Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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Le nouvel appartement était charmant mais beaucoup moins drôle que le précédent. Il n’y avait que deux chambres, le couloir était minuscule et nous étions obligés de toucher les murs en nous croisant. Il était tellement court, qu’avant même de pouvoir prendre notre élan on se retrouvait nez à nez avec la porte d’entrée. Du vaisselier végétal il ne restait que le lierre, le meuble était trop grand pour le salon. Alors le lierre était par terre et le meuble à la décharge, comme ça ils avaient perdu tous les deux leur charme. Pour faire rentrer le grand canapé bleu capitonné, les deux fauteuils crapauds, la table-sablier et la malle-capitale dans le salon, il avait fallu les tourner dans tous les sens, une partie de puzzle qui dura des jours entiers, avant de réaliser que tout ne pouvait pas rentrer correctement, et d’envoyer la malle-capitale moisir dans la cave. Dans la salle à manger, la grande table ne rentrait pas non plus, alors nous l’avions remplacée par une plus petite qui ne pouvait recevoir aucun invité. Il y avait la place qui attendait Maman, celle de Papa, la mienne et celle de l’Ordure, parce que malgré ses efforts, il n’arrivait toujours pas à poser une assiette et des couverts sur son estomac, ça ne tenait pas. Enfin si, on pouvait les poser, on essayait à tous les repas, mais ça glissait à chaque fois. Dans ma chambre, il n’y avait que le lit moyen parce qu’avec le grand, je n’avais plus un centimètre pour mettre mes jeux. Nous pouvions toujours jouer à Claude François, mais les distances étaient trop courtes et les fléchettes arrivaient dans sa tête à tous les coups. Même Claude François était moins comique dans cet appartement-là. Les gros pots de la cuisine avaient laissé leur place à un bac riquiqui avec de la menthe pour les cocktails de l’Ordure et de Papa. La salle de bains était ridiculement minuscule. L’Ordure n’arrivait ni à se tourner, ni à respirer, il rentrait en marchant comme un crabe et en sortait suant, rouge comme un homard. On l’entendait pester à chaque fois qu’il faisait tomber un objet, et après il se mettait à hurler, parce qu’il en faisait tomber encore plus en voulant les ramasser. Pour lui, prendre une douche, c’était pire que le service militaire. Quant au pauvre cavalier prussien, il était posé sur le sol sans aucun égard dû à son rang. Il avait remporté de nombreuses batailles, son veston était couvert de décorations et il finissait posé par terre comme un vulgaire torchon, avec pour seule vue un tancarville rempli de chaussettes et de caleçons, ça me collait un de ces bourdons. D’ailleurs, la vue dans ce logement était triste pour tout le monde, il donnait pile poil sur une cour d’immeuble, il faisait sombre et on voyait les voisins qui se promenaient chez eux. Enfin c’est plutôt eux qui nous regardaient bizarrement quand on jouait à la bavette avec l’Ordure, ou qu’on posait des assiettes sur son ventre, ou encore lorsque Mademoiselle faisait ses vocalises très tôt le matin et réveillait tout l’immeuble. En deux cris trois mouvements, elle réussissait à allumer toutes les lumières de tous les appartements en même temps. Mademoiselle aussi avait le bourdon, elle tapait tous les murs avec son bec comme si elle essayait de les pousser, elle faisait des trous partout et s’ennuyait tellement que parfois, elle dormait debout en plein jour. Que ce soit celui du cerveau de Maman ou celui des meubles de l’appartement, personne n’était vraiment content de ces déménagements.

