Michel Houellebecq - Extension du domaine de la lutte
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L'après-midi sera consacré à des travaux pratiques sur l'ordinateur. C'est là que j'interviens: pendant que Tisserand continue ses explications je passe entre les groupes pour vérifier que tout le monde arrive à suivre, à effectuer les exercices proposés. Je m'en tire assez bien; mais après tout c'est mon métier.
Je suis assez souvent sollicité par les deux minettes; ce sont des secrétaires, et apparemment c'est la première fois qu'elles se trouvent en face d'une console d'ordinateur. Elles sont donc un peu paniquées, à juste titre d'ailleurs. Mais à chaque fois que je m'approche d'elles Tisserand intervient, sans hésiter à interrompre son explication. C'est surtout l'une des deux qui l'attire, j'ai l'impression; il est vrai qu'elle est ravissante, pulpeuse, très sexy; elle porte un bustier en dentelle noire et ses seins bougent doucement sous l'étoffe. Hélas, chaque fois qu'il s'approche de la pauvre petite secrétaire, le visage de celle-ci se crispe dans une expression de répulsion involontaire, on pourrait presque dire de dégoût. C'est vraiment une fatalité.
À dix-sept heures, une nouvelle sonnerie retentit. Les élèves rassemblent leurs affaires, se préparent à partir; mais Schnäbele s'approche de nous: le venimeux personnage a, semblet-il, encore une carte à jouer. Il tente d'abord de m'isoler par une remarque préliminaire: " C'est une question, je pense, qui s'adresse plutôt à un homme système comme vous… "; puis il m'expose son affaire: doit-il ou non acheter un onduleur pour stabiliser la tension d'arrivée du courant alimentant le serveur réseau? On lui a affirmé, à ce sujet, des choses contradictoires. Je n'en sais absolument rien, et je m'apprête à le lui dire. Mais Tisserand, décidément en grande forme, me prend de vitesse: une étude vient de paraître sur le sujet, affirme-t-il avec audace; la conclusion est nette: à partir d'un certain palier de travail-machine l'onduleur est rentabilisé rapidement, en toute hypothèse en moins de trois ans. Malheureusement il n'a pas l'étude sur lui, ni même ses références; mais il promet de lui adresser une photocopie, dès son retour à Paris.
Bien joué. Schnäbele se retire, complètement battu; il va même jusqu'à nous souhaiter une bonne soirée.
La soirée, dans un premier temps, va consister à chercher un hôtel. À l'initiative de Tisserand, nous nous installons aux Armes cauchoises. Bel hôtel, très bel hôtel; mais après tout nos frais de déplacement sont remboursés, n'est-ce pas?
Ensuite, il veut prendre un apéro. Mais comment donc!…
Dans le café, il choisit une table non loin de deux filles. Il s'assoit, les filles s'en vont. Décidément, le plan est parfaitement synchronisé. Bravo les filles, bravo!
En désespoir de cause, il commande un Martini dry; je me contente d'une bière. Je me sens un peu nerveux; je n'arrête pas de fumer, j'allume littéralement cigarette sur cigarette.
Il m'annonce qu'il vient de s'inscrire dans un club de gym pour perdre un peu de poids, " et aussi pour draguer, bien sûr ". C'est parfait, je n'ai aucune objection.
Je me rends compte que je fume de plus en plus; je dois en être au moins à quatre paquets par jour. Fumer des cigarettes, c'est devenu la seule part de véritable liberté dans mon existence. La seule action à laquelle j'adhère pleinement, de tout mon être. Mon seul projet.
Tisserand aborde ensuite un thème qui lui est cher, à savoir que " nous autres, informaticiens, nous sommes les rois ". Je suppose qu'il entend par là un salaire élevé, une certaine considération professionnelle, une grande facilité pour changer d'emploi. Eh bien, dans ces limites, il n'a pas tort. Nous sommes les rois.
Il développe sa pensée; j'entame mon cinquième paquet de Camel. Peu après, il termine son Martini; il veut retourner à l'hôtel pour se changer avant le dîner. Eh bien c'est parfait, allons-y.
