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EMMANUEL CARRÈRE: L’usage du «Monde»

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EMMANUEL CARRÈRE L’usage du «Monde»

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J’adore cette situation, j’adore que, grâce au Monde, elle existe réellement , en revanche je ne vois plus comment la contrôler. Trop de personnages, trop de paramètres. Alors je ne contrôle plus. Je lâche. Je continue bien sûr а imaginer des choses: un ballet de regards, des sourires discrets, un clin d’oeil entre filles; un rire étouffé, peut-être un fou rire, peut-être un acting out carabiné ou alors un scandale, pourquoi pas? quelqu’un qui dit haut et fort que c’est dégoûtant et qu’il n’achète pas le journal d’Hubert Beuve-Méry pour y lire des cochonneries pareilles; peut-être un dialogue cru et sophistiqué sur le modèle je-sais-que-vous-savez-que-je-sais ( «Et vous savez quoi? - Que vous avez la chatte en feu» ), et peut-être deux personnes qui, arrivées au bar sans se connaître, le quittent ensemble. Je me demande ce que perçoivent les gens qui se trouvent sur les lieux sans avoir lu Le Monde : est-ce que tout leur échappe? est-ce qu’ils sentent qu’il se passe quelque chose sans savoir quoi? Je me demande, j’imagine, mais je ne décide plus, je laisse maintenant chacun improviser son rôle et j’attends que tu arrives tout à l’heure, dans une heure, pour tout me raconter, au lit et puis devant un grand plateau de fruits de mer, à toi de décider dans quel ordre, tu vois que je ne suis pas si directif que ça.

Il reste trois quarts d’heure de trajet, et à moi 5 000 signes, j’ai droit à 35 000 maximum. Ce qui peut se passer encore, en dehors de tout ce qui échappe à mon contrôle, les autres lectrices du Monde le savent déjа et toi, évidemment, tu t’en doutes. Tu en as vu une se lever il y a quelques minutes, tu l’as suivie du regard et tu as vu que les autres la suivaient du regard aussi. Ils savent tous ce que cela veut dire et elle sait qu’ils le savent. Cela veut dire: je vais me branler.

