Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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— Mais c’est une merveilleuse idée, je vais organiser un déjeuner pour aider notre voisin à trouver l’emploi ! Ce sera le grand déjeuner de l’emploi. Mais avant ça, je vais l’emmener s’acheter un costume et des souliers, on ne peut pas décemment trouver l’emploi avec des habits de sport tout troués, et des claquettes en plastique aux pieds ! avait-elle scandé, avant de transformer le lit en trampoline. Sauts de cabris, applaudissements, euphorie. Dans le meilleur des cas.

Depuis notre pétaradante rencontre, elle faisait toujours mine d’ignorer la réalité d’une façon charmante. Du moins, je faisais mine de croire qu’elle le faisait exprès, car c’était chez elle si naturel. Après l’épisode de la piscine, nous avions fui le palace, laissant derrière nous notre farce, une assemblée outrée et une pauvre mégère en train de se noyer. Nous avions conduit toute la nuit en chantant des ploufs et des glouglous, en riant comme des fous.

— Roulez plus vite sinon vos mensonges vont nous rattraper ! hurlait-elle, debout, les bras levés dans l’automobile décapotée.

— Je ne peux pas, le compteur est au plus haut et l’aiguille au plus bas, si nous continuons comme ça nous allons nous écraser contre votre folie !

À l’entrée du village du Paradou, au milieu des Alpilles, l’automobile s’était mise à chevroter lamentablement comme pour implorer notre pitié, puis elle avait définitivement calé devant une chapelle aux portes rouges fatiguées et aux ferronneries rouillées.

— Allons-nous marier tout de suite, sinon après nous allons oublier ! s’était-elle exclamée en sautant au-dessus de la portière avec une maladresse touchante mais fière.

Nous nous étions mariés, sans témoin, sans prêtre, en formulant mille prières inventées. Devant l’autel, nous avions chanté en tapant dans nos mains comme dans les mariages noirs américains. Sur le perron, nous avions dansé sur l’air que le transistor de l’auto laissait s’échapper, un beau morceau de Nina Simone, un morceau qui résonne encore, à toute heure de la nuit et du jour.

Son comportement extravagant avait rempli toute ma vie, il était venu se nicher dans chaque recoin, il occupait tout le cadran de l’horloge, y dévorant chaque instant. Cette folie, je l’avais accueillie les bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m’en imprégner, mais je craignais qu’une telle folie douce ne soit pas éternelle. Pour elle, le réel n’existait pas. J’avais rencontré une Don Quichotte en jupe et en bottes, qui, chaque matin, les yeux à peine ouverts et encore gonflés, sautait sur son canasson, frénétiquement lui tapait les flancs, pour partir au galop à l’assaut de ses lointains moulins quotidiens. Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien. Lorsqu’en Afrique, nous avions aperçu une grue blessée sur le bord d’un sentier, elle avait souhaité la garder pour la soigner. Nous avions dû prolonger notre séjour d’une dizaine de jours, puis une fois l’oiseau guéri, elle avait voulu le ramener à Paris, mais elle n’avait pas compris qu’il faille obtenir des certificats, les couvrir de tampons, de signatures, remplir des montagnes de formulaires pour passer la frontière.

— Pourquoi toutes ces dingueries ? Ne me dites pas qu’à chaque fois que cet oiseau survole les frontières, il doit remplir ce formulaire et qu’il doit se coltiner tous ces fonctionnaires ! Même la vie des oiseaux est un calvaire ! avait-elle vociféré, exaspérée, pendant qu’elle matraquait de coups de tampons le bureau du vétérinaire.

Une autre fois, lors d’un dîner, alors qu’un invité, qui n’avait rien demandé, lui expliquait gentiment que l’expression un château en Espagne était synonyme de chimère, avec du défi dans ses yeux verts, elle lui avait donné rendez-vous un an plus tard dans un château espagnol pour y boire l’apéritif.

— Dans un an pile poil, nous boirons le champagne dans notre château en Espagne ! Et je peux vous assurer que c’est vous qui le paierez !

Pour gagner son pari, nous avions dû nous envoler vers les Costas méditerranéennes tous les week-ends suivants, avant de mettre la main sur une immense maison surmontée d’une tourelle crénelée nommée paresseusement « el castel » par les habitants du village d’à côté. Cette vie-là exigeait une exclusivité pleine et entière, alors quand je lui avais enfin offert l’enfant que chaque matin elle commandait, je savais bien qu’un jour il faudrait me séparer de mes garages, tout liquider, pour me consacrer totalement à ma charge. J’étais conscient que sa folie pouvait un jour dérailler, ce n’était pas certain mais, avec un enfant, mon devoir était de m’y préparer, il ne s’agissait plus désormais de mon seul destin, un bambin y serait mêlé, le compte à rebours était peut-être lancé. Et c’est sur ce « peut-être » que tous les jours nous dansions et faisions la fête.

5

C’est quelque temps après un de ses anniversaires que Maman commença sa métamorphose. « C’était à peine visible à l’œil nu, mais il y avait un changement d’air, d’humeur autour d’elle. Nous n’avons rien vu, seulement senti. Sur elle, il y avait de petits riens, dans ses gestes, le clignement de ses cils, ses applaudissements, un tempo différent. Au début, pour ne pas mentir, nous n’avons rien vu, seulement ressenti. Nous nous étions dit que son originalité continuait à monter les escaliers, qu’elle avait atteint un nouveau palier. Et puis, elle s’est mise à s’énerver plus régulièrement, ça durait plus longtemps, mais rien d’alarmant. D’ailleurs, elle dansait toujours aussi souvent, certes avec plus d’abandon et d’emballement, mais rien de préoccupant. Elle buvait un peu plus de cocktails, parfois au réveil, mais l’heure, la dose, c’était sensiblement toujours pareil, ça ne changeait pas l’ordre des choses. Alors, nous avons continué notre vie, nos fêtes, nos voyages au paradis. » Voici ce qu’écrivait mon père pour raconter ce qui s’était passé.

C’était la sonnerie de la porte qui avait révélé la nouvelle nature de ma mère. Ou plutôt celui qui avait sonné. Avec ses joues creuses, son teint particulier que seul peut donner le travail de bureau, et un sens du devoir qui avait déteint sur sa gabardine, l’inspecteur des impôts et de la fiscalité avait expliqué à mes parents qu’ils avaient oublié de payer depuis très longtemps, tellement longtemps qu’il avait un gros dossier sous le bras, parce que sa mémoire ne suffisait pas. Alors mon père avait bourré sa pipe en souriant, puis était allé chercher un chéquier dans le meuble de l’entrée, celui au-dessus duquel le tableau du cavalier était posé. Mais la pipe de Papa tomba au moment où l’homme de l’impôt annonça le montant, plus les poussières pour les retardataires. Rien que les poussières c’était gigantesque, alors le montant c’était renversant. Physiquement renversant, car Maman commença à pousser furieusement l’homme des impôts qui tomba une première fois. Alors Papa essaya de la calmer, puis il releva vigoureusement les impôts par la manche en s’excusant platement, mais sans se dégonfler. Mais le monsieur des impôts s’emballa en bégayant :

— Il va falloir payer maintenant ! C’est bon pour la société de payer ses, ses, ses… ses im, im, im, pôts ! Vous vous vous… vous êtes bien contents de les utiliser les ronds-points ! Vous êtes des profiteurs sans, sans… sans scru, scru, pule !

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