Heureusement, Maman reprit les choses en main. Un vendredi soir, en arrivant à la clinique, nous avions trouvé tous les couloirs vides. Toutes les portes étaient ouvertes, mais les chambres étaient désertes. Pas un seul décapité mental à l’horizon. Même Bulle d’air s’était envolée. En marchant dans la clinique, nous avions fini par entendre du bruit, de la musique et des cris venant du réfectoire. En ouvrant la porte, on avait vu des choses qu’on n’avait jamais encore vues. Tous les décapités mentaux dansaient avec leurs habits du dimanche, certains dansaient des slows, d’autres dansaient tout seuls en criant à pleine gueule, il y en avait même un qui se frottait à un poteau en riant très normalement, comme un fou. Mister Bojangles tournait en boucle sur l’appareil, il n’avait certainement jamais tourné pour des timbrés pareils, pourtant il en avait vu des foldingues dans notre appartement, mais là c’était vraiment un niveau au-dessus. Sven jouait du piano imaginaire assis devant une table sans touche, sur laquelle Maman faisait des claquettes espagnoles en chantant et tapant dans ses mains. C’était tellement bien fait, qu’on croyait vraiment que Bojangles sortait de la bouche de Maman et que les notes de piano s’échappaient des touches de Sven. Même Bulle d’air hochait la tête, assise dans un fauteuil roulant, avec une tête que je ne lui avais jamais vue auparavant. Il n’y avait que Yaourt qui était affolé parce qu’on ratait ses élections, il embêtait tout le monde en disant aux danseurs qu’il fallait aller voter, que s’ils ne votaient pas, ils ne seraient pas gouvernés la semaine d’après. Il alla même tirer la jupe de Maman pour qu’elle descende de la table, alors Maman s’empara d’un sucrier à ses pieds et le vida sur sa tête en appelant les autres timbrés à venir sucrer le yaourt. Tous les décapités vinrent l’arroser de sucre en dansant autour de lui comme des Sioux et en chantant :

— Sucrons le Yaourt, sucrons le Yaourt, sucrons le Yaourt !

Et lui, il était resté là, sans bouger, en attendant d’être sucré, comme s’il n’y avait aucun nerf dans son corps de président. Bulle d’air regardait ça en souriant à pleines dents, parce qu’elle aussi, elle en avait plein le dos de ses histoires de président. Lorsque Maman nous vit, elle sauta de sa table, s’approcha de nous en tournant sur elle-même comme une toupie, et vint nous dire :

— Ce soir, mes amours, je fête la fin de mon traitement, tout ça c’est terminé maintenant !

7

Il y a pile poil quatre ans maintenant, Maman a été kidnappée. Pour toute la clinique, ça a vraiment été un choc. Le personnel soignant ne comprenait pas ce qui avait pu se passer. Ils avaient l’habitude des fugues mais un kidnapping, ils n’avaient jamais vu ça. Malgré les traces de lutte dans la chambre, la fenêtre cassée de l’extérieur, le sang sur les draps, ils n’avaient rien vu, rien entendu. Ils étaient vraiment désolés, et on les avait crus bien volontiers. Les décapités et les déménagés mentaux étaient complètement tourneboulés, enfin bien plus que d’habitude. Certains avaient eu des réactions étonnantes. Le petit chauve au visage fripé était sûr et certain que c’était de sa faute, il passait son temps à pleurer en se grattant la tête de toutes ses forces, il faisait vraiment peine à voir. Il était allé se dénoncer plusieurs fois à la direction mais, le pauvre vieux, on voyait très bien qu’il était incapable de kidnapper quelqu’un. Un autre était furieux qu’elle soit partie sans prendre ses cadeaux, il hurlait en insultant Maman et en tapant dans les murs, au début ça passait, mais au bout d’un moment c’était devenu vraiment énervant. C’était n’importe quoi de montrer sa peine en insultant Maman. Il avait même déchiré tous les dessins de monuments qu’il lui avait offerts, et pour nous ça avait été un soulagement de ne pas devoir les rapporter à l’appartement. On avait déjà assez de merdier comme ça. Yaourt, lui, était persuadé que c’était les services de l’État qui l’avaient vengé pour l’histoire du sucrier. Il n’arrêtait pas d’aller voir les gens en leur disant qu’il ne fallait jamais plus le traiter comme ça, et qu’à la prochaine maltraitance, il y aurait le même résultat, les rebelles seraient enlevés pour être torturés. Il bombait le torse, et marchait le cou bien droit comme quelqu’un qui ne craint plus rien. Pour se refaire la cerise sur le dos de la crise, il avait appelé à l’union médicale derrière lui, mais personne n’avait eu envie de se rallier à son fromage blanc, il ne fallait pas exagérer tout de même. Quant à Sven, il se tapait le torse hilare en nous montrant du doigt, puis il partait faire l’avion avec ses bras en chantant des chansons en suédois, en italien, en allemand, on ne savait pas vraiment, mais il avait l’air très content. Puis il revenait, applaudissait, levait les bras au ciel et repartait en chantant. Avant notre départ, il était passé nous embrasser, nous gratter la joue avec sa dent, nous arroser de postillons en chuchotant des prières. Sven était de loin le plus attachant des décapités mentaux.

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