Michel Houellebecq - Plateforme

Здесь есть возможность читать онлайн «Michel Houellebecq - Plateforme» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Plateforme: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Plateforme»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Véritable exercice de dénonciation du tourisme sexuel, Michel Houellebecq allie provocation et fanatisme pour dépeindre, comme à son habitude, quelques individus moyens voire médiocres.

Plateforme — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Plateforme», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Au matin, la plage était déserte. Je me baignai juste après le petit déjeuner; l'atmosphère était tiède. Le soleil allait bientôt commencer son ascension dans le ciel, augmentant les risques de cancer de la peau chez les individus de race blanche. Je comptais rester à peu près le temps nécessaire pour permettre aux femmes de ménage de faire ma chambre, puis rentrer m'allonger sous les draps et brancher la clim à fond; j'envisageais avec le plus grand calme cette journée libre.

Tom Cruise, de son côté, n'arrêtait pas de se faire du souci avec cette histoire de métisse; il envisageait même de raconter l'incident à sa femme (qui, et c'était tout le problème, ne se contentait pas d'être aimée; elle voulait demeurer la plus sexy, la plus désirable de toutes les femmes). L'imbécile se comportait exactement comme si l'avenir de son mariage était en jeu. «Si elle gardait son sang-froid et demeurait magnanime, il lui dirait qu'il regrettait, qu'il regrettait profondément, et promettrait de ne jamais recommencer. Si au contraire elle éclatait en sanglots il implorerait son pardon – à genoux s'il le fallait – et jurerait sur la Bible de ne plus jamais recommencer.» De toute évidence, ça revenait à peu près au même; mais les remords permanents du héros, malgré leur manque d'intérêt, finissaient par interférer avec l'histoire – qui était tout de même grave: on avait des mafieux très méchants, le FBI, peut-être également des Russes. On en était d'abord agacé, puis, pour finir, réellement indisposé.

Je fis une tentative avec mon autre best-seller américain, Total Control, de David G. Balducci; mais c'était encore pire. Le héros n'était pas cette fois un avocat mais un jeune informaticien surdoué, il travaillait cent dix heures par semaine. Sa femme, par contre, était avocate et travaillait quatre-vingt-dix heures par semaine; ils avaient un enfant. Le rôle des méchants était cette fois tenu par une société «européenne», qui se livrait à des manœuvres frauduleuses afin de s'approprier un marché. Ce marché aurait normalement dû revenir à l'entreprise américaine où travaillait le héros. Lors d'une conversation avec les méchants de la société européenne, ceux-ci allumaient «sans la moindre gêne» plusieurs cigarettes; l'atmosphère en était littéralement empuantie, mais le héros parvenait à tenir bon. Je fis un petit trou dans le sable afin d'y enfouir les deux ouvrages; le problème était maintenant qu'il fallait que je trouve quelque chose à lire. Vivre sans lecture c'est dangereux, il faut se contenter de la vie, ça peut amener à prendre des risques. À l'âge de quatorze ans, une après-midi où le brouillard était particulièrement dense, je m'étais égaré à ski; j'avais été conduit à traverser des couloirs d'avalanche. Je me souvenais surtout des nuages plombés, très bas, du silence absolu de la montagne. Je savais que ces masses de neige pouvaient se détacher d'un seul coup, sur un mouvement brusque de ma part ou même sans raison apparente, par l'effet d'un minime réchauffement de température ou d'un souffle de vent. Je serais emporté dans leur chute, précipité sur plusieurs centaines de mètres, jusqu'en bas des barres rocheuses; je mourrais alors, probablement sur le coup. Pourtant, je n'avais absolument pas peur. J'étais ennuyé que les choses se déroulent de cette façon, ennuyé pour moi-même et pour les autres. J'aurais préféré une mort mieux préparée, en quelque sorte plus officielle, avec une maladie, une cérémonie et des larmes. Je regrettais surtout, à vrai dire, de ne pas avoir connu le corps de la femme. Pendant les mois d'hiver, mon père louait le premier étage de sa maison; cette année, c'était un couple d'architectes. Leur fille, Sylvie, avait quatorze ans aussi; elle semblait attirée par moi, du moins elle recherchait ma présence. Elle était menue, gracieuse, ses cheveux étaient noirs et bouclés. Est-ce que son sexe était, lui aussi, noir et bouclé? Voilà les pensées qui me venaient à l'esprit, alors que je cheminais péniblement à flanc de montagne. Souvent, depuis, je me suis interrogé sur cette particularité: en présence du danger, même de la mort proche, je ne ressens aucune émotion particulière, aucune décharge d'adrénaline. Ces sensations qui attirent les «sportifs de l'extrême», je les chercherais pour ma part en vain. Je ne suis nullement courageux, et je fuis le danger autant que possible; mais, le cas échéant, je l'accueille avec la placidité d'un bœuf. Il ne faut sans doute y chercher aucune signification, c'est juste une affaire technique, une question de dosage d'hormones; d'autres êtres humains, apparemment semblables à moi, n'éprouvent paraît-il aucune émotion en présence du corps de la femme, qui me plongeait à l'époque, qui me plonge encore parfois dans des transes impossibles à dominer. Dans la plupart des circonstances de ma vie, j'ai été à peu près aussi libre qu'un aspirateur.

