes seulement.

Le soir, dans ma chambre, en contemplant les deux lits dont j’allais devoir me séparer, je m’étais demandé pourquoi le sénateur ne m’avait pas mis en garde aussi contre les hommes des impôts. Et si celui-ci avait été végétarien et cycliste ? Je n’avais pas même osé l’envisager. Nous avions peut-être échappé à bien pire, avais-je constaté avec un frisson d’effroi, avant de transpercer Claude François de fléchettes, avec précision, mais sans joie.

Avec les commissions de recours et en appelant l’Ordure à notre secours, nous avions gagné du temps. La vente de l’appartement et le déménagement ne s’étaient pas faits immédiatement. Après son choc fiscal, ma mère avait retrouvé son comportement d’avant. Enfin presque. Parfois lors des dîners, elle était prise de fous rires interminables et finissait recroquevillée sous la table, en applaudissant sur le parquet. En fonction des invités ou des sujets abordés, la tablée joignait ses rires au sien, ou bien ne disait rien, ne riait pas, ne comprenait pas. Dans ces cas-là, Papa la relevait en lui susurrant des mots apaisants, en essuyant tendrement, sur son visage, les coulées sauvages de son maquillage. Il l’emmenait dans leur chambre et y restait le temps qu’il fallait. Parfois ça durait si longtemps que les invités partaient, pour ne pas déranger. Elle avait de drôles de fous rires malheureux.

Le problème avec le nouvel état de Maman, c’était que, comme disait Papa, on ne savait jamais sur quel pied danser. Dans ce domaine-là, nous pouvions le croire sur parole car c’était une parole d’expert. Pendant des semaines entières, elle n’était prise d’aucun fou rire triste, d’aucune colère, suffisamment longtemps pour qu’on oublie ses égarements, ses mauvaises manières. Durant ces périodes, elle nous semblait plus adorable que jamais, même plus formidable qu’avant, ce qui n’était pas aisément faisable, mais elle y parvenait brillamment.

Le problème avec le nouvel état de Maman, c’est qu’il n’avait pas d’agenda, pas d’heure fixe, il ne prenait pas rendez-vous, il débarquait comme ça, comme un goujat. Il attendait patiemment qu’on ait oublié, repris notre vie d’avant, et se présentait sans frapper, sans sonner, le matin, le soir, pendant le dîner, après une douche, au milieu d’une promenade. Dans ce cas-là, nous ne savions jamais quoi faire et comment le faire, pourtant, au bout d’un moment, nous aurions dû avoir l’habitude. Après les accidents, il y a des manuels qui expliquent les premiers soins, ceux qui sauvent, mais là, il n’existait rien. On ne s’habitue jamais aux choses comme ça. Alors à chaque fois, avec Papa, nous nous regardions comme si c’était la première fois. Dans les premières secondes en tout cas, après on se souvenait et nous regardions autour de nous pour voir d’où pouvait bien venir cette nouvelle rechute. Elle ne venait de nulle part et c’était bien ça le problème.

Nous aussi, nous avons eu notre lot de fous rires tristes. Lors d’un dîner durant lequel un invité n’arrêtait pas de dire « je parie mon slip » à chaque fois qu’il affirmait quelque chose, nous avons vu Maman se lever, remonter sa jupe, baisser sa culotte, l’enlever et la jeter au visage du parieur, pile-poil sur le nez. La culotte avait volé, traversé la table en silence et atterri sur son nez. C’était arrivé comme ça, pendant le dîner. Après un court silence, une dame s’exclama :

— Mais elle perd la tête !

Ce à quoi ma mère lui répondit, après avoir vidé d’un trait son verre :

— Non madame, je ne perds pas la tête, dans le pire des cas je perds ma culotte !

C’est l’Ordure qui nous sauva du désastre. En se mettant à rire très fort, il entraîna toute la table derrière lui, et le début de drame se transforma en une simple anecdote de culotte volante. Sans le rire de l’Ordure, personne n’aurait ri, c’est sûr. Comme les autres, Papa avait pleuré de rire, mais en se cachant le visage.

Une autre fois, un matin, à l’heure de mon petit-déjeuner, alors que mes parents ne s’étaient pas couchés, que certains danseurs sévissaient encore dans le salon, en produisant de drôles de sons, que l’Ordure dormait sur la table de la cuisine, le nez sur son cigare et le cigare recroquevillé dans un cendrier, que Mademoiselle Superfétatoire faisait la tournée des dortoirs pour réveiller les évadés de la soirée, je vis ma mère sortir nue de la salle de bain, perchée sur des chaussures à talons. Seule la fumée de sa cigarette habillait inégalement son visage par instants. En cherchant ses clefs sur le meuble de l’entrée, elle annonça très naturellement à mon père qu’elle partait chercher des huîtres et du muscadet frais pour les invités.

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