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Jean-Marie Le Clézio: Poisson d'or

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Jean-Marie Le Clézio Poisson d'or

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«Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.»Ce proverbe nahuatl pourrait se traduire ainsi:«Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde.»Le conte qu'on va lire suit les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. A la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s'ouvre enfin, et Laïla doit affronter la vie, avec bonne humeur et détermination, pour réussir à aller jusqu'au bout du monde.

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«Qu'est-ce que tu veux? Tu es muette?»

J'ai réussi à parler.

«Je cherche un docteur pour ma grand-mère.»

J'ai dit cela en français, puis j'ai répété en arabe, parce qu'il me regardait sans comprendre.

«Qu'est-ce qu'elle a?

– Elle est tombée. Elle va mourir.»

J'étais étonnée d'être si calme.

«Il n'y a pas de docteur ici. Il y a Mme Jamila, dans le fondouk, là-bas. Elle est sage-femme. Peut-être qu'elle pourra faire quelque chose.»

Je suis partie en courant dans la direction qu'il indiquait. Le cordonnier est resté immobile, son petit marteau en cuivre levé. Il m'a crié quelque chose que je n'ai pas compris, et qui a fait rire des gens.

Mme Jamila vivait dans une maison comme je n'en avais jamais imaginé. C'était un palais ruiné, avec de hauts murs de pisé, et une porte dont les deux battants étaient ouverts depuis si longtemps qu'on ne pouvait plus les fermer, bloqués par la boue et les gravats. Sur la façade, des morceaux de crépi indiquaient que la maison avait été rose autrefois. Il y avait des fenêtres saillantes en bois et des balcons vermoulus. Malgré mon appréhension, je suis entrée dans la cour.

L'intérieur de la maison de Lalla Asma était un monde organisé, rigoureux, d'une propreté excessive, et j'avais cru que toutes les cours étaient ainsi. Mais ici, à l'intérieur du fondouk, c'était un chaos incroyable. Il y avait des gens partout qui somnolaient à l'ombre des auvents, ou sous quelques acacias maigres. Des chèvres, des chiens, des enfants, des braseros qui se consumaient tout seuls, et çà et là des tas d'immondices que grattaient de vieilles poules semblables à des vautours. Contre les murs, tout autour de la cour, à l'abri des auvents, les commerçants ambulants avaient entassé leurs ballots et pour mieux les garder s'étaient couchés dessus. Je ne comprenais pas ce que faisaient tous ces gens. Je ne savais même pas ce que pouvait être un hôtel. Comme je traversais lentement la cour, hésitant sur la direction à prendre, du haut du balcon intérieur quelqu'un m'a appelée à grands gestes. Éblouie par le soleil, j'ai scruté l'ombre de la galerie. J'ai entendu une voix claire:

«Qui cherches-tu?»

J'ai vu enfin une femme d'un certain âge, vêtue d'une longue robe turquoise. Elle était appuyée sur la rambarde, elle fumait en me regardant. J'ai dit le nom de Mme Jamila, et elle m'a fait signe:

«Monte, l'escalier est au fond de la pièce, devant toi.»

Comme je n'avais pas l'air de comprendre, elle a crié:

«Attends-moi.»

Elle m'a conduite à travers une grande pièce obscure, où il y avait d'autres ballots et des gens qui se reposaient. Des vieux jouaient aux dominos sur une table basse, un grand narguilé posé à côté d'eux. Personne n'avait l'air de faire attention à moi.

En haut des escaliers, la galerie était éclairée par des taches de soleil, là où manquaient des volets. Tout l'étage supérieur était habité par des femmes étranges. Certaines semblaient jeunes, d'autres avaient l'âge de Zohra, ou plus âgées. Elles étaient grasses, elles avaient le teint clair, les cheveux rougis au henné, les lèvres peintes et très brunes, les yeux cernés de khôl. Elles fumaient devant les portes des chambres, assises en tailleur par terre. La fumée de leurs cigarettes sortait de l'ombre de la galerie et dansait au soleil.

«Je vais chercher Mme Jamila.»

Je suis restée en haut de l'escalier, un pied posé sur le sol de l'étage. Je crois que seule la peur de retourner sans docteur chez Lalla Asma me retenait de partir en courant. Les femmes sont venues m'entourer. Elles parlaient fort, elles riaient. La fumée des cigarettes remplissait l'air d'une odeur douceâtre qui me faisait tourner la tête.

