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EMMANUEL CARRÈRE: L’usage du «Monde»

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Stop encore. Tu refermes le journal. Tu ne penses qu’à tes seins, et à moi y pensant, pendant un quart d’heure. Tu fermes les yeux ou non, comme tu veux.

C’était bien?

Tu as pensé à mes mains sur tes seins? Moi, c’est à ça que j’ai pensé. En fait, pas à mes mains sur tes seins, à mes mains près de tes seins. Tu sais, les paumes qui les enveloppent et en épousent la courbe, un quart de millimètre de plus et elles les effleureraient, mais justement elles ne les effleurent pas. Effleurer, cela veut dire «toucher légèrement», or je ne te touche pas, je m’approche aussi près qu’on peut approcher sans qu’il y ait pour autant contact, tout le jeu consiste à éviter le contact et en même temps à garder une distance constante, ce qui implique d’infimes rétractations de la paume en réponse au sein qui avance sous l’effet de l’excitation ou simplement de la respiration. Quand je dis en réponse, c’est plus subtil que ça, il ne s’agit pas de répondre, ce serait trop tard, comme dans les arts martiaux où le but n’est pas de rendre un coup mais de ne pas le prendre. Ce qu’il faut, c’est anticiper et pour cela se laisser guider par la chaleur corporelle, l’intuition, le souffle, avec un peu d’entraînement on en arrive à ce que pointe de sein et creux de paume fonctionnent comme deux compteurs Geiger, et nous sommes toi et moi bien entraînés. Touché, perdu. Cela peut se pratiquer d’ailleurs avec n’importe quelles parties du corps et même s’il est certain que paume et doigts, lèvres et langue, seins, clitoris, gland et anus permettent les combinaisons les plus éprouvées, celles qui en quelques minutes font pousser des cris à rendre fous les voisins - encore que se retenir de crier ne soit pas mal non plus -, on aurait tort de se cantonner aux zones muqueuses et érectiles classiquement érogènes et de négliger des variations du genre cuir chevelu-creux poplité, menton-plante du pied, os de la hanche-creux de l’aisselle, je suis personnellement un fervent de l’aisselle et en particulier des tiennes dont je comptais justement te parler.

Cela te fait sourire parce que tu sais que moi j’adore ça, alors que toi tu n’as rien contre mais enfin ce n’est pas ce qui te fait faire le tour de la maison par le plafond. Mon enthousiasme t’attendrit plus qu’il ne t’excite. Donc, tu souris. Ecrivant ceci, deux mois avant que tu ne le lises - si tu le lis, si tout se passe bien -, j’essaye d’imaginer ce sourire, le sourire d’une femme lisant, seule dans un train, une lettre porno qui lui est adressée mais que lisent en même temps des milliers d’autres femmes en se disant, je suppose, que tu as bien de la chance. C’est une situation assez particulière, il faut reconnaître, qui doit provoquer un sourire particulier aussi, et je trouve que provoquer un tel sourire est un objectif littéraire exaltant. J’aime que la littérature soit efficace, j’aimerais idéalement qu’elle soit performative, au sens où les linguistes définissent un énoncé performatif, l’exemple classique étant la phrase «je déclare la guerre»: dès l’instant où on l’a prononcée, la guerre est de fait déclarée. On peut soutenir que de tous les genres littéraires la pornographie est celui qui se rapproche le plus de cet idéal, lire «tu mouilles» fait mouiller. C’était juste un exemple, je n’ai pas dit «tu mouilles», donc tu ne mouilles pas encore, ou si tu le fais tu n’y prêtes pas attention, tu mets toute ton énergie mentale а détourner ton attention de ta culotte. Il y a une histoire, comme ça, que j’aime bien, c’est le type а qui un magicien promet la réalisation de tous ses voeux, mais а une condition, c’est que pendant cinq minutes il ne pense pas а un éléphant rose. Si on ne le lui avait pas dit, évidemment, ça ne lui serait jamais venu а l’esprit, mais maintenant qu’on le lui a dit, et interdit, comment penser а autre chose? Je vais quand même essayer de t’aider, on va penser а autre chose, s’occuper de tes aisselles, on va même faire autre chose.

