Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
Здесь есть возможность читать онлайн «Michel Houellebecq - La possibilité d'une île» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:La possibilité d'une île
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
La possibilité d'une île: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La possibilité d'une île»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
La possibilité d'une île — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La possibilité d'une île», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Que pouvions-nous faire, donc? Nous nous posions la question en traversant les dunes. Vivre? C'est exactement dans ce genre de situation qu'écrasés par le sentiment de leur propre insignifiance les gens se décident à faire des enfants; ainsi se reproduit l'espèce, de moins en moins il est vrai. Isabelle était passablement hypocondriaque, et elle venait d'avoir quarante ans; mais les examens prénataux avaient beaucoup progressé, et je sentais bien que le problème n'était pas là: le problème, c'était moi. Il n'y avait pas seulement en moi ce dégoût légitime qui saisit tout homme normalement constitué à la vue d'un bébé ; il n'y avait pas seulement cette conviction bien ancrée que l'enfant est une sorte de nain vicieux, d'une cruauté innée, chez qui se retrouvent immédiatement les pires traits de l'espèce, et dont les animaux domestiques se détournent avec une sage prudence. Il y avait aussi, plus profondément, une horreur, une authentique horreur face à ce calvaire ininterrompu qu'est l'existence des hommes. Si le nourrisson humain, seul de tout le règne animal, manifeste immédiatement sa présence au monde par des hurlements de souffrance incessants, c'est bien entendu qu'il souffre, et qu'il souffre de manière intolérable. C'est peut-être la perte du pelage, qui rend la peau si sensible aux variations thermiques sans réellement prévenir de l'attaque des parasites; c'est peut-être une sensibilité nerveuse anormale, un défaut de construction quelconque. À tout observateur impartial en tout cas il apparaît que l'individu humain ne peut pas être heureux, qu'il n'est en aucune manière conçu pour le bonheur, et que sa seule destinée possible est de propager le malheur autour de lui en rendant l'existence des autres aussi intolérable que l'est la sienne propre – ses premières victimes étant généralement ses parents.
Armé de ces convictions peu humanistes, je jetai les bases d'un scénario provisoirement intitulé «LE DÉFICIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE», qui reprenait les principaux éléments du problème. Le premier quart d'heure du film était constitué par l'explosion ininterrompue de crânes de bébés sous les coups d'un revolver de fort calibre – j'avais prévu des ralentis, de légers accélérés, enfin toute une chorégraphie de cervelle, à la John Woo; ensuite, ça se calmait un peu. L'enquête, menée par un inspecteur de police plein d'humour, mais aux méthodes peu conventionnelles -je songeais à Jamel Debbouze -concluait à l'existence d'un réseau de tueurs d'enfants, supérieurement organisé, inspiré par des thèses proches de l'écologie fondamentale. Le M.E.N. (Mouvement d'Extermination des Nains) prônait la disparition de la race humaine, irrémédiablement funeste à l'équilibre de la biosphère, et son remplacement par une espèce d'ours supérieurement intelligents – des recherches avaient été menées parallèlement en laboratoire afin de développer l'intelligence des ours, et notamment de leur permettre d'accéder au langage (je songeais à Gérard Depardieu dans le rôle du chef des ours).
Malgré ce casting convaincant, malgré ma notoriété aussi, le projet n'aboutit pas; un producteur coréen se déclara intéressé, mais se révéla incapable de réunir les financements nécessaires. Cet échec inhabituel aurait pu réveiller le moraliste qui sommeillait en moi (d'un sommeil du reste en général paisible): s'il y avait eu échec et rejet du projet, c'est qu'il subsistait des tabous (en l'occurrence l'assassinat d'enfants), et que tout n'était peut-être pas irrémédiablement perdu. L'homme de réflexion, pourtant, ne tarda pas à prendre le dessus sur le moraliste: s'il y avait tabou, c'est qu'il y avait, effectivement, problème ; c‘est pendant les mêmes années qu'apparurent en Floride les premières «childfree zones», résidences de standing à destination de trentenaires décomplexés qui avouaient sans ambages ne plus pouvoir supporter les hurlements, la bave, les excréments, enfin les inconvénients environnementaux qui accompagnent d'ordinaire la marmaille. L'entrée des résidences était donc, tout bonnement, interdite aux enfants de moins de treize ans; des sas étaient prévus, sous laforme d'établissements de restauration rapide, afin de permettre le contact avec les familles.
