Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Je fus incorporé à Salon-de-Provence le 4 novembre 1938. J'avais pris place dans le train des conscrits et une foule de parents et amis accompagnaient les jeunes gens à la gare, mais seule ma mère était armée d'un drapeau tricolore qu'elle ne cessait d'agiter, en criant parfois «Vive la France», ce qui me valait des regards hostiles ou goguenards. La «classe» qui était ainsi incorporée brillait par son manque d'enthousiasme et une profonde conviction, que les événements de 40 devaient justifier pleinement, qu'on la forçait à prendre part à un «jeu de cons». Je me souviens d'une jeune recrue, laquelle, irritée par les manifestations patriotardes et cocardières de ma mère, si contraires aux bonnes traditions antimilitaristes en vigueur, avait grommelé:

– Ça se voit qu'elle est pas française, celle-là.

Comme j'étais déjà moi-même excédé et exaspéré par l'exubérance sans retenue de la vieille dame au drapeau tricolore, je fus très heureux de pouvoir prendre prétexte de cette remarque pour me soulager un peu en portant à mon vis-à-vis un très joli coup de tête dans le nez. La bagarre devint aussitôt générale, les cris de «fasciste», «traître», «à bas l'armée» fusant de toutes parts, cependant que le train s'ébranlait, que le drapeau s'agitait désespérément sur le perron et que j'avais à peine le temps de paraître à la portière et de faire un signe de la main, avant de me replonger résolument dans la mêlée providentielle qui me permettait d'échapper au moment des adieux.

Les jeunes gens titulaires de la Préparation militaire supérieure devaient être dirigés sur l'École de l'Air d'Avord dès leur incorporation. Je fus gardé à Salon-de-Provence près de six semaines. A toutes mes questions, les officiers et sous-officiers haussaient les épaules: on n'avait pas d'instructions me concernant. Je fis demande sur demande, par voie hiérarchique, toutes commençant par un «J'ai l'honneur de solliciter de votre haute bienveillance…» comme on me l'avait appris. Rien. Finalement, un lieutenant particulièrement honnête, le lieutenant Barbier, s'intéressa à mon cas et joignit ses protestations aux miennes. Je fus acheminé sur l'École d'Avord, où je parvins avec un retard d'un mois, sur un cours d'une durée totale de trois mois et demi. Je ne me laissai pas décourager par le retard à rattraper. J'y étais, j'y étais enfin. Je me mis à l'étude avec un acharnement dont je ne me croyais pas capable et, à part quelques difficultés avec la théorie du compas, je rattrapai mes camarades, sans briller particulièrement dans les diverses matières autres que le travail aérien proprement dit et le commandement sur le terrain, où je me découvris soudain toute l'autorité de ma mère dans le geste et la voix. J'étais heureux. J'aimais les avions, surtout les avions de cette époque révolue, qui comptaient encore sur l'homme, avaient besoin de lui, n'avaient pas cet air impersonnel qu'ils ont aujourd'hui, où l'on sent déjà que l'avion sans pilote est une simple question de temps. J'aimais ces longues heures que nous passions sur le terrain revêtus de nos combinaisons de cuir dans lesquelles on avait toutes les peines du monde à entrer – pataugeant dans la boue d'Avord, bardés de cuir, casqués, gantés, les lunettes sur le front, nous grimpions dans les carlingues des braves Potez-25, avec leurs allures de percherons et leur bonne odeur d'huile, dont j'ai conservé jusqu'à ce jour le souvenir nostalgique dans les narines. Que l'on imagine l'élève-officier penché à demi hors de la carlingue ouverte d'un coucou volant à cent vingt à l'heure, ou dirigeant à la main, debout dans le nez, le pilote d'un biplan Léo-2O dont les longues ailes noires battaient l'air avec toute la grâce d'une vieille coccinelle, et l'on comprendra qu'à un an du Messerschmidt-110 et à dix-huit mois de la bataille d’Angleterre, le brevet d’observateur en avion nous préparait avec vigueur et efficacité à la guerre de 1914, avec le résultat que l’on sait.

Le temps passa rapidement dans ces amusements, et nous approchâmes enfin du grand jour de «l’amphi de garnison» où notre rang de sortie et nos affectations allaient nous être solennellement communiqués.