Le soleil commençait à chauffer. Je m'aperçus que Babette et Léa étaient arrivées à la plage; elles s'étaient installées à une dizaine de mètres de moi. Aujourd'hui elles étaient seins nus, et vêtues très simplement, à l'identique, d'un bas de maillot blanc brésilien. Elles avaient apparemment rencontré des garçons, mais je ne pensais pas qu'elles allaient coucher avec eux: les types étaient pas mal, plutôt musclés, mais pas très bien non plus; un peu moyens, en somme.

Je me levai et pris mes affaires; Babette avait posé son Elle à côté de son drap de bain. Je jetai un regard du côté de la mer: elles se baignaient, plaisantaient avec les garçons. Je me baissai rapidement et fourrai le magazine dans mon sac; puis je continuai le long de la plage.

La mer était calme; la vue portait loin vers l'est. De l'autre côté il devait y avoir le Cambodge, ou peut-être le Vietnam. On distinguait un yacht, à mi-distance de l'horizon; peut-être certains milliardaires passaient-ils leur temps ainsi, à sillonner les mers du monde; c'était une vie à la fois monotone et romanesque.

Valérie s'approchait, elle longeait la limite des eaux, s'amusant de temps à autre à faire un pas de côté pour éviter une vague plus forte. Je me redressai vivement sur mes coudes, prenant conscience avec douleur qu'elle avait un corps splendide, très attirant dans son deux-pièces plutôt sage; ses seins remplissaient parfaitement le soutien-gorge du maillot. Je fis un petit signe de la main, croyant qu'elle ne m'avait pas aperçu, mais en fait elle avait déjà obliqué dans ma direction; ce n'est pas facile de prendre les femmes en défaut. «Vous lisez Elle ? demanda-t-elle un peu surprise, un peu goguenarde.

– Euh… fis-je.

– Je peux?», elle s'installa à mes côtés. Avec aisance, en habituée, elle survola le magazine: un coup d'œil sur les pages mode, un autre sur les pages du début. Elle a envie de lire, Elle a envie de sortir…

«Vous êtes retourné dans un salon de massage, hier soir? demanda-t-elle en me jetant un regard de côté.

– Euh… non. Je n'ai pas trouvé.»

Elle hocha brièvement la tête, se replongea dans la lecture du dossier de fond: «Êtes-vous programmée pour l'aimer longtemps?»

«Qu'est-ce que ça donne? demandai-je après un temps de silence.

– Je n'ai pas d'amoureux» répondit-elle sobrement. Cette fille me déstabilisait complètement. «Je ne comprends pas très bien ce journal, poursuivit-elle sans s'interrompre. Ça ne parle que de la mode, des nouvelles tendances: ce qu'il faut aller voir, ce qu'il faut lire, les causes pour lesquelles on doit militer, les nouveaux sujets de conversation… Les lectrices ne peuvent pas porter les mêmes vêtements que ces mannequins, et pourquoi s'intéresseraient-elles aux nouvelles tendances? Ce sont en général des femmes plutôt âgées.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Plateforme»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Plateforme» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Plateforme»

Обсуждение, отзывы о книге «Plateforme» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x