Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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Je haïssais notre sensation intense de bien-être, je répugnais à notre bateau sur cette mer d’huile sournoise, je détestais notre compas qui confondait les quatre points cardinaux, je me haïssais moi-même, me sentant devenir aussi victime d’une illusion post-soviétique, celle d’une grande famille heureuse de «l’Oural à la Corse». À l’instar de la Corse, cette île des Tentations suicidaires, nous souffrions d’une mélancolie aiguë, d’un délire sans fièvre; tout comme cette île-kamikaze, nous brûlions de lever l’ancre pour nous jeter vers le néant, le plus loin possible de notre ornière. J’eus envie de descendre dans le compartiment des machines et de percer une brèche, de faire couler la carcasse du Capitaine avec tout son chargement débile, car seul un bon naufrage, à défaut d’un vrai déluge, pouvait ramener à la raison ces animaux euphoriques.

Je ne me reconnus pas quand je m’approchai de mes deux Adam sommeillant à l’ombre pour les pousser du pied avec arrogance.

«Je vous méprise», dis-je.

En guise de réponse, Petit Loup marmonna en rêve un mot incompréhensible. Prosper, au contraire, sortit de sa somnolence, et, de son œil de verre, me toisa de la tête aux pieds.

«Qu’est-ce qui te prend? me demanda-t-il.

– Je me méprise et je vous méprise du fond du cœur, dis-je.

– Ce n’est pas une raison pour nous réveiller», me réprimanda Prosper en reposant la tête sur la cuisse de Petit Loup.

Je me sentis abandonnée de tous, seule au monde avec ce poids insupportable, l’impression d’avancer vers l’œil même du cyclone. La brume posée sur l’eau accroissait mon inquiétude, tous ces amas de vapeur qui masquaient les anses désertes le long desquelles nous voguions. Depuis peu, le soleil était à son zénith, mais lui aussi voilé par ce brouillard où nous étouffions comme dans une serre. De nouveau, je fus prise du désir ardent de descendre dans la cale et d’envoyer ce bateau diabolique par le fond.

J’aurais peut-être mis à exécution cette intention insensée, si, me dirigeant vers les machines, mon attention n’avait pas été attirée par les cris de José Soares, qui beuglait sur le pont de commandement, tel son ancêtre Vasco de Gama lorsqu’il aperçut le cap de Bonne-Espérance.

«Une femme à la mer!» rugissait-il.

L’événement tomba à pic pour m’empêcher de nous faire sombrer. Il était tout aussi invraisemblable que l’apparition sous notre nez de Neptune en chair et en os, un trident à la main, nous demandant du feu pour allumer sa cigarette. En outre, ledit événement semblait arriver comme sur commande pour apaiser les rapports sur le bateau entre l’Est et l’Ouest, nous rappelant qu’il est au monde d’autres contradictions capables de creuser un fossé entre le Nord et le Sud.

Nue comme la main, belle comme une sirène, avec une peau veloutée couleur d’ébène, la jeune femme à la mer était une sujette du Sud, lointain et pauvre. Tous ses biens sur son petit canot pneumatique étaient une rame en bois et une bouteille d’Évian à demi vide. Ma première pensée fut que ce mirage nous était envoyé par un fabricant d’eau minérale dans le cadre d’une scabreuse campagne publicitaire. Ma deuxième pensée fut que nous étions tout simplement victimes d’une hallucination collective, sur ce bateau maudit qui nous ramenait vers la petite enfance. Je n’eus pas le loisir d’achever une troisième pensée.

Assise au fond du canot à peine plus grand qu’une baignoire, la jeune femme proférait des jurons sénégalais dont j’avais appris le sens figuré lors d’un séjour à Dakar.

«Satané fils de chienne! pestait-elle à tue-tête dans un français à l’accent bruxellois entre deux jurons sénégalais. Que sa mère chevauche sans selle un éléphant!»