Tu as droit maintenant а un peu de contact. Tout en continuant а tenir le cahier de la main gauche, tu vas placer la main droite sur la hanche gauche. Ton avant-bras, que je suppose nu, repose donc sur ton ventre, а hauteur du nombril. En partant de la hanche, tu vas remonter la main jusqu’au petit renflement qui se forme chez toutes les femmes au-dessus de la jupe ou du pantalon, paume et doigts caressant а travers le tissu la chair particulièrement tendre et élastique а cet endroit. C’est tiède, doux, reposant, on s’attarderait bien а ce camp de base. Attarde-toi un moment avant de reprendre l’ascension vers les côtes et le bas du soutien-gorge. La situation, а ce stade, varie un peu selon qu’une seconde couche de vêtements - chemisier sur tee-shirt, veste légère - te permet d’opérer relativement а l’abri des regards ou que tu avances а découvert. Tu peux toujours, de toute façon, rapprocher la main qui tient le journal et plus ou moins masquer avec le coude celle qui maintenant enveloppe carrément ton sein gauche. Là, tu as quartier libre. Prends le temps qu’il faut pour faire, autant que la décence le permet, tout ce que tu as eu envie de faire tout а l’heure, quant le contact était interdit. Ne perds pas de vue, cependant, que notre objectif actuel n’est pas le mamelon, mais le creux de l’aisselle vers lequel pointent tes doigts. Lа, il y a certainement un accès а la peau nue, ouverture de la robe ou du tee-shirt, et si par hasard tu portes un chemisier а manches longues il ne te reste plus qu’а passer par le col, que je suppose largement échancré. Quelle que soit la voie empruntée, par-dessus ou par-dessous, pour la première fois depuis le début de cette lettre tu touches directement ta peau. Ecarte légèrement le bras gauche, il suffit pour le faire avec naturel d’appuyer le coude sur l’accoudoir. Du bout des doigts lisse l’attache de ton bras, puis commence а explorer le creux de ton aisselle. Un après-midi de juillet, dans un train que je suppose assez chargé, cela m’étonnerait beaucoup que tu ne recueilles pas quelques gouttes de sueur. J’aimerais que d’ici quelques minutes - surtout, ne te presse pas - tu les portes а ton nez, pour l’odeur, puis а tes lèvres, pour les goûter. J’adore ça: sans pousser jusqu’aux extrêmes qui ont fait la gloire d’Henri IV, je ne suis pas fou de la peau trop fraîchement rincée, et toi aussi tu aimes qu’on sente la bite, la chatte et le dessous de bras. Les tiens ne sont pas épilés, j’adore ça aussi. Pas forcément en règle générale, ce n’est pas une religion, plutôt du cas par cas, mais dans celui-ci, aucun doute, je pourrais passer des heures, en fait je passe des heures dans cette mousse légère de poils blonds. Cela fait partie, estimes-tu avec raison, d’un ensemble de préférences érotiques qui me situerait plutôt, disons du côté des photos de feu Jean-François Jonvelle que de celles d’Helmut Newton: la fille en petite culotte qui se masse les seins avec de la crème hydratante tout en vous souriant dans le miroir de la salle de bains plutôt que le genre talons aiguilles, moue dédaigneuse et collier de chien. Mais il n’y a pas que ça dans le goût des poils sous les bras, il y a aussi, comment dire? une sorte d’effet métonymique, comme quand on dit une voile pour un bateau, l’impression que tu te promènes avec deux petites chattes supplémentaires, deux petites chattes que la bienséance autorise а montrer en public bien qu’elles fassent irrésistiblement penser, en tout cas moi elles me font irrésistiblement penser а celle d’entre tes jambes. En principe, je réprouve ce genre de raisonnement. Je suis, devant une chatte, pour penser а cette chatte, devant une aisselle а cette aisselle, et pas pour m’engager dans des associations postulant que tout répond а tout dans un système d’échos et de correspondances ineffables qui conduit sans tarder au romantisme, du romantisme au bovarysme et de là au déni généralisé du réel. Je suis pour le réel, rien que le réel, et pour s’occuper d’une seule chose а la fois, comme le guru indien qui, dans une autre de mes histoires favorites, répète sans se lasser а ses disciples - il faut le jouer avec l’accent de Peter Sellers dans La Party:«When you eat, eat.When you read, read. When you walk, walk. When you make love, make love», et ainsi de suite. Sauf qu’un jour, lors d’une session de méditation, ses disciples le trouvent en train de prendre son petit déjeuner en lisant le journal. Comme ils s’en étonnent, il répond: «Where is the problem? When you eat and read, eat and read.» Je m’autorise de cet exemple pour, contre mes positions philosophiques, penser à ta chatte en caressant et te faisant caresser tes aisselles, d’ailleurs tu y penses aussi et je ne dis rien de ton voisin qui depuis cinq minutes te regarde du coin de l’oeil en train de te lécher les doigts.

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