Le tailleur militaire avait déjà fait le tour des chambrées et nos uniformes étaient prêts. Ma mère m’avait envoyé, pour couvrir mes frais d’équipement, la somme de cinq cents francs, qu’elle avait empruntée chez M.Pantaleoni, au marché de la Buffa. Mon grand problème était la casquette. Les casquettes pouvaient être commandées avec deux sortes de visières: visière courte et visière longue. Je n'arrivais pas à me décider. La visière longue me donnait un air plus vache, ce qui était très recherché, mais la visière courte m'allait mieux. Je finis cependant par opter pour l'air vache. Je me fabriquai également, après mille essais infructueux, une petite moustache, très à la mode alors parmi les aviateurs, et, avec des ailes dorées sur la poitrine – enfin, on pouvait trouver mieux sur le marché, je ne dis pas, mais je n'étais pas du tout mécontent, loin de là.

L'amphi de garnison eut lieu dans une atmosphère de joyeuse anticipation. Les noms des garnisons disponibles s'inscrivaient sur le tableau noir – Paris, Marrakech, Meknès, Maison-Blanche, Biskra… Selon le rang de sortie, chacun pouvait faire son choix. Les premiers optaient traditionnellement pour le Maroc. Je souhaitais ardemment être assez bien placé pour recevoir une affectation dans le Midi, afin de pouvoir me rendre à Nice le plus souvent possible et m'exhiber, ma mère à mon bras, sur la Promenade des Anglais et au marché de la Buffa. La base aérienne de Faïence me paraissait convenir le mieux à mes intentions et, au fur et à mesure que les élèves se levaient pour exprimer leur préférence, je la guettais anxieusement sur le tableau.

J'avais bon espoir de sortir dans un rang convenable et j'écoutais avec confiance le capitaine appeler nos noms.

Dix noms, cinquante noms, soixante-quinze noms… Décidément, Faïence risquait de m'échapper.

Nous étions deux cent quatre-vingt-dix élèves au total.

Faïence fut happée par le quatre-vingtième. J'attendais. Cent vingt noms, cent cinquante noms, deux cents noms… Toujours rien. Les bases aériennes boueuses et tristes du Nord s'approchaient de moi à une vitesse redoutable. Ce n'était pas brillant, mais enfin, je n'étais pas obligé d'avouer à ma mère mon rang de sortie.

Deux cent cinquante, deux cent soixante noms… Un atroce pressentiment glaça soudain mon cœur. Je sens encore sur mes tempes la goutte de sueur froide qui commença à y perler… Non, ce n'est pas un souvenir: je viens de l'essuyer de ma main, à vingt ans d'intervalle. Réflexe de Pavlov, j'imagine. Je ne puis penser à ce moment abominable sans qu'une goutte de sueur ne se forme sur ma tempe, encore aujourd'hui.

Sur près de trois cents élèves-observateurs, je fus le seul à ne pas avoir été nommé officier.

Je ne fus même pas nommé sergent, pas même caporal-chef, contrairement à tous les usages et au règlement: je fus nommé caporal.

Au cours des heures qui suivirent l'amphi de garnison, je me débattis dans une sorte de cauchemar, de brouillard hideux. Je me tenais debout à la sortie, entouré par des camarades silencieux et consternés. Toute mon énergie s'employait à me tenir droit, à essayer de conserver un visage humain, à ne pas m'effondrer. Je crois même que je souriais.

En général, un tel coup de barre du commandement envers un élève titulaire du brevet de la Préparation militaire supérieure et ayant terminé le stage n'intervenait que pour des motifs disciplinaires. Deux élèves-pilotes avaient été «stoppés» pour cette raison. Mais tel ne pouvait être mon cas: je n'avais jamais reçu la moindre observation. J'avais manqué le début du stage, mais indépendamment de ma volonté, et du reste, mon chef de brigade, le lieutenant Jacquard, un jeune Saint-Cyrien froid et honnête, m'avait dit, et plus tard m'avait confirmé par écrit, que mes notes, malgré le retard mis par les autorités militaires à m'envoyer à Avord, justifiaient néanmoins entièrement ma nomination au grade d'officier. Que s'était-il passé? Que se passait-il? Pourquoi m'avait-on retenu six semaines à Salon-de-Provence, au mépris du règlement?

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