Un pas important était franchi: depuis plusieurs décennies, le dépeuplement occidental (qui n'avait d'ailleurs rien de spécifiquement occidental; le même phénomène se reproduisait quel que soit le pays, quelle que soit la culture, un certain niveau de développement économique une fois atteint) faisait l'objet de déplorations hypocrites, vaguement suspectes dans leur unanimité. Pour la première fois des gens jeunes, éduqués, d'un bon niveau socio-économique, déclaraient publiquement ne pas vouloir d'enfants, ne pas éprouver le désir de supporter les tracas et les charges associés à l'élevage d'une progéniture. Une telle décontraction ne pouvait, évidemment, que faire des émules.
DANIEL24,5
Connaissant la souffrance des hommes, je participe à la déliaison, j'accomplis le retour au calme. Lorsque j'abats un sauvage, plus audacieux que les autres, qui s'attarde trop longtemps aux abords de la barrière de protection – il s'agit souvent d'une femelle, aux seins déjà flasques, brandissant son petit comme une supplique -, j'ai la sensation d'accomplir un acte nécessaire, et légitime. L'identité de nos visages – d'autant plus frappante que la plupart de ceux qui errent dans la région sont d'origine espagnole ou maghrébine – est pour moi le signe certain de leur condamnation à mort. L'espèce humaine disparaîtra, elle doit disparaître, afin que soient accomplies les paroles de la Sœur suprême.
Le climat est doux au nord d'Almeria, les grands prédateurs peu nombreux; c'est sans doute pour ces raisons que la densité de sauvages reste élevée, encore que constamment décroissante -il y a quelques années j'ai même aperçu, non sans horreur, un troupeau d'une centaine d'individus. Mes correspondants témoignent du contraire, un peu partout à la surface du globe: très généralement, les sauvages sont en voie de disparition; en de nombreux sites, leur présence n'a pas été signalée depuis plusieurs siècles; certains en sont même venus à tenir leur existence pour un mythe.
Il n'y a pas de limitation au domaine des intermédiaires, mais il y a certaines certitudes. Je suis la Porte. Je suis la Porte, et le Gardien de la Porte. Le successeur viendra; il doit venir. Je maintiens la présence, afin de rendre possible l'avènement des Futurs.
DANIEL1,6
«Il existe d'excellents jouets pour chiens.»
Petra Durst-benning
La solitude à deux est l'enfer consenti. Dans la vie du couple, le plus souvent, il existe dès le début certains détails, certaines discordances sur lesquelles on décide de se taire, dans l'enthousiaste certitude que l'amour finira par régler tous les problèmes. Ces problèmes grandissent peu à peu, dans le silence, avant d'exploser quelques années plus tard et de détruire toute possibilité de vie commune. Depuis le début, Isabelle avait préféré que je la prenne par derrière; chaque fois que je tentais une autre approche elle s'y prêtait d'abord, puis se retournait, comme malgré elle, avec un demi-rire gêné. Pendant toutes ces années j'avais mis cette préférence sur le compte d'une particularité anatomique, une inclinaison du vagin ou je ne sais quoi, enfin une de ces choses dont les hommes ne peuvent jamais, malgré toute leur bonne volonté, prendre exactement conscience. Six semaines après notre arrivée, alors que je lui faisais l'amour (je la pénétrais comme d'habitude par derrière, mais il y avait un grand miroir dans notre chambre), je m'aperçus qu'en approchant de la jouissance elle fermait les yeux, et ne les rouvrait que longtemps après, une fois l'acte terminé.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «La possibilité d'une île»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La possibilité d'une île» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «La possibilité d'une île» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.