• Пожаловаться

Jean-Marie Le Clézio: Poisson d'or

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Poisson d'or» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Jean-Marie Le Clézio Poisson d'or

Poisson d'or: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Poisson d'or»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

«Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.»Ce proverbe nahuatl pourrait se traduire ainsi:«Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde.»Le conte qu'on va lire suit les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. A la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s'ouvre enfin, et Laïla doit affronter la vie, avec bonne humeur et détermination, pour réussir à aller jusqu'au bout du monde.

Jean-Marie Le Clézio: другие книги автора


Кто написал Poisson d'or? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Poisson d'or — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Poisson d'or», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Soudain, j'ai eu peur de ce qui allait arriver. Jusqu'alors, je ne m'étais jamais posé la question de ce que je deviendrais quand Lalla Asma ne serait plus là. D'être dans cette maison, derrière les hauts murs, de l'autre côté de la grande porte bleue, de deviner la ville du haut du toit où j'accrochais le linge, ça m'avait donné l'idée que rien de mal n'arriverait jamais.

J'ai regardé ma maîtresse, son vieux visage bouffi où les yeux étaient deux fentes sans couleur, et ses cheveux tout rares, blancs sous le henné.

«Grand-mère, grand-mère, vous ne me laisserez jamais?» Les larmes coulaient sur mes joues, je ne pouvais plus les arrêter. «N'est-ce pas, grand-mère, vous n'allez pas me laisser?» Je crois bien qu'elle a entendu ce que je lui disais, parce que j'ai vu ses paupières battre, et ses lèvres frémir. J'ai mis mes mains entre les siennes pour qu'elle les serre fort. «Je m'occuperai bien de vous, grand-mère, je ne laisserai personne vous approcher, surtout pas Zohra. Je vous ferai votre thé, je vous donnerai à manger, j'irai vous chercher votre pain et vos légumes. Maintenant, je n'ai plus peur d'aller dehors, on n'aura plus besoin de Zohra.»

Je parlais, et mes larmes n'arrêtaient pas de couler. Je peux dire que c'était la première fois. Moi qui n'avais jamais pleuré pour rien, même lorsque Zohra me pinçait jusqu'au sang.

Mais Lalla Asma n'est pas redevenue comme avant. Au contraire, chaque jour, elle s'enfonçait un peu plus. Elle ne mangeait plus. Quand j'essayais de la faire boire, le thé froid coulait de chaque côté de sa bouche et trempait sa robe. Elle avait les lèvres gercées, crevassées. Sa peau devenait toute sèche, couleur de sable. Et je dois dire qu'elle faisait sous elle. Elle qui était si propre, méticuleuse. Je la changeais. Je ne voulais pas que Zohra et Abel la voient dans cet état. J'étais sûre qu'elle avait honte, qu'elle se rendait compte de tout. Quand Zohra entrait dans la salle, elle fronçait le nez: «Qu'est-ce qui sent mauvais?» Je lui disais qu'on faisait des travaux dans la maison voisine, on vidangeait la fosse. Zohra regardait Lalla Asma d'un air perplexe. Elle me grondait: «C'est parce que tu ne fais pas bien le ménage, regarde ce désordre.» Elle cherchait à comprendre ce qui n'allait pas. Pour qu'elle ne devine pas l'état de Lalla Asma, je la coiffais le matin, je fardais ses joues avec de la poudre rose, je mettais du beurre de cacao sur ses lèvres. J'installais le plateau de cuivre à côté d'elle, sur la table, avec la théière et les verres, et je versais un peu de thé sucré dans les verres, comme si Lalla Asma avait bu.

Je ne la quittais plus. La nuit, je dormais par terre à côté d'elle, enroulée dans un dessus-de-lit. Je me souviens, il y avait des moustiques, toute la nuit j'écoutais leur chanson dans mon oreille, et au matin, je me tournais pour dormir un peu. J'oubliais le souffle douloureux de Lalla Asma, je rêvais qu'on partait, qu'on prenait enfin le fameux bateau dont elle parlait toujours, de Melilla vers Malaga, et même plus loin, jusqu'à la France.

Une nuit, tout est allé plus mal. Je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite. Lalla Asma étouffait. Son souffle faisait un ronflement de forge, et au bout de chaque expiration il y avait un bruit de bulles. Je restais immobile allongée par terre, sans oser bouger. La chambre était noire, avec un peu de lune dans la cour. Mais je n'aurais pas pu aller dehors. J'attendais, je voulais qu'il fasse jour. Je pensais: dès que le soleil se lèvera, Lalla Asma se réveillera, elle cessera de ronfler et d'étouffer avec son bruit de bulles.

C'est moi qui me suis endormie, au petit jour, tellement j'étais fatiguée. Peut-être que Lalla Asma est morte à ce moment-là, et que c'est pour ça que j'ai enfin pu m'endormir.

