Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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J’avais l’impression, et je ne me trompais pas, que Petit Loup était le plus malheureux. Le front barré par sa mèche blanche, trempée de sueur, il boitait plus que jamais. Après avoir choisi une chaise à l’écart, au fond de la cour, il s’y blottit, avec l’air d’un homme prêt à attacher Suzanne autour de son cou, et à se jeter dans l’eau sombre de la crique. La seule chose qui l’empêcha d’accomplir cet acte désespéré fut la carafe de vin qu’il se procura et qu’il utilisa comme une loupe pour observer, à travers son fond, la lune vampirique qui surplombait le clocher de la chapelle.

Je m’empressai de l’approcher pour lui annoncer la bonne nouvelle: la visite de son vieil ami de l’armée. Je le lui décrivis en détail et lui répétai de A jusqu’à Z notre conversation avec cet excentrique que, semblait-il, la mer avait englouti avec son embarcation.

«Tant mieux pour lui, marmonna Petit Loup. J’en ai plein le dos de ces vieux amis de l’armée qui me tombent dessus pour me taper mille balles.»

Je protestai:

«Ce monsieur ne donnait aucunement cette impression.»

Pour la première fois depuis que je le connaissais, pour la première fois depuis que je partageais le meilleur et le pire avec lui et Sandrine, Marie-Loup me montra les dents. Seul l’état lamentable dans lequel il était – ivre comme je ne l’avais jamais vu – pouvait excuser ses paroles.

«J’en ai plein les bottes des vieux amis ! dit-il, martelant chaque syllabe à travers son pichet. Veux-tu bien arrêter de les remplir?

– Oui, oui, m’empressai-je de le tranquilliser. Oui, vieux…»

Je ne tardai pas à le laisser seul avec lui-même. Connaissant son caractère, je supposais que cette mauvaise compagnie ne lui ferait pas trop de mal. Je lui tournai le dos, ainsi qu’à toute cette belle soirée gâchée, afin de me pencher sur l’unique élément pur de la nuit, l’eau de mer, parfaitement immobile. Mon seul œil sain suffit à me renvoyer une image qui m’effraya: le reflet de mon visage, sur lequel de petits poissons vinrent aussitôt baver.

«Ô miroir, instrument magique, bredouillai-je, dis-moi, toi qui nous sauves toujours de la triste réalité tridimensionnelle…»

J’avais l’intention d’enrichir cette idée enivrante, mais il s’avéra que ce n’était pas inscrit dans ma destinée. Bien qu’à cet instant je n’eusse ressemblé en rien au légendaire Narcisse, le destin voulut que je partage son sort, et que je plonge, tête la première, dans le miroir. Une vraie catastrophe: je n’avais pas mes accessoires de nage, indispensables à mon hygiène corporelle et à ma sécurité, mon bonnet de caoutchouc, mes lunettes de plongée, mon bouche-nez et mes bouche-oreilles.

IX. Petit Loup. Ignace le vampire.

Même un ustensile aussi simple qu’un carafon vide pouvait devenir quelque chose de précieux s’il se trouvait en de bonnes mains. En l’occurrence, c’étaient les miennes qui, depuis peu, s’affairaient avec adresse. Après m’être servi de son fond comme d’un télescope et d’une loupe, pour étudier le disque lunaire et mon entourage le plus proche, la vérité se mit peu à peu à me crever les yeux.

Nous ne trouverions le salut qu’en renonçant au sérieux de l’âge mûr, qui menaçait de nous faire cuire à petit feu et de nous affliger d’un abcès qui n’arrivera jamais à percer.

Si Sandrine, Prosper et moi ressemblions à ces trois singes orientaux soucieux, Prosper était celui qui se cachait les yeux pour ne pas revoir notre oiseau de mauvais augure, Sandrine celui qui se bouchait les oreilles pour ne pas entendre de nouveau ses croassements, et moi celui qui fermait la bouche pour ne pas trahir notre crainte secrète. Il ne nous manquait que le quatrième singe, celui que mon père avait trouvé chez un antiquaire de Calcutta. Sage au-dessus des sages, des deux mains, il se couvrait le bas-ventre.

