Michel Houellebecq - Plateforme
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Après l'arrivée à l'hôtel le groupe se dispersa, enfin je suppose; je n'avais pas très envie de déjeuner avec les autres; j'en avais un peu marre, des autres. Je tirai les rideaux et m'allongeai. Curieusement je m'endormis tout de suite, et je rêvai d'une beurette qui dansait dans le métro. Elle n'avait pas les traits d'Aïcha, du moins je ne crois pas. Elle se tenait au pilier central, comme les filles dans les go-go bars. Ses seins étaient recouverts d'un bandeau de coton minuscule, qu'elle relevait progressivement. Avec un sourire, elle les libéra tout à fait; ils étaient gonflés, ronds et bruns, magnifiques. Elle lécha ensuite ses doigts et se caressa les mamelons. Puis elle posa une main sur mon pantalon, fit coulisser la braguette et sortit mon sexe, qu'elle commença à branler. Les gens passaient autour de nous, descendaient à leurs stations. Elle se mit à quatre pattes sur le sol, releva sa mini-jupe; elle ne portait rien en dessous. Sa vulve était accueillante, entourée de poils très noirs, comme un cadeau; je commençai à la pénétrer. La rame était à demi pleine, mais personne ne faisait attention à nous. Tout cela ne pouvait en aucun cas se produire. C'était un rêve de famine, le rêve ridicule d'un homme déjà âgé.
Je me réveillai vers cinq heures, constatai que les draps étaient largement tachés de sperme. Une pollution nocturne… c'était attendrissant. Je constatai aussi, à ma vive surprise, que je bandais encore; ça devait être le climat. Un cafard reposait, allongé sur le dos, au milieu de la table de nuit; on distinguait nettement le détail de ses pattes. Celui-là n'avait plus de soucis à se faire, comme aurait dit mon père. Mon père, pour sa part, était mort fin 2000; il avait bien fait. Son existence se trouvait ainsi entièrement incluse dans le xx esiècle, dont il constituait un élément hideusement significatif. Moi-même je survivais, dans un état moyen. J'étais dans la quarantaine, enfin dans le début de la quarantaine, je n'avais après tout que quarante ans; j'étais à peu près à mi-course. Le décès de mon père me laissait une certaine liberté; je n'avais pas dit mon dernier mot.
Situé sur la côte est de Koh Samui, l'hôtel évoquait parfaitement l'image du paradis tropical tel qu'on le représente dans les dépliants d'agence. Les collines, alentour, étaient recouvertes d'une jungle épaisse. Les bâtiments bas, entourés de feuillages, s'étageaient en gradins jusqu'à une immense piscine ovale, avec un jacuzzi à chaque extrémité. On pouvait nager jusqu'au bar, situé sur une île au centre de la piscine. Quelques mètres plus bas il y avait une plage de sable blanc, et la mer. Je jetai un regard réservé sur l'environnement; de loin je reconnus Lionel, qui s'ébrouait entre les vagues comme un dauphin handicapé. Puis je rebroussai chemin, rejoignant le bar par une mince passerelle qui surplombait la piscine. Avec une décontraction étudiée, je pris connaissance de la carte des cocktails; la happy hour venait de commencer.
Je venais d'opter pour un Singapore Sling lorsque Babette fit son apparition. «Eh bien, fis-je, eh bien…» Elle portait un deux-pièces très couvrant, short moulant et bandeau large, dans une harmonie de bleu clair et de bleu foncé. Le tissu semblait d'une finesse exceptionnelle; c'était un maillot de bain qui ne devait prendre toute sa valeur qu'une fois mouillé. «Vous ne vous baignez pas? demanda-t-elle. – Meuh…» fis-je. Léa apparut à son tour, plus classiquement sexy, en une-pièce de vinyle rouge vif, zippé de fermetures éclair noires qui s'ouvraient sur la peau (l'une d'entre elles, qui traversait son sein gauche, laissait apparaître un mamelon) et largement échancré en bas. Elle m'adressa un signe de tête avant de rejoindre Babette au bord de l'eau; lorsqu'elle se retourna, je pus me rendre compte qu'elle avait des fesses parfaites. Elles s'étaient méfiées de moi au départ; mais depuis que je leur avais adressé la parole sur le ferry elles avaient conclu que j'étais un être humain inoffensif, et relativement distrayant. Elles avaient raison: c'était à peu près ça.
Elles plongèrent avec ensemble. Je tournai la tête pour mater un peu. À la table voisine, il y avait un sosie de Robert Hue. Une fois mouillé, le maillot de Babette était en effet spectaculaire: on distinguait parfaitement les mamelons et la raie des fesses; on apercevait même la légère surépaisseur des poils pubiens, bien qu'elle ait opté pour une coupe assez courte. Pendant ce temps des gens travaillaient, produisaient des denrées utiles; ou inutiles, parfois. Ils produisaient. Qu'avais-je produit moi-même, pendant mes quarante années d'existence? À vrai dire, pas grand-chose. J'avais organisé des informations, facilité leur consultation et leur transport; parfois aussi, j'avais procédé à des transferts d'argent (sur une échelle modeste: je m'étais contenté de payer des factures en général peu élevées). En un mot, j'avais travaillé dans le tertiaire. Des gens comme moi, on aurait pu s'en passer. Mon inutilité était quand même moins flamboyante que celle de Babette et de Léa; parasite modeste, je ne m'étais pas éclaté dans mon job, ni n'avais éprouvé nul besoin de le feindre.