Quand je me suis réveillée, il faisait grand jour. Zohra était à côté du lit, elle pleurait à haute voix. Tout à coup, elle m'a vue, et la colère a tordu sa bouche. Elle m'a donné des coups avec tout ce qu'elle trouvait, une serviette-éponge, des revues, puis elle s'est déchaussée pour me frapper et je me suis sauvée dans la cour. Elle criait: «Misérable, petite sorcière!

Ma mère est morte et toi tu dors tranquillement! Tu es une meurtrière!» Je me suis cachée à la cuisine, sous une table, comme quand j'étais petite. Je tremblais de peur. Heureusement, une voisine est arrivée à ce moment-là, alertée par les cris. Puis Abel est arrivé lui aussi, et ils ont calmé Zohra. Elle avait un couteau à la main, comme si elle voulait me tuer. Elle criait encore: «Sorcière! Meurtrière!» Ils l'ont fait asseoir dans la cour, ils lui ont donné un verre d'eau.

Moi, je me suis glissée hors de la cuisine, j'ai traversé la cour à quatre pattes, le long du mur à l'ombre. J'étais pieds nus, je n'avais que la robe froissée dans laquelle j'avais dormi, les cheveux ébouriffés, je devais vraiment avoir l'air d'une meurtrière.

J'ai réussi à me faufiler par la grande porte bleue qui était restée entrouverte. Puis je me suis mise à courir dans les rues, comme le jour où j'étais allée quérir la sage-femme. J'avais très peur qu'ils ne me rattrapent et me mettent en prison pour avoir laissé mourir Lalla Asma.

C'est comme cela que j'ai quitté sans retour la maison du Mellah. Je n'avais rien, pas un sou, j'étais pieds nus avec ma vieille robe, et je n'avais même pas la paire de boucles d'oreilles en or, mes croissants de lune Hilal, que Lalla Asma avait promis de me laisser en mourant. Je me sentais encore plus démunie que le jour où les voleurs d'enfants m'avaient vendue à Lalla Asma.

2

Le fondouk était bien différent de tout ce que j'avais connu jusqu'alors.

C'était une maison ouverte aux quatre vents, située dans une rue passante encombrée de camionnettes, d'autos, de motocyclettes. Le marché était à deux pas, une grande bâtisse en ciment où on trouvait tout ce qu'on voulait, de la viande de boucherie, des légumes aussi bien que des babouches, des tapis ou des seaux en plastique.

En quittant la maison de Lalla Asma, je ne savais pas où aller. Je ne savais qu'une chose, c'est que je devais me cacher dans un endroit où Zohra et Abel ne me retrouveraientjamais, même s'ils envoyaient la police à ma recherche. Je trottais le long des rues à l'ombre, je rasais les murs comme un chat perdu. Dans ma tête résonnaient les cris de Zohra: «Sorcière! Meurtrière!» J'étais sûre que si elle me rattrapait, elle me ferait mettre en prison. Malgré moi, mes pas m'ont dirigée vers la rue où j'avais cherché un docteur pour Lalla Asma. Quand j'ai reconnu la bâtisse, avec sa grande porte à deux battants grands ouverts, mon cœur a bondi de joie. Là, j'étais sûre que Zohra ne pourrait pas me trouver.

Mme Jamila n'était pas dans le fondouk. Elle avait été appelée quelque part pour une urgence. Alors je me suis assise sagement sur le balcon, le dos contre le mur, et je l'ai attendue à côté de sa porte.

La première fois que j'étais venue, j'étais trop pressée, je n'avais pas eu le temps de regarder ce qui se passait dans l'hôtel. Maintenant, je détaillais tout: les gens qui entraient et sortaient sans cesse de la cour, les colporteurs en haillons chargés comme des baudets, les mar chands qui déposaient leurs ballots sous les arcades. Il y avait des marchands de légumes, des marchands de dattes, et des jeunes gens qui apportaient des cargaisons bizarres en équilibre sur leurs bicyclettes, des cartons de jouets en plastique, des cassettes de musique, des montres, des lunettes noires. Je connaissais toutes leurs marchandises, parce que souvent ils venaient frapper à la porte de Lalla Asma, et comme elle ne pouvait plus sortir faire des courses, elle leur faisait déballer leurs articles dans la cour, et elle leur achetait des choses dont elle n'avait pas besoin, des stylos, des savonnettes, ce qui mettait sa bru en colère: «Mère, qu'est-ce que vous allez en faire?» Lalla Asma hochait la tête: «Peut-être qu'un jour je serai contente d'avoir acheté ça.» Jamais je n'aurais imaginé que les vendeurs à la sauvette pouvaient se retrouver dans un endroit comme cette cour.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Poisson d'or»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Poisson d'or» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio: La quarantaine
La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Ritournelle de la faim
Ritournelle de la faim
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Fantômes dans la rue
Fantômes dans la rue
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Désert
Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Onitsha
Onitsha
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Ourania
Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Poisson d'or»

Обсуждение, отзывы о книге «Poisson d'or» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.