Elles caressaient mes cheveux, elles les touchaient comme si elles n'en avaient jamais vu de pareils. L'une d'elles, une jeune femme aux longues mains fines, à la gorge chargée de bijoux, a commencé à me faire de petites tresses sur le sommet de la tête, en mêlant du fil rouge à mes cheveux. Je n'osais pas bouger.

«Regardez comme elle est jolie, c'est une vraie princesse!»

Je ne comprenais pas ce qu'elle disait. Je me demandais si ces belles femmes, avec tous leurs bijoux, leurs fards, ne se moquaient pas de moi, si elles n'allaient pas me pincer, me tirer les cheveux. Elles parlaient vite, à voix basse, et à cause de ma mauvaise oreille je ne saisissais pas tous les mots.

Ensuite Mme Jamila est arrivée. J'avais imaginé une sage-femme grande et forte, avec un visage rébarbatif, et j'ai vu arriver une petite femme fluette, les cheveux courts, habillée à l'européenne. Elle m'a considérée un instant. Elle a écarté les femmes et, comme si elle avait compris mon problème d'oreille, elle s'est penchée vers ma figure et elle a dit lentement:

«Qu'est-ce que tu veux?

– C'est ma grand-mère qui va mourir. Il faudrait que vous veniez la voir chez elle.»

Elle a hésité. Puis elle a dit:

«C'est vrai, je suis là pour les enfants et pour les grand-mères qui meurent aussi.»

Dans les ruelles, elle marchait à grands pas, et je trottinais derrière elle. Sans elle, je ne serais jamais parvenue à retrouver mon chemin, mais Mme Jamila connaissait la maison de Lalla Asma.

Quand nous sommes arrivées à la maison, j'avais le cœur serré. Je pensais que pendant tout ce temps Lalla Asma était morte, et que j'allais entendre les cris aigus de sa belle-fille. Mais Lalla Asma était vivante. Elle était assise dans son fauteuil, à sa place habituelle, les pieds calés sur une chaise devant elle. Elle avait juste un peu de sang séché sur la tempe, là où elle avait donné de la tête en tombant.

Lalla Asma m'a vue et son regard s'est éclairé. Elle tremblait encore un peu. Elle a serré mes mains très fort. Je voyais qu'elle avait envie de parler, et qu'elle n'y arrivait pas. Je ne savais pas qu'elle m'aimait autant, et tout d'un coup ça m'a fait pleurer.

«Ne bougez pas, grand-mère. Je vais vous faire du thé comme vous aimez.»

Puis j'ai vu Mme Jamila sur le seuil de la salle. Puisque Lalla Asma n'était pas en train de mourir, elle n'avait plus besoin de personne. Lalla Asma n'aimait pas que des étrangers entrent chez elle. J'ai dit à Mme Jamila: «Elle va mieux maintenant. Elle n'a plus besoin de vous.» Je l'ai accompagnée jusqu'à la porte. J'ai voulu lui payer la visite, avec les dirhams du ménage, mais elle a refusé. Elle a dit, en me regardant bien en face: «Peut-être que tu devrais faire venir un vrai docteur. Il y a quelque chose qui s'est brisé dans sa tête, c'est pour ça qu'elle est tombée.»

J'ai demandé: «Est-ce qu'elle reparlera?»

Madame Jamila a secoué la tête. «Elle ne sera plus jamais comme avant. Un jour, elle retombera et elle ne reviendra plus. C'est comme ça. Mais tu dois rester avec elle jusqu'à son dernier souffle.» Elle a répété la phrase en arabe, et je ne l'ai pas oubliée: « Kherjat er rohe…»

Zohra est revenue un peu après. Je ne lui ai pas parlé de Mme Jamila. Elle m'aurait giflée si elle avait su que tout ce que j'avais pu ramener, c'était une sage-femme d'un vieux fondouk. J'ai menti: «Le docteur dit qu'elle ira mieux, il reviendra la semaine prochaine. – Et les médicaments? Il n'a pas donné de médicaments?»

J'ai secoué la tête.

«Il dit que ce n'est rien. Elle redeviendra comme avant.»

Zohra parlait fort, tout près de l'oreille de Lalla Asma, comme si elle était sourde.

«Vous entendez, mère? Le docteur a dit que vous allez bien.»

Mais il y avait des mois que Lalla Asma n'adressait plus la parole à sa bru, et Zohra ne s'est rendu compte de rien. Quand elle est partie, j'ai aidé Lalla Asma à marcher jusqu'à son lit. Elle avait une drôle de démarche, sautillante comme un merle. Et son regard vert était devenu transparent, triste, lointain.

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