Tonino Benacquista - Saga

Здесь есть возможность читать онлайн «Tonino Benacquista - Saga» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Saga: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Saga»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Trois scénaristes et une romancière se retrouvent un matin dans le bureau du directeur d'une grande chaîne de télévision. Celui-ci va leur confier la rédaction d'une nouvelle série qu'ils devront entièrement créer. Ça commence un peu comme un conte de fée pour ces quatre écrivains plus ou moins ratés. Seulement ils apprennent très vite que la série n'existera que pour remplir les quotas minimums de fictions françaises sur la chaîne. Et donc qu'elle sera diffusée en plein milieu de la nuit. Pour nos quatre protagonistes la question de travailler " à blanc " ne se pose pas longtemps : ils ont besoin d'argent. En plus l'horaire de diffusion leur permet d'avoir toutes les libertés scénaristiques (à partir du moment où ça coûte le moins cher possible). Ce livre se déroule entre critique acerbe du milieu de la télévision et portrait attendrissant de quatre personnages complexes et troublants. Il pose également la question de la création artistique, de l'engagement que cela demande, de sa force et de sa faiblesse. Enfermés tous les quatre dans une pièce avec ordinateurs, télévisions, à se gaver de pizzas et de vodka poivrée, ils vont finir par créer une saga qui va finalement bouleverser leur vie. Ce livre passe par plusieurs étapes littéraires : on est tout d'abord dans le roman contemporain assez classique, avec des personnages un peu paumés mais sympathiques, puis petit à petit s'installe une analyse des coulisses de la télévision, on passe ensuite par une société décrite dans une certaine folie. Et on atteint la " surenchère ", dans une sorte d'histoire proche de la science fiction où la folie semble habiter tous les protagonistes. Vraiment un excellent livre, haletant, qui mène son lecteur de rebondissements en découvertes humaines époustouflantes !

Saga — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Saga», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Une seule fin s'imposait, un seul épilogue. Il s'agissait d'un rêve de Camille qui n'a jamais été montré. Tout de suite après, elle se réveillait en sursaut et son Jonas préféré la prenait dans ses bras. Ce rêve, nous sommes allés l'exhumer du fin fond d'une poubelle pour le rendre à la vie réelle des personnages. Et peut-être à la vie tout court.

Camille nous en menaçait depuis trop longtemps. La séquence est extrêmement courte. Elle se regarde dans son miroir, éclate de rire, un vrai rire qui part du cœur, puis elle lance un Viva la Muerte à ceux qui veulent l'entendre, pose le canon du revolver dans sa bouche et tire. Un impact de sang se fiche dans le mur.

Générique.

HUBRIS

Personne dans le couloir.

Ça ne veut rien dire, ils sont peut-être planqués dans l'escalier, comme la semaine dernière. Je tente une sortie, mon téléphone portable en main, en cas d'urgence.

L'ennui c'est que dans le commissariat dont je dépends, il y a une télé, bien cachée dans un vestiaire, pour les longues nuits de garde. Des spectateurs de la première heure, ces gars-là. Le jour où je suis allé porter plainte, les flics ont défilé dans le couloir pour voir à quoi je ressemblais. Certains avaient juste un truc dans les yeux qui disait: c'est lui… c'est lui… D'autres étaient plus bavards («Vous voulez voir l'inspecteur Jonas? il a démissionné») et j'ai vite compris que, pour eux, tout ce qui m'arrivait était pain béni. Depuis je ne vais les voir que pour trouver un abri provisoire.

Toujours personne en haut de l'escalier.

La voie semble libre, celui qui aurait voulu me casser la gueule me serait déjà tombé dessus. Même ce crétin de syndic a dû remettre ça à plus tard. Il veut me faire payer les boîtes aux lettres arrachées, l'ascenseur cassé, et surtout, le nettoyage des graffitis. Ça part de la porte cochère, ça court sur trois étages, et ça finit en feu d'artifice autour de ma porte (On te fera sauter la gueule, signé M enendez. Tu paieras pour Camille et les autres. Ci-gît une ord ure, etc.). Il y en a des milliers qui se chevauchent, illisibles. Certains ont dessiné ma tête au milieu d'une cible. Parce qu'on la connaît, ma tête. Ils se sont bien chargés de la médiatiser. Un hebdo fouille-merde l'a passée en page deux, avec au-dessus «wanted» et forte récompense. Qui a dit que les scénaristes n'avai jamais leur part de gloire?

Ma boîte aux lettres a été réduite en miettes, si bien que le facteur jette purement et simplement mes deux sacs d'injures quotidiennes à même le dallage du hall. Les lettres dégoulinent de par tout, on les piétine, on les déchire, et quand je ne passe pas deux jours de suite, la concierge met le tout dans le container de la voirie. S'il y avait un mot de Charlotte perdu au milieu de ce torrent d'insultes et de menaces de mort, il me serait impossible de mettre la main dessus. Par curiosité, je saisis une ou deux lettres, au passage. «Cher petit scénariste de mes couilles, ce n'est pas en mon nom que je t'écris, je suis bien au-dessus de ça, mais t'attaquer à des enfants était la pire des saloperies, etc.» «Monsieur, ce dont vous vous êtes rendu coupable n'a pas de nom. Vous n'avez certainement pas lu La Divine Comédie de Dante, mais sachez que le neuvième cercle de l'enfer est réservé à des gens comme vous…» Dans le tas de ce matin, une enveloppe m'accroche tout de suite le regard. Je la retourne dans tous les sens sans y croire, mais non, ce n'est pas un rêve, je suis une vedette. Cette lettre m'est parvenue avec, pour seule adresse: Au dernier scénariste de Saga qui n'a pas quitté le pays, Paris. Même le Père Noël n'a pas droit à tant de diligence de la part du personnel des Postes. Pas le temps de l'ouvrir, j'entends le grincement de la porte de la concierge et quitte le hall en sachant déjà ce qui m'attend sur le trottoir.