Je l'attends dans le hall en regardant la télévision. Il y est question de manifestations étudiantes. L'une d'entre elles, à Paris, a revêtu une grande ampleur: selon les journalistes il y avait au moins trois cent mille personnes dans les rues. C'était censé être une manifestation pacifique, plutôt une grande fête. Et comme toutes les manifestations pacifiques elle a mal tourné, il y a eu un étudiant qui a eu l'œil crevé, un CRS la main arrachée, etc.
Le lendemain de cette manifestation géante, un défilé a eu lieu à Paris pour protester contre les " brutalités policières "; il s'est déroulé dans une atmosphère " d'une dignité bouleversante ", rapporte le commentateur, qui est manifestement du côté des étudiants. Toute cette dignité me fatigue un peu; je change de chaîne, et je tombe sur un clip sexy. Finalement, j'éteins.
Tisserand revient; il a revêtu une espèce de jogging de soirée, noir et or, qui lui donne un peu l'allure d'un scarabée. Eh bien, allons-y.
Pour le restaurant, à mon instigation, nous allons au Flunch. C'est un endroit où l'on peut manger des frites avec une quantité illimitée de mayonnaise (il suffit de puiser la mayonnaise dans un grand seau, à volonté); je me contenterai d'ailleurs d'une assiette de frites noyées dans la mayonnaise, et d'une bière. Tisserand, lui, commande sans hésiter un couscous royal et une bouteille de Sidi Brahim. Au bout du deuxième verre de vin il recommence à jeter des regards aux serveuses, aux clientes, à n'importe qui. Pauvre garçon. Pauvre, pauvre garçon. Je sais bien au fond pourquoi il apprécie tellement ma compagnie: c'est parce que moi je ne parle jamais de mes petites copines, je ne fais jamais étalage de mes succès féminins. Il se sent donc fondé à supposer (d'ailleurs à juste titre) que pour une raison ou une autre je n'ai pas de vie sexuelle; et pour lui c'est une souffrance de moins, un léger apaisement dans son calvaire. Je me souviens d'avoir assisté à une scène pénible, le jour où Tisserand avait été présenté à Thomassen, qui venait d'entrer dans notre boîte. Thomassen est d'origine suédoise; il est très grand (légèrement plus de deux mètres, je crois), admirablement bien proportionné, et son visage est d'une beauté extraordinaire, solaire, radieuse; on a vraiment l'impression d'être en face d'un surhomme, d'un demi-dieu.
Thomassen m'a d'abord serré la main, puis il est allé vers Tisserand. Tisserand s'est levé et s'est rendu compte que, debout, l'autre le dépassait de quarante bons centimètres. Il s'est rassis brutalement, son visage est devenu écarlate, j'ai bien cru qu'il allait lui sauter à la gorge; c'était affreux à voir.
Plus tard j'ai effectué plusieurs déplacements en province avec Thomassen pour des formations, toujours dans le même style. Nous nous sommes très bien entendus. Je l'ai plusieurs fois remarqué, les gens d'une beauté exceptionnelle sont souvent modestes, gentils, affables, prévenants. Ils ont beaucoup de mal à se faire des amis, au moins parmi les hommes. Ils sont obligés de faire des efforts constants pour essayer de faire oublier leur supériorité, ne serait-ce qu'un peu.
Tisserand, Dieu merci, n'a jamais été amené à effectuer de déplacement avec Thomassen. Mais à chaque fois qu'un cycle de formations se prépare je sais qu'il y pense, et qu'il passe de bien mauvaises nuits.
Après le repas, il veut aller prendre un pot dans un " café sympa ". À merveille.
Je lui emboîte le pas, et je dois reconnaître que cette fois son choix s'avère excellent: nous entrons dans une espèce de grande cave voûtée avec des poutres anciennes, manifestement authentiques. Un peu partout sont disposées de petites tables en bois, éclairées par des bougies. Un feu brûle dans une cheminée immense, tout au fond. L'ensemble crée une ambiance d'improvisation heureuse, de désordre sympathique.
Nous nous asseyons. Il commande un bourbon à l'eau, je m'en tiens à la bière. Je regarde autour de moi et je me dis que cette fois ça y est, c'est peut-être le bout de la route pour mon infortuné compagnon. Nous sommes dans un café d'étudiants, tout le monde est gai, tout le monde a envie de s'amuser. Il y a plusieurs tables avec deux ou trois filles, il y a même quelques filles seules au bar.
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