Notre équipage assoupi s’éveilla en sursaut, surtout les hommes, qui, la langue pendante, sortirent la somptueuse naufragée du canot pour la hisser à l’avant de l’ Arche de Noé . Dès lors, sa baignoire, attachée à une corde, nous suivit dans un sillage d’écume effaçant toute trace de cet événement inconcevable. Retrouvant son souffle après qu’elle avait versé de chaudes larmes, la Sénégalaise sourit à ses sauveurs, leur lança un baiser de ses longs doigts soignés et se présenta timidement.

«Je m’appelle Diuma, fit-elle.

– Que veut dire ce joli nom? s’enquit le Capitaine Carcasse dont les yeux à fleur de tête, tout comme ceux des autres hommes, étaient en train de sortir de leurs orbites.

– En sénégalais cela veut dire vendredi, expliqua Diuma.

– Vendredi! s’exclama Ampère. Si tu es Vendredi, alors je serai Robinson, tonnerre de Dieu! Il ne nous manque qu’une île déserte!»

Les membres féminins de l’équipage se précipitèrent pour cacher la nudité de la belle Diuma, et lui prêter qui une jupette, qui un boléro, qui un maillot de bain, qui un tablier, un foulard hawaïen, et même un torchon de cuisine. Après avoir essayé les cadeaux, l’orgueilleuse les refusa tous, y compris ma précieuse écharpe indonésienne aux coquillages d’argent.

«Je préfère rester nue, dit-elle avec une simplicité naturelle, plutôt que de porter une chose qui me sied mal.

– Je doute que sur tout ce bateau on puisse trouver quoi que ce soit qui t’aille mieux que ton derrière royal», la complimenta Ampère.

Alpha se hâta de rappeler à l’ordre son jeune frère:

«Toi, tiens ta langue trop longue!»

Celui-ci fit comme s’il n’avait pas entendu cette menace en attachant à la superbe cheville de Diuma sa montre au bracelet de platine.

«Il est incongru d’aborder notre Europe huppée pieds nus, dit-il d’un ton affecté, même si tu viens d’un pays pauvre en voie de développement.

– Nous n’avons pas honte d’être pauvres, s’esclaffa Diuma, tendant sa longue jambe sous le nez du Capitaine Carcasse pour lui faire admirer le bracelet brillant. Nous, au Sénégal, nous nous habillons peut-être à l’antique, mais nos jambes sont en voie de développement perpétuel.»

À ces mots, Alpha, au premier rang des spectateurs, poussa entre ses lèvres un sifflement en tout semblable à celui du cobra royal prêt à sauter sur l’antilope.

«C’est mon cadeau, siffla-t-elle, cette montre, je l’ai offerte à un ingrat pour ses dix-huit ans.

– Je suis un garçon majeur, lui lança Ampère par-dessus son épaule. Je peux faire de mes cadeaux ce que je veux.

– Le père de cet ingrat se retourne dans sa tombe en ce moment, se lamenta Alpha, si c’est bien son père.»

Là-dessus, d’un air soucieux, elle se mit à fouiller dans son sac, peut-être à la recherche d’un flacon de vitriol.

«Mon cadeau pour ses dix-huit ans, siffla de nouveau le cobra enragé, secouant ses boucles qui cliquetaient comme des écailles de serpent. Une telle insulte se paie très cher, mon cher.

– Va te faire cuire un œuf, dit Ampère gentiment. Je n’ai aucune intention de disputer sur un point de droit, le vendredi de ma vie.

– Aujourd’hui, c’est jeudi, répondit Alpha d’un air morose.

– Aucune importance, grimaça Ampère. Je ne peux pas attendre vendredi.

– Quel gentleman! s’exclama Diuma en se jetant au cou d’Ampère. Le fils de monsieur Dürenmatt, ce satané fils de chienne, devrait prendre exemple sur toi, que sa mère chevauche sans selle un éléphant!

– Tu refuses? demanda Alpha, menaçante.

– Ne gâche pas mes fiançailles, ricana Ampère.

– Cette enfant noire va prendre froid, s’immisça Inès d’un ton maternel, tirant de sa sacoche le haut de son maillot de bain qui aurait pu servir de slip à une éléphante si une main habile l’avait étiré entre ses pattes.

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