Les premiers jours, j'ai cru qu'il s'agissait d'une coïncidence. Et puis, à la longue, j'ai dû me rendre à l'évidence. Une tradition bien parisienne s'est créée en bas de mon immeuble, bientôt ce sera une curiosité touristique et on visitera ma rue comme on va au Père-Lachaise. Le trottoir du 188 de la rue Poissonnière est devenu un cimetière de téléviseurs. Une marée nocturne charrie des dizaines de caissons pétés et se déverse dans le caniveau. Il en vient de par tout, on en retrouve des piles devant le porche ou pêle-mêle alentour. C'est comme les blagues et les rumeurs, on ne sait pas d’ou elles partent mais elles se propagent plus vite qu'un virus. Il paraît qu'ils en ont parlé aux infos régionales. De loin, on peut prendre ça pour de l'art contemporain, de près ça fait décharge, mais on peut y voir aussi, en forçant sur le symbole, une sorte de mausolée cathodique et décadent, un monument érigé en mémoire des victimes de la Saga. Des clodos et des récupérateurs de tout poil viennent glaner des pièces détachées, le tout forme un étrange ballet qui fait de moi un fantôme du petit matin contraint de raser les murs. À force d'écrire des choses horribles, elles finissent par arriver.

Je tourne le coin de la rue dans le jour naissant. Personne.

Qu'est-ce qu'un quartier, après tout, un misérable petit quartier parisien quand cette putain de Saga a été diffusée, par satellite, dans l'Europe entière.

Je m'engouffre dans le métro pour rejoindre la Concorde. Je ne sais pas comment tuer le temps avant mon rendez-vous et m'assois devant les grilles du jardin des Tuileries.

Je n'ai jamais eu envie à ce point de parler à quelqu'un. N'importe qui. Le premier venu ferait l'affaire.

Depuis que je ne passe plus chez moi que pour guetter un signe de Charlotte, le téléphone portable s'est imposé dans mon quotidien. Objet précieux en cas de dérive, il donne au vagabond l'illusion d'être relié à autrui. Dans mon cas, ce n'est rien de plus qu'une illusion. Les appels anonymes se sont faits plus rares, c'est déjà ça. Je ne sais pas qui appeler.

Ma mère laisse sans cesse son répondeur branché depuis ce fameux 21 juin. Elle s'est vue contrainte de fournir des explications sur la Saga à ses collègues. Plus personne ne s'assoit près d'elle à la cantine. Comment pouvais-je imaginer une chose pareille? Elle m'héberge quand je n'ai pas d'autre endroit où aller, mais je m'embourbe vite dans des justifications qui ne la satisfont pas. Elle me lance des «qu'est-ce qui a bien pu te passer par la tête… qu'est-ce qui a bien pu te passer par la tête», comme un gimmick verbal qui me poursuit même quand je suis seul. Le reste du soir, je vais de cinémas en chambres d'hôtel et de fast-food en bancs publics. J'ai fait de l'errance une sorte d'art majeur et de anonymat un sport à risque. Ma vie ressemble à un film sur la Résistance, Je pourrais me réfugier chez les deux ou trois copains qui me restent mais je sais bien que tout tournerait autour de ça. De ça et rien d'autre. Dès que je me mets à parler de l'épisode n°80, c'est plus fort que moi, je fais des efforts pour retenir de larmes. Pour un peu, je me laisserais aller à chialer comme un gosse, sans savoir vraiment pourquoi. Je ne ressens pas le moindre iota de culpabilité, pas une seconde il ne m'est arrivé de regretter ce que nous avons fait, je n'ai envie d'implorer aucun pardon. J'ai envie de dire que cet épisode n'était pas une insulte crachée au visage des vingt millions de fidèles. Nous n'avons pas cherché à massacrer des innocents ni à faire payer ceux qui nous avaient permis d'exister. On m'a proposé de me justifier, en direct, sur le plateau d'un talk show à grande écoute et je n'y suis pas allé. Il s'agissait d'un procès en règle dont le verdict était déjà connu: lapidation jusqu'à ce que mort s'en suive. Tirez sur le scénariste, titrait un magazine de télé, la semaine dernière. J'ai sans doute été lâche mais cela n'aurait servi qu'à me nuire. Je ne sais pas si j'arriverai à retravailler un jour dans mon domaine. Les producteurs du film que je devais écrire cet été m'ont fait comprendre que personne n'était assez fou pour embaucher un type capable de poignarder dans le dos ceux qui l'emploient. Ma vie de scénariste n'aura duré qu'une seule saison. La Saga m'a tout donné et tout repris. Elle m'a même arraché des choses que je pensais ne jamais pouvoir perdre. Des choses auxquelles tout le monde a droit. Une heure de répit, une parole aimable. Une minute d'écoute, sans récrimination, sans mépris.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Saga»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Saga» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Tonino Benacquista - Malavita encore
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Les morsures de l'aube
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Romanesque
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Tout à l’ego
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Nos gloires secrètes
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - La Maldonne des sleepings
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - La Commedia des ratés
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Homo erectus
Tonino Benacquista
Tonino Benacquista - Malavita
Tonino Benacquista
Отзывы о книге «Saga»

Обсуждение, отзывы о книге «Saga» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x