Après avoir échangé quelques caresses rapides avec Suzanne dans le maquis, au pied du cimetière, une méchante épine d’un arbrisseau, restée plantée dans ma cuisse, me rappela la sagesse du quatrième singe, modèle d’une perfection que je n’avais jamais atteinte. Si j’avais pris exemple sur lui une petite heure plus tôt, la vue du profil laiteux de Sandrine ne m’aurait pas été à présent si douloureuse, pareille à une fissure intérieure irréparable, signe précurseur du naufrage de mon beau navire et de son capitaine.

«Garce! murmurai-je dans la carafe. La pire des garces!…»

En même temps que de l’amertume, je déchiffrai sur mon camée la trace indéniable d’un plaisir tout récent, ce plaisir hors de pair, ressenti uniquement dans le lit d’un ennemi politique.

«Garce!» susurrai-je dans la carafe.

Hélas! les oreilles bouchées, Sandrine ne pouvait rien entendre.

Ce fut notre bon Prosper, plus gris encore que moi, qui me tira de ces pensées amères. Il se pendit à mon cou, et pendant dix minutes me souffla au visage les émanations d’un mélange de vin corse et de bile stomacale canadienne, qui auraient pu nous faire sauter si quelqu’un avait allumé une allumette.

«Tu es un vrai danger pour ton entourage, lui dis-je.

– Parfaitement exact, reconnut-il en se rengorgeant. Mais je suis avant tout un danger pour moi-même.»

De son verbiage embrouillé, tout ce que je compris était qu’un monsieur courtois m’avait cherché, il y avait à peine une demi-heure, se présentant comme un collègue de l’armée, un homme d’une politesse rare dont il me fallait sans faute attendre le retour.

La dernière chose dont j’avais besoin, c’était bien de ce genre de souvenirs.

«J’en ai plein les bottes des vieux amis!» dis-je aimablement à Prosper en le repoussant pour mieux examiner cette trace de plaisir charnel sur le profil de Sandrine.

Le malheureux se redressa comme il put et s’éloigna vers le môle, me laissant enfin en tête-à-tête avec moi-même, la meilleure des compagnies. Je marmonnais toujours dans la carafe, la tournant entre mes mains comme la lampe merveilleuse d’Aladin, quand derrière moi retentirent des cris de femmes, des rires et le hurlement de Willi le Long:

«Un homme à la mer!»

C’était bien plus qu’un homme, c’était Prosper.

Nous serrant les uns contre les autres au bord du débarcadère, admiratifs et horrifiés, nous observions dans l’eau cette forme humaine mi-couchée, à une profondeur d’environ deux mètres. Au lieu de nager ou de faire quoi que ce soit pour remonter à la surface, Prosper, dépourvu de tout instinct de conservation, se prélassait entre deux ancres rouillées, nous souriant d’un air diabolique, tel un amphibien. Malgré sa peur obsédante d’être contaminé par toutes sortes de saletés, il se portait comme un charme dans son nouvel élément.

De toutes parts, de petits poissons étonnés se précipitaient sur l’intrus, faisant cercle autour de lui, pour le dévisager avec le plus grand sérieux. Deux ou trois d’entre eux, un peu plus téméraires que les autres, osèrent même nager jusqu’à sa moustache rousse, aguichés par des miettes de nourriture.

Combien de temps cela dura-t-il? Il me sembla toute une éternité. Après un certain laps de temps, sous la moustache de Prosper, au bord de ses lèvres, apparurent de petites bulles d’air qui, en grappe, remontèrent à la surface de l’eau. Quelques secondes plus tard, les bulles se firent plus nombreuses, et le corps fragile, niché de plus en plus confortablement dans la vase, entre deux vieilles ancres, se mit à lâcher à intervalles réguliers grappe après grappe.

«À l’aide! Faites quelque chose! braillaient les femmes. Au secours!»

À leur clameur se joignirent les glapissements de César, posé sur une table de la buvette. C’était la peur de perdre son maître qui avait dû déclencher ses haut-parleurs stridents. Une foule de curieux nous poussait dans le dos, juste au-dessus de l’eau, persuadée que les horribles Dents de la mer avaient fait leur apparition dans la crique d’Ouf. Pour ajouter à la confusion, des autochtones, réveillés par le bruit, se mirent à maudire tous ces touristes ivres par-dessus leurs clôtures, mais la voix de Willi le Long l’emporta sur tous les autres cris.

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