À la nuit tombée je retournai dans le hall de l'hôtel, où je croisai Lionel; il était couvert de coups de soleil, et ravi de sa journée. Il s'était beaucoup baigné; un endroit pareil, il n'aurait pas osé en rêver. «J'ai dû pas mal économiser pour m'offrir le voyage, dit-il; mais je ne regrette rien.» Il s'assit sur le bord d'un fauteuil; il repensait à sa vie quotidienne. Il travaillait à Gaz de France, dans le secteur Sud-Est de la banlieue parisienne; il vivait à Juvisy. Souvent il devait intervenir chez des gens très pauvres, des petits vieux dont l'installation n'était pas aux normes. Il était obligé de leur couper le gaz s'ils n'avaient pas les moyens de payer les modifications nécessaires, «Il y a des gens qui vivent dans des conditions… dit-il, on n'imagine pas.»
«On voit des drôles de choses, parfois…» poursuivit-il en hochant la tête. Lui-même, ça allait. Son quartier n'était pas terrible, il était même franchement dangereux. «Il y a des endroits qu'il vaut mieux éviter», dit-il encore. Mais enfin, dans l'ensemble, ça allait. «On est en vacances» conclut-il avant de se diriger vers la salle à manger. Je ramassai quelques brochures d'information et partis les lire dans ma chambre. Je n'avais toujours pas envie de dîner avec les autres. C'est dans le rapport à autrui qu'on prend conscience de soi; c'est bien ce qui rend le rapport à autrui insupportable.
J'avais appris de Léa que Koh Samui n'était pas seulement un paradis tropical, mais aussi un endroit plutôt hype. À chaque nuit de pleine lune, dans la petite île voisine de Koh Lanta, se déroulait une rave gigantesque; des gens venaient d'Australie ou d'Allemagne pour y participer. «Un peu comme à Goa… émis-je. – Bien mieux qu'à Goa» trancha-t-elle. Goa était complètement tombée ; pour avoir une rave possible il fallait maintenant aller à Koh Samui, ou à Lombok.
Je n'en demandais pas tant. Tout ce que je voulais pour l'instant c'était un honnête body massage, suivi d'une pipe et d'une bonne baise. Rien de compliqué, en apparence; pourtant, en parcourant les brochures, je m'aperçus avec une tristesse croissante que ça ne semblait pas du tout être la spécialité de l'endroit. Il y avait beaucoup de choses du genre acupuncture, massage aux huiles aromatiques essentielles, nourriture végétarienne ou tai-chi-chuan; mais de body massages ou de go-go bars, point. Tout semblait en outre baigner dans une ambiance péniblement américaine, voire californienne, axée sur la «healthy life» et les «méditation activities». Je parcourus la lettre d'un lecteur de What's on Samui, Guy Hopkins; il se définissait lui-même comme un «health addict», et revenait régulièrement dans l'île depuis une vingtaine d'années. « The aura that back-packers spread on the island is unlikely to be erased quickly by upmarket tourists», concluait-il; c'était décourageant. Je ne pouvais même pas partir à l'aventure, puisque l'hôtel était loin de tout; à vrai dire tout était loin de tout, puisqu'il n'y avait rien. La carte de l'île ne révélait aucun centre perceptible: quelques résidences de bungalows comme la nôtre, au bord de plages tranquilles. Je me souvins alors avec effroi que l'île était décrite de manière très élogieuse dans le Guide du Routard. Ici, on avait su éviter certaines dérives; j'étais fait comme un rat. J'éprouvais quand même une satisfaction vague, légèrement théorique, à l'idée que je me sentais en état de baiser. Je repris avec résignation La firme, sautai deux cents pages, revins en arrière de cinquante; par hasard, je tombai sur une scène de cul. L'intrigue avait passablement évolué: Tom Cruise se trouvait maintenant dans les îles Caïmans, en train de mettre au point je ne sais quel dispositif d'évasion fiscale – ou de le dénoncer, ce n'était pas clair. Quoi qu'il en soit il faisait la connaissance d'une splendide métisse, et la fille n'avait pas froid aux yeux. «Mitch entendit un bruit sec et vit la jupe glisser jusqu'aux chevilles d'Eilene, découvrant un string retenu par deux cordelettes.» Je défis la fermeture éclair de ma braguette. Ensuite intervenait un passage bizarre, psychologiquement peu compréhensible: «Va-t'en, lui soufflait une voix intérieure. Jette la bouteille de bière dans l'océan et la jupe sur le sable. Prends tes jambes à ton cou et cours jusqu'à l'appartement. Va-t'en!» Heureusement, Eilene ne l'entendait pas de cette oreille: «Avec des gestes très lents, elle passa la main derrière son dos pour dégrafer le haut de son bikini qui glissa, découvrant ses seins, qui paraissaient encore plus pleins dans leur nudité. – Voulez-vous me tenir ça? demanda-t-elle en lui tendant l'étoffe douce et blanche, aussi légère qu'une plume.» Je me branlais avec sérieux, essayant de visualiser des métisses vêtues de maillots de bain minuscules, la nuit. J'éjaculai avec un soupir de satisfaction entre deux pages. Ça allait coller; bon, ce n'était pas un livre à lire deux fois.
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