La femme sort donc du bar et se dirige vers les toilettes les plus proches. Elles sont occupées. Elle attend un peu. Elle croit entendre, évidemment couvert par le bruit du train, un bruit de respiration saccadée derrière la porte. Elle y colle son oreille, elle sourit, un type debout près de la portière la regarde un peu surpris, il a un autre journal à la main et elle se dit le pauvre, il ne sait pas ce qu’il perd. Enfin la porte s’ouvre, une autre femme sort des toilettes, Le Monde dépassant de son sac. Elles échangent un regard, on voit sur son visage que la femme qui sort des toilettes a joui très fort et cela excite beaucoup celle qui va y entrer, au point qu’elle s’enhardit à demander «c’était bon?» et l’autre répond «oui, c’était bon», d’une voix extrêmement convaincante, et le type qui ne lisait pas Le Monde, le pauvre, se dit que décidément il se passe des trucs bizarres dans ce train, déjа l’ambiance au bar c’était space. La femme referme la porte, tire le verrou. Les toilettes sont un peu crades, habituellement elle a horreur de ça, mais ce soir, vraiment, elle s’en fout. Elle se regarde dans le miroir qui descend jusqu’au lavabo, ça lui permet en relevant sa robe - ou en baissant son pantalon - de bien voir ce qu’elle va faire. Elle retire sa culotte trempée, elle soulève une jambe de manière à poser un pied sur le rebord du lavabo, d’une main elle se tient à l’espèce de poignée qui permet de rester en équilibre et de l’autre elle commence а se caresser la chatte. Direct, les doigts dedans, le temps des raffinements est passé, elle en a trop envie, ça fait au moins une heure qu’elle en a envie. Elle met tout de suite deux doigts, elle les enfonce, c’est complètement inondé et ça l’inonde encore plus de regarder dans le miroir sa main qui empoigne sa chatte et ses doigts qui fourragent. Peut-être qu’elle s’y prend différemment, qu’elle va directement au clitoris, chaque femme a sa technique propre pour se branler, j’adore qu’elle me la montre et là je projette la tienne sur elle, ce n’est pas grave. C’est peut-être la première fois qu’elle se branle debout dans les toilettes d’un train, et c’est la première fois à coup sûr qu’elle se branle en sachant que les gens derrière la porte savent ce qu’elle est en train de faire. C’est comme si elle le faisait devant tout le monde, elle regarde sa chatte dans le miroir comme si tout le monde la regardait, comme si tout le monde voyait ses doigts glisser entre ses lèvres trempées, c’est incroyablement excitant. Elle pense à toi, qu’elle n’a pas repérée à coup sûr mais elle a quand même son idée, la grande blonde au long cou, а la taille fine et aux hanches épanouies dont il était question au début, c’était peut-être une fausse piste mais peut-être pas, et il y avait une fille qui correspondait bien. Elle se dit que sans doute, а l’heure qu’il est, tu es aux toilettes aussi, dans un autre wagon, et que tu fais la même chose, elle imagine tes doigts qui s’enfoncent entre tes poils blonds et elle a beau ne pas être spécialement portée sur les filles, lа elle aurait envie, vraiment envie. Elle voit ses propres doigts dans sa chatte, et les tiens dans la tienne, et les doigts d’autres femmes dans leurs chattes, toutes se branlant en même temps dans le même train, toutes trempées, toutes approchant maintenant de leurs clitoris, et tout ça parce qu’un type, deux mois plus tôt, a décidé de profiter d’une commande du Monde pour se faire un petit scénario érotique avec sa nana, elle aimerait bien connaître sa bite, а ce type, il a dû se la tripoter pas mal en tapant ça sur son ordinateur, elle aimerait voir sa bite entrer dans ta chatte, ils ne doivent pas s’embêter ces deux-là, maintenant ça y est, ses doigts sont sur son clitoris, elle tire sur les lèvres pour bien le dégager, pour le voir dans la glace au-dessus du lavabo, on va dire qu’elle s’y prend comme toi à ce moment-lа, le bout des doigts, index et majeur, qui frotte de plus en plus fort, elle aimerait bien de l’autre main se branler le bout d’un sein, mais il faut qu’elle se tienne sinon elle va tomber, elle regarde son visage, c’est rare de se regarder soi-même quand on va jouir, elle a envie de crier, ça monte vite, elle sait qu’il y a quelqu’un derrière la porte, elle sait qu’elle respire fort, qu’elle fait du bruit et qu’on l’entend, elle est tout près maintenant, elle a envie de crier, elle a envie de dire oui, et moi je ne vais pas refaire le coup de la scène qui se termine par oui, oui, j’ai dit oui, bien qu’à vrai dire ce soit exactement ça, elle a envie de crier oui, elle se retient de crier oui au moment où elle jouit, mais quand même tu l’entends, tu es derrière la porte, tu dis oui aussi, oui, on arrive а Surgères, ça va être ton tour maintenant.

De retour à ta place, juste avant l’arrivée, tu lis le dernier paragraphe. J’y invite ceux et celles qui auront fait le voyage, dans le train ou ailleurs, à m’en raconter leur version. Ça fera peut-être une suite, qui ne sera pas seulement performative mais interactive, qui dit mieux? Je leur donne même mon adresse: emmanuelcarrere@yahoo.fr. Tu trouves que je suis gonflé. Tu as raison, je suis gonflé. Je t’attends sur le quai.

EMMANUEL CARRÈRE

Lusage du Monde - изображение 1

Un homme se rase la moustache et découvre que personne, même parmi ses proches, ne s’en aperçoit. Un autre fait croire sans difficulté à sa famille qu’il est médecin et quitte chaque matin la maison comme s’il se rendait au travail pour aller errer dans les bois et sur les parkings d’autoroute. La supercherie dure dix-huit ans avant que le faux médecin ne massacre toute sa famille pour protéger son secret. Que ce soit dans La Moustache (POL, 1986) ou dans son tout dernier livre, L’Adversaire (POL, 2000), Emmanuel Carrère ne cesse d’explorer les zones obscures du mensonge et de la solitude, de la folie et de la perte d’identité, dans des oeuvres de pure fiction comme La Classede neige (prix Fémina 1995) ou dans des récits directement issus de faits réels comme le cas de Jean-Claude Romand dans L’Adversair e. Fils de l’historienne Hélène Carrère d’Encausse, né à Paris en 1957, il a aussi réalisé des documentaires et des adaptations pour la télévision, en particulier de romans de Simenon. Il est également l’auteur d’une biographie de Philip K. Dick, Je suis vivant et vous êtes mort (Seuil, 1993).

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